CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
FRANCE. Paris, 5 décembre.
ANGLETERRE. Londres, 4 décembre.
tion que jamais, dans le système de dénégation qu'il
a adopté dès le commencement.
11 ne faut pas s'en étonner grâce a ce système,
il a échappé, une première fois, une condamna
tion pour crime d'incendie, et il est très-naturel
que dans l'espérance d'un résultat semblable, il
continue nier toute participation au crime dont il
est accusé. Il est probable qu'il sera trompé dans son
attente; mais on comprend dès lors le rôle qu'il
affecte de jouer. Jusqu'à présent, aucune confron
tation n'a eu lieu entre lui et son complice. Les
magistrats instructeurs sont toujours occupés a
réunir tous les éléments nécessaires pour arriver a
la démonstration complète de la culpabilité de
Vanderplasscbe; mais il est douteux qu'en présence
même des preuves les plus accablantes, celui-ci
renonce son système.
L'accusé Rosseel commence, parait-il, té
moigner quelque repentir de son crime presque
toute sa journée est consacrée la prière. Il veut
dit-il, mourir en chrétien, et il se prépare, en effet,
subir son sort avec beaucaup de résignation.
Hier a eu lieu au local de la Société Royale
de S'-Sébastien l'inauguration solennelle du por-
irait de M'le vicomte de Beaucarmé, chef-homme
de cette société. Il y a eu un splendide diner de plus
de cent couverts, et auquel assistaient notre digne
bourgmestre et plusieurs autres autorités civiles et
militaires. Nouvelliste
Une jeune fille de Bruges, âgée de 20 ans, a
reçu samedi de son beau-père un coup de couteau
dans la figure. Sans le mouvement que fit cette fille,
le couteau lui serait entré dans la gorge. Le coupa
ble est arrêté.
Dans la nuit d'hier un incendie a éclaté dans
une ferme Beernem (Flandre occidentale.) La
grange et les écuries sont devenues la proie des
flammes, et tout y est brûlé excepté les bestiaux.
Ou présume que le feu a été mis par malveillance.
Depuis quelques jours deux adroits filoux
exploitent la capitale et les faubourgs. Ils s'adres-
Sfnt de préférence aux négociants en denrées colo
niales, auxquels ils demandent des échantillons de
divers objets pour M. ou M"" tels ou tels. Ces deux
individus sont âgés l'un de 22 a 26 ans et l'autre
d'une trentaine d'années environ. Nos indications
suffiront pensons-nous, pour mettre les marchands
sur leurs gardes.
On écrit d'Anvers, 5 décembre
Nous avons eu pendant toute la nuit dernière
une*éritible tempête; dans un grand nombre de
m isons des vitres ont été brisées et des tuiles en
levées des toits par le vent, qui souillait du S.-O.
avec une violence extrême et était accompagné
d'une pluie très-abondante.
La goélette l'Or line, allant a Sanlo-Thotnas
de Guatimala, s'est mise en rade hier, ayant a bord
un chargement genièvre, vin, fromage, verres
vitre et manufactures.
Une explosion heureusement sans aucune
gravité et qui n'a atteint personne a eu lieu mardi
s Jr dans 2 moulins dépendants de la fabrique de
poudre d'Ombret (Liège). Les dégâts sont peu
considérables.
La tempête qui règne depuis trois jours fait
prévoir des sinistres eu mer. Les deux dernières
nuits, le vent a soufflé avec une violence extrême
cependant jusqu'à ce moment, disait le Courrier
et Anvers d'hier, nous sommes heureux de ne pas
avoir de malheurs a enrégistrer. Tous les navires
a l'encre sur notre rade ont tenu bon, et les avis
du bas de la rivière sont également rassurants.
Le Nouvelliste de Marseille annonce que
la majeure partie de l'escadre anglaise dans la
Méditerranée a mouillé le 25 Livourne.
Mardi matin, dit le Courrier de la Drdme,
on a ressenti Valence une assez forte secousse de
tremblement de terre qui a duré quelques secondes.
Les oscillations ont eu lieu de l'est a l'ouest,
Une étincelle a mis le feu au-dessus d'une
voiture de première classe du convoi du chemin de
fer, qui est parti dimanche après-midi de Dussel-
dorf pour Cologne entre 4 et 5 heures. Le feu a
fait de rapides progrès, avant que les personnes
qui se trouvaient dans cette voiture s'aperçussent
du danger qu'elles couraient, et ensuite il a fallu
quelque temps encore avant qu'on put arrêter le
convoi. Le feu qui avait déjà fait un trou assez
grand, a été éteint a l'aide de l'eau de la machine,
assez temps pour pouvoir empêcher un grand
malheur. Journal de Liège.)
On écrit la Gazelle de Dusseldorj que,
dans la soirée du u décembre, l'ordre est arrivé a
Coblence de compléter sans retard les habillements
nécessaires pour l'équipement de la réserve de
guerre, qui sera appelée sous les armes, dès que ces
préparatifs seront terminés. La Prusse se prépare
rait-elle déjà la guerre contre la Suisse.
