NOUVELLES DIVERSES. FRANCE. Paris, 4 mars. neutralité, et, ce qui est plus honorable et non moins avan tageux pour nous, on comprendra par l'attitude que nous aurons prise et conservée, que la vraie liberté, bien loin d'être incompatible avec l'ordre et avec le régime monar chique, est au contraire le pins sur garant de l'un et de l'autre. Nous sommes Belges, nous resterons Belges C'est le vœu de toute la nation qu'on le sache partout* C'est aussi la volonté de la Providence croyons-leméri tons-le. Feuilleton Belge.) Le duc de Saxe-Cobourg et la duchesse Clé mentine, Dee princesse d'Orléans, sont arrivés le 4 dans la soirée au palais de Bruxelles, venant d'An gleterre et se sont repartis le 5 pour l'Allemagne. L'assemblée générale des actionnaires de la Banque de Belgique est fixée au 21 mars. On as sure qu'b raison des résultats satisfaisants des opé rations de l'année dernière, il sera déclaré un dividende de 9 francs par action. Le Handelsblad annonce que les deux plus anciennes levées de miliciens sont rappelées sous les drapeaux en Hollande. La présence a Constantinople de l'ambassa deur du Souverain-Pontife est toujours l'occasion de fêtes diplomatiques. C'est h qui lui fera le meil leur accueil. On annonce que le grand-visir suivra cet exemple, et que le Sultan lui même lui donnera un grand dîner dans une des dépendances de son palais de Cheragan. La république a été proclamée^ Toulon. Le plus grand ordre n'a cessé de régner dans cette ville. Il est question de composer le conseil des Ministres de la République de i4 membres, qui recevraient chacun un traitement de 26,000 francs. Les i4 ministères seraient formés des départements des finances, des affaires étrangères, de la guerre, de la marine, des travaux publics, de la justice, du commerce, des cultes, de l'intérieur, de la poste, des beaux-arts, du progrès de l'agriculture, des colonies et de l'Algérie. Une réunion générale de tons les officiers- généraux de marine a eu lieu le 3 au ministère de la marine, afin de s'entendre sur les dispositions des marins a l'égard du prince de Joinville. Rien n'a transpiré sur les résultats de cette réunion. On sait seulement que plusieurs officiers-généraux, tout en reconnaissant la popularité dont jouissait le prince dans la flotte, ont exprimé leur couvic- lion que la République française serait saluée avec transport par tous les marins qui font partie de la marine royale française. Nous apprenons positivement que les élec tions pour la fonnatioD de l'Assemblée constituante auront lieu du i°r au 10 avril prochain. M. l'archevêque de Paris vient de nommer le Père Lacordaire, vicaire général du diocèse. Une dépêche télégraphique du sous-préfet de Brest, en date du 2, anuonceque Bou-Maza a Je trouvai mes plus intimes réunis autour d'un bol de bischop deux officiers espagnols, faisant partie des réfugiés arrivés la veille, étaient avec eux, et je leur fus présenté. Il n'y avait rien de plus intéressant que la po sition de ces hommes, et de plus noble que leur conduite. C'était sur l'ordre de leur souverain lé gitime qu'ils avaient prêté serment au roi Joseph, et c'était par honneur qu'ils lui étaient demeurés fidèles, sans cesser un seul instant de le haïr et d'aimer le prisonnier de Valençay. Aussi accueil lirent-ils avec ivresse le retour de celui-ci dans ses états, ce qui ne les empêcha pas d'être exilés. Ils ont dû la joie de revoir leur patrie a une révolution qu'ilsavaient en horreur; la fatalité a présidé même a ce qui leur est arrivé d'heureux. Ils nous contèrent une partie de tout cela, sans y mêler une seule parole d'amertume contre le monarque qui les avait exilés pour lui avoir obéi. Je me souviens encore de l'émoiiou que me causa leur conversation. La confiance s'élant établie entre nous, je leur parlai du vieux général qui demeurait dans mon voisinage, et je leur demandai s'il était vrai qu'il fût aveugle et que sa fille fût muette. été arrêté