isolée. Mais plus la sécurité est complète de ce
coté, plus il est indispensable d'alléger les souf
frances d'uDe population aussi exemplaire. En
appelant la sollicitude du gouvernement sur la
plaie saignante et profonde qui vient d'être ino
pinément faite a notre cité, nous sommes persuadé
qu'il songera sérieusement exiger de la société
concessionnaire de la Flandre occidentale l'ac-
coroplisseinent de ses engagements, et régler de
concert avec elle ou son défaut, rétablissement
sans délai du chemin de fer qui est garanti a notre
arrondissement par une loi solennellement votée.
Les lois en Belgique ne sauraient être une mys
tification.
Nous avons annoncé qu'une députation envoyée
k Bruxelles par l'industrie dentellière avait été
reçue dimanche dernier en audience par M. le mi
nistre de l'intérieur et que l'accueil le plus favo
rable lui avait été fait. Cette députation était
composée de MM. Laureyns, Mazeman, Van Ren-
terghem, Lebrun,Everaerts, Bergeron, Veys Pavot.
M. Rogier leur a promis un subside condition que
l'administration communale consentit k être res
ponsable des avances de fonds. En conséquence de
celte promesse, MM. les marchands de dentelles se
sont réunis mardi de nouveau pour nommer une
commission qui sera chargée de s'entendre avec la
régence pour arrêter les mesures indispensables en
cette occurence. Nouvelliste
La crise que subit k Bruges l'industrie dentellière
lui aurait été funeste si le gouvernement n'était
pas intervenu. M. le ministre de l'intérieur a dé
cidé qu'un crédit serait ouvert k l'industrie bru-
geoise et que les fabricants pourraient y puiser
sous la garantie de l'administration communale.
Ces fonds leur seront alloués sans intérêt, et le
remboursement se fera au fur et k mesure de la
vente et lorsque la crise sera passée.
Le Moniteur reproduit la note publiée par tous
les journaux de Paris sur l'entrevue de M. le
prince de Ligne avec M. de Lamartine et ajoute
Nous sommes en mesure d'ajouter que M. de
Lamartine s'est empressé, comme premier gage de
la continuation des bons rapports entre la France
et la Belgique, d'assurer M. le prince de Ligne du
respect profond, inviolable du gouvernement fran
çais pour l'indépendance et la nationalité belges et
pour la neutralité que les traités ont solennellement
garantie k la Belgique.
Quelques journaux ont rapporté qu'on recrutait
k Paris une compagnie belge-parisienne, destinée
b faire la conquête de la Belgique. Nous avons re
cueilli quelques renseignements assez curieux sur
le personnage qui paraît être le chef de cette com
pagnie. C'est un menuisier de Reims, nommé
Bekker, qui se dit ancien chef d'état-major du
général Mellinet.
Cet homme vint effectivement dans notre pays,
après la révolution, et y fut élevé au grade, non de
le, ce sera encore mieux mais ne le méprisez pas.
Un temps viendra, et je ne le crois pas très éloigné,
où les peuples se réjouiront moins de la cessation
de certains actes terribles, qu'ils ne s'affligeront de
l'absence des grands caractères.
Ces paroles firent une certaine impression sur
mon esprit toutefois, quand je rentrai citez tnoi,
peu de moments après, j'étais toujours décidé k ne
pas faire la connaissance du chevalier de Colombrès;
et je m'établis sur mon balcon, pour montrer que
j'abandonnais k mes voisins la jouissance exclusive
de la petite cour.
Le récit des Espagnols avait assombri mon ima
gination, de sorte que je me faisais une idée lugubre
de cet homme impitoyable, qui n'avait pas hésité k
sacrifier son frère pour obéir k ses convictions poli
tiques. Je me le représentais haut de taille, maigre,
voûté, avec un front déprimé k moitié chauve, un
teint bilieux, une voix ranque, une sourire féroce
en un mot, semblable en tout aux grands criminels
de mélodrame, les seuls que je connusse en ce
temps-là. Mon opiuion k ce sujet était si bien ar
rêtée, que j'étais sûr de reconnaître le chevalier de
Colombrès partout où je le rencontrerais je m'en
chef d'état-major, mais de lieutenant de^ corps
franc. La marque de distinction qu il mérita, en
185 tdoit lui avoir laissé des souvenirs peu agréa-
1 bles de son séjour parmi nous. Condamné comme
faussaire k dix années de réclusion par le conseil
de guerre de l'armée de la Meuse, il n'obtint sa
grâce qu'à la condition de quitter le pays et de n'y
rentrer jamais.
