YPRES ET HE L'ARRONDISSEMENT.
J\o 3149.
31me aimée.
Suivez la marche du nouveau ministère
et vous verrez qu'à chaque pas il donne un
démenti humiliantaux accusa tionsdirigées
par l'ancienne minorité contre les cabinets
antérieurs.
Ne parlons plus de la dîme, de la main
morte et de l'inquisition, dont rougissent
aujourd'hui ceux qui ont agité ces épou-
vantails, dans un siècle de lumière, devant
les yeux de gens qui prétendent avoir le
monopole de l'intelligence; ne rappelons
plus l'influence occulte, qui, si elle eut été
réelle, n'aurait engendré que des conseils
prudents et jamais des ordres téméraires,
tandis que l'influence patente et brutale
de certaines coteries pèse de tout son poids
sur le gouvernement et enraiera sa car
rière ou le précipitera dans l'abîme.
Occupons-nous de choses plus sérieuses,
qui touchent aux intérêts matériels des ci
toyens, et disons quelques mots des finan
ces de l'État.
Après les reproches de légèreté et de
prodigalitéque l'ancienne minoriléadressa
si légèrement et si prodigalement M. le
Ministre Malou, nous pouvions raisonna
blement nous attendre ce que la politique
nouvelle introduisît tout d'abord de nota
bles économies dans les dépenses portées
aux différents budgets; de toutes les ino-
valions imaginables, c'est bien celle-ci que
le public eut le mieux goûtée mais non,
les doctrinaires qui courent la popularité,
veulent bien y mettre des droits électoraux,
cela ne coûte rien; mais par contre ils
exigent un surcroit d'impôts.
Donc, après avoir prié la Couronne,
dans les circonstances tendues où le Pays
se trouve, réclamer de nouveaux sacri
fices, ils ne se contentent pas de créer des
ressources pour combler le déficit existant,
qui est loin d'offrir l'énormité qu'on lui
prêtait; ils osent aller beaucoup plus loin,
et que n'oseraient-ils pas dans le vertige
que le huit juin leur a donné, ils procla
ment que les voies et moyens ordinaires
ne suffisent plus pour couvrir les dépenses
ordinaires. Ainsi le Ministère nouveau se
dispose être plus prodigue encore que
l'ancien ministère, M. Yeydtsera plus dis
sipateur que M. Malou, et les reproches
que les libéraux-doctrinaires ont adressés
aux libéraux-modérésceux-ci pourront les
retourneràceux-là avec plus de fondement
et d'intensité. Ou cela est rigoureusement
Vrai, ou la majorité actuelle doit recon
naître que M. Malou a été un ministre des
finances intelligent et mesuré qui n'a pas
augmenté le déficit que ses prédécesseurs
lui avaient transmis ou qui ne l'a augmenté
imperceptiblement que sous la pression
des crises alimentaires et industrielles.
L'accroissement des charges résultera
de la mise la retraite d'une masse
d'officiers encore aptes au service; de la
construction d'un chemin de fer direct en
tre Gand et Bruxelles, dont l'utilité n'est
pas générale et réduit néant la voie fer
rée par Termonde; des travaux pour la
dérivation de la Meuse dont la nécessité pa
raît moins contestable; de l'établissement
d'une société d'exportation, dont il faut
espérer de bons résultats; des modifications
apporter aux dépôts de mendicité, qui
pour être efficaces devraient être aussi ra
dicales que les avait proposées le Minis
tère Delheux; enfin de l'organisation de
l'enseignement moyen, de l'école vétéri
naire, du système pénitentiaire, et du ré
gime des aliénés.
Au nombre de ces projets on en cher
cherait peut-être vraiment un seul qui
émane du cerveau de M. Rogier, tout cela
est plus ou moins utile, tout cela répond
plus ou moins aux vœux de la nation ou
de partie d'icelle; aussi tout cela est vieux
et procède de l'ancien cabinet, qui se serait
efforcé avec un peu plus de temps et de
patience, mais avec beaucoup moins d'é-'
clat et de bruit, réaliser ces œuvres com
mandées par les besoins sociauxau moyen
des ressources ordinaires du budget.