■tcnoL«cie.
M. Beert, vicaire Courtrai, y est décédé hier.
Séance du 3 Décembre. (Présidence de M* Lledfs.)
Suite de la discussion du budjet de la dette publique.
M. Veydtministre des finances, commence par déclarer
qtril n'est mu par aucun esprit de récrimination ni par le
désir de faire peser sur les ministères précédents la situation
telle qu'il l'a trouvée. Un résultat de la discussion laquelle
nous assistons, dit le ministre c'est que sur plusieurs points
nous nous sommes rapprochés, l'honorable M. Mulou et moi.
Il a dit que pendaut sou ministère il s'était préoacupé de la
nécessité d'augmenter les ressources du trésor. Cette nécessité
a préoccupé la plupart des précédents ministre! des finances.
Le cabinet actuel est pénétré des mêmes principes. Si la situa
tion financière au mois de septembre dr, solde par un boni de
fr. 6^3,000, par les crédits supplémentaires indispensables ce
boni sera changé eu passif de 5,3;o,io3 fr. Le ministre des
travaux publics a oublié dans sou éuumération des besoins
probables de l'avenir, les subsides qui seront probablement
votés pour les Flandres et qu'ou peut évaluer de 1 ou 3 mil
lions. M. Del fosse, après quelques excursions sur le terrain poli
tique s'efforce de prouverque la situation de notre trésor telle
que M. Malou la dépeinte est très habile mais purement imagi
naire quand it la trouve au contraire que le découvert du trésor
est de ag millions et qu'il sera ultérieurement de 34 millions.
L'honorable membre parait regretter que le cabiuet actuel qui
peut beaucoup pour le bien du pays ne soit pas assez pénétré
de la nécessité, de la possibilité d'entrer dans la voie des éco
nomies. M. Coyelssoutient que la situation financière 11'est
pas aussi mauvaise que M. Del fosse a bien voulu le dire. Il ne
peut accepter la loi de succession proposée par le gouvernement
ni l'idée des assurances, émise par M. Malou. M. Royier
ministre de Vintérieur déclare d'indiquer que le système suivi
par le gouvernement est désiré au pays quelle est sa situation.
Sans prétendre qu'il y a eu des dilapidations, que les ministres
ont mis l'argent daos leurs poches, il est évident qu'il y a in
suffisance dans le trésor, qu'il faudra couvrir les frais de
dépenses nécessaires par l'emprunt, et l'impôt. Venant la loi
de succession, il assiirble gouvernement la maintiendra. Pour
ce qui concerne les assurances par(Fétat c'est une ressource d'a
venir qui ne profiterait l'état que dans bien longtemps moins
d'eu faire uue question d'impôt. Le ministre désire que les
budjels pour soient votés avant le 3i décembre 1847.
M. Malou. répondant d'abord M. De 1 fossesoutient qu'il
11'a pas présenté une situation financière habile, mais une
situation vraie; et que quand il a parlé hier, il a parlé avec uue
entière franchise. Il a entendu avec peine M. le ministre de
l'intérieur dire qu'il était en quelque sorte venu protester qu'il
n'avait pas mis les fonds de l'État dans sa poche. Messieurs,
dit l'orateur, j aurais cru indigne de mou pays, j'aurais cru
faire un outrage la uiorale publique si j'étais venu défendre
devant vous 111a probité privée. M. Corswarem présente
quelques observations sur le mode d'émission des bons du
trésor. La clôture de la discussion générale est prononcée.
Séance du -I Déc. (Présidence de .11. Ver line jjen.)
La Chambre entame la discussion des articles du budjet de
la dette publique. Les trois chapitres de ce budjet sont adoptés
presque sans remarques et l'unanimité des 74 membres pré
sents. Il est accordé au département de la justice, un crédit
supplémentaire de i,3 g,36o fr. 53 c. Discussion du projet
de loi ouvrant au département de l'intérieur un crédit de
5oo,ooo francs j»our mesures relatives aux Flandres et quel
ques cantousdu bru haut et du Hainuul.M. Scheyven d'accord
avec ses collègues Ilenot et Mast de Vriespiopose un amen
dement pour faire comprendre la province d'Anvers dans la
répartition du subside. M. Siyart votera ce subside mais it
espère que ce sera le dernier. M. Rodenbach engage le gou
vernement présenter le plus prochainement possible son
plan général en faveur des Flandres; lesuliside actuel procure
peine 75 centimes chaque ouvrier. Il pense que le gouver
nement est tenu de donner de l'ouvrage. M Gilson croit
que les aumônes soui démoralisantes. 11 voudrait que l'on
cultivât plus de lin dans le pays, qu'ou ouvrit des débouchés,
mais il pense que c'est une fatale erreur de persister soute
nir la filature la main; il faudrait plutôt encourager la fila
ture la mécauique. M. De Ilaerne est d'avis que les deux
industries peuvent et doivent vivre ensemble. Il insiste pour
que le miuislère prenne un plan général l'égard des Flau-
dres, qu'il y organise le travail. M. Royier annonce que
par ce projet de loi, le gouvernement demande simplement le
moyen de parer aux. besoins les plus pressés, au besoin de la
faim. Le ministre expose quelques voes générales par les
quelles il espère obtenir des résultats efficaces pour les Fiand res.
