M. MALOU-VERGAUVVEN, d'Ypres, SÉ
nateur.
M. CH. VAN RENYNGHE, de Poperinghe,
Représentant.
Un Électeur,
©MPDEMTnuJiËii
DE M. CH. VAN RENYNGHE.
futilités et conclut que M. Van Renynghe, Bourg
mestre de cette ville, dont l'administration et les
connaissances sont généralement appréciées, sauf
par le Progrès, ne peut siéger a la Chambre des
Représentants, 1° parce que les chemins vicinaux
de cette ville sont raensongèreraent dans un mau
vais état.
2° Parce que une publicité assez grande n'est pas
donnée h la comptabilité et au maniement des
finances de cette ville et notamment en ce qui con
cerne les fonds destinés l'extirpation de la men
dicité.
3" Parce que M. Van Renynghe est administra
teur, voir même fabricant et agronome, etc.
Voila donc les griefs que le Progrès a a articu
ler contre M. Van Renynghe pour l'exclure delà
Représentation Nationale, que nous passerons en
revue avec toute l'impartialité que comporte cette
matière.
Cependant je me permettrai d'abord de témoi
gner mon étonnement au journal du Marché au
Beurre, du peu de prix qu'il attache au choix des
personnes qui se chargent de lui fournir les ren
seignements nécessaires pour alimenter ses discus
sions et les soutenir avec loyauté, car je ferai
remarquer que les prétendus griefs articulés dans
son n° prémentionné sont entièrement dénués de
fondement, assertion que je me charge de prouver
l'évidence.
Pour quiconque connaît cette ville et sa banlieue,
peut facilement se faire une idée combien l'agri
culture si généralement exploitée, et en beaucoup
d'endroits un terrain argileux doivent influencer
sur le bon ou le mauvais état des chemins vicinaux,
qui au dire du Progrèsont été négligés jusqu'à ce
jour. Figurez vous que parmi les habitants de cette
ville, plus des trois quarts s'occupent de l'agricul
ture et que pas un sur trente n'a de chevaux propres
ce service, d'où il suit que les chemins vicinaux,
aux époques où les dégâts les plus considérables
peuvent s'y commettre et où en d'autres communes
ils sont peu 011 point pratiqués, le sont continuel
lement Poperinghe, attendu que les agriculteurs
qui habitent la ville, n'ont pù aux moments oppor-
tuns faire transporter les engrais, amendements, les
perches houblon, etc., etc. Dès lors ces transports
devant se faire dans la mauvaise saison au moyen
de trois ou quatre chevaux, occasionnent nécessai
rement des dégâts considérables. Du reste, je puis
dire sans crainte d'être démenti, que l'administra
tion locale ne néglige rien pour améliorer les
chemins vicinaux. A l'appui de cette assertion
j'invoque ici le témoignage d'un avis du collège
échevinal du 19 Mai i 846, par lequel cette auto
rité, voulant faire disparaître le doute que quelques
malveillants avaient fait naître, en divulguant qu'en
général l'entretien des chemins vicinaux est
charge de la commune, informe en citant textuel
lement les dispositions qui régissent cette matière,
quelles sont les réparations faire aux chemins
vicinaux qui sont la charge des riverains et
quelles sont celles qui incombent la ville. En
présence donc des travaux que je vois annuelle
ment exécuter pour l'amélioration des chemins
vicinaux, je ne puis admettre comme le Progrès
l'avance, que ceux-ci ont été négligés jusqu'à ce
jour. Enfin si en quelques endroits, les chemins ne
sont pas comme on les voit dans les communes qui
ont un terrain sableux, j'ajouterai encore qu'il
n'appartient pas la régence ni aux riverains de
changer totalement un état de choses auquel les
circonstances et la nature semblent disputer la
préréance.
Le Progrès reconnaît enfin l'utilité de l'extir
pation de la mendicité en cette ville, et comme
conséquence de sa logique, aucune part de cette
belle œuvre ne peut revenir M. Van Renynghe,
Bourgmestre, qui en est l'auteur et un des plus
fermes appuis. Fi du ProgrèsEn sens contraire,
M. Van Renynghe, en sa qualité de chef de la loca
lité, porterait toute la responsabilité des actes de son
administration. Cependant dit le Progrèscette
mesure pourrait être mieux appliquée et la comp
tabilité qui la concerne devrait pouvoir transpirer
en public. Tout le monde ici est d'accord pour
louer le zèle et le dévouement de nos administra
teurs charitables et pour que le Progrès puisse
juger en connaissance de cause, je l'engage se
rendre sur les lieux, où il serait sans doute surpris
de voir qu'il est publié et affiché que toute personne
qui a bien voulu souscrire l'extirpation de la
mendicité peut, quand il lui plaît, prendre con
naissance des recettes et des dépenses, et obtenir
tous les renseignements désirables relatifs cette
administration.
