FRANCE. Paris, 2 mai.
ANGLETERRE. Londres, 2 mai.
PRUSSE.
AUTRICHE.
ommaliou «ri, s'il y a lieu 4 expertise, il pourra n'être nommé
qu'on seul expert.
Art. 8. Le gouvernement est autorisé, sur l'avis de la dépu-
tation du conseil provincial, appliquer l'article 4 de la loi du
18 juiu 18q6, sur l'éiablisemmt des vraleringues, des localités
non désignées dans ladite loi.
Art. 9. Il n'est aucunement dérogé par les présentes dispo
sitions aux lois qui règlent la police des eaux.
BOURSE DE BRUXELLES DU 5 MAI 1848.
Empruut i8Jo 5 68 ji P.
Id. i8$2 5 o/o 08 ifi P.
ld. x B i 4 4 '/a 84 1/8 P.
Id. i838 3 47 P.
La tranquillité se maintient b Paris, malgré les
excitations du parti ultra-républicain dont le lan
gage a acquis depuis quelques jours un degré de
violence inouïe. On a déjà pu en juger par l'échan
tillon que nous avons emprunté au Représentant
du Peuple. Aujourd'hui l'on a vu par uu placard
émané de la Société des Droits de fhomme, où
tendent les exaltés. Ce placard porte la signature
du trop fameux Baibès, qui est, comme on sait, co
lonel d'une légion de la garde nationale, légion
qui ne compte pas moins de 28,000 hommes.
Tous les organes du parti de M. Ledru-Rollin
crient unanimement la réaction, et l'on n'ignore
pas effroyable portée de ce mot jeté la face d'une
multitute égarée. La Réforme appelle le peuple
aux armes, afin d'empêcher l'Assemblée nationale
d'aristocraliser la République. Serait-il étonnant
que tout cela fiioit par une nouvelle lévée de bou
cliers
Les députés de l'ancienne opposition sont
presque tous réélus, malgré l'exclusion dont les
avait frappés l'opinion démocratique. Mais le plus
illustre M.Thiers, a succombé. C'est un tort pour
le département des Bouches-du-Rbôue qui l'avait
euvoyé jusqu'ici la Chambre, et ce sera un vide
pour l'Assemblée nationale ow il brillera par son
absence.
La révolution de Février devait hâter l'avè
nement des catholiques libéraux dans le moude
politique. Le suffrage universel ne pouvait que
leur être favorable. Sans les violences et la com
pression des commissaires de M. Ledru-Rollin, un
très-grand nombre aurait été élus. Il n'y eu aura
guèies moins de cent l'Assemblée nationale. Ou
compte parmi eux trois évêques (MM. d'Orléans,
de Langrès et de Quimper), le père Lacordaire et
une dizaine d'ecclésiastiques. M. Monialembert, le
plus éminent de tous, est le septième représentant
nommé par le département du Doubs. Son ancien
collège la Chambre des pairs, M. Sauvère Bar
thélémy, a été élu dans les Bouches-du-Rhône.
MM. Montreuil (baron de) et Vogué (marquis de),
nommés dans l'Eure et dans le Citer, appartiennent
la même opinion. Ils étaient membres l'un et
l'autre du conseil de direction du Correspondant.
Ce recueil, mi-conservateur, mi-légitimiste en po
litique, était et est encore avant tout catholique.
M. de Lamartine optant nécessairement, soit
pour Paris, soit pour Maçon, les électeurs de la
Seine inférieure qui lui ont donné leurs voix, eut
pris la résolution unanime de porter M. Tbiers.
Le bruit s'est répandu mardi soir et s'est
accrédité aujourd'hui que l'armée française des
Alpes avait franchi les frontières de l'Italie. La
nouvelle est ttès-vraiseinblable. Tout le monde y
ajoutait foi.
Avant le 24 février, le chef du ministre de
l'intérieur avait 6,000 francs de traitement.
M. Elias Regnault, chef du cabinet de M. Ledru-
Rollin,s'est laissé imposer un traitement de 10,000
francs.
