NOUVELLES DIVERSES.
Le Progrèsen insérant sans commen
taire l'épîlre de son correspondant de Po
peringhe, ne voit pas que le fiel en retombe
d'aplomb sur la Régence de notre ville.
Si deux habitants de Watou ont obtenu des
prixà l'exposition de Bruxelles, Ypresaussi
bien que Poperinghe a été privé de cette
distinction, ce qu'il faut attribuer, selon
le docte correspondant l'incurie d'ineptes
municipalités.
Si le triumvirat continue dans son jour
nal compromettre l'Administration com
munale, en lui attribuant soit directement
d'absurdes intentions, soit indirectement
une inepte incurie, s'il continue com
prendre dans son blâme grossier des ma
gistrats aussi vénérables que MM. Debeir
et Berlen de Poperinghe, s'il entame en
core l'honneur du corps notarial comme
il l'a fait l'égard de plusieurs notaires
investis de la confiance publique, nous osons
lui prédire que son règne sera de très cou rte
durée. Dans plus d'une administration l'in
fluence occulte commence peser et fa
tiguer, beaucoup d'esprits prennent l'in
dépendance du pouvoir civil au sérieux,
et l'on demande si l'on n'est pas libéral
pour être libre. Les dix-sept années de tra
vail du grand chef pour tendre ses filets,
pourraient bien n'avoir produit qu'une toile
d'araignée qu'un vent de l'opinion sullit
pour dissiper. Au libéralisme hypocrite,
résidu de l'orangismesurannée, il est temps
de substituer le libéralisme loyal et patrio
tique qui ne vise pas la restauration par
l'anarchie, mais au progrès par l'ordre,
par le respect du mérite, et par le maintien
des institutions.
berté plutôt que tel autre. L'acrimonie de
ces incartades fait mousser l'odorat autre
chose qu'un zèle candide pour les carottes
et le houblon de Poperinghe.
L'affluence des auditeurs s'accroît de jour en
jour aux sermons des RR. PP. Jésuites. Hier au
soir, on pouvait peine se mouvoir dans les vastes
nefs de S' Jacques. I.e zèle du P. Schoofs a sur
monté la fatigue et l'indisposition qui lui avaient
momentanément fait suspendre ses conférences.
Malgré le mauvais temps, beaucoup de personnes
sont venues des environs ou ont différé leurs af
faires, pour entendre le vénérable P. Bakbif.UX.
L'orateur a traité mercredi des devoirs de la famille,
jeudi de la confession, vendredi de la Religion.
Aujourd'hui il n'a pas craint de s'avancer sur un
terrain palpitant d'actualité en parlant de la divine
mission du prêtre, et de ses rapports avec la so
ciété. Il n'est pas rare de voir l'onction sublime
et l'irrésistible entraînement de l'orateur sacré faire
couler les larmes de l'officier vieilli sous les dra
peaux, comme celles de la jeune dame et du tendre
enfant. M. Baubieux m êcbera encore demain a to
I
heures.
La missive d'un correspondant du Progrès nous
fournit un double motif d'insérer la lettre ci-après,
qu'on nous adresse fort propos. L'habitant de
Poperinghe y verra que tout le monde n'est pas
absolument de son avis, et qu'on peut s'en écarter
sans encourir les reproches qu'il prodigue h M.
Van Reninghe.
La presse ministérielle triomphe a propos de
l'exposition agricole. Voyez-vous, dit-elle, celte
exposition! Vous vous en étiez moqués pourtant!
Eh bien oui, on s'en est moqué; mais pourquoi?
parce qu'elle ne peut avoir aucun résultat et qu'il
est ridicule de comparer une exposition agricole h
une exposition industrielle. L'exposition qui s'est
étalée dans les écuries du palais ducal justifie toutes
les plaisanteries dont elle a été l'objet dans la presse;
et ces plaisanteries ne sont rien auprès de celles que
se sont permises les visiteurs. Parmi les exposants
bon nombre avouaient naïvement l'origine des ob
jets exposés:l'un avait trié vingt gerbes de froment
ou de seigle, etc., pour en tirer un magnifique
fascicule. Un autre avait parcouru tous les villages
voisins pour y chercher les cent espèces de pommes
de terre qu'il exposait. Une brave dame a envoyé
une tige de pommes de terre d'un mètre et demi
de long. Un horticulteur montrait une autre tige
de solanée sur laquelle il avait péniblement enté
une feuille de petun, comme préservatif de la ma
ladie. Parmi les fruits on voyait des poires, des
pommes, etc., en cire. Parmi les fleurs la majeure
partie n'avait que des feuilles. Les citrouilles at
tiraient les regards tant par leur nombre que par
leur volume. Enfin pour juger de l'utilité réelle de
cette exposition il faut lire la liste des exposants
la majeure partie des objets exposés l'ont été par
les habitants des villes.
Quand la diplomatie, qu'on chercherait en vain
de tromper en pareille matière, s'aperçoit qu'un
parti, devenu maître du gouvernement, l'exploite
avec cupidité et passion, elle cesse d'avoir dans
les représentants de la Couronne cette confiance
qui leur est indispensable pour défendre avec
succès les intérêts nationaux auprès des cours
étrangères. Dès ce moment elle ne voit plus en
eux que des hommes de partides tribuns plus ou
moins habiles ou heureux, dont l'existence pré
caire et la force d'emprunt dépendent des caprices
du parti qui les appuie. Elle traite avec euxnon
pas comme les dépositaires naturels du pouvoir,
mais comme avec des ministres provisoires qui
peuvent tomber demain aussi rapidement qu'ils se
sont élevés hier. Dans des circonstances sembla
bles elle consentira difficilement a conclure avec
eux des traités sérieux, durables, qui ont besoin
d'être populaires pour porter les fruits qu'on en
attend. Résumant cette pensée, nous dirons que la
diplomatie aime mieux traiter avec des peuples
qu'avec des fractions de peuple. Or la Belgique se
trouve aujourd'hui dans la situation critique d'une
nation qui est représentée par un parti au lieu de
l'être, ainsi que sa gloire et ses intérêts le com
mandent, par une majorité impartiale et conci
liante, qui a pour elle la justice, la force et l'avenir.
