NOUVELLES DIVERSES.
tribunal.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
FRANCE. PAnfe, 28 novembre.
ANGLETERRE. Londres, 27 novembre.
ESPAGNE. Madrid, 22 novembre.
M. Van der Veken, vicaire k Aeltre depuis dix-
huit ans, vient de mourir du typhus a l'âge de 5a
ans.
M. Rollen, vicaire aux Acren canton de
Lessines, vient de succomber k une fièvre typhoïde
qu'il a contracte'e dans l'exercice de son ministère.
C'est le troisième des jeunes ecclésiastiques enlevés
depuis peu dans le Hainaut par cette cruelle ma
ladie.
La ville de Gand vient de perdre un de ses
plus estimables citoyens, M. l'avocat François De
Rouck; c'était un législateur instruit et, ce qui est
plus rare, très-modeste; homme obligeant, ser-
viable, désintéressé.
M. De Rouck a été, avant i83o, membre des
Etats provinciaux et des Etats-Généraux. Il est
mort l'âge de 83 ans.
On écrit de Courtray
Dans la journée d'hier, on a retiré de la Lys,
près du couvent des Paulines en cette ville, le ca
davre de la nommée Constance Radenian, laquelle
avait disparu de son domicile, depuis le mercredi
de la semaine précédente. Il parait certain que
cette demoiselle donnait depuis quelque temps des
signes non-équivoques d'aliénation mentale.
Le Nouvelliste des Flandres annonce que
le lieu de naissance de Rosseel est la commune de
Zedelghem, où ses parents sont encore domiciliés
aujourd'hui.
La démolition de la vieille citadelle de Gand,
dite Spanjaerds Icasteel, est décidée. Cet honteux
monument du règne de l'empereur Charles V,
érigé injustement en i54o aux frais des Gantois,
sera probalement anéanti dans le courant de cette
année. La démolition se fera au moyen de four
neaux de mines; l'une des faces du bastion Saint-
Charles sera battue en brèche. On attend l'arrivée
Gand d'une compagnie du régiment du génie.
M. le colonel Bosch, directeur des fortifications en
cette ville, et M. le colonel Dupont, de l'artillerie,
sont chargés de diriger les opérations. (Messager.)
M. Nothomb, ministre de Belgique auprès
de la cour de Prusse, est arrivé hier soir Bruxelles;
il est descendu a VHôtel de France.
Depuis quelques jours on craignait que la
suspension et la mise en liquidation de la maison
Hennekiune-Briardde \Ions, n'eût pour contre
coup d'amener la chute d'une autre forte maison
de la mcme ville, celle de M. Tercelin-Sigart. Des
démarches assez nombreuses étaient faites pour
lâcher de prévenir ce nouveau sinistre; il paraît
qu'elles n'ont pas eu le résultat désiré, car le
Journal de Commerce d'Anvers dit qu'on a an
noncé aujourd'hui cette Bourse la suspension des
payements de M. Tercelin-Sigart.
La Banque de Belgique vient de faire affi
cher, dans l'intérieur de ses bureaux, que, jusqu'à
nouvel ordre,elle n'admettra des effelsk l'escompte
que sur les places suivantes: Bruxelles, Louvain,
Anvers, Gand, Liège, Mons, Charleroi et Tournai.
Un vieux petit homme, Jacquillet comparait
devant la police correctionnelle de Paris; il est
prévenu de mendicité; il s'en défend de toutes ses
forces, et s'appuie sur son état de chiffonnier et
l'élévation de ses sentiments.
M. le Président. Ce que vous dites est fort bien;
mais que pouvez-vous répondre aux agents qui
vous ont vu mendier a la porte de l'église Saint-
Sulpice
Jacquillet. Je réponds que si ces Messieurs veu
lent bien dire que j'ai mendié, ça doit être la
vérité mais ça n'est pas k nia connaissance.
M. le Président. Ceci devient inexplicable.
Jacquillet. Pardon, président je vas vous ex
pliquer la chose. Je ne fais pas la mendicité par
moi-même w mais j'ai des amis qui sont dans la
partie. Le jour de Saint-Sulpiceayant fait une
petite recette aux messes basses, ils m'ont emmené
boire un petit coup. Quaud nous sommes sortis du
mindzingen (marchand de vins), j'étais en riole,
quoi! Les amis se sont réunis a leur petit commerce
k la sortie de la grand'messe; moi, j'étais comme
un simple, dans mon petit coin, k ne rien faire. Il
m'ont appelé feignant, en me disant: Fais-donc
comme nous, Jacquillet, ça n'est pas difficile.
Faut croire que je me suis laissé entraîner, mais pas
plus tôt que j'ai eu tendu la main que j'ai été pmcé.
