NOUVELLES DIVERSES. Il est de'cre'té un emprunt sur les bases suivantes i* La contribution foncière de l'exercice courant} 2° La contribution personnelledu même exercice; 3° Les propriétés foncières non bâties tenues en location 4° Le produit annuel des rentes en créances terme garanties par hypothèque; 5* Les traitements et pensions payés par l'Etat. La première partie de l'emprunt sera égale aux seize douzièmes de la contribution foncière, dé duction faite des centimes additionnels au profit des provinces et des communes. La seconde partie de l'emprunt sera égale au montant de la contribution personnelle, déduction faite des centimes additionnels au profit des pro vinces et des communes. Moitié est exigible de dix mai prochain, l'autre moitié le dix août suivant. La troisième partie de l'emprunt sera égale a la moitié de la contribution foncière établie au profit de l'Etat sur le revenu uet cadastral des propriétés non bâties, tenues en location. La quatrième partie de l'emprunt sera égale cinq pour cent du produit annuel des rentes et créances terme, garanties par hypothèque sur des immeubles situés en Belgique. La cinquième partie de l'emprunt se composera. a. D'une retenue de quatre pour cent des trai tements et des pensions de deux mille francs trois mille francs exclusivement, payés par l'État; b. D'une retenue de six pour cent desdils trai tements et pensions, s'ils atteignent ou dépasseut le chiffre de trois mille francs; c. D'une retenue de cinq pour cent des traite ments de tout officier ou fonctionnaire militaire du grade de capitaine ou d'un grade supérieur. Ces retenues seront opérées par mois ou par trimestre, selon le mode suivi pour le payement des traitements et des pensions. L'emprunt portera intérêt h cinq pour cent, partir du premier juillet i848, jusqu'à l'époque qui sera ultérieurement fixée pour son rembour sement. Tout particulier pourra prendre part l'em prunt par une souscription volontaire, dont le minimum est fixé vingt francs, l'intérêt cinq pour cent l'an. Le Roi, dans cette circonstance, comme toujours, donne le premier l'exemple du dévouement au pays. Indépendamment de toutes les contributions charge de la liste civile, S. M. a souscrit pour trois cent mille francs cet emprunt national. Afin de donner de l'occupation aux ouvriers, le Roi a ordonné que tous les travaux de construction, de réparation et d'entretien faire ses palais et ses propriétés privées, soient exécutées sans retard. Déjà l'on a mis la main l'œuvre. Il y a eu quelques troubles Lille, le peuple s'est porté des excès contre deux fabriques, mais l'autorité est intervenue et a pu arrêter les désor dres Le 16 au soir tout était calme. L'ordre n'a plus été troublé le 16 Gand. Les rassemblements avaient complètement cessé, et il y a tout lieu de croire que les fâcheuses démonstra tions de la veille ne se reproduiront plus dans cette ville. A Bruges, tout est tranquille; les mesures de précaution auxquelles l'autorité communale avait cru devoir recourir, ont été sans objet. On lit dans une correspondance de Paris Le club d'enrôlement pour la Belgique est une mauvaise plaisanterie. Les réunions se sont termi nées coups de poing. Les ouvriers belge de Paris ont adhéré la République française, mais ils ne veulent pas imposer la loi leur pays. Pour le servir ils attendront son appel. On écrit de Paris Il a eu hier une scène très- violente l'Hôtel—de—Ville. La majorité des mem bres du gouvernement provisoire a sommé M. Ledru-Rollin de donner sa démission. M. Ledru- Rollin, appuyé par MM. Louis-Blanc et Albert, a refusé, et a menacé, en cas de destitution, de faire appel au peuple. Le Roi de Prusse vient de convoquer tous les souverains allemands pour examiner en commun les mesures qu'exige le bien de l'Allemagne dans les circonstances difficiles du moment. On nous écrit de Menin, i4 mars Hier, vers sept heures du soir, on a arrêté en cette ville deux individus français mine suspecte, qui voulaient s'introduire de force la caserne. Le factionnaire s'y est opposé, et on les a conduits la maison d'arrêt. On les a fouillés et on a trouvé sur eux de longs couteaux, poignards et d'autres instruments de défense, ainsi que des cocardes ré publicaines. Ce malin, on vient d'en arrêter un troisième. Ces individus dont les papiers ne se trouvent pas en règle au moins pour les deux pre miers, venaient de la France. Samedi passé la commune de Nazareth a été le théâtre d'un grand malheur. Le moulin dit Botermolen a été renversé par un coup de vent. Les nommés Vermeersch et de Vos sont restés morts sous les décombres; leurs cadavres ont été retirés. Le nommé Frédéric Van de Velde, fils du meunier, a été dangereusement blessé. Un journal flamand intitulé Onparlydigen Belg(le Belge impartial) paraîtra sous peu de jours Bruxelles. Il sera exclusivement consacré la reproduction des nouvelles politiques,industrielles et commerciales. Le journal United service Gazelle publie les lignes suivantes que nous trouvons reproduites dans plusieurs autres journaux de Londres, sans qu'ils les accompagnent d'un seul mot d'expli cation Nous apprenons de bonne source que le duc de Montpensier a été prié de se rendre au conseil privé que la Reine a tenu mercredi, et qu'on lui a fait savoir qu'il devait quitter le pays. On écrit de Sierck, le 8 mars, au Courrier de la Moselle, qu'une ordonnance du directeur des douanes de Cologne prohibe la sortie des chevaux sur toute la frontière du Zollvercin. Cette nouvelle est également parvenue