i\o 3172. Mercredi. 23 Fe'rier 1848. 31me année. JOURNAL D'ÏPRES ET DE 1ARR01ISSII1T. La politique nouvelle n'a d'âme, ni de vie que dans le cercle de la politique. Ne lui parlez jamais d'intérêts matériels, elle n'y entend rien. Choyer les clubs; subir leur influence; exécuter leurs décrets; casser des testaments charitables; détour ner les gens religieux des fondations pour les pauvres; faire des promesses, des pro grammes et des discours; donner des poignées de main voilà le cercle d'activité delà politique nouvelle. Nous n'oublierons jamais, que notre ministère des capacités, a voulu rassasier nos populations affamées par des lois politiques; et qu'il n'a pas entendu ce cri général MM., s'il vous plait, de la politique après diner! Hier, 22 février, 3 i/a heures de l'après midi a eu lieu Warnôton, la réception triomphale et l'installation du nouveau Bourgmestre, M. Behague; nonobstant le mauvais temps, les habitants de cette ville n'ont rien négligé pour rendre la solennité brillante. Les sociétés de musique et de Saint George, les corps de pompiers et de gen- darmerie et une grande parliede douaniers en grand uniforme Défaisaient pointdéfaut; le tout était pour le mieux, plusieurs com pliments, félicitations et discours de cir constance ont été adressés; on remarquait entre autres le discours de M. Ghesquière, ex-bourgmestre, prononcé avec dignité et sagesse. Le nouveau magistrat est descendu la Maison de Ville où un banquet lui a été offert par la Régence. Des toasts ont été portés son honneur. On écrit aussi de Warnèton, que le 22 fé vrier c\ une heure de l'après midi, le feu a consumé une meule de blé appartenant au sieur Ghetthem, fermier Deulemont (France), près de Warnèton. Les pompiers de ce dernier endroit se sont rendus sur le lieu avec leur pompe. Heureusement ils ont pu concentrer le feu qui menaçait d'autres meules de blé et les bâtiments de la ferme. Le feu y a été mis par un men diant arrêté sur la place du sinistre, par le commissaire deWarnêton. Le malfaiteur a déclaré avoir commis ce forfait parce qu'on lui avait refusé la tartine. On évalue le dommage de 1,000 1,500 fr. Résultat de Célection qui a eu lieu hier Floulers. 1" scrutin. Électeurs, 322. Deullster-Vandemaele, (conservateur) 207 Debrauwere, notaire, (clubiste). 115 Majorité. 92 I 2me scrutin. Élecleirs, 319. Majorité. 77 Ce résultat est d'autant dus remarqua ble, que le parti soi-disant ibéral-clubiste, avait fait jouer tous les ressorts possibles, pour faire échouer les candidats proposés par l'opinion conservatrice. SOUSCRIPTION /y On s'abonne a Y près, rue de I.ille, n® 10, près la Grand'piace, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PKI Y DF, LMMIXEIEXT, par trimestre, Ponr Yprèsfr. Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro. my~~ Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur rue de Lille, 10, y près. Le Propa gateur paraît le SAflEBl et le ,H£IUBi:i)l de chaque semaine. PRIX DES MiEBTIOTS. S j centimes par ligue. Les ré clames, 83 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7??.2S. 23 Février. Platteuav, (conservateur)198 Legein, docteur, (clubiste)121 'Ml*' EA l lVI la DEM PAOTREli D'A K ROY E. Listes précédentes. fr5 826-16 Effets, 2 1 Couvertureset un paquet con tenant différentes étoffes de laine et de coton de la valeur de 4o 5o.francs. Une damefr® 10-00 A partir du 22 de ce mois, a 6 heures du matin, le roulage sera re'iabli sur les routef de l'Etat et de la province dans la Flandre-Occidentale, excepté sur les routes d'Ypres par Keininfi et Neuve Eglise a la frontière de l'rance, vers Bailleul. C'est la seule route où les barrières restent provisoirement fer mées. Le projet de loi tendant 'a décréter une série de travaux publics et d'autres mesures d'intérêt ma tériel sera présenté aujourd'hui la Chambre. D'après ce que nous apprenons, ce projet porte qu'uue somme de 78,255,300 francs sera succes sivement consacrée a l'exécution de ces travaux. Par ce projet, et comme premier moyen d'exé cution, le gouvernement demande l'autorisation de contracter un emprunt de 25 millions de francs, ou d'émettre pour une pareille somme d'obligations a