M. C Avocat du Roi. Il est vrai que le prévenu
n'a jamais été condamné pour mendicité.
Jacquillet. Quand je vous le disça n'est pas
ma patrie; si j'avais la bassesse de mendier, je
serais pas si pauvre.
La bonne foi de Jacquillet fait pencher le tri
bunal vers l'indulgence; il n'a été condamné qu'k
vingt quatre heures de prison. (G. des Tribunaux).
Séance du 20 .\orenibrc. (Présidence de .11. Uedts.)
Après la lecture des pétitionsAl. Veydtministre des fi
nances demande un crédit supplémentaire de 160,072 francs
pour le département des affaires étrangères. Renvoi la
section centrale chargée d'examiner le budget. AI. Cogels
présente le rapport sur le budget de la dette publique. Remis
l'ordre du jour de Mardi. Al. De Breyneprésente un
rapport sur la pétition du conseil communal de Termonde
relativement au cbemiu de fer direct de Bruxelles Gand f
la commission propose le renvoi au ministre des travaux pu
blics. Le renvoi est ordonné. Al. De la Coste prie le mi
nistre des travaux publics de faire étudier le chemin de fer
direct de Bruxelles Louvain. Cette question étant ideutique
avec celle du chemin de fer de Bruxelles Gand, il la regarde
comme devant être discutée en même temps. L'ordre du
jour appelle le second vote du projet de loi sur le régime des
postes. L'ameudement de M. Orban tendant faire payer
par l'expéditeur le décime de la surtaxe pour l'enregistrement
des lettres recommandées, amendement qui avait été admis
au Ier vote est rejetté après que M. Orban s'est rallié celui
de Al. Osy tendant rendre obligatoire l'affranchissement de
ces lettres, cette dernière disposition est adoptée. Les articles
nouveaux 6, 7 et 8 sont définitivement adoptés et l'ensemble
de la loi est admise l'unanimité des 71 membres présents.
Al. Tielemans s'est abstenu par ce qu'il s'agissaild'un projet
de loi étudié dans une session piécédente. Vingt-deux
projets de loi de naturalisation ordinaire sont adoptés sans
discussion et par tous les membres présents (6ij. Lundi séance
publique.
gèunce du S» I%or. (Pré*ldcuee de .11. Ycrliacgcii.)
Plusieurs habitants des sections dites de Touquetde
Frelinghien. Leguerre et S1 Yvondépendantes de Warnêton,
présentent des observations contre la délimitation de Warnê
ton et le Ploegstert. Renvoi la commission de circons
cription cantonale.) M. Anspac/i présente le rapport de la
commission des finances sur la pétition du conseil communal
de Bruxelles relative la réforme des impôts. Renvoi la
section centrale du budjet des voies et moyens. AI. TKint
de ISaeyer fait rapport sur le crédit de 5oo,ooo francs pour les
Flandres. Cet Objet est mis la suite de ceux qui se
trouvent déjà l'ordre du jour. Discussion du budjet des
affaires étrangères M. Osy s'élève Contre les crédits supplé
mentaires et les dépenses considérables de la diplomatie. Il
demande qu'on ne néglige aucun moyeu de procurer de nou
velles ressources au trésor et rappelle cet égard ce qu'il a
dit précédemment en faveur de l'établissement d'un impôt
sur les titres de noblesse. Al. Rodenbach appuie avec force
sur l'idée d'établir un fort impôt sur les titres. En France,
pour 38 titres de noblesse on a payé au trésor audelà de
200,000 francs. L'honorable membre demande que le gouver
nement s'occupe activement de la question de l'exportation
des produits des Flandres. M. Delehaye déclare que le
budjet des affaires étrangères et surtout celui de la marine lui
paraissent beaucoup trop élevés. AI. le ministre des affaires
éirangèies déclare que le gouvernement prendra avec empres
sement l'initiative de toutes les mesures d'économie compatibles
avec les besoins des services publics. En ce qui concerne les
dépenses de la diplomatie le ministre ne croit pas qu'il soit
possible de les réduire. Quaut l'impôt sur les titres, la ques
tion a été examinée par la commission héraldique, M Desau—w
vage, président, a fait un rapport dans lequel il se prononce
eu faveur d'un droit de succession sur les titres nobiliaires et
la question est soumise au conseil des ministres. Tous les
arrêtés accordant ou reconnaissant des litres qui seront portés
pendant sou administration paraîtront au Moniteur. Ensuite le
ministre déclare qu'il est convaincu de l'utilité d'une société
d'exportation, mais qu'il proposera de modifications la loi
proposée. AI. Castiau s'élève contre les crédits supplémen
taires et les dépenses exagérées du budjet des affaires étran
gères et de la marine. Il voudrait que l'impôt portât non-
seulement sur la succession mais sur la collation des titres.
