ITALIE. les manifestations svmpatiqnes et tontes nationales dont sa présence a été l'objetet les Dinantais en conserveront un dons et bon souvenir. Le Roi a paru voir avec beaucoup de plaisir sur la porte de son hôtel, M. Pirson, le vénérable doyen des bourgmestres du rovaunie, a daigné des cendre de voiture pour lui faire une visite, et il est resté assez longtemps chez lui. M. le comte Diunesuilriche propriétaire français, qui devait employer des capitaux impor tants la culture des terres et qui hésitait entre les landes des environs de Bordeaux et les bruyères des Atdennes, vient de se décider en faveur de ces derniètes. Il a fait parvenir M. le ministre de l'intérieur une demande en concession de 5oo hectares environ de lerraius vagues sur le territoire de Bouillon qu'il se proposait de défricher dans le délai de cinq ans. Le Journal d'Ârlon. en annonçant cette nou velle, ajoute que la demande de M. le comte Du- ntesuil rencontre de l'opposition, en que 5oo chefs de famille ont présenté une requête au Roi pour demander que la loi sur les défrichements ne re çoive pas une application rigoureuse Bouillon. Nous ne comprenons pas comment on pourrait repousser la demande d'un propriétaire qui veut dépenser des capitaux considétables dans le pays et assurer pendant cinq ans de l'ouvrage de nom breux travailleurs. L'opposition que ce projet ren contre est d'autant plus absurde que dans les Ar- dennes on se plaint du manque de capitaux, et que les terrains dont la concession est demandée est b une distance telle de Bouillon, que la culture y est impossible ou trop coûteuse pour les habitants. Il nous semble que bien loin de le repousser, on de vrait accueillir avec reconnaissance le projet dont l'exécution ne peut être qu'avantageuse cette partie du pays. I.a nouvelle récolle est si abondante, dit Y Écho de la Frontière, qu'on a déjb vu vendre au marché de Valeucienues de l'orge et du seigle de l'année 7 francs l'hectolitre. ERAiNCE. Paris, 6 août. Les élections municipales des département les plus éloignés du midi et de l'ouest sont presque toutes connus. Les partis terroristes et communistes sont partout éliminés. Les anciens libéraux sont élus en plus grand nombre que les républicains modérés et le parti légitimiste a généralement pré valu dans les campagnes. La foire de Beancaire est terminée. Jamais elle n'a été aussi satisfaisante. La secte des frères Moraves vient de deman der au gouvernement de la République l'autorisa tion de fonder un établissement avec un collège Paris. Ou sait que le chef-lieu de cette association religieuse est b Hernbut, dans la Saxe; que c'est dans cette ville que réside le collège directeur qui a des ramificationsdans toute l'Allemagne, en Suisse, en Angleterre, en Hollande, en Russie, aux ludes, aux États-Unis d'Amérique. Plusieurs faits établis par l'instruction ne permettent pas de douter que les chefs de l'insur rection de juin n'eussent fait appel au premier ban si ce n'est l'arrière-ban de leurs adhérents de province. Voici un fait b l'appui: Un juge d'instructiondaus une visite au fort d'ivry, fut chargé d'interroger le nommé d'Origny, ex-garde- barrière du chemin de fer du Nord. Cet individu habite avec sa famille un petit village du dépar- partemeut de l'Oise. Après avoir cherché b égarer par des mensonges l'opinion du juge sur le but de son arrivée b Paris le 24 juin, d'Origny a fini par avouer qu'il y avait été maudé par une lettre d'un nommé Edouard, ébéniste, qu'il n'a pas désigné par un autre uommais dont il donna l'adresse. Perquisition fut aussitôt ordonnée au domicile de d'Origny, et elle amena la découverte de trois lettres de cet Edouard; la première, du i5 mai, était laconique, mais expressive Citoyen d'O rigny, en route! La seconde était datée du i4 juin, et enfin