ESPAGNE. Madrid, 24 mai.
PORTUGAL.
ALLEMAGNE.
SUISSE.
ITALIE.
COMBAT DU lo MAI A NAPLES.
s
avec la frégate Amphion, il peut annoncer qu'un
verdict de culpabilité a été prononcé. On s'atten
dait a des troubles graves a la suite de ce verdict.
La tranquillité est parfaite. Les nouvelles des
provinces continuent d'être satisfesanles. Ce qui,
en ce moment, préoccupe le plus les esprits, c'est
l'état financier de la place l'argent est toujours
rare et les billets de la Banque perdent de 1 o 11
pour cent.
Un mouvement paraît imminent a Lisbonne;
l'autorité le redoute, et déjà les avenues de la
citadelle Saint-Georges sont garnies de barricades
derrière lesquelles on se dispose retrancher les
troupes.
De grands renforts ont été dirigés sur la capitale;
toute la garnison est consignée. La Reine a de
mandé sir Hamilton Seymour que le navire le
Trafalgarqui vient d'arriver dans leTage, reste
sa disposition.
A la date du 21, l'Empereur d'Autriche était
toujours Inspruck.
Dans un manifeste adressé de cette ville la
date du 20, l'Empereur annonce son peuple
qu'ayant acquis la triste conviction qu'une faction
d'anarchistes, appuyée par la légion académique,
que des étrangers avaient égarée et séduite, vou
lait le priver de sa liberté d'action, il s'était vu
forcé de quitter sa résidence et de se retirer dans
le Tyrol, qui a toujours montré une fidélité éprou
vée, et où il sera même de recevoir plus promp-
tement des nouvelles de l'armée.
Ce n'est pas seulement Vienne et dans les
Etats héréditaires que le départ de l'Empereur
d'Autriche a provoqué une très-vive réaction en
sa faveur. En Bohême, en Hongrie, dans toutes
les parties du territoire que l'on croyait prêtes
se détacher complètement de l'Empire, cette réac
tion se produit avec non moins de force. C'est
qui enverra l'Empereur des adresses, des délégués
pour lui faire des protestations de dévouaient, pour
le supplier de venir soit Pesth, soit Prague,
soit enfin dans une des capitales des ces proviuces.
On se souvient que le généra! de Wrangal a
reçu du gouvernement prussien l'ordre d'évacuer
le Jutland. Nous apprenons aujourd'hui qu'il a dû
également quitter le Schleswig. On peut donc re
garder la paix comme conclue.
La Gazette de Cologne annonce qu'on s'oc
cupe actuellement de l'armement complet de la
citadelle de Cologne. Les forts, ainsi que les rem
parts, sont garnis de canons en batterie, et toutes
les dispositions sont prises afin de mettre la citadelle
en état de défensecontre toute attaque quelconque.
Le général comte Anersperg, qui a obtenu le
commandement de la garde nationale, a ordonné
que la légion académique ne ferait plus le service
de la graud'garde de la cour.
Berlin, le 26 mai.
On vient de recevoir par voie extraordinaire la
nouvelle que l'Empereur d'Autriche a invité tout
le corps diplomatique h se rendre Inspruck, et
a décrété l'abolition de l'Université de Vienne.
Inspruck, le 21 mai.
La députation de la garde nationale de Vienne
est arrivée ici ce malin et a été reçue en audience
I >1?
par l Empereur dans la matinée.
Mgr. le cardinal-évêque de Salzbourg est aussi
arrivé ici la tête d'une députation envoyée de
Salzbourg et de Linz, afin d'engager les Tyroliens a
déléguer des députés Linz, où on a l'intention de
convoquer un Parlement préparatoire de toutes les
provinces austro-allemandes.
Inspruck, le niai.
Hier est arrivée ici une députation bohème.
Aujourd'hui il en est aussi venu une de la Styrie,
et l'on en attend une troisième de la Hongrie.