Cette condition subsiste encore, les peines cri
minelles ne se prescrivant que par vingt années, de
sorte que Bekker ne peut franchir la frontière sans
rompre son ban. Ce serait alors a la gendarmerie
et aux geôliers qu'il aurait k faire la guerre.
Nous apprenons d'un antre côté qu'Ernest Gré
goire vient de fonder a Paris un club démocratique.
Tout cela n'a rien de bien effrayant pour la Bel
gique. Indépendance
LISTE DES JURÉS
pour In deuxième série du t" trimestre de 1848.
1. Honoré Du fa anotaire et bourgmestre Haelbekc.
2. Louis Serruys, propiiétaire Moere.
3. Henri Claerboudt, notaire Bruges.
4- De Preetere-Gevaert, conseiller communal, Avelghem.
5. Frauçois Van Ham propriétaire Bruges.
6. Heireljoudt-Veroruyssemarchandt Courtrai.
7. Charles Verhaeghe, bourgmestre Desselgliem.
8* Arthur Merghelynckpropriétaire Ypres.
9. Romain Rommel, conseiller communal Oostcarop.
10. Eugène Delavie, notaire et échevin Laugemarcq.
11. Désiré Siugier, notaire Wyugene.
11Charles De Peuarauda, conseiller communal, Bruges.
13. Jacques Laureyns, courtier Bruges.
14. Gustave De Codt, propriétaire Ypres.
15. Jean Louwage, cultivateur Wulpen.
16. Henri Van Lerberghe, négociaut Courtrai.
17. Jean De Beer, propiiétaire Alveringhem.
18. Antoine Biebuyck, négociant Roulers.
19. Frédério Minne, notaire Deuterghem.
20. Henri De Grooteconseiller communal Avelghem.
ai. Vcrcruysse-Catulle, négociant Courtrai.
22. Verschuere De Voogel, blanchisseur Courtrai.
a3 Jules De Busschcre, avocat Bruges.
24. Joseph Vau Houle, écheviu Cortemarq.
25. Guidon Arents, propriétaire Bruges.
26. Adolphe Bisschoil propriétaire Courtrai.
2~. Jean Slockhove, propriétaire Bruges.
28. Arnaud Ovyn négociant Courtrai.
29. Ivoïj Minne, propriétaire Deuterghem.
30. Bernard Coppietersavocat Bruges.
jurés supplémentaires.
Buysc-De Vos, maçon Bruges.
Loouus-De Sraedt, boutiquier Bruges.
Albert Colens, avocat Bruges.
Domiuique Delahaye, médecin Bruges.
NÉCROLMilE.
On écrit d'isegbem Monsieur Veys, vicaire k
lseghem qui n'y compte que des amis, est suc
combé au typhus le 5 mars k 11 heures du soir. Ce
vénérable prêtre,a assisté M. le vicaire de Cachlem
dans sa dure besogne depuis la mort de M. le curé
Ghekiere. Quand M. Pattyn s'est mis au lit atteint
du typhus, M. Veys s'est empressé de se dévouer
au service des malades atteints du typhus k Cach-
tem, et c'est là qu'il a gagné celle maladie destruc
teur! Oui la maladie y est plus méchaule que
disais autant de sa jeune compagne, dont je me
traçais le plus séduisant portrait.
Je fus tiré de ma rêverie par un bruit de pas
dans la chambre voisiue de inon salon, et presque
aussitôt une main discrète frappa k ma porte. Je fis
l'invitation usitée en pareil cas, et ma surprise fut
grande en voyant entrer deux personnes que je re-
conuus pour mes voisins, quoiqu'elles ne ressem
blassent pas aux créations que je venais de faire.
Le chevalier de Colombrès avait effectivement
la taille haute, mais son attitude était tout ce qu'on
peut s'imaginer de plus noble et de plus imposant.
