la politique nuira l'Université de Gand. Elle prouve qu'on s'y occupe d'autre chose que de l'étude, qu'il n'y règne pas ce calme si nécessaire sur les bancs de l'école. Les agitations prématurées du forum tuent la science, et gâtent sans retour l'esprit le plus heureusement doué pour recevoir ses enseignements. Journal de Bruxelles BATAILLE DE ROOSEBEKE. M. Ernest Slingeneyer, d'Anvers, vient de terminer un tableau d'bistoire. 11 a pris son sujet dans les belles pages de nos an nales, et choisi parmi nos belles figures historiques, l'une des plus grandes, des plus populeuses, des plus héroïques. C'est un épisode de la bataille de Roosebeke. Son héros est Philippe Van Ar.tevelle. Rap pelons succinctement cette mémorable journée. Le 27 novembre 1382, les Flamands, sous les ordres de ce grand capitaine, furent défaits par l'armée française, com mandée par le Roi Charles VI et le con nétable Olivier de Clisson. Vingt mille Flamands restèrent sur le champ de ba taille. Après la victoire, Charles VI et le connétable cherchèrent Arlevelde, tué au commencement de l'action, et le trouvèrent au milieu d'un monceau de Gantois, morts en le défendant. Un soldat flamand, blessé, pleurait sur le cadavre de son général. Charles VI, touché de son dévouement, lui offrit son pardon et sa faveur, s'il voulait devenir Français. C'est en vain, répondit ce brave, que vous cherchez me gagner. Je sens que ma vie s'échappe avec mon sang; j'ai toujours été, je suis et je mour rai Flamand. Telle est la situation que M. Slingeneyer vient de reproduire. 11 a voulu honorer et perpétuer un trait de fidélité la patrie dignes des héros de l'antiquité. Sur le pre mier plan,estàdroiledela toile, le cadavre d'Artevelde avec une affreuse, une béante blessure au cœur, entouré de guerriers morts ses côtés. Derrière lui, sur un tertre, le soldat refusant l'offre de Charles VI, la main gauche appuyée sur le cœur et la droite énergiquement tendue dans la direction du Roi. Charles VI, le connétable et quelques cavaliers de leur suite occupent la gauche du tableau. Enfin, sous les che vaux du Roi et de Clisson, un cadavre en raccourcit complètement les parties essen tielles de cette composition. (J. du Commerce.) On écrit de Bruges, 11 juin Ce matin est revenu de sa campagne d'Ise- ghein, M. le baron de Pélichy, bourgmestre de Bruges, réélu sénateur mardi dernier. Toutes les rues avoisinantes de sa demeure étaient pavoisées et richement décorées. Les nommés Vervisch et llulin, que la cour d'assises de la Flandre occidentale avait condamnés mort l'année dernière pour plusieurs vols avec circonstances aggravantes et dont la peine a été ensuite commuée en celle des travaux forcés perpétuité, viennent de s'évader d'une ma nière inconnue jusqu'ici. Voici comment on nous rapporte les faits Ces deux individus ayant, dans la mai son de force de Cand, dénoncé un de leurs complices, nommé également Hulin, furent transférés Bruges il y a une quinzaine de jours pour déposer devant la cour d'as- sisescontrece complice qui a élé condamné mort. Hier, les deux forçais devaient être reconduits Gand dans la voilure cellulaire du chemin de fer. Chemin faisant, et d'après un plan arrêté d'avance, ils ont soulevé la lunette du meuble nécessaire qui est ménage dans chacune des cellules, et le convoi s'étant arrêté Bloemendaele ils se sont glissés par celte ouverture et ont pris la clef des champs avant que per sonne se fût aperçu de leurs manœuvres. La gendarmerie est la poursuite des fuyards. (Le Nouvelliste.) Il vient de mourir Cheel, l'âge de 109 ans, un pensionnaire de cette com mune, le nommé Brems, natif de Bruxelles. La Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui compte aujourd'hui de nombreuses conférences dans la plupart de nos villes, vient encore de s'augmenter d'une nouvelle conférence récemment établie Namur. Qui en prendra l'heureuse initiative Yprès? Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que la santé du Roi s'est sensi blement améliorée depuis deux jours. (Politique.) Le Roi doit partir incessamment pour Londres. Son absence sera de courte durée. (Emancipation.) Dimanche, les processions de l'église S"-Catherine, en l'honneur de l'institution de la confrérie du S'-Sacrement du Viati que, et de l'église S'-Jean et Etienne aux Minimes, pour célébrer la fête de N.