Une sérénade a été donnée hier LL. MM. Des
feux ont été allumés en signe de joie sur le sommet
et aux flancs de toutes les montagnes de la vallée.
C'était un spectacle magnifique. Les Tyroliens sont
heureux et fiiers de voir leur Empereur au milieu
d'eux.
Coblence le 26 mai.
L'ordre vient d'être donné d'armer la forteresse
d'Ehrenbreitstein et de rappeler les réserves des
régiments d'infanterie qui se trouvent ici.
La Suisse continue ses préparatifs de défense.
Le conseil de la guerre propose d'organiser l'armée
fédérale eu S divisions et 34 brigades, plus 4 bri
gades d'artillerie de réserve, i5 compagnies de
cavalerie de réserve, etc. Bàle et Genève seraient
armés.
Nous avons des nouvelles de Rome en date du
18 mai. Elles sout favorables la cause de l'ordre.
Le peuble s'est unanimement prononcé en faveur
de Pie IX, et il serait prêt le défendre, au besoin,
contre les tentatives des meneurs pour entraver sa
liberté, ou pour lui arracher de vive force des
concessions, auxquelles son cœur de Pontifie se
refuse.
On lit dans une lettre écrite le 18
Le Roi Charles-Albert, qui dès le matin
s'était transporté sur une hauteur dite le Paradis,
peu de distance du pont Mandello, y fut salué
par les ennemis de trois coups de cauon. L'un des
boulets vint tomber peu près six mètres du Roi,
en faisant un ricochet en l'air, passa sur sa tête
Il parait, dit-il sans s'émouvoir, qu'ils commen
cent mieux tirer aujourd'hui que les autres
jours. Puis l'aide de sa lunette il examina
longtemps la position des Autrichiens.
A Parme, le 19 mai, vers l'heure de l'Ave-
Mariaune grande foule s'est portée sous les
fenêtres du palais épiscopal, et a intimé a l'évêque
Saint Jeau Neuschel l'ordre de partir sue-le-champ.
On entendait des sifflets, des imprécations, des
vociférations. L'évêque, se voyant sans appui,
promit immédiatement de partir. Aussitôt ou ré
solut de faire une brillante illumination en l'hon
neur de l'évêque. Les armes épiscopales furent
arrachées du palais de la cathédrale, mises en
pièces et brûlées sur la place. La garde nationale
accourut pour préveuir des désordres ultérieurs,
mais la foule ne se dispersa que l'orsque l'évêque
fût monté en voiture et conduit sous escorte hors
de la ville.
Les nouvelles du quartier général du Roi
Charles-Albert sont aujourd'hui encore sans im
portance.
A la date du 23le feu continuait saDS relâche
contre Peschiera, sans qu'aucune tentative de di
version fut tentée par les Autrichiens du côté de
Vérone, pas plus que du côté de Rivoli.
S'il en faut croire l'Univers, ce serait le parti
républicain qui aurait monté le coup dont Naples
a eu tant souffrir. N'osant encore pas proclamer
ouvertement la République, il aurait exigé la sup
pression de la Chambre des Pairs, et demandé que
la Chambre des Députés, demeurant seule, fût dé
clarée Assemblée constituante et revêtue du pou
voir souverain. Il aurait, en outre, créé un comité
de salut public sous la dépendance absolue duquel
devait être placée la garde nationale; enfin il
aurait fait proposer au Roi de confier tous les forts
celle-ci, de renvoyer toutes les troupes de Naples,
une dislance d'au moins dix lieues, et enfiu de
se mettre, lui Roi, et seul, entre les mains du
comité de salut public, qui se chargerait de pour
voir sa sûreté.
Le Roi aurait répondu qu'il ne pouvait, ni ne
voulait subir de telles conditions.
Mais il paraît que la lutte n'est pas finie, et l'on
s'attend la voir se renouveler après l'arrivée des
Calabrais.