Brest. Ou l'a fait mettre en lien de sûreté et gardera vue, en attendant des instructions du gouvernement provisoire. Un étudiant en médecine demande que le gouvernement provisoire ne préjuge rien sur la confiscation des biens appartenant la famille du roi déchu. L'Assemblée nationale verra, dit-il, s il convient la Répnblique française de relever une peine qu'il faut laisser pourrir dans le Code de l'absolutisme. [La Presse.) M. Duchâtel est en sûreté a Brighton. La circulation dans les rues de Paris n'est pas encore entièrement rétablie. Dans la plupart des carrefours nù se trouvaient établies des barricades, Il a fallu provisoirement ranger les pavés sans pouvoir les fixer dans le sol. Le PalmVRoyal a Ouvert ses merveilleux ma gasins plus radieux et plus riches que jamais. La cour du Palais-Royal vers la rue S'-Honoré reste fermée. On y voit encore des paperasses a demi brûlées provenant de la bibliothèque incendiée. M. Dupin n'a pas été destitué; il n'a pas même donné sa démission. 11 est, au contraire, plein d'enthousiasme pour la République. On sait que M. Dupin était depuis vingt-cinq ans le conseiller intime de Louis-Philippe. Les enrôlements dans les bataillons de la garde nationale mobile parisienne ont pris un dé veloppement prodigieux. D'après le décret d'or ganisation du gouvernement provisoire, l'effectif de chacun de ces bataillons doit être de 1,068 hommes pour les 24 bataillons. Le nombre des en rôlés s'élevait hier au delà de 31,000; en sorte que les conseils de révision devront faire un choix fiour conserver seulement les hommes les plus va- ides. M. l'abbé Lamennais a refusé au moment même de la révolution de février de faire partie du gouvernement provisoire et il n'a pas accepté d'a vantage l'offre qui lui a été faite d'être nommé ambassadeur de la République française près la cour de Rome il a donné comme motif de ses re fus le mauvais état de sa santé. [Correspondance.) Lundi prochain les ateliers de la Monnaie de Paris frapperont douze mille pièces de ciDq francs au nom de la République française. Ou reprendra les coins de la pièce dite a l'Her cule, modèle de Pau IV, Union et forceavec le millésime i848. Le seul changement que l'on apportera b la pièce l'Hercule sera qu'au lieu des mots Ga rantie nationale inscrits sur la tranche, on adop tera la devise Dieu protège la France. Hier, vendredi, a six heures du soir, au mo ment où Mgr. l'Archevêque de Paris reutrait chez lui, il a trouvé la porte de son hôtel entourée d'un assez grand nombre de gardes nationaux. Il s'est avancé vers eux, leur disant Messieurs, que de mandez-vous? et quel service puis-je vous rendre? L'un d'entre eux est sorti des rangs, portant un grand drapeau tricole, et a répondu Monseigneur, Ce n'est pas sa fille qui est avec lui, me ré pondirent-ils c'est un ange qui est descendu du ciel, car personue ne sait d'où elle vient. Du reste, le pauvre homme en a plus besoiu qu'un autre, car il est le plus malheureux d'entre nous aucuu de ses compatriotes ne le voit. Pourquoi ce double exil dîmes-nous tous a la fois. C'est une terrible histoire, et, autant que nous le pouvons, nous évitons de la raconter ce pendant, si vous tenez beaucoup a la connaître, nous ferons encore une exception en votre faveur. Nous nous établimes eu cercle autour des deux Espagnols; le plus âgé prit la parole, et nous fil le récit qu'on va lire. Le chevalier de Colombrès, officier supérieur aux gardes wallonnes, était gouverneur de Tolosa, lorsque l'année commandée par le grand-duc de Berg envahit l'Espagne. Ayant ou croyant avoir se plaindre de quelques injustices, il fut uu des premiers a reconnaître le nouveau gouvernement; et, au lieu de le servir avec douleur, il se dévoua lui avec tout le zèle violent d'un renégat par con viction. Comme il était brave, et qu'il avait le don de se faire aimer, son exemple entraîna un certain voici le premier drapeau donné la garde nationale mobile