la troisième du 23 juin,b deux heures; celle-ci portait ces m"is La garde nationale, les aristocrates tirent contre les miniers; le canon gronde; il n'y a pas un moment b perdre; arrivez v ite. D't Irigny a encore avoué avoir répondu aux trois appels. L'individu désigné sons le nom d'É- douard s'appelle Laioquelle; il a été arrêté sur mandat d'amener du juge d'instruction Dubarle. Le comité du travail a entendu hier un rap port des plus intéressants, de M. Vergues, sur un mémoire communiqué par M. Dépasse, représen tant du peuple. M. Dépassé a lui-même exposé un projet il est entré dans des détails qui ont vivement intéressé, et quelquefois mêtne ému le comité. Il s'agit d'é tablir sur un nouveau plan les salles d'asile et de donner aux enfants qu'on y reçoit du pain et des vêlements. Depuis six ans, M. Dépassé, maire de Lannion, y a établi une salle d'asile d'après son système; cent cinquante enfants y trouvent place chaque année, on les nourrit exclusivement de soupe, l'une b dix heures, l'autre b quatre. Des exercices souvent renouvelés, une vaste salle bien aérée, quelques chansons entonnées par la bonne sœur, directrice de l'établissement, et que répète avec joie toute la petite famille, voilb le régime de la salle d'asile de Lannion, et tous les enfants sont brillants de santé et de bonne humeur. L'établissement ne se borne pas b les nourrir il les habille et les entretient. Chaque enfant a un sarrau, un bonnet bleu, deux chemises pour l'an née; le tout revient b 4 fr. et quelques centimes; soupe coûte trois centimes. La dépense totale par an et par enfant est de 25 fr. C'est une preuve de plus qu'on peut faire beaucoup de bien b peu de frais. M. Dépassé, pour montrer que son système peut être par tout appliqué, a cité un essai fait b Jouy par M"18 M.dlet, sur les indications qu'il lui a four nies. Les résultais ne diffèrent pas sensiblement de ceux qu'il a lui même obtenus en Bretagne. M. Jules Simon, qui a visité l'asile de Lannion, a pris la parole pour donner au comité des détails que la modestie de M. Dépassé lui avait fait taire; il a déclaré que les idées de M. Dépassé avaient élé soumises b la commission d'instiuciion primaire qui en avait été aussi très7vivement frappée. Une sous-commission, composée de MM. Ver- gnies, de Falloux et Gillon, a élé chargée par le comité de présenter un rapport sur celte question. L'interdit qui pesait sur les journaux sup primés est enfin levé. La Presse a reparu lundi 7. Elle a changé son épigraphe et l'a remplacée par la phrase suivante d'un décret du gouvernement provisoire du 2 mai La liberté de la presse est le premier besoin d'un pays libre. Charles-Albert, prince, continue, assure-t on b se montrer peu soucieux d'une intervention fran çaise; il craint sans doute qu'elle ne_ se fasse pas b son profil, et tant que ses propres Étals ne seront pas envahis par l'armée autrichienne, il ne sollici tera pas l'appui armé de la France- Uu envoyé piémontais, M. Recci, est venu b Paris; mais il paraît que c'est contre le vœu du Roi qui, disent les lettres de Turin, lui aurait expédié un courrier pour lui notifier de ne solliciter du gouvernement français que des généraux et des officiers. Vendredi soir, vers sept heures, le bruit s'est répandu dans Paris qu'un coup de feu avait été tiré sur M. Thiers, et qu'une personne qui se trou vait auprès de lui aurait été atteinte. Le Moniteur du soir rectifie ainsi cette nouvelle Il n'y a de vrai dans ce bruit que le fait d'une jeune fille qui, se trouvant assise b la porte de la maison de M. Thiers, a en effet reçue une balle qui l'a blessée très-légèrement. Comme il n'y a pas eu d'explosion, la balle a dû partir d'un fusil b veut. Du reste, au moment de l'accident, M. Thiers n'était pas encore revenu de l'Assemblée. D'autres journaux