actes du gouvernement.
FRANCE. Paris, 20 septembre.
ANGLETERRE. Londres, 21 septembre.
ETATS ROMAINS.
ITALIE.
ROYAUME DE NAPLES.
Dans la nuit de samedi a dimanche dernier,
une bande d'environ quinze individus ont tenté
de s'introduire dans la maison de M. B. près de
Mortsel. Mais ayant rencontré de la part des ha
bitants de la maison une résistance énergique ils
ont pris la fuite au* premiers coups de feu.
Le 21 au malin, dans une maison de l'Es
planade, Anvers, un enfant qui jouait devant une
fenêtre est tombé la tête h travers le carreau de
vitre, et cela d'une manière si étrange que pour le
retirer de celle dangereuse position, on a été obligé
de briser le verre en morceaux en usant de beau
coup de prudence. L'enfant n'a reçu, du reste, que
quelques égratignures.
Deux tristes accidents ont eu lieu samedi
dernier au camp de Beverloo, pendant les grandes
manœuvres a feu. Le cheval d'un capitaine d'ar
tillerie s'est emporté malgré les efforts de son
cavalier, et a renversé le cheval et le domestique
du colonel du 3m' régiment de chasseurs pied.
Ce malheureux domestique, qui venait de recevoir
la nouvelle de la mort de son père, et d'obtenir la
permissiou de partir le soir même pour son village,
a eu la jambe tellement broyée, que les os passaient
au travers de ses vêlements.
Presqu'au même instaot, un artilleur a eu le bras
emporté, en chargeant sa pièce.
Par suite de l'humidité de l'atmosphère, beau
coup de fiévreux sont entrés l'hôpital, mais heu
reusement pas un seul homme n'y est mort depuis
le commencement de la période du camp.
Un jeune savant, étranger jusque-là aux arts
mécaniques, M. le docteur Barrot, vient d'inventer
une machine où la vapeur exécute le labourage de
la terre, comme le ferait la bêche ou la houe
dents. Cette machine, dont nous pouvons donner
ici une description intelligible sansle secours d'une
figure, est une combinaison de la locomotive ordi
naire, sauf quelques modifications de détail et des
organes pour tourner volonté, et d'un système
mécanique de houes qui travaillent, peu de chose
près, comme si ces instruments étaient manœuvrés
bras d'homme. Elle marche en avant ou en ar
rière, avec une vitesse qu'on peut régler volonté;
elle tourne avec facilité et rapidité aux extrémités
du champ; on peut modérer la force du coup des
houes, embrasser une bande de terre plus ou moins
large; enfin elle peut se plier toutes les exigences
du travail des terrains les plus variés.
[Echo de la Frontière.)
Par arrêté royal en date du 18 septembre, le
sieur Cools (J.), ancien membre de la Chambre des
Représentants, etc., est attaché au cabinet du Mi
nistre des finances.
Est-ce une sinécure que le Ministère crée
charge des contribuables pour éviter les inconvé
nients des destitutions, sans ptéjudice pour les en
fants gâtés. Le Courrier d'Anvers est en position
de bien juger le cas, et voici ce qu'il en dit
M. Cools, représentant éliminé de S1 Nicolas et
candidat malheureux Turnhout, vient d'être
nommé directeur au ministère des finances, avec
de gros appointements, c'est dire que M. Cools,
qui n'était rien hier, rien qu'ami intime de M.
Rogier, passe d'emblée sur le corps des centaines
d'employés dont les longs services avaient droit
une récompense. Il va sans dire que cet acte de
favoritisme a été fort mal accueilli par les fonc
tionnaires dont il blesse la fois les intérêts et
l'honneur. Outre la question de convenance et
d'équité se présente ici la question d'économie. Les
amitiés ministérielles coûtent cher au pays. Non
content de jeter le trouble dans l'administration
par les destitutions déjà faites et par celles qu'il
médite encore, le cabinet crée des places nouvelles
pour satisfaire un plus grand nombre de créatures.
C'est ainsi qu'il a séparé en deux le commissariat
de district de Thielt et Roulers, pour caser un dé
vouement homogène. Tout cela promet.
11 aura, titre personnel, le grade de directeur
au ministère des finances.
On lit dans le Moniteur Français
Le Roi, qui conservera toujours un profond
sentiment des grands services que le duc de Dal-
matie lui a rendus et du fidèle attachement dont il
lui a donné tant de preuves, n'a accepté qu'avec
un sensible regret sa démission de ses fonctions de
président du conseil des ministres, que le maréchal
vient de lui adresser par une lettre pleine de di
gnité et de patriotisme dont nous publions ici le
texte
Soult-Berg (Tarn), le 15 septembre 1847.
Sire,
J'étais au service de mon pays il y a soixante-
trois ans, quand l'ancienne monarchie était encore
debout, avant les premières lueurs de notre révolu
tion nationale. Soldat de la républiques lieutenant
de l'Empereur Napoléon, j'ai pris part sans relâche
celte lutte immense pour l'indépendance, la li
berté et la gloire de la France, et j'étais de ceux
qui l'ont soutenue jusqu'au dernier jour. Votre
Majesté a daigné croire que mes services pouvaient
être utiles la lutte nouvelle, et non moins patrio
tique, que Dieu et la France l'ont appelée'a soutenir
pour l'affermissement de notre ordre constitution
nel; j'en rends grâce Votre Majesté. C'est l'hon
neur de ma vie que mon nom occupe ainsi une
place dans tous les travaux, guerriers et pacifiques,
qui ont assuré le triomphe de uotre grande cause.
La confiance de Votre Majesté me soutenait dans
les derniers services que je m'efforçais de rendre.