-D. de Lorette, ont parcouru leur paroisse respec tive avec toute la solennité usitée. Aucanal lousles bàlimentsamarrésdans les bassins avaient arboré le pavillond'hou- neur au passage de la procession. On lit dans VEcraireurde Namur, sous la date du 14 juin Hier, la suite d'une allercalion suivie de voies de fait entre les époux B... eu cette ville, la femme se ren dit chez le commissaire de police et déclara que son mari avait assassiné un individu qui était venu chez eux il y a environ deux mois, et qu'à la suite de ce crime il avait élé jeter le cadavre dans la fossé des for tifications de la porte S'-Nicolas. On se rappelle en effet qu'il y a quelque temps un cadavre a élé trouvé en cet endroit. Le mari accuse, nous dit-on, sa femme d'avoir contribué au crime. Ils ont élé écroués l'un et l'autre dans la prison de notre ville. On lit dans la Gazette de Liège, du 12: Avant-hier, un jeune homme de 29 ans, ouvrier plombier, demeurant Outre-Meuse, a été victime d'une malheureuse méprise. Voulant prendre un verre de genièvre, il fut dans une armoire contenant plusieurs bouteilles, parmi lèsquelles on avait im prudemment placé l'eau souder, acide très-caustique et poison violent; c'est celte bouteille qu'il saisit et dont il vida un verre d'un trait. Malgré de promps secours, on n'a pu sauver ce jeune homme; il est mort hier après-midi, après d'affreuses souffrances. ILES BALÉARES. Le vice-amiral commandant en chef, F. D'ORLEANS. En conséquence de cet ordre, le Pluton est retourné ce matin a l'île de Cabrera, et le com mandant de ce navire est descendu a terre avec M. l'abbé Coquereau, aumônier de l'escadre, pour accomplir la religieuse mission qui leur avait été confiée. Nulle pompe, nul appareil militaire n'a été déployé pour donner a cette cérémonie funèbre un éclat qu'elle ne devait point avoir; seulement le Pluton a eu son pavillon mi-mât et ses vergues en croix tout le temps qu'ont duré le service divin et les prières des morts. Rien de plus touchant que de voir les quinze ou viogt cultivateurs qui forment toute la population de cet îlot sauvage agenouillés coté de nos matelots et s'unissant leur pieux recueillement. La messe finie et les dépouilles de nos malheureux soldats rendues terre, une croix de bois a été placée sur la fosse qui les a reçues, en attendant la pierre qui doit la recouvrir. L'Empereur, l'Impératrice, les archiducs Louis et François, ainsi que l'archiduchesse Sophie, ont assisté hier la procession de la Fête-Dieu. La cour toute entière suivait le sacré cortège. Le plus beau temps a fa vorisé celte auguste cérémonie. On écrit de Vienne, le 2 juin: M. le prince Germain de Hatzfeld.qui était parti de notre capitale pour Rome, afin de sol liciter du Pape la révocation de la sentence d'excommunication prononcée contre lui par le prince-archevêque de Breslau, a reçu, son arrivée aux frontières des Etats-Romains, une notification portant que l'entrée de Rome lui était interdite, et que le Souverain-Pontife était décidé Tableau de Slingeneyer. On écrit de Paliua, le 3 juin, au Journal des Débats L'escadre d'évolutions commandée par M. le prince de Joiuville vient de faire une courte appa rition sur notre rade, et le peu d'heures qu'il y a passées a été consacrée a une simple et touchante cérémonie. Le prince de Joinville avait entendu dire l'année dernière que l'îlot de Cabrera, prison et tombeau des t rançais tombés aux mains des Espa gnols a Baylen, était couvert des ossements de ces infortunés, restés sans sépulture. Le temps lui avait manqué alors pour s'assurer de ce fait dont il ne fut informé qu'a l'instant de même de mettre sous voiles. A pejpe mouillé hier sur la rade de Palnia, le prince envoya a Cabrera la corvette a vapeur le Pluton pour reconnaître la vérité de ce qui avait été porté l'an dernier sa connaissance. Au retour de ce navire, l'ordre du jour suivant fut publié Le commandant en chef a été informé que l'on voyait sur plusieurs points de l'île de Cabrera des ossements sans sépulture, tristes restes de nos malheureux compatriotes faits prisonniers Bay- len, et morts de misère sur ce rocher. Le Plulon s est rendu par son ordre au roouil- lage de l'île. Les officiers et l'équipage, guidés par un Espagnol qui a assisté a la lente agonie de nos soldats, ont recueilli une grande quantité d'ossements qui gisaient sur le sol, exposés a toutes les insultes. Demain le Pluton retournera Cabrera, avec M. l'abbé Coquereau, pour déposer ces tristes débris dans une sépulture chrétienne. L'amiral propose a l'escadre de faire placer sur le lieu de la sépulture une pierre, avec cette inscription. a la mémoire des français morts a cabrera, l'escadre d'évolutions de 1847. Les officiers et les matelots n'ont pas voulu laisser a la générosité du prince, l'honneur de faire les frais de cette modeste sépulture. Une souscrip tion k laquelle tous ont pris part, et qui s'est élevée 2,000 fr. environ, en acquittera le prix. L'esca dre a émis un autre vœu. Elle a demandé que le nom du prince qui la commande fût ajouté aux paroles de l'inscription tumnlaire. C'était rendre un juste hommage k celui qui a eu la pensée toute française d'accomplir ce pieux devoir envers des compatriotes malheureux et oubliés. Un jeune prois, M. Auguste Terssen, poète «t quinze arts et mort dix huit, célébra eu 1829 dans un drame flamand, la fin malheureuse des Français a Cabrera. AUTRICHE. Vienne, 5 juin.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2