JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
Nos 31141 et 3115.
T??.3S, 1 AOÛT.
Delefortrie de Rousbrugghe a été con
damné aux travaux forcés perpétuité,
avec exposition et flétrissure, pour faux
31me année.
On s'abonne l'pre*. rue de
Lille, u° 10, près la Grand'place, et
cbe* les Percepteurs des Postes du
Royaume.
1*1(1 Y DE l'ABOXXEMEUT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4—oo
Pour les autres localités 4 âO
Prix d'un numéro. ?0
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le *.%m:in et le iii;r(ki:oi
1 -
de chaque semaine.
*ltl\ DES I\§I:rtio^S.
f 3 centimes par ligne. Les ré
clames, t3 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Le Journal des Baziles accule' aux dernières
limites du ridicule, de la bassesse et de la mauvaise
foi, fait volte-face et s'écrie d'un ton béat Nos
adversaires sont aux abois. Nous croyionsles Chi
nois et les Cochinchinois tout seuls capables de
cette hardie hyperbole. Mais si nous sommes aux
abois, d'où vient cette violente et subite fureur
s'élançant a flots d'idées incohérentes et d'idées
décousues,qui nousoffrait le tableau d'une débâcle
de la Meuse? Des arguments compassés et nom
breux, irrésistible phalange de logique, s3ht venus
renverser et briser sous notre plume la théorie
stupide du serviiisine des fonctionnaires publics
préconisée par le Progrès ce n'est pas notre
faute s'il est battu dans cette lutte inégale, nous
n'avons garde de nous en glorifier, il ne doit s'en
prendre qu'au caractère mauvais et désespéré de
la cause qu'il a défendue. Napoléon n'eut pas été
capable d'empêcher un principe de produire sa
conséquence, d'empêcher un mauvais principe de
produire une détestable conséquence. Les larmes
en viennent aux yeux de pitié de voir nos anta
gonistes étouffer de colère et se déranger le cerveau
pour si peu. L'humanité nous commande donc de
suspendre la discussion, et de laisser d'abord re
naître une calme qui permette la contradiction
sans danger. Ce calme commence déjà renaître
dans son dernier article.
Dans sa confusion, le Progrès, son insu peut-
être, fait éclore deux nouvelles questions très
graves
Dans un gouvernement représentatif aucun
fonctionnaire ne doit reculer devant la publicité
de ses lettçes, çpus prétexte qu'elles sont confi-
dentielles. Première question peu agréable aux
fonctionnaires, de savoir, si pour organiser la
politique de mouchards que les Baziles autorisent
dans leurs précédents numéros, il convient d'établir
un cabinet noir pour l'examen des lettres même
confidentielles des fonctionnaires.
Qu'est-ce donc que cette Congrégation qu'on
a organisée, sinon une boutique de délation, où
on dresse les ouvriers espionner ce qui se passe
dans les familles, et rapporter ce qu'ils ont vu
et entendu? Deuxième question, d'une solution
très facile, de savoir si la Congrégation a la des
tination qu'on lui attribue, si les familles doivent
s'en méfier, et si elle mériterait d'être prohibée;
ou si au. contraire, elle n'est pas une institution
féconde en heureux résultats, se ralliant les plus
respectables sympathies, et digne tous égards
d'être encouragée par l'autorité publique. N'ou
blions pas de dire que s'il y avait n'importe où
celque Congrégation dans le genre de celle que
le nrogrès dépeint, les Baziles auraient tort de ne
pas chercher y entrer elle ferait précisément
leur afTaire, pour satisfaire l'avide curiosité qu'ils
ont si plaisamment laissé échapper.
Mais sur l'un comme sur l'autre terrain, nos
pauvres hères auraient beau se mettre en quatre,
ils seraient infailliblement exposés de nouvelles
humiliations; non qu'il y ait de la témérité dans
notre langage, mais parce qu'ils entreprennent là
encore deux thèses insoutenables, la légère, sans
connaissance ni examen, uniquement pour exhaler
leur bile, propos de quoi propos d'une discus
sion totalement hétérogène!
Trois défaites coup sur coup seraient par trop
écrasantes, elles pourraient déterminer une com
motion cérébrale des têtes si faibles, que déjà la
réfutation d'un seul point met en désarroi. Nous
voulons bien empêcher des esprits égarés d'accré
diter de fâcheuses erreurs, nous voudrions encore
plus les détromper eux-mêmes; mais notre insis
tance ne doit jamais pousser une irritation qui
pourrait nuire. Il est donc convenable de faire trêve
une polémique devenue insipide'pour nos abonnés,
et que l'autre partie n'alimente que de personna
lités désobligeantes faute de mieux. Pour nous, il
s'agissait d'une théorie, du servilisme érigé en
système. Pour le Progrèsil s'agit de M. De
Meulenaere le satrape, de M. DeNeckere, la perle
administrative, de M. De Theux le saint, et d'au
tres gentillesses qui rappellent les aboiements du
National, son honnête prédécesseur dans cette
carrière.
