JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
V 3171.
Samedi, 19 Février 1848.
31me aniiée.
Depuis 18i0, M. Devaux et consorts ont
parqué la Belgique en deux camps les
ambitieux de toutes les couleurs se sont
groupés autour d'eux, et n'ont pas manqué
de répandre la discorde sur toute la sur
face du pays.
Au milieu de l'agitation des esprits, au
milieu des inquiétudes par la disette et la
famine, de méprisables intrigues électo
rales donnèrent cours ce libéralisme
sans âme et sans cœur qui lient dans ce
moment les rênes de l'État.
11 s'est engagé suivre une voie nou
velle l'égard des Flandres, il a déclaré
audacieusement Sa Majesté et la Nation
qui lui seul avait la volonté et la force
d'apporter des soulagements nos maux.
C'était là le plus grand des mensonges
que contenait le fabuleux programme du
12 Août; car jusqu'ici le Ministère nouveau
n'a fait que suivre lentement la roule qu'a
vait tracée l'ancien; jusqu'ici le prétendu
Ministère de la capacité et de la puissance
n'a fait que se traînér humblement dans
l'ornière d'un cabinet qui, selon l'oppo
sition d'alors, était un cabinet slupide et
barbare. En un mot aucune mesure déci
sive n'a été prise, on attend toujours la
fameuse Panacée!
Le projet de loile grand projet de loi
en faveur des Flandres est annoncé avec
ostentation par les feuilles dévouées, mais
il ne paraît pas les flamands demandent
du pain, rien que du pain, et on leur sert
de la politique; plus de fractionnement,
des bourgmestres hors le conseil seule
ment sur l'avis conforme de la députation,
et l'adjonction des capacités; l'exclusion
du prêtre et nous ne savons quoi encore...
mais du pain, on s'en référé au hasard!
de l'encouragement pour le dévouement?
voyez qui on exclut.
Au lieu de soumettre ce grand projet
immédiatement aux Chambres, on s'oc
cupe du notariat, de la garde civique, et
des chers droits électoraux; pour détour
ner la Chambre du point important on
s'oppose des amendements ministériels la
loi sur le notariat. Dans d'aulres circons
tances, pour un pareil procédé, M. Detheux
faillit devoir se retirer, et aujourd'hui la
majorité, ni le ministère ne reculent par
devant les cris de douleur et de faimqui
s'élèvent autour du palais de la Nation.
Celle-ci du moins conserve la raison, si
l'orgueil tourne la tête aux gouvernants:
les frères oublient leurs discussionset leurs
luttes pour secourir leurs frères; la charité
privée vient de recueillir des sommes plus
fortes que celles allouées par l'Etat la sus
pension d'hostilités dans le pays donnera la
chance au Ministère de se consolider dans
une position qu'il a après tout surpris
au lieu de sauver les Flandres, la détresse
aura sauvé le ministère.
On s'abonne Tpres, rue de
I.ille, n» 10, près la Grand'placeet
cbex les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PHI A DR L'»B0\AKMKAT,
par trimestre,
Ponr Yprèsfr.
Pour les autres localités 5®
Prix d'un numéro.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur rue
de Lille, 10, l'pres. Le Propa
gateur paraît le SAMEDI et le
MERCREDI de chaque semaine.
PRIA DES IAMERTIOAS.
il centimes par ligue. Les ré
clames, t centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Tr?.2S, 19 Février.
LES SAUVEURS D'EUX-MÈMES.
i
Le cabinet a subi avant-hier un échec dont il se
dissimulerait en vain l'importance. La base de son
projet de réforme du notariat a été repoussée b la
majorité de 59 voix contre 34. Hâtons-nons de
reconnaître que des trois systèmes soumis a la
Chambre, le sein était le moins fondé. Il établissait
l'unité de ressort avec privilège des notaires des
chefs-lienx d'arrondissement. La Chambre n'en a
pas voulu, et avec raison, car ce privilège ne s'ex
pliquait point par des motifs d'intérêt public.File
a écarté également, par i3 voix de majorité, la
proposition de M. d'Anethan qui consacrait l'unité
de ressort par arrondissement, e'est-a-dire la sup
pression du privilège défendu par le ministère.
