M'Spartacus Baudoin s'est présenté pour la Vraie Rpublique.el l'affaire a été renvoyée quinzaine. La plus affreuse misère gagnera bien tôt toutes les classes de la société: des jeu nes gens, étudiants, maîtres d'étude dans les institutions de Paris, en sont réduits implorer,de porte en porte, l'aide des chefs d'institution. Le ministre de l'instruction publique, qui a connaissance de l'état de détresse de cette classe intéressante de citoyens, viendra-t-il leur secours. On dit que le gouvernement a reçu la nouvelle qu'il y a une certaine agitation Nîmes, par suite du résultat des élections municipales qui ne se sont terminées que le jeudi 17. La liste légitimiste, proposée par la fraction exaltée du parti, serait sor tie tout entière. Des troubles fort graves ont eu lieu Carpentras l'occasion des élections municipales. Le résultat du dépouillement des votes semblent être favorable aux amis de l'ordre, la salle électorale a été envahie par plusieurs montagnards, parmi lesquels se trouvaient plusieurs condamnés du pro cès de La Villetle, jugé en 1841 par la Cour d'assises des Bouches-du-Hhône. Un cor donnier, du nom de Denis Bruno, qui avait figuré dansce procès,voulanlsingerle rôle d'Huber, au 15 mai, a déclaré qu'il annu lait les élections. La résistance des gens d'ordre a, du reste, été impuissante, et les bulletins ont été lacérés. D'après les dernières nouvelles reçues de la Martinique, les massacres des noirs continuaient dans cette île, et l'on suppo sait que, sous peu de jours, ils en seraient totalement maîtres. Des dispositions hostiles se manifes tent d'une manière générale en province contre Paris et même contre la Bépublique, dispositions d'une nature tellement con tagieuse que, si rien ne vient leur faire contre-poids de la part de l'autorité gou vernementale, il ne sera bientôt plus temps de les combattre. La presse des départe ments, sauf une fraction républicaine sans infiuence, est en traînée dans ce mouvement et paraît vouloir le seconder de toutes ses forces. Un républicain de la veille ayant osé dire qu'avant de revenir la monarchie, il faudrait passer par la république rouge, le cri général de l'Assemble ne lui a pas per mis de continuer. On assure que le général Cavaignac s'est levé en disant Jamais jamais M. Dumarquez, maire d'Esquerchin, avait été destitué par le commissaire ex traordinaire Delescluze. Après avoir été nommé conseiller municipal, les collègues de M. Dumarquez l'ont l'unanimité, élu maire. Voilà la réponse du peuple la destitution brutale qui avait frappé cet honorable cultivateur. Nous apprenons aussi qu Aniches, M. Lanvin, ancien maire .destitué par le même proconsul, vient d'être réintégré dans ses fonctions de par la volonté du conseil municipal. (Indépendance de Douai.) Nous nous garderons bien de répéter tous les bruits qui ont été répandus hier pendant la soirée la suite des mesures extraordinaires qui avaient été prises la fin de la séance de l'Assemblée Nationale Pour empêcher une masse de femmes de venir jusqu'à l'Assemblée apporter une pé tition pour l'amnistie des transportés de juin. Nous nous contenterons de dire qu'il s'agissait de l'exécution du prétendu com plot légitimiste dont il est si fortement question depuis une quinzaine de jours. Nous avous lieu de croire cependant que le nom de Henri V est mis en avant comme l'était celui de Napoléon quelques jours avant les événements de juin. Ce que veu lent surtout les instigateurs de désordre, c'est de profiter de la première circonstance venue pour faire une nouvelle tentive dé sespérée. Nous n'hésitons pas dire qu ils sont complètement impuissants. La publication des pièces de l'enquête continue produire une sensation consi dérable dans le public. Partout on ne s'oc cupe pas d'autre chose, et les faits inouïs qui sont rapportés dans un grand nombre de dépositions exigent que la justice en soit saisie d'une manière spéciale. 