D1PRES ET DE L ARRONDISSEMENT. >0 3100. 30me année. Une feuille de cette ville, organe de ceux dont la divise secrète et parfois publique est Tout pour nous, rien pour les au tres ou bien A nous les honneurs et la liberté, aux autres les impôts et l'oppres sion s'aventure traduire en timide on dit un désir qui depuis longtemps la tour mente. Elle prétend notamment que M. le chevalier De Neckere, commissaire du dis trict,. aurait l'intention de donner sa dé mission. Rien ne gêne effectivement autant legoistne libéral que de voir en place un citoyen indépendant, dévoué au pays sans acception de ministère, mais nullement disposé au servilisme de parti. M. De Nec kere a pu montrer une déférence bien rare en épargnant un compétiteur le chagrin de voir briser sa carrière législative de dix ans, (en cela il ne fesait qu'un sacrifice per sonnel); mais ses administrés seraient en droit de lui reprocher un tort réel, s'il quittait spontanément un poste ou ses ser vices sont aussi signalés que nombreux, et où il a su conquérir d'unanimes sympathies. A de rares exceptions près cependant puis que des feuilles libérales nous démontrent que la déloyauté se glisse partout, même jusqu'à travestir en circulaires politiques des lettres confidentielles. Si le libéralisme veut proscrire absolument en réalité la franchise et l'indépendance qu'il affiche, il est bon qu'il soit mis en demeure de le faire avec éclat, afin qu'on le connaisse mieux. Il manque encore M. De Neckere quelques honneurs de la persécution poli tique. Nommé au conseil provincial, quand l'ostracisme le poursuivait la régence, honoré des faveurs du Roi quand Dix- mude l'intrigue ourdissait son élimination du Sénat, une destitution brutale l'éleverait surtout dans l'opinion publique coté des décorations, le peuple aime voir briller des cicatrices. Dimanche, la procession paroissiale du Prince des Apôtres a été favorisée d'un temps magnifique. La bénédiction a été donnée deux reposoirs, devant l'hôtel de ville et près du Nazareth, au bout de la rue de Lille. Quelques maisons de la rue des Chiens audelà de]l'église de S1 Pierre étaient particulièrement décorées avec un zèle digne d'éloges. Partout une foule re spectueuse se pressait aux fenêtres et dans les rues. C'est peine si quelques soldats mal élevés affectaient une grossière len teur se découvrir et se prosterner. La Grand'place, que dominait la croix dorée de l'hôpital, se détachant sur un ciel pur et rayonnant des mille feux d'un beau so leil couchant, présentait l'aspect le plus animé et le plus solennel au moment de la bénédiction et du défilé. x\près tout, la Religion se sent marcher ici sur un sol imprégné de foi, que n'ébranlent ni les sables mouvants ni le souille passager des partis qui agitent la surface. Cequi n'est pasgénéralementconnu,c'est que notre modeste et tranquille Yperlée s'est métamorphosé en fleuve dans l'imagi nation française. Tandis que nous mar chons dessus sans le voir, que nous le qua lifions vulgairement du nom de ruisseau, et que nous lui envoyons dédaigneusement, pour l'empêcher de tarir, les eaux de nos cuisines et de nos égouts, la France exta siée croit devoir se servir du même terme pour désigner soit le lleuve des Amazones, qui a mille lieues de cours, soit celui de S' Laurent qui a cinquante lieues de large, soit le Wolga, soit l'Yperlée. On appelle fleuve une grande rivière, dit le Diction naire de l'académie; et dans son complé ment, MM. Rarré et Narcisse Landois s'ex priment ainsi Yperlée, petit fleuve qui passe Ypres. Nous possédons donc une petite grande rivière, ce qui n'a rien de choquant pour MM. les lexicographes de l'académie française, probablement depuis que Napoléon-le-grand et le petit caporal sont synonymes. 11 circule une liste de souscription pour perpétuer par une médaille le souvenir des services rendus la ville par la Régence pendant la disette. Nous approuvons beau coup cette manifestation de gratitude, mais l'inscription projetée de la médaille nous parait incomplète. Il faut dire Pour avoir préservé la cité de la faim et de tout désordre. C'est principalement en ce der nier point que notre ville s'est distinguée parmi la plupart des villes de la Belgique et des pays limitrophes, et nous aimons reconnaître que les mesures prises par la Régence ne sont pas étrangères ce ré sultat. Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que, les deux évadés, Hulein et Vervisch, qui ont été arrêtés aux environs de Clercken, par la gendarmerie de Dix- mude; viennent d'être incarcérés dans la prison de cette ville. La session annuelle du conseil provin cial est la veille de s'ouvrir Le hameau Ploegsteert jette un nouveau cri de détresse. Quand, il y a seize ans, il forma sa demande d'être érigé en commune séparée de War- nêton, ses maux étaient déjà très-grands; depuis ils n'ont cessé de s'accroilre et les longs retards que la commune a éprouvés en ont comblé la mesure. Plus encore que par le passé, ses malheureux habitants vé gètent dans l'abandon le plus complet il n'y a plus de police; la mendicité et l'indi gence envahissent le hameau sans provo quer aucune surveillance. Les aqueducs et leschemins vicinaux sontà l'état de ruines; les ruisseaux secomblent et les inondations, de plus en plus imminentes, font trembler quand on pense au détriment qu'elles peu vent causer l'agriculture. Au moins si la part que l'administration impose dans les charges communales était en rapport avec celte inertie, ces plaintes seraient moins vives; mais privés de con trepoids dans le conseil, n'ayant que deux représentants opposer contre neuf, les habitants du Ploegsteert ne doivent-ils pas être impitoyablement sacrifiés?... Ces mal heureux habitants auront-ils bientôt com blé la mesure de leurs malheurs? Nous aimons le croire; ces malheurs ont été trop grands pour que le conseil provincial ne daigne pas s'en occuper pour prendre une mesure propre les faire cesser. Cette mesure consiste dans sa séparation d'avec Warnêton. La délimitation de la commune dont cette séparation a l'érection en vue, ne présente aucune difficulté, aussi l'administration communale a-t-elle reconnue que cette sé paration était possible, utile et nécessaire, et si maintenant elle se prononce moins favorablement pour cette séparation, ce changement d'idées n'est que le résultat de mauvaises raisons et de chicanes. Le hameau de Ploegsteert persiste donc plus que jamais dans ses vœux, plus que jamais elle a droit sa délivrance qui est devenue pour lui une question de vie ou de mort immédiates. Il ose espérer que les états provinciaux ne différeront plus l'en tier accomplissement d'une mesure d'équité et de justice. Oo s'abonne Ypre«, rue de I.ille, u» 10, près la Grand'placeet cbe* les Percepteurs des Postes du Royaume. PKI\ DE I/ABO\WEME\T, par trimestre, Pour Yprèsfr. 4OO Pour les autres localités 4 5© Prix d'un numéro, O2o Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 17 centimes par ligue. Les ré-' clames, 2 5 centimes la ligne. vérité et justice. 7PF.22S, 7 Juillet le hameau ploegsteert et la commune de warnêton.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1