Le troisième grief que le Progrès articule, c'est
que M. Van Reniughe est administrateur, fabricant
et agronome, ce journal n'y a pas pensé sans doute,
car ce sont justement ces qualités, jointes la
modération des opinions de M. Van Renynghe,
qui l'appellent la Représentation Nationale, pour
y défendre les intérêts de l'industrie et de l'agri-.
culture qui, de l'aveu même du Progrès, sont en
souffrance dans le district électoral d'Ypres.
Ne désirant pas suivre le Progrès sur le terrain
des contes bleus et historiettes je me permettrai
avant de finir, et pour qu'aucune voix ne soit
donnée en vaio, d'engager tous les électeurs mo
dérés du district d'Ypres, d'écrire sur le bulletin
qu'ils auront a déposer le 8 du mois prochain
dans l'urne électorale, les noms et désignations
suivantes
L'égalité constitutionnelle devant la loi est la base de notre
régime politique, et c'est le plus équitable. Ainsi parmi nous
point de castes privilégiées, point de bonnes villes jouissant de
droits spéciaux, point de paysans attachés la glèbe, nulle
domination ni de la capitale sur le pays, ni des grandes villes
sur les petites, ni des villes en général sur les campagues.
A quelqe point du royaume qu'on naisse, qu'ou habile, au
cune exclusion n'attend le citoyen au seuil des honneurs.
Celte théorie, si raisonnable, si conforme l'esprit national
des Belges est cependant continuellement assaillie, entravée,
enrayée par les prétentions libérales, telles enseignes qu'il
ne faut rien moins que toute l'énergie du corps électoral pour
maintenir l'équilible de l'égalité civique en dépit des efforts
et des intrigues des têtes fougeuscs du parti exclusif. Qu'en
tendons nous retentir sans cesse si ce n'est ces déclamations
Que les élections des grandes villes ont une bien autre portée
que celles des petites quoique dix fois plus nombreuses, que
dans les grandes villes règne l'intelligence, el que c'est
elles qu'il appartient de diriger le mouvement,
Que le cens électoral doit être baissé dans les villes pour
diminuer et neutraliser l'influence des bourgs et des cam
pagnes,
Que les libéraux sont appelés gagner la majorité dans les
Chambres, que les catholiques doivent être partout com
battus, expulsés, proscrits du chaqip de la politique.
N'est-ce pas ce que chantent les feuilles libérales durant
toute l'année, en mitigeant seulement leur langage lorsqu'elles
se trouvent en face d'élections prochaines, et dans un district
où ces menaces d'ostracisme rendraient les électeurs plus
attentifs leurs devoirs
On essaie en ce moment d'inspirer aux Yprois une vanité
qui leur feiait refuser au district la justice qui lui est due.
On espère saus doule que la population d'Ypres est assex
bornée pour ne pas apercevoir que si elle élève des prétentions
de supériorité allant jusqu'à l'exclusion contre le district, d'un
autre coté le même système fera écraser son iufluence et celle
du district sous le poids des grandes villes, résultat auquel le
libéralisme veut évidemment arriver. Eu sorte qu'en définitive
Bruxelles mènerait et exploiterait la nation belge comme
Paris traîne la France sa remorque, non seulement eu fait
de modes, mais aussi quand il lui prend envie ou de tenter
une révolution, ou d'abattre les croix des églises, ou de piller,
ou de dresser des échafauds.
Depuis plusieurs années, la ville d'Ypres a fourni elfe
seule tout le contingent de représentants et de sénateurs que
la loi départit au district. Deux représentants sont en charge,
ancun n'appartient au district; un sénateur sera élu sans
conteste, il est pris daus la ville. Reste un représentant
choisir la raison l'équité, les convenances ne disent-e)le9
pas hautement que le tour du district est arrivé? Et cette
initiative peut elle être exercée avec plus de dignité qu'en
désignant le candidat dans la seooude ville du district? Le
premier magistrat de la seconde ville du district n'est-ce pas
chicane de parti part, le choix le plus heureux sur lequel
puissent tomber les suffrages? Certes, les électeurs d'Ypres
se déconsidéreraient par un egoïsme excessif s'ils refusaient
M. Yan Renynghe leur vote; et les électeurs du district
souscriraient leur propre condamnation, ce reproche de
n'être que matière inerte, iniulelligeutereproche que la
presse libérale leur a lancée foisons'ils venaient eu cette
solennelle et unique occurrencevoter tête baissée contre
leur intérêt. Car si le premier magistrat de la secoude ville du
district, c'est dire l'homme le plus éminent du district en
dehors du chef lieu n'était pas jugé assez digne assez capable,
environnée d'une considération assez grande pour figurer dans
les rangs de la législaturec'en est fait jamais de la repré
sentation du district, le district abdique genoux devant
Ypres l'égalité dont la Constitution l'avait gratifié, et qu'il
se reconnaît impuissant soutenir.