Mon dévouement Votre Majesté et la France
est tout entier mais je sens que mes forces trahis
sent ce dévouement. Que Votre Majesté me per
mette de consacrer ce qui m'en reste me recueillir,
arrivé au terme de ma laborieuse carrière. Je vous
ai voué, Sire, l'activité de mes dernières années;
donnez-moi le repos de mes vieux services; et
permettez-moi de déposer au pied du trône de
Votre Majesté ma démission de la présidence du
conseil dont elle avait daigné m'inveslir. Je jouirai
de ce repos au sein de cette sécurité générale que
la forte sagesse de Votre Majesté a faite la France
et tous ceux qui l'ont servie et qui l'aiment; ma
reconnaissance pour les bontés de Votre Majesté,
mes vœux pour sa prospérité et celle de son auguste
famille, me suivrout dans ce repos jusqu'à mon
dernier jour; ils ne cesseront d'égaler l'inaltérable
dévouement et le profond respect avec lesquels
j'ai l'hoqneur d'être,
Sire,
De Votre Majesté,
Le très humble et très-obéissant serviteur,
Maréchal duc de Dalmatie.
On lit dans le Moniteur parisien
Des dépêches arrivées ce matin (21) au mi
nistre de la marine annoncent qu'un commence
ment d'incendie s'est manifesté dans l'établissement
des subsistances de la marine, Rochefort, pen
dant la nuit du 17 au 18 de ce mois.
Des mesures ont été aussitôt prises pour cir
conscrire le feu. Personne n'a péri. Le dommage
matériel'est peu considérable. Bien que tout porte
croire que l'événement est le résultat d'une im
prudence, le préfet maritime a ordonné une en
quête.
Le chiffre des dettes du duc de Buckingbam,
dont la déconfiture fait depuis plusieurs mois grand
bruit en Angleterre, s'élève, dit-on, près de 45
millions. La valeur des biens saisissables qui con
sistent en meubles, collections de tableaux, etc.,
ne dépasse pas 100,000 liv., et encore les créan
ciers n'obtiendront-ils, que difficilement, et après
procès, de pouvoir se récupérer sur ces valeurs
d'une partie de leurs créances.
Un journal ordinairement bien informe,
l'Observer, assure que le mariage du duc de Wel
lington avec miss Burdett Coutts, annoncé puis
démenti, est aujourd'hui chose arrêtée. On n'a pas
oublié que l'illustre guerrier a 78 ans sonnés.
Voici la notification publiée par le cardinal
Ferretti l'occasion des dernières démonstrations
qui ont eu lieu Rome. Elle prouve que le Pape
a la ferme résolution de mettre un terme ces
réunions tumultueuses qui tendaient paralyser
l'action du gouvernement et auraient fini par
troubler sérieusement la tranquillité publique:
NOTIFICATION.
Quelques bruits séditieux, répandus Rome
les 7 et 8 au soir par un petit nombre d'individus,
pouvaieut troubler la tranquillité publique, qui,
grâce au bon esprit de la population, a toujours
été conservée. Ces individus ont essayé de com
promettre les intentions bienfaisantes et la dignité
du gouvernement pontifical.
S. S. n'ignore pas que la grande majorité des
citoyens, loin de prendre part ces bruits, les a
hautement blâmés. Elle nous a donc ordonné de
manifester solennellement toute la satisfaction que
son cœur paternel éprouvedecette nouvelle preuve
de subordination et d'affection que sa bonne ville
de Rome lui a encore donnée en cette circonstance.
S. S. rappelle cependant que si la clémence
est le plus doux attribut de la souveraineté, la
justice est aussi son premier devoir; et, sur les
demandes des personnes chargées de surveiller
l'ordre, elle a ordonné que l'on procédât par des
voies légales contre les personnes qui ont répandu
ces bruits séditieux, se sont laissé aller des dis
cours irréfléchis, et, abusant de la bienveillance
de quelques ministres de souverains amis du gou
vernement pontifical, ont montré des tendances
contraires la bonne intelligence que le Saint-
Siège maintient avec ces cours.
S. S. n'a jamais approuvé et elle est résolue
ne plus tolérer ces scandales: elle veut par con
séquent qu'ils soient en cette occasion, comme en
tout cas semblable, exemplairement punis. Elle
est aussi fermement résolue accomplir les réfor
mes et les améliorations qu'elle a promises, afin
de procurer autant qu'il est possible ses bien-
aimés sujets la félicité que l'on ne peut obtenir
qu'à la condition que l'ordre, le respect aux lois
et aux magistrats, et la tranquillité publique se
ront constamment observés.
m Secrétairerie d'État, le 11 septembre 1847.
Cardinal Ferretti.
Pendant que les fêtes patriotiques continuent
en Italie, qu'on illumine, qu'on fait retentir des
vivats, qu'on promène des drapeaux de toute cou
leur, d'un autre coté Gênes, les négociants se
plaignent de la stagnation des affaires, les ouvriers
commencent manquer de travail Florence
les habitants retirent leur argent des caisses d'é
pargne, et la cherté des vivres angmente avec ra
pidité. Tandis que la Sicile voudrait se détacher
de Naples, ailleurs on appelle avec instance une
fusion générale des états italiens. Mais il faut se
méfier des cris Vive Pie IX! vive Charles-
Albertroi d'Italie! poussés non seulement
par le pieux Piémontaismais aussi par l'astucieux
carbonaro Celui-ci, sait bien que l'établissement
d'une royauté unique en Italie ravirait l'Église
son patrimoine temporel, et c'est précisément ce
qu'il a en vue en se glissant avec enthousiasme
parmi la foule, qui ne réclame que les réformes
pacifiques et libérales dont le Pape a pris géné
reusement l'initiative.
Le bombardement de Reggio ne se confirme pas
Il parait qu'il en est de même des divers autre
bruits qui ont couru sur les progrès del'iusurreclion.