L'abord en provoquant les travaux de la voiciie viciuale qui
profiteront et l'ouvrier et l'agriculture; une partie dn cré
dit de 5oo,ooo fr. est destiuée rette fin. Viennent ensuite
les travaux de canalisation ceux faire la Lys, le redresse
ment de l'Fscaut, le canal de Bruges, le canal du Mandel, etc.
etc. La construction de chemius de fer la sectiou de Courtrai
Poperinghe par A près et Meuiu; le chemin de fer direct de
Bruxelles Gand. 11 faut venir eu aide aux Flandres, dans
l'ordre industriel, agricole, maritime et commercial. Mais le
gouvernement lui seul ne peut pas tout faire. Outre Faction
administrative, l'action individuelle est eucore nécessaire. M.
Rogier insiste sur Futilité des associations, telles que celle de
Thourout qui rend de vrais services l'agriculture. Dans l'ordre
de la ma ri ue, pour l'avantage de» Flandres le gouvernement doit
songer développer l'esprit maritime. Dans ce dessin il a
préparé une mesure peur organiser une école de mousses dans
l'une ou l'autre ville de la Flaudre Occidentale. Un autre
point d'utilité pour ces provinces seiait d'amener une répar
tition meilleure de la population, tant par l'émigration
l'étranger que par l'émigratiou dans d'autres paities du pays et
de la Flandre elle-même. A cet effet il seiait bon de répandre
d'avautageia langue française. Quant la répartition du sub
side actuel, la première coudilion sera u salaire d'nn travail
quelconque. Le crédit est alloué avec l'amendement de
M. D'Elhougne remplaçant celui de M. Scheyven, savoir que
les districts liuiers des autres provinces participeront au sub
side. La séance est levée. Lundi séance publique.
A la séance de luudi la Chambre ne s'est pas trouvée en
nombre, 48 membres seulement étant présents.
Cette nuit, un ouragan terrible a éclaté sur Paris.
Le vent mugissait avec violence et emportait au
loin des débris de toute sorte. Les beaux marron
niers des Tuilleries ont beaucoup souffert. Dans la
rue de Rivoli, quelques lanternes a gaz ont été
brisées. Il est propable que de nombreux sinistres
auront eu lieu sur la côte.
Les lettres de Glascow mentionnent la faillite
de la maison Baillie-Honneyman et C°, de cefte
ville. Le passif est évalué 45,ooo liv. La faillite
d'un établissement de filature de lin de Kirkland,
en Ecosse, a été également annoncée aujourd'hui.
On parle beaucoup de la situation précaire
dans laquelle se trouve la compagnie d'assurances
maritimes. Avec 1111 capital de 100,000 liv. cette
compagnie se trouve avoir assuré pour 750,000
liv. de risques. Aussi un appel de fonds a été
adressé aux actionnaires qui n'avaient versé que 10
liv. par action.
On ne s'entretient aujourd'hui que des énor
mes quantités de numéraires exportées en Angle
terre. On en évalue le chiffre h 2 millions de dollars
(10 mitions de francs).
NOUVELLES I1E SUISSE.
On écrit de Lausanne, le 1" décembre, au
Journal des Débats
Nous avons reçu aujourd'hui la nouvelle offi
cielle de la capitulation du haut Valais, où les
débris de l'armée du Sonderbund s'étaient con
centrés. Les chefs militaires les plus compromis,
destinés servir d'otages au vainqueur après leur
capture, se sont réfugiés en Piémont.
Le Constitutionnel publie une analyse de la
note adressée par les puissances la Diète et au
Sonderbund. Cette analyse ne diffère qu'en tin
seul point des détails publiés sur le même sujet par
les feuilles de Londres et de Paris. Les puissances,
après avoir prié le Saint Siège de retirer les Jésuites
de Suisse, garantiraient ces derniers une indem
nité payer par la Confédération.
La Gazette de Bdle prétend que, du 25 no
vembre au 3 décembre, les frais de la campagne se
sont élevés 3,163,000 francs suisses (4,744,5oo
fr.), et jusqu'à la fin de l'occupation, ils s'élèveront
a 5,oi 1,000 (7,5i6,5oo fr.).
Le même journal annonce que le Nonce, qui
avait quitté Lncerne, y est rentré et a fait une visite
au général Dufour. Celui-ci a rendu cette visite le
lendemain, accompagné du colonel (Ziegler et de
quelques aides de camp. Le grand conseil de
Schwytz, réuni le 27, a ratifié la capitulation.
C'est le 2 septembre, ainsi que nous l'avons
annoncé, que la Diète s'est occupée de la réponse
a a note de M. de Sydow, envoyé du roi de Prusse,
relative a Neuchâtel. La discussion a été remar
quable; les différents orateurs qui ont pris la
parole se sont attachés a démontrer que le Roi de
Prusse n'avait pas le droit d'intervenir dans une