de la tranquillité, a été la publication d'une
décision du bureau de bienfaisance, mena
çant les pauvres de les rayer de la liste et
de leur retirer les secours hebdomadaires,
si eux ou leurs enfants étaient trouvés
parmi ies attroupements. La ville est ren
trée dans son calme ordinaire.
Les flammes poussées par un vent violent
du second étage de la construction en
planches où le feu avait éclaté, menaçaient
de communiquer l'incendie la maison
d'habitation qui est toute proche. Les loca
taires s'empressèrent de fuir, et, dans le
premier mouvement de terreur, on com
mença jeter par les fenêtres les objets
que l'on désirait sauver.
Bientôt les matelats, les hardes, le linge
s'amoncelèrent dans la cour. Ce fut dans
ce moment de trouble, où la fumée chas
sée l'intérieur ne permettait pas de dis
tinguer parfaitement les objets, qu'un
soldat, qui déjà avait jeté au dehors plu
sieurs paquets, trouvant sous sa main un
objet qu'il crût être composé de linges
enveloppés dans quelque serviette, le lança
par la fenêtre.
Les personnes placées en déhors recon
nurent avec effroi que ce paquet était un
enfant en maillot. L'innocente petite créa
ture que l'on s'empressa de recueillir sur
l'amas d'objets de ménage qui avait amorti
sa chute, n'avait heureusement éprouvé
aucun accident.
Il fut bientôt expliqué que la nourrice
laquelle cet enfant était confié, avait eu
l'inexcusable tort, dominée qu'elle était
par la frayeur, de fuir de la maison incen
diée en abandonnant son nourrison qui a
pu heureusement être rendu sain et sauf
ses parents auxquels on n'a révélé que
plus tard le danger auquel il avait provi
dentiellement échappé.
Le conseil communal de Liège a ex
pédié les différentes affaires soumises ses
délibérations. Une seule a soulevé une as
sez vive discussion, c'est la demande de la
congrégation des Filles de la Croix tendant
ce que l'établissement du refuge qu'elle a
fondé Liège, soit reconnu aux termes du
décret de 1810. Malgré les conclusions fa
vorables des commissions chargées d'exa
miner celle demande, et l'appui de M. le
bourgmestre, elle a été combattue par M.
Frère, qui a prétendu que le décret de
1810 défendait aux congrégations de se li
vrer l'instruction, et que l'arrêté royal
qui autorise l'établissement de se livrer
l'enseignement est contraire au décret et
ne peut lever la prohibition qu'il prononce.
La demande a été rejetée par i I voix
contre 11.
Ont voté pour MM. Piercot, de Thier,
Delexhy,Chefneux, Galand, Nagelmackers,
Mouton, Moxhon, Robert et Gérard.
Ont voté contre: MM. Brixhe, Constant,
Nagelmack,Frère.Desoer,Renoz, Gilkinet,
Moreau, Watrin, Ansiaux et Scronx.
FRANCE. Paris, 19 juin.
La chambre des députés s'est occupée,
dans sa séance d'hier, du projet tendant
proroger la loi qui autorise la libre entrée
des ceréales. MM. Ledru Rollin, Cunin
Gridaine, ministre du commerce, et Léon
Faucher ont seuls pris la parole avec quel
ques développements. Ce dernier a proposé
un amandement qui étendait le délai jus
qu'au 51 juillet 1848. La chambre l'a
repoussé. Elle a adopté ensuite le projet
de la commission qui proroge la loi au 51
janvier prochain.
La Reine Christine depuis son retour
d'Italie Paris paraît être sous le coup
d'une grande tristesse; le bruit se répand
qu'elle a été mal reçue par sa famille de
Naples.
On annonce que M. Etn. de Girardin
député a choisi M' Paillel pour son conseil
devant la Chambre des Pairs, qu'il est pré
venu d'avoir outragée.
Une affection qui paraît avoir le dou
ble caractère de la fièvre typhoïde et du
scorbut vient de se déclarer parmi les trou
pes composent la garnison de Givet (Ar-
dennes), frontière belge, M. le docteur
Scoultenten, chirurgien principal attaché
l'école d'application de Metz, a reçu du
Ministre de la guerre l'ordre de se rendre
immédiatement Givet pour étudier les
causes de celte affection.
Les journaux de Paris du 20 au soir
annoncent un nouvel incident du procès
Cubières. 11 paraît, en effet, que dans la
journée du 20 M. Teste a reçu un mandat
de comparution, attendu qu'il avait agréé
des dons pour des actes relatifs ses fonc
tions, comme ministre, crime prévu par
l'art. 179 du Code pénal. M. Teste a été,
dit-on, interrogé hier comme inculpé, et la
Cour des Pairs, qui doit se réunir aujour
d'hui lundi, aura probablement statuer
sur la mise en accusation de MM. Parmen-
tier, Palaprat, Cubières et Teste; les deux
derniers anciens ministres.