La place de sous-chef n'existait pas M. Elias
Regnault a créé cette sinécure eu faveur de sou
frère, M. Edmond Regnault.
Il existe encore au cabinet du ministre de l'in
térieur un autre Regnault dont le prénom n'est
pas connu.
Les employés du ministère ont donné cette
Daissante dynastie le notn collectif de Pâte Re
gnault. (Messager.)
Ledru-Rollin annonçait hier qui voulait
l'entendre, dans la salle de l'Assemblée nationale,
que le 4 il demanderait la prorogation de l'As
semblée du 4 au 16. par la raison que les procès-
verbaux des élections ne lui seraient pas encore
arrivés, et qu'il serait impossible dès lors de pro
céder la vérificaliou des pouvoir. (G.de France.)
Le gouvernement provisoires'euipressed'user
du pouvoir dictorial qui va lui échapper. Le Mo
niteur d'hier contieut un nombre considérable de
décrets. L'un de cesdéciêts est relatif la réforme
du cadre d'activité des officiers généraux de l'armée.
Le nombre des généraux de division est réduit de
80 g5, et celui des généraux de brigade de 160
i5o. U11 second décret ouvre un crédit de 80
millions au ministre de la guerre. Un troisième
prescrit la refonte des monnaies de cuivre. Celte
mesure avait déjà été arrêtée en principe par l'an
cien gouvernement. On trouvera plus loin l'indi
cation d'autres décrets moins importants.
PtltlS, le 4 Vf ai.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Stanct b'ouofrîurr.
Ce n'est pas sans peine qu'à onze heures et de
mie il nous a été donnée de pénétrer dans le local
de l'Assemblée, les principaples issues qui donnent
accès au palais de la Représentation nationale étant
occupées par une double haie de garde nationale;
de garde mobile, d'infanterie et de cavalerie de
ligne.
La salle se remplit assez rapidement. Les tri-
buues publiques sont peu près au complet. Celle
du corps diplomatique est occupée, sur le devant,
par des dames, suivant l'usage, en grande toilette.
Nous remarquons que, jusqu'à présent, une imper
ceptible minorité parmi les représentants s'est
seule conformée au programme officiel du gouver
nement provisoire relativement au costume. Nous
apercevons bon nombre de républicains irrécusa
bles qui n'ont pas cru devoir revêtir le fameux
gilet de piqué blanc aux revers rabattus sur les
côtéssemblable ceux qu'affectionnait feu
M. de Robespierre. Nous avons beau braquer de
tous côtés notre jumelle, il nous est tout fait
impossible de découvrir le moindre tricorne orné
d'un f 1 ange d'o. --
Un grand nombre de représentants gardent leur
chapeau sur la tète.
Midi 25 minutes. Le père Lacordaire, en
costume de Dominicain, traverse la salle d'un pas
ferme et résolu, et vient prendre place sur la ban
quette supérieure du côté gauche, immédiatement
au-desstis du citoyen Durrieu. Sa tète est rasée et
ne conserve comme ornement capillaire qu'une
maigre couronne de chevaux noirs parsemés de
nombreux cheveux blancs.
A midi et demie. Le corps diplomatique est
introduit. Parmi les vingt et quelques membres
dont il se compose, uu seul a revêtu sou costume
officiel.
Les banquettes du côté gauche sont infiniment
plus garnies que celles du côté droit. Les ban
quettes du centre, de la plaine, du marais, nous ne
savons trop comment il faudra dire, sont peu
près désertes.
Une heure moins dix. Les secrétaires pro
visoires, au nombre de .->ix, s'installent au bureau.
Eu ce moment, nous évaluons le nombre des
membres présents au moins. 700.
Une heurs dix minutes. Le doyen d'âge,
M. Audry de Puyiaveau, prend place au fauteuil,
puis, quelques instants, après, il le quitte pour
échanger une cordiale pression de main avec Bé-
ranger.
Un heure un quart. M. le président re
vient reprendre sou siège.
Le gouvernement provisoire entre aux cris mille
fois répétés de Vive la République! et aux ap
plaudissements unanimes et enthousiastes de l'As
semblée.
