JOURNAL D'YPRES ET DI L'ARRONDISSEMENT. i\o 3215. 31me année. VILLE D'YPRES. 2m" Compagnie. VÉRITÉ ET JCSTICE. 7?P.juS, 22 Juillet. L'attitude calme et digue de notre Pays, au milieu de la tourmente européenne, est due, eo grande partie, la cessation de nos luttes politiques, si étourdîraenl soulevées depuis plus de dix ans. Aussitôt que les avenues du pouvoir ont été ouvertes aux libéraux exclusifs, par les vœux suf- flsammcnt exprimés dans les élections générales, les libéraux unionistes ont déposé les armes ils ne pouvaient pas continuer un combat, qui de leur part avait été loyalpuisqu'il se serait abaissé des récriminations rancunières et stériles: ils ne voulaient point suivre l'exemple de leurs anciens agresseurs. Les événements du dehors sont venus fortifier ces résolutions de la minorité actuelle. Eu face du a4 février, un concours généreux et intelligent a été offert au cabinet Rogier. En pareilles circonstances, la conduite de nos adversaires n'eut pas été la même; tant d'abné gation et de dévouement ne sont pas dans leur nature: ils en ont fait l'aveu, en disant que, sous le cabinet Detheux, la révolution française aurait enveloppé la Belgique. Grâces donc en soient rendues aux hommes de i83o, aux libéraux unionistes, le Pays a con servé son indépendance, sa nationalité et ses bril lantes institutions. Mais ce respect pour les manifestations du scru tin électoral, cet empressement a soutenir le gou vernement contre les difficultés extérieures, ne sont ni aveugles ni absolus; ils sont subordonnés des vues sages et larges dans l'adminiiiratiop. des réformes immédiates et sensibles, h des éco nomies urgentes et efficaces. Or, quelle voie suivra le cabinet Rogier, d'après toutes les apparences? Les antécédants des libéraux exclusifs nous ré pondraient, si la question de cabinet récemment posée devant la Chambre ne suscitait les plus justes appréhensions. On se le rappelle, devant uu amendement, qui reproduisait les volontés for melles et légitimes du pays, le Ministère a secoué l'épouvantai! de sa retraite, et l'amendement n'a trouvé d'autres adhérents que ses trois auteurs. Toute la chambre a refusé de mettre sous les yeux du Roi l'expression du besoin le plus pres sant, du désir le plus vif de la nation entière. Au surplus, le passé des libéraux fait préjuger leur avenir. N'est-ce pas k M. Rogier que nous sommes re devables de ces chemins de fer qui ont englouti tant de millions, qui pressurent tous les contri buables et qui ne profitent qu'à uu petit nombre d'enir'enx N'est-ce pas M. Verhaegen qui a sollicité l'au gmentation des traitemeuts et des pensions en général, au lieu de s'occuper seulement de ceux dont le chiffre n'était pas en harmonie avec le caractère des fonctions et le rang du titulaire? Ne sont-ce pas les libéraux exclusifs qui ont fait passer la loi sur les pensious des ministres? Ne sont-ce pas les libéraux qui ont grossi outre mesure les charges qui se rattachent l'enseigne ment primaire? Et qui donc réclamait le chemin de fer par Alost, et la dérivation de la Meuse? M. Delhougnea naïvement reconnu qu'il pous sait ces dépenses pour forcer M. Malou un emprunt. C'était une des tactiques déloyales de l'oppo sition si c'eut été possible, elle eut précipité le Pays dans la banqueroute, ]ur que celle-ci en- trairiât, sou tour, dans seabimes, le cabinet Detheux. Tous les pièges de ce gen ont été dévoilés et combattus, non pas toujours vec un plein succès, mais constamment avec talenet énergie. Dans toutes ces discussions ui parait le premier sur la brèche Mr Jules Mal». Et pourtant c'est lui que 'S libéraux exclusifs ont pousuivi de préférence d leurs calomnies. Oui c'était une calomuie oe de dire Mr Jules Malou a gaspillé les fonds de'État. C'était une calomnie que dJui attribuer la peti tesse d'avoir fait augmenter sa ension de 16 francs. C'était une calomnie que de prétendre qu'il n'avait rien fait pour les Flndres, rien pour sa ville natale. C'était une calomnie que dtl'accuser d'égoisme et de cupidité. Le rouge nous monte au fr>nt, en songeant que des électeurs nombreux ont et assez de simplicité ou d'ingratitude pour se laiser séduire par des inspirations aussi dégoûtantes aussi absurdes. L'emprunt de 3o millions,disaient-ils, est né cessité par l'administration iuprévoyante de Mr Jules Malou. Ils n'ignoraient pas néanrmins que plus de 10 millions étaient exigés par les armements extraor dinaires. Us n'ignoraient pas que la crise industrielle venant se joindre la crise agricole, l'argent