Un temps des plus beaux a favorisé notre fête
communale et accompli le succès de toutes les ré
jouissances. Il n'est pas jusqu'au bal champêtre de
Y Union, si souvent dérangé par le vent ou la
pluie, qui ne doive se flatter d'une pleine réus
site l'assemblée était nombreuse, élégante, animée;
l'illumination présentait un ensemble magnifique
et laissait seulement désirer l'augmentation du
nombre des lampions la porte triomphale du
fond nous appuyons cette remarque sur l'effet
admirable des arcades latérales. Pour notre part
nous eussions sacrifié l'imitation imparfaite de la
fontaine d'Ypres un arc de triomphe richement
illuminé. Le feu d'artifice était l'œuvre d'un ama
teur qui a répondu l'attente raisonnable et juste
de la Société. C'est le mercredi qu'une médaille
commémorative a été offerte aux Magistrats com
munaux on sait qu'il s'agit de perpétuel le sou
venir de quelques achats de grains faits Anvers
pour le compte de l'administration par l'inter
médiaire d'un commis. Mr Malou-Vergauwen a
présenté la médaille, M* le Bourgmestre l'a ac
ceptée; il va sans dire que ces Messieurs ont
prononcé chacun son petit discours. Le général
Moltzberger a lu également un écrit, sans que nous
puissions deviner en quelle qualité et pour quel
motif. La voix des orateurs était extrêmement
faible, ce qu'il faut attribuer sans doute leur
émotionet leurs paroles ne sont pas arrivées
jusqu'à l'auditoire: personne n'a rien compris.
Jusque là on n'avait pas songé aux pauvres, mais
la Société des Cœurs a réparé cet oubli; elle ne
pouvait pas moins: quand on tourne la tête aux
gens, ou doit faire leur besogne; un concert a
donc été donné au bénéfice des indigents, et, il
faut le reconnaître, cette soirée a été la plus belle
de toutes parce qu'elle a été la plus utile. Un cal
culateur estime que la médaille d'honneur coule
fr. i,ooo, que les frais de décoration l'Hôtel
de ville avec tous accessoires s'élèvent fr. 5oo
et que le public a brûlé fr. 5oo en chandelles; il
croit que cette dépense de fr. 2,000 n'a guère
profité aux Yprois, que dès lors il importait ou
de la supprimer ou de la faire en secours aux mal
heureux il a raison sous certains rapports; mais
il n'a pas raison en ce que la vanité de nos jeunes
perles administratives n'aurait pas trouvé son
compte ce froid et rigoureux calcul. En somme
tout le monde a été satisfait, le bouheur a brillé
sur le front des plus petits et des plus grands le
conseil communal a partagé avec les lauréats de
l'Académie de Dessin l'orgueil qui s'attache un
triomphe.
Voici les noms des l'auréats de l'Académie de
dessin de la ville d'Ypres.
Modèle vivantPrix d'honneur, Dethoor
Benoit. Premier prix, Bouille', 2mc Bourry.
Plâtre. Premier prix, Deconinck Pierre, 2m*
De Zitter. Bosse. Premier prixLe Roy
Auguste, 2m° Vnilsteker DésiréDessin d'après
gravure. Premier prix, Verbrugghe Édoti3rd,
2li° Ceriez Gustave. 2me classepremier prix,
Hermau Edouard, 2"" Ceriez Théophile. 3me classe,
premier prix, Vierens Ange, 2mo Fagel Pierre.
Dessin liniaire. Premier prix, Credes, 2°'
Barattho. Akchitecture composition.
Prix d'honneur, Vuilsteker, de Boesinghe.
Premier prix, Angillis François, 2mo Aernout
Louis. 1" classepremier prix, Lapiere Henri,
2"" Dael Auguste. 2m° classepremier prix, Dael
Louis, im° Boels François. 31"* classepremier
prix, Demaizières Auguste, 2ml'Deslaeve Jean.
Anatomie. Premier prix, Deconinck Pierre.
Perspective. ier cours, premier prix,
dalliez Charles, 2mi' coursLe Roy Auguste.
Proportion. 1er cours, Deconinck Pierre.
2ule cours, Hennard Edouard. Géométrie
Élémentaire. 1er cours, Douché Adolphe.
2toe cours, Dael Louis. Composition. 1"
prix, Deconinck.