JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3108. 30me année. 1 7 centimes par ligue. Les ré clames, 2 5 centimes la ligne. Un fonctionnaire public n'est au service d'aucu n m inislère, encore moins au service d'un journal il ne connaît pas de chefs de parti, qui il doive le sacrifice de ses opi nions, mais seulement les chefs que la con stitution lui donue, et qui il est redevable d'obéissance dans les limites des lois. Si parmi ces chefs il s'en trouve d'impies, d'immoraux, comme le Progrès, fâcheuse Sibylle, en présage l'avènement aux risques de compromettre ses patrons, tant pis pour eux; celte impiété et cette immoralité se ront pour leur compte, mais ne seraient pas une cause de démission. Des ordres pervers autoriseraient une légitime résis tance, ils mettraient la vertu plus l'épreu ve, et partant plus en relief; mais pousser les prévisions jusqu'au cas où ces ordres deviendraient si nombreux et d'une telle insistance qu'il n'y aurait plus que le choix entre la démission et une déshonorante obséquiosité, c'est présumer par trop ou trageusement de tous les hommes qui peu vent aspirer obtenir quelque part dans la direction générale de la Belqique régé nérée par la révolution de 1830. Il n'y a qu'un Progrès-borne, végétant dans la plus infime presse, et recourant au chantage la façon de Broglia, pour salis- faireses ressentiments d'un échec éprouvé, qui puisse renverser ces régies simples que le bon sens indique. Quoi! il suffirait qu'un ou deux chefs d'administration fussent im moraux, fussent impies, qu'il y eut parmi eux un duelliste, un franc-maçon, un valet de Sue, un apologiste de l'égoïsme, un par tisan de l'éducation sans prêtres ou un aboyeur contre les jésuites, pour que tous les fonctionnaires honorables, probes, con sciencieux, dussent quitter leur poste, ar rêter leur carrière, sacrifier leur espoir d'avancement, nuire leur famille, priver le pays de leur expérience et de leur talent. Un moment donc, l'heure n'est pas venue où les Belges laisseront faire parmi eux par les butors de parti des razzias comme sur des Bédouins d'Afrique. Nous ne le pensons du moins pas, et nous croyons qu un essai contraire aurait promptement fait son temps. On sera donc étonné d'entendre que le Progrès conseille d'un ton qui équivaut une demande, M. Deneckere,commissai re du district, de donner sa démission Parce qu'il ne peut servir dignement un ministère libéral L'égalité constitu- tionnelleexclut le servilisme, mais on peut servir très-bien le pays avec dévouement sons un ministère dont on ne partage pas toutes les opinions; 2° Parce que les libéraux ne verront pas ou ne voient pas M. Deneckere de bon œil Eh qu'importe de quel œil les libéraux le considèrent? Fais ce que tu dois, dit un adage, sans l'inquiéter des préventions. Si les gouvernants pensent mal d'un fonction naire, ce qu'il puisse faire de mieux, c'est de bien s'acquitter de ses devoirs, et de dissiper ainsi des préjugés temporaires. On sera plus étonné encore de voir le Progrès se proclamer le parti libéral lui- même. Oui, tout un parti se résume en lui, repose sur ses débiles colonnes Pour nous, parti libéral, cela nous est égal.... on n'a jamais demandé M. Deneckere son assentiment pour aucun des actes que le parti libéral a posé. (Sic.) On l'a demandésansdoute cet assentiment quand il s'agissait d'un acte dont le commissaire du district avait se mêler, comme lors qu'il s'agissait de la nomination de certain maître d'école, nomination laquelle quel ques meneurs libérâtres attachaient une furieuse importance, parce qu'ils y entre voyaient la douce jouissance de jeter des ferments de division entre un estimable bourgmestre et un respectable curé de village. Chose remarquable, toutes les diatribes auxquelles les Baziles du Progrès se livrent envers M. Deneckere sont amenées sous le prétexte d'une lettre que ce magistrat au rait écrite lors des élections, et dans laquelle il aurait librement confié ses appréhen sions. Mais précisément dans cette longue lettre, dont le slile négligé accuse la légè reté d'impressions fugitives, et non l'offi cielle netteté d'une circulaire, il n'est pas dit un seul mot soit du parti libéral, soit des libéraux. M. Deneckere signale la né cessité de prévenir que l'impiété et l'immo ralité ne gagnent une apparence descen dent dans les élections, et il regrette que les associations politiques se mettent la discrétion de chefs orangistes. Le Progrès s'imagine-t-il par hasard que le gouverne ment est acquis l'impiété, l'immoralité ou l'orangisme? Ignore-t-il que les idées libérales ne sont agréées par un grand nombre de personnes que sous la reserve d'en réléguer les extravagances qui les ma culent? Dira-t-il que c'est l'orangisme qui arrivera au pouvoir, quand les rétrogrades incorrigibles de cette faction anarchique sont obligés de mentir pour s'introduire n'importe où? Et si c'est le libéralisme exempt de projets irréligieux, dévoué au Roi, le libéralisme pur d'excès et de scan dales qui ambitionne lepouvoir, qu'y a-t-il d'hostile, qu'y a-t-il d'incompatible entre M. Deneckere et lui, entre tous les gens de bien et lui, entre la presse honnête et lui? Monseigneur Moris Evêque catholique Anglais au titre d'Évêque in parlibus de Troye et qui a été pendant neuf ans Vicaire l'Ile de France au-delà du Cap de Bonne Espérance, est depuis quelques jours dans nos murs. Lundi dernier S. G. a dîné la campagne de Monsieur Théodore Degheus; tous les jours il dit la messe sept heures au couvent des Dames irlandaises, où il a deux sœurs réligieuses. Une troisième y est morte l'année dernière. Dimanche pro chain il y aura dans la chapelle du cou vent sermon en anglais et, si nous sommes bien informés le digne ponlifeadministrera le Sacrément de la confirmation deux jeunes pensionnaires, l'une irlandaise et l'autre de Namur. L'église de Boesinghe, si intéressante sous le rapport de l'art, réclamait des ré parations dont la dépense excédait de beau coup les forces de la fabrique, malgré les subsides et les dons des bons paroissiens qui lui sont venus en aide. Dans cette si tuation difficile, M. le Curé Yandepltte a organisé une jolie Exposition, qui sera suivie d'un tirage la fin du mois. Chacun voudra sans doute pousser une promenade jusqu'à la bourgade délicieuse de Boesinghe dès qu'une plus douce température le per mettra. On peut aussi se procurer des nu- mérosdu tirageà un franc par lotau bureau de cette feuille. Comme c'est la première On s'abonne Ypres. rue de Lille, n® 10, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOXMEMEMT, par trimestre. Pour Ypresfr. 4 OO Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro. Oto Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PKI\ DE* lANERTIOY*. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PP.3S, 14 Juillet. Par arrêté royal du 8 juillet, il est accordé une somme de 3,ooo francs l'église de St-Nicolas Ypres, pour l'aider couvrir les frais de la con struction de cette éalise.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1