Avant ces deux votes, elle avait repoussé en masse
la motion de M. Bricourt, établissant l'égalité d'at
tributions. La conséquence de ces trois scrutins est
le maintien du statu cjuo. M. le Ministre s'est
promptement exécuté en retirant son projet.
Le Moniteur a démenti l'allégation du Libéral
liégeois rélativeraent b la démission du commis
saire d'arrondissement de Warremme.
Voici ce que répond le Libéral liégeois
Le journal de province auquel le Moniteur
fait allusion dans son démenti, n'est autre qne le
Libéral liégeois.
Le Moniteur parle d'erreurs et de mensonges.
Nous pensons, comme le Moniteur qu'il y a eu dans
cette affaire erreur et mensonge mais voici com
ment.
Le fait d'une délibération et d'une
adresse de l'association libérale de Wa-
remme est vrai et nous le maintenons.
Seulement quand notre correspondant a dit qu'il
aurait été remis officieusement copie de cette
adresse au Ministre de l'intérieur, il est possible
qu'il ait fait erreur. Pour rester dans le vrai, peut-
être aurait-il dû mettre le mot communication au
lieu du mot copie. Là est l'erreur.
Quant au mensongeil est tout entier sous
la plume du Moniteur. Au démenti du Moniteur,
nous opposons une affirmation nouvelle
et cathégorique. En cette circonstance, comme
en beaucoup d'autres, le Moniteur ment et tout
le monde le sait a llége.
Nous étions sûrs que la pression du dehors pèse
sur le cabinet. Ce n'est pas seulement a Warerame,.
c'est ailleurs que nous en avons eu les preuves. Le
cabinet cherche en vain b se venger sur nous de la
servitude qu'il subit. La servitude des libérateurs
du pays intelligent, des incorruptibles partisans de
l'indépendance du pouvoir civil, n'en frappe pas
moins les yeux de tout le monde. Les mensonges
officiels et officieux n'empêcheront pas la vérité de
se faire jour.
Il y a trois jours, nous lisions dans Y Indépen
dance les lignes suivantes
Un ordre du directeur de la poste de Prusse-
accorde la franchise de port pour les envois d'ar-
gent expédiés connue secours aux pauvres de la
Silésie. Les bureaux de poste sont obligés de
recevoir jusqu'aux moindres souscription et de
les faire parvenir au comité de secours organisé a
Breslau.
Nous regrettons de devoir opposer b la conduite
si philanthropique de l'administration prusienne
celle de M. Frère-Orban, qui a systématiquement
réfusé d'accorder la moindre faveur pour le trans
port des objets destinés a secourir les pauvres, tan
dis qu'il accorde des remises de 5o "]0 anx comé
diens. Le pays ne l'oubliera point.
SOUSCRIPTION
I FAVEUR DEM PAUVRES D'ARDOVE.
Listes précédentes. fr* 740-16
Effets, 21 Couvertures et un paquet con
tenant différentes étoffes de laine et de coton de
la valeur de 4o a 5o francs.
Un étudiantfr" 1-00
Une demoiselle10-00
Trois anonymes60-00
Une religiense5-oo
Une dame 10-00
Nous apprenons avec plaisir que la liste de
souscription pour les pauvres de Flandre, se cou
vre de nombreuses signatures. Déjà trente b qua
rante personnes ont signé chacune pour une somme
de mille francs. Nouvelliste
Le 7rae régiment de ligne, en garnison b Bruges,
a décidé le i5 courant de mettre b la disposition
de la commission de secours la somme de dix-neuf
cents fr ancs
Nous apprenons, d'un autre côté, que le même
régiment a fait anx tisserands de Thielt une com
mande de toile d'audela de cinq mille francs.
C'est là encore une heureuse idée, inspirée éga
lement par le désir de venir en aide aux pauvres
de nos contrées. [Idem.)
Le Journal des Flandres dit que le montant
des sommes souscrites b Gand en faveur des pauvres
s'élevait avant-hier b 75,000 francs.
A partir d'aujourd'hui, 17 de ce mois, a 6
heures du matin, le roulage est rétabli sur toutes