Son front élevé, k la fois calme et. pensif, était
ombragé dans sa partie supérieure par de longues
mèches de cheveux blancs, qui donnaient k sa phy
sionomie une expression s'éduisante de douceur et
de dignité. Ses yeux, plutôt voilés qu'éteints, con
servaient dans leur fixité un certain éclat, qui lais
sait pressentir que la lumière n'en était pas absente
pour toujours. Sa bouche, grande, niais serrée,
annonçait la ténacité, et son mentou proéminent, la
résolution ces deux derniers traits étaient les seuls
qui eussent quelque conformité avec l'opinion que
je m'étais formée de l'ancien gouverneur de Tolosa. 1
partout allieurs. Elle y est plus insidieuse, et, elle
v laisse des traces non équivoques de sa méchan
ceté. Car en ce moment, on y compte 55 décès,
depuis le 1" janvier 1848, sur une population de
1,600 et quelques âmes! Graud Dieu, quand fini
ront ces maux
M. Hoste, l'un des trois prêtres qui out été
envoyés au secours du clergé de l'infortunée com
mune d'Ardoye, a succombé la nuit dernière au
typhus; M. Maertens qui s'y est rendu en même
temps que lui, a reçu les derniers Sacrements.
actes du gouvernement.
Par arrêté royal, en date du 2 mars, un crédit
de huit mille fiancs (fr. 8,000), imputable sur le
ebap. XIX, art. 2 du budget du ministère de l'in
térieur, exercice 1847, est ouvert au gouverneur
de la Flandre occidentale, chez le directeur du
trésor,k Bruges, pour être employé en subsides aux
communes où sévissent des maladies.
Des arrêtés royaux, en date du i4 février,
accordent
Un subside de 2,000 francs k l'administration
communale de Zonnebeke, pour l'aider k faire face
aux frais d'empierrement et d'ensablement d'une
partie du chemin vicinal dit Fresenberg, condui
sant de cette localité versla route d'Ypres k Menin
Un subside de 2,000 francs a l'administration
communale de Vlamertinghe, pour l'aider k con
tribuer dans la dépense de divers travaux d'amé
lioration, qu'elle se propose d'exécuter aux chemins
vicinaux, dans le but de procurer de l'occupation
aux indigents valides;
Un subside de i,5oo francs a l'administration
communale de Gheluvelt, pour l'aider k supporter
les frais d'empierrement du chemin vicinal dit
Becelaere slraet.
bourse de bruxelles du 10 mars 1848.
Emp1 5 °/o 184°- 75 A.
itl. 5 184a. 75 A.
iil. 4 V3 i8i4- 74 P-
id. 3 o/0 i838. 60 P.
FRANCE. Paris, 7 mars.
dernières conséquences de l'organisation du
travail.
Tout le inonde se mêle aujourd'hui de la grande
question de l'organisation du travail. Point de
corps d'État qui ne prétende, k l'aide de la solu
tion de ce problèmeai river du premier coup k
l'âge d'or.
On achète un drapeau, on se porte en masse au
gouvernement provisoire, qui, hélas! a tant de
choses sérieuses k constituer; on entrave par mille
discours intempestifs la inarche des affaires, et l'on
pose surtout en priucipe que la manière la plus
iogique d'organiser le travail, c'est de travailler le
moins possible.
Les citoyens choristes des théâtres lyriques se
sont réunis hier en assemblée générale. Ils deman
dent a être payé le même prix que' les premiers
sujets.
11 s'avançait vers moi, conduit par une jeune
femme, ravisante de candeur et de modestie.
Monsieur, me dit le général, d'une voix dont
la douceur me fit tressaillir, tant je m'attendais a la
trouver formidable, j'ai pris la liberté de me pré
senter chez vous sans votre permission, parce que
j'avais hâté de vous exprimer ma reconnaissance
pour vos bons procédés, et de vous dire que je
profiterai de la permission que vous m'avez donnée
avec une franchise égale k celle de vos offres.
La jeune femme établit le général sur l'un d'eux,
et elle se tint debout k ses côtés.
Si vous voulez vous retirer, Candélarie, re
prit-il, Monsieur aura peut-être la bonté de me
ramener chez moi dans quelques instants; k moins
toutefois que je ne le gène, ajouta-t-il en faisant
le geste de se lever.
Il 11 y eut plus moyen de répondre d'une manière
équivoque, et je dis au chevalier de Colombrès que
je nie trouvais fort honoré de sa visite. Pendant
que je lui faisais celte déclaration un peu obligée,
sa jeune campagne était sortie.
Monsieur, reprit le général, si je me suis
présenté aussi inopinément chez vous, ce n'est pns