Metz des négociations qui attendaient des convois de chevaux. On écrit de Gibraltar que le prince de Join- ville est dans l'intention d'entrer au service des Etats-Unis d'Amérique. C'est ce qui résulte, d'ail leurs, de ses adieux aux officiers et marins du bateau vapeur français qui l'a conduite Gi braltar. Vous me verrez sans doute bientôt, leur a-t-il dit les larmes aux yeux, lieutenant bord d'un trois-mâts américain, lancer des boulets ces vaisseaux-là; et il montrait du doigts les bâti ments anglais ancrés dans la rade de Gibraltar. On écrit de'Vienne la Gazelle d'Augs~ bourg La Belgique donne en ce moment un bel et et noble exemple d'union entre le Roi et le pays; il faut espérer que l'agitation du parti révolutionnaire ne parviendra pas rompre les liens qui unissent si étroitement le souverain et son peuple. Cet exemple, qui mérite d'être suivi, prouve de nou veau que les sentiments patriotiques sont l'essentiel et que partout où on les retrouve, un peuple, bien que faible en nombre, sait inspirer le respect. On écrit de S'-Pétersbourgla date du 4 mars C'est hier qu'on a appris la fois S'-Pé tersbourg la révolution de France et la proclama tion de la République. L'Empereur Nicolas a caché, sons une apparente indifférence, l'effet qui lui a causé cette nouvelle. Cependant, il n'a pu s'empê cher de dire aux officiers qui l'entouraient La France a le vertige les Français sont fous, Ou parle aussi de mesures qui auraient été frises sur-le-champ pour augmenter l'effectif de armée. Dans l'ancien royaume de Pologne, où le système français est encore en vigueur, on appelle sous les drapeaux tout le contingent des recrues, et, dans les autres provinces de l'empire, il est question de lever 4 6 hommes par 5oo habitants. Comme sous le régime d'esclavage de la Russie le paysan attaché la glèbe représente, avec la terre, la fortune des nobles, et que chaque recrue serait pour le propriétaire une perte de 1,000 roubles (plus de 1,000 fr.), cette mesure ne manquera pas d'indisposer fortement la noblesse contre l'Empe reur. actes du gouversement. Par arrêté royal en date du t 2 mars, il sera éta bli, sur la route nouvellement construite d'Ypresà la frontière de France vers Bailleul, quatre bar rières dont les emplacements, les limites et le mode de perception sont indiquées par le Moniteur. bourse de bruxelles du 17 mars 1848. Einp' 5 °/0 i8'|o. 6g i;i id. 5 °/o 1841. Gg i;a A. id. 4 '/2 ,8'4- P* PAYS-BAS. La Haye, 16 mars. On nous communique l'instant, dit le Journal de La Haye d'hier soir, l'importante nouvelle suivante Tous les Ministres ont aujourd'hui fait con naître au Roi que leurs devoirs imposaient l'obli gation de prier respectueusement S. M. d'accepter leur démission et de les remplacer dans leurs fonc tions respectives. Le Roi a accepté la démission des Ministres et les a invités continuer de remplir provisoirement leurs fonctions. M. Luzac vient d'être appelé auprès du Roi. Handelsblad FRANCE. Paris, 14 mars. Le ministre de l'instruction publique et des cultes vient d'adresser aux évêques de France une circulaire pour les inviter substituer l'ancienne formule de prière les mots Domine salvum jac rempublicam. Il insiste pour faire comprendre au clergé, par l'intermédiaire de ses chefs, qu'il trou vera sous le gouvernement actuel plus de liberté que sous les régimes déchus et qu'il doit apporter l'ordre nouveau une symphalhie réelle. Plusieurs évêques auxquels des candidatures l'Assemblée nationale avaient été offertes ont résolu de s'abstenir. On avait répandu les nouvelles les plus faus ses sur les diamants de la couronne. Tous sont au pouvoir du gouvernement provisoire et surtout le fameux régent qui orne le sommet de la couronne royale. Le 1 3 encore, ilsétaient examinés, reconnus par le ministre des finances. Ils n'étaient jamais sortis du dépôt dans lequel on les avait placés. On dit que les ouvriers étrangers qui se trou vent Paris ont été prévenus officieusement que s'ils causaient des troubles ou s'ils formaient des coalitions ils seraient renvoyés dans leur pays. Les clubs se multiplient on en compte une soixantaine. 11 s'en est formé un rue Saint Georges, dans la salle de Sax, qui compte dans ses rangs une partie des anciens conservateurs, MM. Viennet, Dugabé, Mahul, Larochejacquelein sont les ora teurs de ce club, qui soutient en toute liberté des théories fort peu l'ordre du jour ailleurs. La garde nationale a formé un club répu blicain qui a tenu sa première séance, le i3, au Palais-Royal. Tous les membres de ce club, répu blicains de la veille et du lendemain, ont déclaré qu'ils s'unissaient surtout dans la vue de s'entendre pour défendre contre toute éventualité la liberté de l'Assemblée nationale. Beaucoup de familles riches quittent Paris. Une saisie considérable de cigares belges vient d'être faite Paris, chez certains débitaulset aux domiciles de consommateurs. M. de Lamartine est sérieusement indispose par suite de la fatigue qu'il a éprouvée la suite de la révolution de février. En attendant que le comptoir d'escompte soit en pleine activité, la banque de France se montre plus facile qu'à l'ordinaire pour l'escompte des biilets de commerce. Elle en a escompté pour une somme considérable depuis le commencement de mars. On donne comme très probable la retraite de M. Ledru-Rollin du ministère de l'intérieur. Cette retraite serait motivée par la circulaire électorale dont nous avons déjà constaté le détestable effet

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2