AI. Osy Voudrait que les personues qui recevraient des titres
d'un prince étranger fussent imposées de 10,000 francs. Il
désirerait qu'ou pourvût aux postes diplomatiques de Vienne
et de Constantiuople par des chargés d'affaires. Le ministre
des affaires étrangères prend l'engagement de ne pas augmen
ter les traitements des agents diplomatiques. Il répondra aux
observations sur la marine quaud on en viendra ce cha
pitre. Al. Sigart demande communication du rapport et des
renseignements reçus sur la colonie de Guatemala. Le mi-
nistre des affaires étrangères ne voit pas de difficultés dépoter
ce rapport. Le nombre des colons que le navire a été rechercher
était de 63 dont 7 ont manifesté le désir de retourner Guate
mala, lesautres colons ont positivement déclaré qu'ils voulaient
rester dans la colonie. La discussion générale est close.
Les six premiers art. du chap. ier, administratiou centrale,
sont adoptés. Art. 7. Achat de décorations pour l'ordre
Leopold, j0,000 francs, adopté après une observation de m.
Osy. Chap. II. Traitement des ageuts politiques. Les 4
premiers articles sont adoptés, e Al. Lejeune veut parler sur
1 art. 5, légation des Pays-Bas, mais la discussion est remise
demain.
Le bruit de la mort de M. de Vareones, am
bassadeur k Lisbonne, se confirme. On dit qu'il
s'est coupe' la gorge, comme M. de Bresson. M. de
Varennes était ministre k Dresde avant d'être en
voyé k Lisbonne. Il pouvait avoir 45 ans.
Paris, 27 novembre.
La nouvelle de la capitulation de Lucerne a
donné lieu aujourd'hui k une nouvelle réunion du
conseil des ministres.
L'ambassadeur d'Autriche a eu avant le conseil
une longue conférence avec M. Guizot.
Il est certain que celte nouvelle victoire n'a en
rien diminué la gravité de la situation, au contraire.
On dit que l'Autriche revient au projet de l'in
tervention armée, et qu'elle espère, en se prévalant
de l'accord établi parmi les puissances en faveur
de la conférence diplomatique, obtenir l'assenti
ment et l'appui de ces mêmes puissances.
Au milieu de ces préoccupations un mot de lord
Palmerston adressé k un ambassadeur circule dans
nos salons et donne a penser aux hommes graves.
Vous voulez faire une Cracovie suisse aurati
dit le noble lord; et il n'aurait eu pour réponse
qu'un sourire d'incrédulité.
Les journaux enregistrent aujourd'hui de nou
veaux sinistres commerciaux. Indépendamment
des suspensions qui ont eu lieu k la bourse parmi
les courtiers et les spéculateurs, k Londres, on cite
la faillite de MM. Tenner et Ward, facteurs en
cuirs et peaux. Le passif de cette faillite est
évalué k 55,000 liv., dont 25,000 en accep
tations. On craint que l'actif ne doune pas plus
de 5o p. c.
La Banque royale de Liverpool annonce
qu'elle va reprendre ses opérations.
On pense que demain commencera la discussion
de l'adresse; on compte sur des séauces orageuses.
Un vote de censure très-prononcé contre les
ministères Pacheco et Goyena, a été ajouté au pro
jet d'adresse. Ce paragraphe, qui donnera lieu a
d'importants débals dans la discussion, est ainsi
conçu Grâces a la haute prévision et a la
sollicitude maternelle de Votre Majesté, on a pu
arrêter a temps les malheurs qu'entraînait cette
funeste politique qui tendait k fouler aux pieds,
systématiquement, tous les principes.
Du 24.Aujourd'hui a commencé k la Cham
bre la discussion de l'adresse. MM. Escosura, Cor-
tazar et autres ont présenté un amendement par
lequels ils demandent la suppression de l'avant-
dernier paragraphe qui donne un vote de censure
explicite aux deux ministres Pacheco et Goyena.
Avant d'entamer la discusion, le président du
conseil a fait un long exposé de la politique que le
cabinet se propose de suivre, laquelle se réduit k la
stricte légalité, l'oubli du passé, et tolérance pour
tous les partis.
Après quelques observations de M. Escosura en
faveur de son amendement, le ministère a déclare
qu'il n'accepterait ni ne repousserait le projet
d'adresse.
Au départ du courrier, M. Pidal montait k la
tribune pour parler sur l'amendement de M. Esco
sura.
On pense que cet amendement sera rejeté.