Encore si les meneurs qui aiment semer la zizanie n'a
vaient pour but que d'éveiller des rivalités et des sujets de
jalousie entre le chef lieu et le district, mais ils ont des vues
bien autrement importantes; ils ont mis eu avant un candidat
qu'ils estiment devoir être la dévotion de la faction ultrà-
progressive, et qui par ses faiblesses fuit suffisamment pré
sager que leur attente ne serait point déçue.
Une loi delà plus haute importance sera prochainement dis
culée, celle de l'instruction secondaire. Aucun père de famille,
aucun électeur ne peut être indifférent celte loi.
Il s'agit de savoir si sous l'empire d'une constitution qui
garantit la liberté des cultes, et par conséquent de la religion
catholique, nous, peuple catholique, serons tenus de payer des
contributions pour ériger sur tous les points du royaume des
athénées, des collèges, des institutions d'epseignemeut se
condaire, d'où l'influence religieuse serait bannie, où il
pourrait même y avoir légalement abseuce de toute instruction
morale et religieuse, et quipuisant indéfiniment aux faveurs
du budget, tueraient les établissements privés ou la religion
accompagne l'enseignement, rendraient toute concurrence im
possible, et réduiraient le principe de la liberté de l'enseigne
ment riuanilé d'une lettre morte. Le libéralisme le vent
ainsi, il l'a prouvé Ypres, Tournai, partout où il a pu par
violence ou par ruse usurper le pouvoir. La morale catholique
proclame comme pernicieuse une éducatiop qui n'est point
accompagnée et pénétrée du baume clvijisatcur delà religion.
Voilà la différence, voilà ce qui occasionne au fond tout ce
remue-ménage, ce qui aux Chambres sera l'âme de toutes
les discussions, et voilà pourquoi tout père, tout chef de
famille qui pousse sa sollicitude pour elle au delà du lende
main doit être sur ses gardes, et ne pas souiller sa main d'un
vote dont il pourrait se repentir.
M. Alphonse Vandeupeereboomle candidat qu'une réu
nion de quelques libéraux a décidé avec sa morgue ordinaire
de nous imposer, quels sujets de confiance apporte-l-il aux
électeurs modérés, non par des paroles, des banalités, mais
par des faits
Depuis qu'il est entré au conseil communal d'Ypres, depuis
qu'il est écheviu, il a constamment repoussé les vœux des
catholiques d'Ypres qui désiraient, soient une fusiou du
collège communal où aucun prêtre n'enseigne la religion avec
le collège épiscopal soit le rétablisssement du léger subside
qui auparavant était accordé celui-ci; soit une modification
l'organisation du collège communal, afin que l'iustructiou
religieuse pût y être donnée.
Aucune de ces choses n'a été accordée on a retiré impi
toyablement au collège catholique le subside de 3,ooo fr. et
jusqu'au local l'autre collège a été laissé tel qu'il estet bien
qu'il soit tantôt avec des classes vides, tantôt avec un ou deux
éleves dans les classes latines, on y sacrifie annuellement
quinze seize mille francs des deniers des contribuables,
et un local superbe. A défaut d'autres élèves, on le peuple de
boursiers et de bambins. M. Vandeupeereboom a été constam
ment un des principaux soutiens de ces admirables combi
naisons. M. Ern. Merghelynck et lui ont été désignés non pas
simplement comme favorisant mais comme rédigeant le
Progrès y même au temps des feuilletons les plus infects et
des diatribes anti religieuses les plus impudentes. Jamais ils
n'ont pris la peine de blâmer ces excès, ou de les désavouer
seulement. Etait-il question d'appeler pour l'instruction pri
maire quelques frères des écoles chrétiennes, la Régence,
M. Vandeupeereboom aux premiers rangs, a su susciter mille
entraves ce projet, et le faire avorter. M. Théodore De
Ghcus, homme d'un mérite rare, aussi distingué par ses
autres belles qualités que par sa fortune et sa naissanceavait
bien voulu, la sollicitation des personnes les plus respec
tables, accepter uue place au conseil des Hospices. Malheu
reusement, il n'était pas assez libéral, aussi fut-il rayé et
repoussé par la Régence, ou, grâce l'état maladif de M. le
Bourgmestre, M. Vandeupeereboom avait acquis plus d'as
cendant. A aucun club libéral, la préseuce de M. Vandeu
peereboom ne fait défaut aussi s'est-il empressé de se faire
nommer pour siéger au Congrès libéral qui a solennellement
imposé ses créatures la réglé maçonnique, qu'il faut tra
vailler sans relâche eleindre l'action du clergé comme pou-