ajoutent cependant qu'au moment où le coup est parti, un homme de la taille de M. Thiers et vêtu comme lui entrait dans l'hôtel. C'est ce qui a pu tromper le meurtrier, s'il y avait réellement meurtrier. Un grand nombre d'amis politiques de M. Thiers et même de ses adversaires, se sont rendus hier chez lui pour s'infor mer de l'incident fâcheux qui a eu lien hier b l'hôtel. Depuis plusieurs jours, M. Thiers avait reçu des lettres anonymes qtii l'avertissaient qu'on devait tirer contre lui. La police l'en a prévenu également en l'engageant de changer son chapeau gris qui le faisait reconnaître. M Thiers u'a pas tenu compte de ces avertisse ments. Le 4 août a six heures, heure a laquelle il a l'habitude de rentrer de l'Assemblée, M. Mignet, ayant franchi les grilles, portant le chapeau gris comme M. Thiers, s'est avancé sous la porte de l'hôtel, lorsque des cris proférés b la giille lui ont fait rebrousser chemin. Une petite fille, marchande d'oiseaux, assise devant la grille, venait d'être re levée par des gardes nationaux du poste voisin. Elle avait reçu une balle dans le dos qui avait tra versée sa robe et péuétiée'a deux centimètres dans les chairs. Aucune détonuaiion n'ayant élé en tendue, on suppose que le coup avait été tiré avec un fisil b vent. On s'entretenait beaucoup, aujourd'hui, dans la salle des conférences de l'Assemblée, sur cet inci dent. Plusieurs membres qui s'y étaient lénnis an nonçaient eu même temps qu'ils avaient reçu des lettres anonymes qui les menaçaient de vengeance. Une de ces lettres, adressée hier b M. Bauchard, rapporteur de la commission d'enquête, a circulé de main en main. Elle a été écrite avec un soin qui annonce uu homme de certaine éducation, et porte la signature anonyme de Vil Lecointre. Elle est conçue en ces ternies Ton rapport n'est qu'un tissu d'injamies. La seule chose qui m'en console, c'est qu'il Jera j'espère ton arrêt de... 1794. A bien- tôt. On annonce que M. le général Cavaignac, ayant reçu également des avertissements de la police snr les attentats dont il devait être l'objet, a fait louer quelques-unes des maisons qui sont en face de son hôtel. L'affaire de Risquons-Tout ou du moins quel ques-uns de ses héros ont occupé samedi le tri bunal de police correctionnelle de la Seine. M. Fosse, chef de l'expédition, aurait reproché b M. Hocsang d'avoir indiqué au gouvernement belge le lien où il convenait de mitrailler leur légion. M. Hocsang, de son côté, accusait très-vi vement M. Fosse d'avoir détourné, b son profit, une somme de 2,5oo francs, qui lui aurait été remise par le gouvernement provisoire dans l'in térêt de l'expédition. Irrité au dernier point de cette accusation M. Fosse frappa M. Hocsang. Celui-ci porta plainte des voies de fait dont il était victime de Ib l'affaire dont était saisi le tribunal. M. Fosse a été condamné a une simple amende de 5o francs, comme coupable de coups et bles sures. D'après les dernières nouvelles deNaples, le Roi Ferdinand aurait renoncé b l'idée d'une interven tion en Sicile, par suite de la reconnaissance for melle par la France et l'Angleterre de l'indépen dance de cette contrée. Il y a plus. Les escadres anglaise et française ont ensemble signifié au commandant de la citadelle de Messine qu'il ait b l'évacuer immédiatement. Déjà le fort est, b ce qu'il paraît, au pouvoir des troupes siciliennes. Le gouvernement provisoire de la Lombardie vient de frapper les habitants d'une contribution de quatorze millions pour les frais de la guerre. La ville est consternée il n'y a que Dieu et la France, disent les lettres, qui puissent dous sauver. On se prépare b repousser l'ennemi par tous les moyens possibles. Nous lisons dans une correspondance adressée de Milan b l'Opinione

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2