JOURNAL DYPRES ET l)E L'ARRONDISSEMENT. ]>T0 3135. 31me année Si M. Rogier ne possède pas la plus sim ple des sincérités, on ne peut pas lui mé connaître une tri pie adresse. Le programme du 12 août était conçu en termes qui de vaient satisfaire tout le monde il y avait là quelque chose pour les cléricaux comme pour les radicauxil y avait même quelque chose pour les orangistcs, en dépit du res pect que le premier ministre voue aux blessés de Septembre. Aussi le Messager de Gand, l'Observateur et le Journal de Bruxel les ne refusèrent-ils point leur approbation au système gouvernemental exposé par les hommes nouveaux; seulement le premier etle dernier firent de prudentes réserves et résolurent sagement de juger le ministère, issu des intrigues électorales du 8 juin, non sur ses paroles, mais d'après ses actes. Il se rencontrait dans cette manifestation de principes, dans cet exposé de conduite, tant et de si belles choses, que l'on était tenu d'avouer que jamais, ni M. Detheux, ni M. Nothomb, ni .M. Vandeweyer, n'avaient dit ni plus, ni mieux. Dès lors, quel moyen le ministère Rogier aurait-il de tenir ce qu'il venait de promettre. Après tout, il n'est pas plus sorcier que ses prédéces seurs, et certes il ne réalisera point par la force et la violence des résultats que d'au tres n'ont pu obtenir par la douceur et la persuasion. Eh bien, du moment que l'on est parvenu connaître les premières me sures du nouveau cabinet, il a été permis de l'accuser avec fondement d'avoir posé le jour même de son avènement un acte contraire aux protestations fastueuses de son programme la révocation de M. Ver- straeten de Ponthoz et son remplacement par M. Leclercq, comme ambassadeur Rome, a été résolu le même jour où M. Rogier proclamait qu'il laisserait intact les droits de tous les fonctionnaires probes et éclairés, quelle que fût leur opinion po litique. De cet acte inouï, qui a déjà porté malheur la fameuse politique, sont dé coulées toutes les autres destitutions que la presse a relevées et censurées, ces des titutions qui tendaient au dire de nos adversaires, substituer l'intelligence l'obscurantisme, et qui, en lin de compte, ont doté le pays d'une fournée de commis saires de district ne sachant pas mieux le français qu'ils ne savent probablement le flamand, car ils traitent sur le même pied la langue et la religion de leurs pères ce n'est plus leur langue, ce n'est plus leur religion. Ensuite, le nouveau ministère avait reconnu qu'il était de son devoir et de son honneur d'apporter des remèdes prompts et efficaces aux misères des Flan dres; de son devoir, parce que le gouver nement, n'importe quelleécole il ait puisé ses doctrines, ne saurait contempler d'un œil indifférent le dépérissement des deux plus belles provinces du pays; de son hon neur parce qu'il s'était vanté de connaître des moyens que le précédent .Ministère né gligeait ou ne découvrait point. Or que fait-il? On lui demande du pain pour un nombre immense de malheureux: il ouvre une exposition agricole, distribue des mé dailles ceux qui ont quelque production exceptionnelle ou monstrueuse exhiber et prépare une augmentation des charges publiques en prodiguant des pensions mi litaires. On lui demande du pain, et du pain seul, nous n'avons que faire de comédiens, et il fait répondre par ses journaux les plus serviles que nos églises ne seront point fermées. Le gouvernement est donc plus incapable et plus impuissant qu'il ne le fût jamais, et sur lui pèse de tout son poids, non pas une influence timide et mesurée, mais la téméraire et violente influence des sociétés libérales. Est-il étonnant dès lors qu'après avoir sacrifié des hommes de la- lent, le Ministère voie s'éloigner de lui des hommes de cœur. A moins de se trouver dans une position regrettable d'entière dé pendance, l'homme doué de nobles senti ments abandonne un pouvoir qui procède par le mensonge et la brutalité. El nous ne savons de quoi le Ministère est le plus plaindre, ou des destitutions qu'il lance dans le pays, ou des démissions qu'on lui adresse. Si les destitutions amoncèlent sur sa tête des orages de mécontentement, les démissions constatent le dégoût qu'il inspire. Fâché d'être pris en flagrant délit de calomnie Yenaroit des congrégations, le Progrès s'échine découvrir dans nos co lonnes une contradiction qui n'y existe point. Nous avons dit que la Religion, par son caractère divin, est en dehors et au dessus des discussions politiques; et nous avons ajouté qu'il est néanmoins des journalistes qui la ravalent de ses régions élevées jus- ques dans l'arène de leurs discussions pro fanes. Où se trouve la contradiction? Le Progrès est-il peut-être plus consé quent lorsqu'il dit qu'il n'attaque point la religion comme religion, ni les prêtres comme prêtres, tandis qu'il glane dans tous les champs pour publier des attaques soit contre le catholicisme et ses ministres, soit contre les fidèles et leurs pratiques re ligieuses. Nous ne relevons les écarts du Progrès qu'en termes généraux afin de ne pas fixer l'attention sur des turpitudes. Le collège échevinal d'Ypres, dans sa sollicitude éclairée pour l'agriculture, a ob tenu que M. Verschaeve, frère du receveur communal, envoyât quelques produits l'ex position agricole. Ne conviendrait-il pas de faire frapper une médaille commémoralive? Le Progrès ergotait naguères sur de pe tits talents de société, qui d'après lui au raient marché de pair avec les exercices religieux dans certaine institution; talents ajoutait-il, qu'il ne fallait pas encoura ger. Le confrère qui est au guet de tout, et qui explique tout, même ce qu'il avoue être pour lui un mystère, pourrait très bien, s'il le voulait, signaler telle administration, fort avancée en réputation de libéralisme, qui fait depuis quelque temps mouvoir des ressorts, au jeu desquels n'applaudirait assurément aucun ami de la paix ni de l'humanité souffrante. Serait-il des talents libérauxqu'à défaut d'oser encourager hau tement, il est bon de couvrir d'un silence protecteur? L'octave de S^-Thérèse a été ouverte hier chez les RR. PP. Carmes. Ces bons pères, qui sont chéris de toute la ville, n'ayant rien négligé pour embellir la solennité de leur patronne, il est croire que les sym pathies et le zèle pieux du public ne leur feront pas défaut. La continuation du beau temps favorise le dépouillement des arbres fruitiers. Les fruits sont généralement abondants. On s'abonne Yprc», rue de Lille, n» 10, prés la Grand'placeet cliex les Percepteurs des Postes du Royaume l'HIX DE l'AlOMEMESI, par trimestre, Pour Ypresfr. -4 Pour les autres localités 45© Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, to, Ypres. Le Propa gateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIA DES I.\SERTIO*S. 11 centimes par ligne. Les ré clames, 45 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. s S, 16 Octobre. DESTITUTIONS ET DEMISSIONS.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1