JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. N® 3119. 31me année. 7PB.S3S, 21 AOÛT. Un ministère homogène selon le vœu des libéraux est constitué. Les éléments qui le composent sont pris du centre gauche des deux Chambres. Comme nous l'avions pré vu, M. Rogier a compris que s'il s'adressait ailleurs, il ne réunirait point les conditions nécessaires de viabilité. Le nouveau minis tère a publié son programme. A la lecture de cette pièce nous avons éprouvé une im pression favorable. Des intentions droites v et une volonté ferme semblent y prédomi ner. Ce qui nous a paru satisfaisant surtout, c'est la partie relative la politique et l'administration on y trouve toute la mo dération et la tolérance que l'on puisse dési rer. Le programme est moins clair et moins précis en ce qui touche les intérêts maté riels on s'intéresse aux Flandres, on s'oc cupera immédiatement et efficacement de leur sort, mais on ne se prononce pas sur les mesures que l'on projette. Sous tous les rapports, il importe d'attendre les actes du Ministère pour le juger d'une manière dé finitive le passage des paroles aux faits offre des difficultés de toute nature, mais des hommes de bonne foi tiennent compte de ces difficultés des Ministres de bonne foi. Quoi qu'il en soit, les rôles respectifs des journaux sont changés, ceux qui étaient de l'opposition deviennent forcément mi nistériels et vice versa. Dès le 13 de ce mois donc le Propagateur est un journal de l'op position, le Progrès un journal ministériel. Ce dernier n'a pas la franchise de le dire comme Y Indépendance, mais cela n'en est pas moins certain et inévitable. Quant notre conduite dans la nouvelle situation qui nous est faite, elle sera loyale et modé rée. Nous écartons d'abord toute question de personnes pour nous il est indifférent que le Ministère s'appelle Nothomb, De Theux ou Rogier; qu'on le désigne sous les noms de cabinet de la mixture ou celui des six Malou nous n'envisageons que les principes, les tendances, les actes. Le Mi nistère Rogier n'est nos yeux autre chose que le cabinet du libéralisme sincère et sage, du libéralisme dans sa native et véri table signification, et nous nous abstien drons de chercher quelque dénomination analogue celles qu'inventèrent nos ad versaires, dénominations qui trahissent l'envie et la colère. Le système de notre prédilection était le système des Ministères mixtes, des Ministères de transaction et de conciliation si c'était un rêve, il faut con venir que M. Nothomb était un généreux et sublime rêveur. Nous n'avons soutenu le Ministère catholique pur que parce que nous le préférions un Ministère libéral pur dont les prétentions paraissaient ef frayantes la Couronne et au pays. Au jourd'hui M. Rogier fait naître de légitimes espérances, nous l'en félicitons. Nous at tendons avec inquiétude, avec anxiété, avec impatience, des résolutions larges et puis santes en faveur des Flandres, et en atten dant, nous prenons acte de ces paroles ministérielles Respect sincère pour la foi et les dog mes, protection pour les pratiques de l'or dre religieux; justice et bienveillance poul ies ministres des cultes agissent dans le cercle de leur mission religieuse. Loin de nous la pensée d'une adminis tration réactionnaire, étroitement partiale. Nous la voulonsbienveillanteestjuste pour tous, sans distinction d'opinion politique. Si nous exigeons des fonctionnaires le rigide accomplissement de leurs devoirs administratifs, nous veillerons aussi ce que leurs droits soient garanliset respectés. La capacité, la probité, le dévouement leurs devoirs seront toujours pour eux les meilleurs titres de recommandation faire valoir auprès du Gouvernement. Ces lignes renferment la condamnation complète et formelle des attaques dirigées constamment par le Progrès contre la Re ligion, ses ministres et ses pratiques, et détruisent de fond en comble la théorie du servilisme des fonctionnaires adminis tratifs. Encore une fois, nous suivrons attenti vement la marche du nouveau ministère, nous analyserons, nous pèserons, uous ju gerons chacun de ses actes, avec cette bien- veillanceet cetteimpartialilé que lui-même nous promet; et, selon le résultat de notre consciencieux examen, nous approuverons sans efforts ou nous critiquerons avec éner gie. Nous sommes inaccessibles toute op position systématique et tout aveugle en gouement, aussi bien l'égard du Ministère qu'à l'égard du Conseil Communal. La distribution des prix avait réuni jeudi une afïïuence extraordinaire de monde de tous les rangs. La classe aisée de la bour geoisie était la plus nombreuse. La foule était telle, que la vaste salle de la Foire pouvait peine la contenir. Tout était néanmoins réglé avec ordre, ensorle qu'il n'y avait d'encombrement nulle part; mais lachaleur était excessive. LaRégence man quait celle cérémonie. Quand les auto rités ecclésiastiques, civiles, militaires, s'empressent d'encourager par leur pré sence une des institutions les plus consi dérables de la ville, on regrette avec un sentiment pénible que l'Administration communale affecte une complète indiffé rence, pour ne pas dire une sorte de mé pris envers une portion si grande de ses administrés, envers tant de familles hono rables, dont au temps des élections on brigue le suffrage, envers une jeunesse brillante et pleine d'avenir, envers un éta blissement qui déjà a formé des élèves distingués pour le sanctuaire et pour les universités. Aucune institution dans toute la ville n'a été soutenue d'une manière plus libérale par l'habitant, aucune parconsé- quent ne possède dégré égal les sympa thies publiques et c'est précisément celle là qu'une Régence éclairée s'empresse cha que année d'humilier, non seulement par le refus des subsides communaux, mais même par des manquements de simple courtoisie. Apprenons de là combien est pernicieux l'esprit de parti, et quel as servissement il expose même des hommes honorables, quand ils n'ont pas la force de se placer audessus de ses préjugés. Mais ne nous écartons pas de la cérémonie de où l'enthousiasme général ne laissait aucu ne place aux réflexions que nous venons d'émettre. Après quelques déclamations et divers morceaux de chant et de musique, les élèves ont représenté la pièce animée et pittores que des Incommodités de la grandeur ou du Fauxducde Bourgogne. Les principaux rôles ont été fort bien rendus :1e jugement de l'au ditoire était unanime sur ce point. L'éclat, la fraîcheur, disons la richesse des costu mes rehaussait avec élégance l'action dra matique. Ensuite est venu le moment saisis sant de la proclamation des vainqueurs, moment de triomphe pour les uns, de lr|^ tesse dissimulée et de regrets amers ifyui les autres. Plus d'un édudiant, voyant po ser la couronne verdoyante de lauriei^ sur le front incliné de son émule, de son ami-, aux applaudissements d'un peuple On s'abonne 4 Ypres, rue de Lille, n° 10, près la Grand'place, et chex les Percepteurs des Postes du Royaume. PB» DE I,'ABO**E*E*T, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 45* Prix d'un numéro*0 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IX8ERTIOXS. 11 centimes par ligue. Les ré" clames, Sft centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. COLLEGE DE S1 YINCENT DE PAUL*

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1