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JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
NOUVELLES DIVERSES.
]\0 3150.
31me année.
7?^SS, 8 Décembre.
La discussion du budget de la dette pu
blique, qui s'estétendueà lasilualion finan-
cière dans son entier, a prouvé que ledélicit
existant est peu considérable, que même
on pouvait raisonnableinents'attendre un
règlement de compte plus fâcheux, après
la crise alimentaire aussi effrayante que
prolongée que le pays vient de traverser.
Sans uneadministralion sagement conduite
de longue main, nous eussions «n dé
plorer de plus grands malheurs, et des em
barras infiniment plus graves seraient en
face du trésor. Si au lieu de régir pacifi
quement et impartialement le pays, les
cabinets qui se sont succédé depuis 1830,
de trop courts intervalles la vérité,
s'étaient fait une guerre réactionnaire les
uns contre les autres, nous voulons dire
s'ils avaient fait assaut de destitutions, de
mises la pension, et de création inutile
déchargés nouvelles pour choyer des créa
tures, la disette nous aurait rencontrés
dans un désordre administratif complet et
dans une pénurie absolue de ressources.
On aime détourner les regards de l'abîme
où le paupérisme eut précipité la nation
entre ces deux ecueils. 11 suffit d'y laisser
pénétrer une certaine profondeur la pen
sée, pour n'entendre plus qu'avec dégoût
les clameurs de cette politique fanfaronne
et menteuse qui n'a de neuf que sa morgue
tracassière, ses exagérations et ses impôts.
Les longues divagations de MM. Dellosse,
Rogier et Frère sont tombées devant les
chiffres précis de M. Malou. Le libéralisme
des clubs, ignominieux par son immora
lité, par son égoïsme, par sa partialité, par
ses profusions, devait encore s'attirer le
reproche d'ingratitude envers la politique
qui a émancipé le peuple, fondé et conso
lidé le trône, et ménagé la richesse natio
nale de manière pouvoir parer aux plus
mauvais jours. C'est le tort qu'il s'est donné
dans la dernière discussion.
Le hut secret de ces doléances sur la si
tuation financière, de ces appréhensions
feintes pour l'avenir du trésor, de cette
méfiance jetée sur les données du précé
dent cabinet, de ces quérelles d'allemand
sur quelques détails, de cette bonne foi
affectée en opposition avecce qu'on se plait
a appeler en sournois l'habileté des prédé
cesseurs, le but secret de tout ce fatras de
précautions oratoires et méticuleuses n'est
pas difficile deviner.
Comment pourvoir l'entretien d'un se
cond diplomate inutile Paris? Comment
caser M. Cools d'Anvers? Comment pour
voir aux mises la retraite prononcées ou
méditées? Comment construire la route
ferrée par Alost qui fera double emploi
avec celle qui existe, tandis que nous n'ob
tenons pas une simple voie de concession?
Comment réaliser les promesses de Sep-
teinbreà l'enseignement libéral secondaire,
si soigneusement enrégistrées par le prin
cipal de l'Athénée de Cand? 11 y aura bien
par ci par là quelque chose gratter aux
dépens des catholiques, mais tout cela ne
peut atteindre au chiffre, aux dépenses
qu'on a en vue. il faut donc en accusant
le passé déblayer le terrain et frayer la
roule aux nouveaux impôts, qui fouetteront
leconlribuable aux prochainesétrennes. Il
est vrai que les Chambres veillent; il
est vrai encore que le ministère réfléchira
deux fois sur les risques que courra sa
popularité en obéissant des inspirations
qui le rapprocheraient de bien près de la
fiscalité hollandaise; mais que ne peut-on
fas soutenir et voter sous l'impression de
esprit de parti, sous l'action encore ré
cente et victorieuse des clubs? Aussi voit-
on que dans diverses localités on nese con
tente pas de demeurer dans une bénévole
expectative; dans des villages même on
pétitionne, on recueille l'expression non
équivoque partout du vœu public contre
1° l'immoralité d'une loi qui mettrait les
fraudes les plus graves l'abri d'un ser
ment parfois sans garantie; et 2° contre
les exigences d'une fiscalité qui pousserait
ses investigations dans les détails les plus
intimes entre le père et le fils de famille.