Les premiers effets de celte anomalie sout déjà
visibles. Le langage du Journal de La Haye et
d'autres symptômes significatifs attestent le peu de
confiance que le roi Guillaume II et sou cabinet
témoignent la combinaison du 12 août. L'échec
essuyé par celle ci Rome dans la personne de
M. Leclercq, prouve également que Pie IX, d'ail
leurs si plein de sympathies pour la Belgique et ses
institutions, ne confond pas notre gouvernement
avec notre pays. Si nous sommes bien informés,
M. Nolhomb avait quelque espoir naguère d'ame
ner un rapprochement plus intime encore entre la
Belgique et le Zollverein. Les négociations sont
aujourd'hui interrompues.
Ainsi si le triomphe de la politique homogène
a bouleversé nos administrations, irrité les esprits,
consommé des divisions funestes, compromis la
marche régulière et pacifique du gouvernement, il
menace de ne pas nous être moins défavorable
dans nos relations avec l'étranger. [C. d'Anvers.)
Monseigneur l'Evêque a passé une très-bonne
nuit. La santé de Sa Grandeur étanwbeaucoup
amandée, nous ne donnerons plus de bulletin.
Bruges, 6 octobre 1847.
Claeysens, Steyaert, De Meyer.
Nous apprenons que le conseil communal de
Bruges a décidé, de poursuivre le procès intenté
contre M. Simonis propos de la statue de Simon-
Stévin.
M. George d'Epignoy, commandant le ré
giment des cuirassiers en garnison Bruges, vient
de prendre une résolution d'après laquelle MM.
les officiers ne peuvent fréquenter que quatre en
droits, la Société Littéraire le Cajé de Fui, le
Casino et la Facile, tous les autres étant peu
dignes d'un officier, h'Impartial de Bruges criti
que amèrement la conduite du colonel, et repousse
par les plus énergiques protestations le mépris
qu'il n'appartient a aucune autorité de déverser
sur une classe très honorable de la société.
Petites Affiches.)
Le bruit est généralement répandu que M.
H. de Brouckère va être nommé gouverneur de la
Flandre orientale.
M. Levaillant, nommé commissaire de dis
trict Tournay, n'accepte pas les fonctions qui lui
étaient offertes.
h'Observateur reconnaît que c'est un peu beau
coup se hâter que de nommer les gens sans leur
aveu. On ne rencontre pas toujours des hommes
d'un carton pliable a volonté.
M. Rogier a compromis le gouvernement en
jetant des fonctions publiques la tête de M. Le
vaillant, qui les dédaigne.
On lit dans le Conservateur de Tournay,
du 8 octobre
Le Moniteur nous apporte enfin la nomination
du nouveau Commissaire de District la faveur du
Pouvoir est tombée sur M. François Sacquebus,
ainsi que le porte le Moniteur officiel. Nous en
félicitons le Gouvernement et l'association il était
impossible de faire choix d'une personnne plus
ridicule.
Voilà donc où nos adversaires en sont réduits;
que dire d'un parti qui est tombé assez bas pour
devoir accorder ses faveurs aux médiocrités que
1847 a vu clore Tournai; un Gilson un Sac
quebus ou Sacque-buse! C'est bien l'a le comble
du ridicule. L'association n'a-t-elle donc que des
médiocrités ambitieuses, ne compte-t-elle dans
son sein aucune capacité, aucune intelligence, ou
bien n'est-elle établie que pour faire les affaires
de quelques familles?
Au reste si quelque chose devait prouver que le
ministère est sous l'indépendance absolue des clubs,
c'est bien le choix qui vient d'être fait car le
nouvel élu n'a d'autre mérite (et c'est la Petite
Feuille qui nouà l'apprend) que d'être le neveu
du président de l'association libérale. Ainsi ce n'est
plus le Gouvernement qui gouverne, ce sont les
clubs et leurs présidents qui tiennent aujourd'hui
les rênes du Pouvoir, qui commandent les choix du
Gouvernement. On peut se le demauder Où va la
Belgique avec un tel régime?
Les blessés de septembre n'avaient pas seu
lement demandé M. le ministre de l'intérieur de
célébré par un modeste banquet les anniversaires
des journées de septembre; ils avaient aussi solli
cité une audience pour être admis le féliciter sur
son avènement au pouvoir. M. Rogier a tout refusé.
La demande et le refus ont été transmis par
l'entremise de M. l'administrateur du fonds spécial,
qui ne nous démentira pas. Emancipation
Le marché aux grains de Bruxelles était as
sez bien fourni aujourd'hui vendredi, mais il y a
toujours stagnation dans les prix. Le froment s'est
vendu de 6 fl. 18 s. 8 fl. 4 s. le 172 hectolitre Le
seigle de 4 fl. 4 s. 'a 4 fl. 17 s.
Le prix de 100 kilog. de pommes de terre reste
de 7 9 fr. Les tubercules des qualités rouges et
bleues sont généralement de mauvaise qualité et se
vendent au-dessous du cours des blanches et des
jaunes.