Le comité du club national ne se lasse
pas de publier des adresses au peuple an
glais pour lui signaler les dangers que
court le protestantisme en présence des
progrès du catholicisme et de l'indifférence
des protestants eux mêmes. 11 en est déjà
sa dix-huitième adresse. Le comité voit
avecellroi les huit cents prêtres catholiques
répandus sur toute la surface de l'Angle
terre et les (322 églises ou chapelles qu'ils
y possèdent. Ce qui doit faire redouter bien
plus encore les progrès du catholicisme et
la décadence du protestantisme, c'est l'u
nion, l'entente qui règue parmi les catho
liques, le zèle qu ils montrent pour la pros
périté de leur religion, tandis que les pro
testants sont divisés, sans organisation et
d'une indifférence mortelle pour les inté
rêts de leur culte. De tout quoi le comité
conclut pour l'organe de lord Nugent, son
secrétaire, qu'il faut redoubler d'efforts
pour combattre le papisme el surtout qu'il
ne faut pas nommer aux prochaines élec
tions un seul membre du Parlement qui ne
soit hostile celle idolâtrie. Il ne tiendra
pas au club national que l'acte qui a ouvert
aux catholiques l'entrée du Parlement ne
soit aboli.
Carter, le célèbre dompteur de bêtes
féroces, est mort ce malin Londres où il
montrait depuis quelques jours un cheval
colosse.
Un grave accident est arrivé le 17 juin
Bermondsey, faubourg de Londres: une
des arches d'un viaduc, sur lequel doit
passer le chemin de fer de Londres Gra-
vesend, s'est écroulée el a écrasé sous ses
débris un homme el une femme qui (las
saient dans la rue sur laquelle s'élevait
cette arche. Les cadavres de ces deux vic
times ont été retirés immédiatement de
dessous les décombres; ils étaient littérale
ment broyés el méconnaissables.
PORTUGAL.
l/amnislie est proclamée générale et
complète par tous les délits politiques com
mis depuis le 6 octobre 1846, le tout de-
Liège. Un épisode singulier a signalé
l'incendie de la rue de l'Ouest, quia détruit
les ateliers, les hangards en partie du ma
tériel d'essai du système de chemin de fer
auquel l'inventeur, M. de Jouflroy, a donné
son nom.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Un grand nombre de boulangers de Bruxelles,
se fondant sur l'art. i58'j du code civil, avaient
intenté une aclion en dommage el inle'rêls contre
la ville, pour rétablissement de la boulangerie
communale. Le tribunal de première instance vient
rejeter leurs prétentions par un jugement ainsi
conçu
Au fond
Attendu que les conclusions sont basées sur
l'art. i38'i du code civil
Attendu que le litige se réduit a la question
de savoir si la création et l'exploitation de la bou
langerie communale constitue une Jaule dans le
chef de la ville défenderesse;
Attendu que l'art, du titre XI de la loi du 16
août 1790 encore en vigueur, confie a la vigilance
des corps municipaux le soin de prévenir par les
précautions convenables, el celui de faire cesser,
par la distribution des secours nécessaires, les acci
dents el les fléaux calamiteux
Attendu qu'il est manifeste que la boulangerie
communale a uniquement pour but de veuir en
aide aux classes nécessiteuses au milieu des cir
constances difficiles de l'époque;
Que la résolution prise par la ville défende
resse est donc en tout point conforme a la loi,
puisque le corps municipal, seul appréciateur de
la gravité des événements et du mode de secours
qu'il juge nécessaire de distribuer, n'a fait que
remplir un devoir de sa mission administrative;
Que dès lors la résolution attaquée est légale,
et qu'elle ne peut constituer une faute dans le sens
de la lui
Par ces motifs: ouï M. Mans, substitut du
procureur du Roi, en ses conclusions conformes;
Le tribunal, sans qu'il soit besoin de s'occuper
du moyen de nullité
Se déclare incompétent pour conuaitre de
l'action en tant qu'elle a pour objet d'arrêter l'exe-
cution de la résolution prise par le conseil com-
inuual le 23 novembre 181b; rejette pour le
surplus l'exception d'iucouipéteiice;
Et, faisant droit au fond,
Déboule les demandeurs de leurs conclusions
en dommages-intérêts, les condamne aux dépens.
A Ypres, aucun boulanger n'a eu la malen
contreuse idée de se plaindre d'une mesure qui
constitue un des plus beaux titres de notre Ré
gence a la reconnaissance publique. Mieux avisés,
ils out dispensé le tribunal de rendre un jugement
identique a celui de Bruxelles, eu s'associant
l'approbation générale qu'a obtenue la boulaugirie
des prolétaires.
actes du gouvernement.
Par arrêté royal du 17, l'administration de
l'institution royale de Messines est autorisée ad
mettre immédiatement dans cet établissement
N. Pycke, a Courtray; E. Van Neste, a Winkel-
S'-Éloi M.-L. Van den YVeghe, Cachlem;
M.-T. Versligghele, a Ypres; C.-A. Reubrecht,
Oostvletereu E.-S. Misse tien, Iloulers; M.
Van Coillie,a Lichtelvelde.
ANGLETERRE. Londres, 19 juin.