A Ypres cependant on laisse faire; on de
meure dans l'inaction, on ne pétitionne
pas! Ce qu'on puisera Ypres dans la bourse
du contribuable passera aux grands athé
nées, aux gros pensionnaires, ou roulera
dans la Meuse et sur le rail-way double
d'Alost, et nous resterons sans améliora
tion la navigation sans restauration
seulement des quais, peut-être aussi sans
chemin de fer. Pourvu que le clinquant
brille Bruxelles, c'est tout ce que de
mande le débonnaire Y'prois. Du moins
cette interprétation ne manquera guère
d'avoir cours, si nous n'y prenons garde.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de
Lille. n° io, près la Grand'place, et
cbet les Percepteurs des i'osles du
Royaume.
l'IUX DE L'AHtSIEIKSIT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4OO
Pour les autres localités 45°
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur rue
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gateur parait le SAMEDI et le
MERCREDI de chaque semaine.
PRIX DE» lASERTIOXS.
4 centimes par ligue. Les ré
clames, ti centimes la ligne.
On se rappelle que l'anne'e dernière un député
clubiste reprocha la chambre d'être trop vieille
les journaux du parti ne manquèrent pas de s'as
socier a ce reproche, et tous demandèrent en chœur
que la chambre fut rajeunie.
Cette année-ci, c'est toute autre chose. L'Indé
pendance fort peu contente de l'effet qu'a produit
la discussion sur la situation financière, reproche
la chambre de n'être pas assez vieille.
La chambre est jeune, dit le journal en chef
des clubs, elle n'a pas d'habitudes parlementai
res, elle a besoin de se former, elle sort du cercle
de la discussion, les orateurs vont par bonds et
par sauts, ils ne se restreignent pas dans les
limites raisonnables.
Ce qu'il y a de plus piquant dans ce petit
compliment c'est qu'ils s'adresse directement et
uniquement h Mr Frère qui seul parmi tous les
nouveaux représentants, a pris part au débat qui
inspire 'a l'Indépendance ces belles réflexions
L'Indépendance a-t—elle raison Nous n'o
serions pas dire non.
On sait quelles étranges idées a professées M.
Verhaegen en matière d'instruction et de liberté
religieuse dans son discours du 20 novembre. 11 est
bon de constater que sous ce rapport, il est par
faitement d'accord avec nos radicaux. Leur organe,
le Débat socials'exprime ainsi au sujet de M.
Verhaegen Sur cette question de l'instruction
primaireil a toujours eu toutes nos sympathies. Il
s'est posé, cette fois, comme le défenseur intelli
gent impartial de l'indépendance du pouvoir
civil.
On nous assure que M. Delaetchargé d'écrire
avec M. l'ingértieur Belpaire, l'histoire des travaux
publics en Belgique, vient d'être disgracié par
M. Frère et privé de tous ses moyens d'existence.
Ce u est pas du chef d'incapacité M. Delaet pou
vait mieux que personne remplir convenablement
cette tâche; c'est la conscience politique de l'écri
vain qu'on a voulu punir. Non content de cette
vengeance, on a imposé VOlyftak société de
Rhétorique flamande Anvers l'obligation d'ex
pulser M. Delaet, et l'Olyftak, oubliant son nom
pacifique, s'est montrée docile aux rancunes mi-''
uistérielles. Avec un stoïcisme qu'il faut bien ad
mirer, elle s'est résignée donner, au profit de la
politique nouvelle, le coup de pied de l'âme M.
Delaet et ses compagnons de gloire et d'infortune.
M' Delehaye, correspondant de Bruxelles du
Journal des Flandres, vient de faire savoir aux
lecteurs de cette feuille, qu'il est parfaitement de
l'avis de M. Delehaye, représentantUn
journal flamand de Gand trouve cela un peu drôle,
mais ce sera bien plus drôle encore lorsque Mr De
lehaye dira qu'il n'est pas de l'avis de M' Delehaye.
Nouvelliste
Le Roi a présidé le conseil des Ministres, reçu le
général Plisse, gouverneur militaire de Bruxelles,
et accordé plusieurs audiences.
A 5 heures tous les membres du corps diplo
matique, résidant'a Bruxelles, ont été reçus par le
prince de Saxe-Cobourg.
S. M. la Reine, accompagné de sa sœur la prin
cesse de Saxe-Cobourg, et de la dame d'honneur
de la princesse, s'est rendue aux offices en l'église
de S'-Jacques-sur-Caudenberg.
On nous avait assuré hier que l'accusé Van/-
denplassche avait fait d'impartantes révélatior/& f
Mieux informés aujourd'hui, nous pouvons affirnt r
que Vandenplassche persiste, avec plus d'obstinA^