Naples a été réellement, ainsi qu'on l'a dit,
traitée comme une ville prise d'assaut!
Peschiera a été, pendant toute la journée du
20, foudroyée par 200 pièces de canon, mais sans
résultat décisif.
Chaque maison était convertie en forteresse,
d'où partaient jusqu'à trois rangs de feu de tous
les étages. Un des plus beaux palais de Naples, le
palais Gravina, où était le centre de l'action, et
qui, construit en pierres de taille et défendu par
3oo personnes était comme une forteresse inexpu
gnable, a été livré aux flammes, et il ne reste plus
que les quatre murailles. La maison d'un notaire
a été saccagée et tous ses papiers brûlés ou disper
sés. Le palais Lieto, au coin de Saint-Jacques dans
Toledo, a reçu plus de 5o coups de canon et a sou
tenu un assaut de trois heures; en général, tous les
postes de la garde nationale ont été très-maltraités.
Jugez de la résistence qu'ont fait les révoltés,
si, contre les Suisses qui sont excellents soldats et
qui, en cette circonstance, ont donné preuve de
leur bravoure, ils ont soutenu pendant huit heures
desuiteun feu épouvantable de canon et demousque-
terie. Deux cent seize Suisses y sont mort, ce que
l'on dit, entre autres un lieutenant-colonelun
capitaine et six officiers un général napolitain a eu
aussi une cuisse cassée par une balle. Du côté des
bourgeois, les pertes en hommes n'ont pas été con
sidérables; mais les maisons ont beaucoup souffert
et un grand nombre d'iunocent ont péri. Ils sont
bien plaindre, les princes qui ont besoin d'en-
venir de telles extrémités pour le maintenir sur
un trône demi miné et chancelant.
Les Napolitains, en celte circonstance, ont
montré une extraordinaire, et qu'on était loin d'at
tendre d'eux des femmes même sont battues avec
force on en cite une qui, armée d'un tromblon,
a tué trois soldats d'un seul coup. C'est une femme
aussi qui a blessé le général Statella.
Les Chambres sont dissoutes.
La ville est en état de siège.
La dévastation et le pillage ont été permis aux
troupes et aux lazzaroni; on raconte des scènes
d'horreur.
On a affiché une proclamation du Roi, dans la
quelle il déplore les événements qui ont eu lieu,
en les rejetant sur la garde uationale.
A Messine, le feu a recommencé le i5 par la
citadelle contre la ville; ainsi a été rompu l'ar
mistice qui devait durer jusqu'au 22.
Aussitôt, la ville et les campagnes ont été mises
en émoi, ou a riposté et le général Pronio, qui
commande la citadelle, voyant qu'il n'y avait
aucune apparence de surprendre la ville, a de
nouveau, le 16 au soir, cessé toute démonstration.
Lombardie. La Gazette piémontaise du
22 donne les nouvelles suivantes parvenues de
Lecco
Lecco, 20 mai.
Hier, une heure de l'après-midi, les troupes
ont reçu l'ordre d'attaquer Peschiera et de com
mencer le feu. Au même instant, plus de deux cents
pièces de canon ont tonné contre la forteresse. A
deux heures, toutes les batteries piémontaises con
tinuaient encore bombarder, et les coups se sont
succédé avec une telle force et une si grande rapi
dité, qu'à Brescia le terrain a remué comme si c'eût
été un tremblement de terre.
On dit que le premier coup de canon a fait
tomber le clocher de Peschiera, et que, Desenzano
et Lonato, les vitres des fenêtres ont été brisées.
Néanmoins le mauvais temps contrarie les opéra-
lions du siège.
On lit dans le Risorgimenlo de Turin, en
date du 24, ce qui suit
On disait hier que Radetzki avait envoyé une
dépêche au Roi, mais on ne pouvait dire quel en
était le contenu. Un capitaine d'état-major est,
dit-on, également parti de Somma Campagna pour
Vérone avec une mission.