JOLRNALI) YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 31me année. 7? 7.3 S, 13 Octobre, l'esprït i»e parti. j\o 3134. On «'abonne pre»rue de Lille, n* 10, prés la Grand'placeet cbea les Percepteurs des Postes du Royaume PRI1 DK I, IBOVJttlKtT, par trimestre Pour Ypresfr. 4 OO Pour les autres localités 4 SO Prix d'un numéroO(«s Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, 10, l'pres. Le Propa gateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de cbaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. 4 centimes par ligue. Les ré clames, ti centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. Le gouvernement a pour but le bonbeur de la généralité, la garantie des avantages sociaux au prolit de tous, dans la mesure de la position respective de chacun. C'est pour cette raison qu'on a écrit dans la Constitution que tous les pouvoirs émanent de la nation, c'est-à-dire qu'ils sont établis dans l'intérêt de la nation entière, et non point d'une fraction, si nombreuse qu'elle soit. On peut résumer les jouissances so ciales la propriété, la sûreté, aux liber tés garanties et aux honneurs publics. Si l'on demande maintenant comment il se fait que les partis soient pernicieux l'état; et pourquoi nous attachons tant d'importance au nivellement, l'extirpa tion des partis d'un côté, et de l'autre l'union, la conciliation et la concorde de tous les bons citoyens nous répondrons que les partis ne manquent jamais de finir par mettre en danger l'un ou l'autre des biens sociaux que nous venons d'énumérer, ou même par les sacrifier; et qu'ils doivent après avoir ainsi mutilé l'arbre gouverne mental, en lui enlevant ses fruits, en lui coupant les racines, en suçant la sève vitale qui alimentait sa vigueur, amener tôt ou tard, par l'anarchie, par la guerre civile ou par l'occupation étrangère, son dépé rissement total. Il n'y a dans les discussions d'un parti extrême point de bonne foi, mais une pas sion aveugle; dans ses combinaisons, point d'égard au mérite, mais uniquement la souplesse; dans ses mesures point de déli bération libre, mais une agitation tumul tueuse et un entraînement fatal; dans ses victoires point de générosité, point de mo dération; dans sa domination point de justice, mais un égoïsme brutal et une tyrannie rancuneuse. Lorsqu'un parti règne et gouverne, les destitutions ne sont plus la peine de l'incapacité ou de l'infidélité dans la ges tion des affaires publiques, mais la suite immédiate d'une indépendance d'opinion réelle ou supposée, pouvant hypothétique- ment amener une divergence de vues entre le parti dominant et le fonctionnaire. Les nominations ne sont plus une con quête du travail, de l'étude patiente, de services publics, mais un moyen de s'assu rer des créatures, une récompense pour .des intrigues, une consolation pour des échecs, un appât pour stimuler les courres électoraux. La confiance s'acquiert désormais non par l'intégrité, l'intelligence et la diligence, mais par la couleur des journaux qu'on lit, par les inscriptions aux clubs, par les rapports des émissaires politiques. Laissez gouverner le libéralisme exclu sif de suite il devient impossible un homme indépendant, ayant foi dans l'in dépendance civile des fonctionnaires, d'ob tenir un emploi quelconque, moins que faisant violence ses convictions, il ne prenne des engagements deshonorants en vers les personnes influentes qui sont en position de le favoriser. Ainsi voilà un des principaux avantages sociaux auxquels tous les Belges sont con viés, le partage des honneurs, très réelle ment enlevé d'après un principe déjà plus ou moins mis en œuvre, envers tous ceux auxquels il plaît aux clubs de refuser un brevet de libéralisme. Déjà avant la nomination du dernier ministère, des journaux s'énonçaient sur un ton de provocation, qui s'inquiétait peu des violences et des collisions, pourvu que leur but fût atteint, pourvu que les con seillers de la Couronne qu'ils avaient pris en haine fussent renversés. Quand un parti emploie ces moyens n'étant pas au pouvoir, qu'il les tolère, les excuse et en fait son profit, allons-nous croire que les hommes formés pareille école sauraient toujours s'abstenir dans l'exercice des fonctions les plus difficiles, de toute vexation et de toute injustice? Il est impossible de se figurer un état de choses où l'inamovibilité elle-même serait un lléau plutôt qu'une garantie. Nous n'approfondirons pas davantage aujourd'hui cette immense et formidable matière; mais au lieu d'applaudir avec le Progrès la rupture de l'union, au lieu de rejeter avec un dédain intéressé les idées de modération et de conciliation, nous formerons des vœux sincères pour que les hommes modérés de toutes les opinions se donnent la main, afin de travailler en com mun la prospérité de la patrie, de tous les Belges, sans distinction de nuances po litiques. Nos efforts tendent uniquement vers ce but; et qu'on ne s'y méprenne pas, ils sont susceptibles de succès. Passé quelque temps, le Progrès enga geait les parents ne pas confier leurs fils la Congrégation; c'était, disait-il, une réunion d'espionnage et de délation. Pour qui ne connaît point le Progrèsd'après l'aplomb et la suffisance qu'il affectait, le lecteur aurait pensé ce jugement ne peut être porté qu'à bon escient, après mûr examen et preuve acquise. La gravité de l'inculpation et le ton décisif du blâme ne permettaient point une supposition diffé rente. Aujourd'huitout est remis en question; et le Progrès par des interpellations indi rectement notre adresse, avoue de ne rien savoir de ce qui concerne les Congré gations Le journal de la coterie cléricale essaie de faire passer les réunions des congré- ganistes pour un délassement honnête et moral. Mais alors il reste un doute éclaircir. Pourquoi ce mystère? Pourquoi cette défense de dire ce qui se passe au sein de ces assemblées, où personne l'exception des initiés n'est reçu nous ne savons jusqu'à quel point il est néces- saire d'être congréganiste pour faire son salut. Quelle différence entre ce langage et ce lui des numéros précédents! Quoi? parce que vous ignorez ce qui se passe dans une assemblée, vous en inférez qu'on y pratique l'espionnage et qu'on y organise la déla tion Vous avouez aujourd'hui le doute, que dis-je Yignorance', et là où il n'y avait pour vous que mystère, vous avez osé sans examen, sans preuve, sans certitude, sans lumière aucune, avancer des faits, déverser le blâme, tromper le public, effrayer la jeu nesse, la dénoncer aux magistrats, com promettre son avenir, garantir d'odieux mensonges, et de ce thème faire découler une suite continuelle d'insultes, de sarcas mes et de manifestations de mépris! Quel contraste entre ce besoin de médire et le silence habituel du Progrès qui épargne jusqu'aux maisons vouées par profession l'exploitation du vice et du libertinage! Le R. P. Baubiecx a clos dimanche la série brillante de ses sermons par un ex hortation la dévotion envers Marie. 11 a démontré par l'examen de la volonté di vine, par l'autorité de l'Église infaillible, les témoignages de l'histoire et de dictamen de la raison humaine, que ce culte est rai sonnable et réclamé par nos besoins. Il est fâcheux que le défaut d'espace nous em pêche de donner une analyse succincte de cette éloquente improvisation. La parole mâle et cadencée de l'orateur seconde ad mirablement le genre la fois grave et varié de son débit. Tout ce qu'Ypres ren ferme de distingué s'était donné rendez- vous S'Jacques. Longtemps avant l'heure toutes les places étaient occupées. Beau coup de personnes ont dû renoncer pé nétrer dans l'Eglise. En voyant un tel em pressement. M. Barbieux n'a pu s'abstenir d'exprimer l'espoir de revoir encore la ville' d'Ypres. Le R. P. Schoofs n'a pas obtenu s r> 1

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1