Et de quelle manière se propose-t-on de
couvrir l'arriéré et les dépenses excessives
que l'on croit avoir justifiées en les pro
clamant indispensable avec une forfanterie
que l'on appelle de la franchise? Pensez-
vous que ce soit en imposant la vanité des
riches comme le voudrait M. Osy et tout
ceux qui ont de nobles sentiments; non,
c'est en exhumant une loi du gouverne
ment hollandais, c'est en rétablissant le
droit de succession en ligne directe, et le
serment en matière de successions colla
térales. D'un seul trait les doctrinaires re
culent de dix-sept ans, ils replacent les
contribuables entre leurs intérêts et leur
conscience, ils ne respectent pas le patri
moine d'un fils, d'une fille, qui a déjà trop
perdu en perdant les auteurs de ses jours.
Le surcroit de recettes que l'on espère
de ces mesures odieuses ne suffira pas, on
l'avoue, il faudra recourir d'autres ex
pédients, et contracter peut être un em
prunt. dont les conditions seraient inévi
tablement exhorbitantes.
Où donc nous conduiront les libéraux-
doctrinaires? Le Pays ne tardera pas long
temps, être écrasé par un budget dont le
chiffre excédera de moitié celui des pre
mières années de notre émancipation po
litique. Depuis lors, il est vrai, les besoins
généraux de la nation sont augmentés, les
ministères libéraux-modérésqui ont tenu
successivement les rênes de l'état ont dû
mettre les voies et moyens en harmonie
avec ces légitimes exigences; l'état normal
des recettes et des dépenses allait être fixé
lorsquedes crises déplorables y ont apporté
quelque dérangement.
Cequ'il était permis avant tout d'espérer
de la politique nouvelle, c'était une sage
et prévoyante économie, c'était la conti
nuation, et même, s'il était possible, le
perfectionnement du système embrassé par
ses dévanciers. L'accusation de prodigalité
que l'on jette aux anciens ministres est
un prétexte transparent aux dilapidations
que le ministère actuel sera oblige de faire
pour salarier indirectement des services
électoraux, pour payer le prix de son élé
vation au pouvoir.
En un mot, nous savons que le 8 juin
nous a donné un nouveau ministère, mais
nous ne savons pas encore combien il nous
coûtera.
Il parait que le budget communal pour
1848, offre un déficit de fr. 15,000
C'EST LE REVÈRS DE LA MEDAILLE.
La politique nouvelle est partout égale
ment impartiale, juste et bienveillante
envers toutes les opinions. En voici encore
une preuve.
Dans la séance du conseil communal du
29 novembre dernier, un conseiller a pro
posé de retirer, aux vicaires de S'Jacques
et de S' Nicolas, le faible subside qu'on leur
accorde. Cette proposition était fondée sur
ce que,ces Messieurs sont soupçonnés de ne
pas avoir secondé, dans les élections, les
vues desinteressées du Triumvirat libéral qui
préside aux destinées de la ville. Ce crime
méritait certes un châtiment exemplaire!
Si nous ne craignions de blesser la
modestie de l'honorable membre, nous
demanderions au Progrès de nous faire
connaître son nom. La mémoire de ce
héros du libéralisme mérite, ce nous sem
ble, de passer la postérité.
On s'abonne Tpres, rue de
Lillen°io, près la Grand'place, et
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clames, 14 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
TPP.2S, 4 Décembre.
LES INTÉRÊTS MATÉRIELS.
L'exclusion prononcée par la société des étu
diants de l'Université de Gand contre les élèves
qui sont membres de l'association de S* Vincent
de Paul, exclusion déshonorable pour cette Uni
versité, et les attaques de la presse libérâtre a ce
sujet contre les œuvres de charité qui ont un ca
ractère religieux, ont fait adresser au Messager