Les membres du gouvernement prennent place
sur la première banquette du côté gauche. Un
nombreux état-inajor d'officiers de la garde na
tionale occupe le bas de la tribune.
M. le président. La séance est ouverte.M.
le président du gouvernement a la parole.
M. Dupont (de l'Eure) monte la tribune et
prononce le discours suivant, fréquemment inter
rompu par les acclamations de l'Assemblée.
Citoyens représentants du peuple,
Le gouvernement provisoire de la République,
en venant s'incliner devant la grande représenta
tion du peuple français, vient aussi rendre un hom
mage éclatant an pouvoir suprême dont vous etes
investis vous êtes les élus du peuple, et vous allez
fonder un gouvernement nouveau sur les bases
sacrées de la démocratie, et donner la France la
seule Constitution qui lui convienne: la Consti
tution républicaine. (Bravos unanimes, cris de
Vive la République!)
Vous vous occuperez de régler l'action efficace
du gouvernement dans les rapports du travail entre
tous les citoyens, en prenant pour base la FRA
TERNITÉ. (Bravo, bravo acclamations). Le mo
ment est arrivé pour le gouvernement provisoire
de déposer entre vos mains les pouvoirs illimités
dout la révolution l'avait investi. Vous savez que
pour nous ces fonctions n'ont été qu'une puissance
morale; et, fidèles notre origine et nos cou vic
iions, nous n'avons pas oublié de proclamer la
République eu février. Aujourd'hui, nous inau
gurons les travaux de l'Assemblée nationale ce
cri qui doit la rallier Vive la République (Bravos
et acclamations unanimes; vive la République!)
M. Ctémieux monte la tribune
Citoyens représentants du peuple, au nom du
peuple souverain les travaux de l'Assemblée sont
ouverts. J'invite les représentants du peuple se
retirer dans leurs bureaux respectifs pour procéder
la vérification de leurs pouvoirs.
A trois heures et demie. M. le président
agile la sonnette.
M. Rochard porte la connaissance de l'As
semblée les résultats des vérifications du 1er bu
reau, relatives 7 départements, savoir: Ain,
Ardèche, Aude, Ardenues, Aube, Bouches-du-
Rhône, et propose l'admission des divers repré
sentants qu'ils ont uominés.
M. Oliivier (des Bouches-du-Rhône.) Je de
mande la parole. Je propose qu'immédiatement
après la proclamations des représentants, chaque
élu soit appelé prêter serment la République
une et indivisible.
Opposition sur plusieurs bancs. L'ordre du
jour.
M. Crémieux. Citoyens, le scandale du ser
ment dans les soixante dernières années avait sou
levé tant de réclamations, que l'uu des premiers
actes du gouvernement provisoire avait été de
l'abolir. Du moment où un citoyen a l'honneur de
siéger dans cette enceinte, il ne saurait être que
républicain.
Oui! oui! Vive la république! La Chambre
continue la vérification des pouvoirs et se sépare
7 heures au cri de vive la République
Selon toute probabilité, M. Sénatt (de Rouen),
sera nommé président de la Chambre.
On croit qu'il sera proposé l'Assemblée de
confirmer, jusqu'après l'achèvement de la Consti
tution, trois membres du gouverueiuent provisoire,
chargés de la direction des affaires, qui seraieut
MM. Dupont (de l'Eure), Arago, Lamartine.
M. Lamartine déclineassure-t-onle gouver
nement d'uti seul.
Le duc de Wellington a accompli hier sa 79'
année.
On a reçu la nouvelle au Lloyd que plus de
5o navires prussiens ont déjà été saisis par les Da
nois et conduits Copenhague.
C'est le ier mai que se sont faites les élections
primaires en Prusse. Nous n'en connaissons pas
encore le résultat. Tout ce que nous savons, c'est
que les listes catholiques ont triomphé Aix-la-
Chapelle et Cologne. Il en sera probablement de
mètne sur plusieurs autres points de la province
rhénane.
On écrit de Vienne, le 26 avril On a répandu
la bourse le bruit qu'une contre-révolution eu
faveur du parti autrichien a éclaté Venise.