terme. M. l'abbé Verbeke, ancien membre du Congrès national, curé de Meulebeke, près de Thielt, vient d'adresser h MM. Ducpetiaux, Devadder et Le- bœufla lettre suivante Meulebeke, 18 février. Messieurs J'ai lu aujourd'hui, que vous vous êtes con certés avec l'administraliou de l'hospice Sainte- Gertrude, pour recevoir au magasin de cet établis sement, les hardes, linges, objets d'habillement et de coucher que des person nés charitables voudraien t bien vous remettre dans la pieuse intention de se courir par ce moyen nos malheureuses populations des Flandres. Je suis persuadé, Messieurs, que ces sortes d'objets, le plus souvent sans valeur dans les ménages aisés, apporteraient un très-grand soula gement a nos malades pauvres et qu'ils arrache raient a la inort un graud nombre de nos frères. On ne peut assez le répéter, Messieurs, ce n'est pas tant le typhus, ni même l'insuffisance de nourriture qui cause chez nous l'effrayante mortalité qui dé cime nos pauvres; c'est bien plutôt ce dénuement absolu, complet, auquel nos pauvres sont en proie; dénuement dont les témoins occulaires seuls peu vent se faire une juste idée. La commune de Meu - lebeke, où je suis curé, a une population de 8,5oo âmes depuis 2 ans et 3 mois, époque où a com mencé la crise, le chiffre des décès dépasse celui des naissances de 970. Depuis le commencement de l'hiver, il y a eu constamment 7 décès pour une naissance. Les registres de l'état-civil constatent 97 décès sur i4 naissances depuis le 1" janvier; sur les 97 personnes décédées, a peine en compte- t-on 10 qui sont mortes a la suite de la fièvre ty phoïde. Hier, j'ai été visiter 16 malades pauvres; 6 étaient couchés sur la terre nue, et avaient 'a peine un peu de paille sous leurs membres meurtris par les souffrances; presques tous étaient sans che mise et n'avaient pour toute couverture que quel ques misérables haillons qui couvraient peine leur nudité. Jugez par là, Messieurscombien il serait agréable a un curé qui doit être le père de ces pauvres, de pouvoir les soulager dans celle extrême détresse. J'ai la confiance, Messieurs, que votre généreuse idée se réalisera, et les Bruxellois, con nus pour leur bienfaisance, tendront une main se- courable leurs malheureux frères de Flandres. Leurs offrandes, quelques minutes qu'elles soient, seront reçues avec empressement et reconnaissance. Puissent mes malheureux paroissiens avoir une part dans les dons que votre charitable appel est destiné provoquer Puissent mes pauvres ouailles enten dre par la bouche de leur pasteur qu'ils doivent aux Bruxellois et vous eu particulier, Messieurs, une éternelle reconnaissance! Celle-ci jointe de ferventes prières que mes pauvres consolés s'ein- presseront d'adresser au Très-Haut, vous dédom mageront des peines que vous vous donnez pour soulager leur misère. L'abbé Verbeke, curé. On lit dans une correspondance de Paris Paris, 21 février six heures. Le cabinet est décidé empêcher le banquet par la force. Quand je suis arrivé au Palais-Bour bon, tout le monde paraissait fort inquiet, majorité et opposition. Quelques membres de la gauche, MM. Odilon Barrot, Duvergier de Hauranne, Dé couvrais, Marie, etc., s'abordaient mystérieuse ment et causaient avec beaucoup de préoccupation dans la cour du Palais-Bourbon. Jusqu'à quatre heures, aucun député de la gauche n'avait paru dans la salle des délibérations. A cette heure-là, un grand nombre de députés de l'opposition sont en trés, et la Chambre est devenue très-animée. Le bruit s'est répandu aussitôt que la loi sur les at troupements serait remise en vigueur et que des interpellations allaient être adressées, séance te nante, au cabinet. On désignait M. de Tocqueville. Une demi-heure après, la Chambre, presque dé serte auparavant, s'est trouvée au grand complet, et M. Odilon Barrot, et non M. de Tocqueville. est monté la tribune pour iuterpeller le gouver nement sur les circonstances. Vous donnerez sans doute le compte rendu; de ces interpellations. Je n'ai donc pas besoin de les résumer ici. Vous y verrez que M. Duchâtel a déclaré que le gouvernement, disposé d'abord

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1