de Paris, nous venons vous prier de le bénir. De tout mou cœur, mes bons amis, je bénis votre drapeau, et je vous bénis tons. lisse sont retirés charmés de paroles paternelles de Mgr. l'Archevêque. [Univers.) On lit dans le Moniteur universel, journal officiel de la République française Dans sa séance du 4 mars au soir, le gouver nement provisoire de la République a fixé la con vocation des assemblées électorales au 9 avril, et la réunion de l'Assemblée hationale constituante au 20 avril. Il a, dans la même séance, adopté pour prin cipes généraux du décret qui va être rendu i° Que l'Assemblée nationale décréterait la Constitution 20 Que l'élection aurait pour base la population; 3J Que les représentants du peuple seraient au nombre de 900 4° Que le suffrage serait secret et universel sans aucune condition du cens 5° Que tous les Français âgés de 21 ans se raient électeur, et que tous les Français âgés de 25 aus seraient éligibles 6° Que le scrutiu serait secret. On parle de la retraite prochaine du général Subervie, qui n'a accepté que temporairement le ministère de la guerre. Le général Subervie sera, dit-on, nommé gouverneur des invalides. M. Sauzel, ancien président de la Chambre des Députés, vient de requérir sou inscription sur le tableau des avocats la Cour d'appel de Paris. On annonçait hier dans la salle des Pas-Per dus, que la magistrature était résolue de se démettre en masse de ses fonctions si l'inamovibilité était mise en question par le retrait forcé d'un seul de ses membres. Le consiel municipal de Reims vient de voter une contribution extraordinaire de quatre cent mille francs prélever sur les citoyens aisés de la ville, afin de faire face aux dépenses nécessitées par la situation, en assurant du travail aux ouvriers. On a reçu le 5 b Paris des nouvelles d'Alger du 29. Le duc d'Aumale avait reçu successivement, par deux paquebots vapeur qui s'étaient succédé, a quelques heures d'intervalle, d'abord les pre mières dépêches télégraphiques du 24 jusqu'à l'ab dication de Louis-Philippe, puis la constitution du gouvernement provisoire. Le prince avait fait pu blier successivement ces dépêches, en proclamant, après les premièies, qu'il n'oublierait pas ce qu'il devait au pays, et eu répètent après la promulgation des secondes, qu'elles ne changaient rien b ses ré solutions d'homme et de citoyen. On sait que M. Arago a écrit b M. le prince de Joinville uue lettre des plus touchantes pour lui apprendre le résultai des trois journées on n'a point encore la réponse du prince b cette lettre. Le Moniteur universel publie la nouvelle loi électorale française. Les députés s'appelleront nombre d'hommes, la plupart étranger, qui avaient été a différentes époques sous ses ordres, et il put former une guérilla redoutable,b la tête de laquelle il se rendit bientôt la terreur du Guipuscoa. Devenu un objet d'horreur pour ses concitoyens, obligé de douner sans cesse des gages de sa fidélité aux au torités militaires françaises, il acquit, dans le camp opposé, une renommée égale b celle de nos plus fameux partisans. Nos indomptables populations, que n'avait pu ébranler la présence des soldats du plus grand et du plus heureux capitaine du siècle, frémissaient au seul nom de celui qu'elles eussent adoré s'il avait employé ses talents b les défendre. La nuit n'y suffirait pas, s'il fallait vous retracer tous les coups de main hardis, toutes les vengean ces terrible de cet homme que l'Espagne maudit encore aujourd'hui je choisirai donc celle de ses actions qui a le plus contribué b le rendre un objet d exécration, même pour nous qui sommes bannis comme lui. Le chevalier de Cdlombrès avait un frère aine, député aux cortès, ainsi que lui, officier de talent et de résolution. La junte établie b Cadix crut q" en envoyant le comte de Coloinbrès dans la Guipus coa, avec la mission d'y rallier les Espagnols fidèles,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2