se resserrait, et qu'il importait de ne pas laisser en souffrance les créauces exigibles la charge de 1 État. Ils u'ignoraient pas que le découvert dans les travaux publics a été exagéré par le nouveau mi nistre, pour jeter de la déconsidération sur ses pré décesseurs, et que sans l'explosion de Février il eut été comblé par les ressources ordinaires. Ils n'ignoraient pas, enfin, que les arriérés, s'il y en avait de réels, procédaient des causes que nous avons énumérées, et que les libéraux exlusifs avaient fait naître. En ce qui touche la pension, puisqu'il faut ré futer de pareilles niaiseries, elle a été augmentée de 16 francs par la Cour des comptes, qui a rectifié l'erreur commise au Ministère, et voila tout. Il n'y a que l'esprit étroit, ayant cours dans une petite ville qui puisse attribuer Mr Jules Malou l'ini tiative de cette rectification. En dernière analyse, qu'aurait pu faire Mr Jules Malou pour la province, pour la ville d'Ypres en particulier. Est-ce le chemin de fer Nous ignorons ce qu'il a fait et ce qu'il n'a pas fait, ce qu'il a pu faire et ce qu'il n'a pas pu faire. Mais nous disons que lesavis sont partagés: que l'on aille aux voix chez tous ceux qui exercent encore quelque industrie, et nous piédisons que la très grande majorité sera contraire au chemin de fer. Est-ce la garnison On voulait l'impossible on exigeait un privilège Mr Jules Malou ne pou vait l'accorder, pas plus sa ville natale, qu'à toute autre ville. Et la loi ou l'arrêté sur le transit des bestiaux ne la devait-on pas Mr Malou. Et le rejet de certaines mesures odieuses concer nant la culture du tabac, ne le doit-on pas Mr Malou. Ne torturons pas notre mémoire pour découvrir d'autres actes d'une faveur marquée pour nos en virons, car toute démonstration est inutile devant ceux qui s'obstinent ne pas voir,ne pas entendre. Us sont du reste ivres de leur insolent triomphe ils sont maîtres, mais ils ne tarderont pas être seuls, s'ils dédaiguent de justes réclamations, et de l'isole ment, il n'y a qu'un pas l'impuissance. La fête de S'-Vinceut de Paul a été célébrée l'institution de la Sainte Famille avec beaucoup de solennité. Une procession élégamment parée au tour des jardins de l'institution a terminé la céré monie. Ces longues files d'enfants, de jeunes vierges, ces emblèmes variés de l'innocence ac cueillie et protégée par la religion, ces flambeaux, ces étendards, la variété des costumes, depuis la robe blanche de la jeune fille couronnée de fleurs, jusqu'à l'imposant éclat des habits pontificaux le silence seulement interrompu de temps antre par le chant des cantiques, offraient le tableau le plus ravissant. Tantôt la marche disparaissait et se per dait derrière la verdure, ou l'on n'entendait plus que son éloigné des instruments et des voix tantôt la procession reparaissait avec éclat, et les statues dorées, portées en triomphe, étincelaient sous un soleil tropical. Ainsi va l'Église tantôt opprimée jusques dans son centre, ensuite el e remonte comme une mer débordée et conquiert les nations. Son chef lutte avec peine Rome, et la Répu blique érige des statues l'un de ses enfants. La jeunesse d'Ypres et d'alentour veut-elle se faire une idée juste des frivolités mondaines dont se repaît le bel âge, les jeunes demoiselles an cœur sensible veulent-elles éprouver une fois de plus que la charité orne mieux la main que des bril lants qu'elles aillent jusqu'à Poelcapelle là elles trouveront une occasion unique de donner cours de salutaires inspirations. Une mendiante cente naire y est étendue malade dans sa cabane. Passé quelques jours encore, elle recueillait les aumônes; maintenant celte femme, représentant en quelque sorte la vieillesse personnifiée, attend la fiu de sa détresse. Heureux celui qui daigne verser quelque consolation sur une si triste agonie dont la religion toutefois adoucit l'amertume. Le 31 Juillet 1848, 9 heures du matin. FORMATION DES COMPAGNIES. 1" Compagnie. Grand'place, rue S'-Jacques, rue de la Prison, rue des Chiens, Marché aux Fripiers, Nouveau Chemin S'-Jacques, rue de la Porte d'or, rue de la Lys, rue des Plats, rue des Josepbines. LaJorce de celle compagnie est de 82 gardes, elle se réunira pour l'élection, de ses officiers sous-officiers et caporaux/'Hôtel de Ville (salle des séances du Conseil Communal. Rue de Lille, rue Basse, rue des Tuiles, rue du Lion rouge, Place de la Prison, Quartier de Ca valerie. Cette compagnie est composée de 85 gardes,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1