11 y a certaines accusations portées par le cor donnier Ckenu contre Caussidière, par M. le colonel Paulin contre M. Ledru-Roîlin qui ne peuvent pas passer inaperçues. Ce ne sont plus des faits politiques. M. Caus sidière se doit lui-même de prouver qu'il n'a jamais commis de faux, ainsi que l'en accuse le sieur Chenu. M. Ledru-Rollin doit démontrer qu'il n'a pas pu placer 14,000 livres sterl. Londres, après avoir payé toutes ses dettes. On assure que M. Reiset, chargé d'af faires de la République française Turin, revient en France. L'amiral Tréhouart a, dit-on, reçu l'ordre de mouiller dans les eaux de Venise avec la division qu'il commande. ANGLETERRE. Londres, 19 août. Les affaires d'Italie ont encore donné lieu hier la Chambre des Lords une discussion intéressante. La Chambres des Communes a con tinué dans sa séance d'hier la discussion du budget des dépenses. Elle a volé un subside de 125,000 liv. pour les dépenses de l'éducation dans la Grande-Bretagne et plusieurs autres allocation. Jeudi, l'occasion de l'anniversaire de la duchesse de Kent, la Reine a donné une fête champêtre tous les domestiques, ouvriers et cultivateurs employés au do maine d'Osborne, leurs femmes et leurs familles. Un banquet copieux, servi sous un vaste tente devant le château, a réuni 350 con vives. La Reine, le prince Albert, la duchesse de Kent et les jeunes princes ont passé une partie de la journée au milieu de ces bra ves gens. C'était une fête toute patriarcale. Un ordre royal publié par la Gazette de Londres, porte qu'à l'avenir les 00 juges des cours des comtés en Angleterre rece vront 1,000 liv. par an pour leurs hono raires, au lieu de recevoir des rémunéra tions de la part des justiciables. On écrit de Dublin, le 18 Ce matin, quinze individus accusés de trahison ou de sédition ont été dirigés sur Kingstown et ont été mis bord d'un steamer de l'État qui a fait voile immédiatement pour le nord. On suppose qu'ils vont être trans portés au fort S'-Georges, en Ecosse. Parmi eux se trouvent MM. Meany, BrennanOhig- gins et Taaffe. Le steamer United-Satesallant au Havre, a touché hier soir Cowes. 11 a apportés des nouvelles des Etats-Unis jus qu'au 5 août. On a reçu New-York, par le télégraphe de Pensacola, la nouvelle d'une violente insurrection qui aurait éclaté Cuba dans les derniers jours de juillet. La lutte entre les troupes dugouvernementetles insurgés aurait été très-vive; il y aurait eu de part et d'autre des centaines de morts. Les in surgés se sont retirés dans les montagnes. La semaine dernière il a été exporté du port de Londres 58,000 onces d'argent monnayé pour Rotterdam, 19,250ditopour la Belgique, 50,000 dito pour Hambourg, 189,600 onces d'argent en barres pour Rotterdam, 33,000 dito pour Hambourg, 502 onces d'or monnayé pour le Havre, 512 dito pour la Belgique et 12,000 dito pour Rotterdam. IRLANDE. La récolte des pommes de terre en Ir lande peut être considérée comme perdue. Le fléau est devenu universel. Tous les rapports s'accordent sur ce points. ESPAGNE. Un mouvement libéral vient d'éclater dans la Catalogne. D'une autre côté on a découvert Séville une conspiration car liste. Le but des conspirateurs était, pa raît-il, de s'emparer de la duchesse de Montpensier et de se retirer ensuite dans les Montagnes pour y former des guérillas. NOUVELLES D'ITALIE. Le conseil des Ministres de Charles-Al bert a donné, l'unanimité, sa démission le 7 août, en protestant contre l'armistice. Depuis le 7, Charles-Albert n'a pu par venir encore former un cabinet qui con sente accepter cette condition. C'est ce qui a fait accréditer le bruit de l'abdication du Roi en faveur de son fils, bruit qui ce pendant paraît prématuré. La Gazelle du Midi annonce qu'une conspiration républicaine ayant été décou verte Florence et Livourne, le minis tère du grand-duc a été investi de pouvoirs dictatoraux. Le duc de Modène est entré dans sa capitale sous la protection des troupes autrichiennes, aux acclamations d'une grande partie de la ville. Les populations de la campagne et les montagnards, venus en masse pour le saluer, ont applaudi la contre révolution. Ils voulaient punir les bourgeois libéraux, piller leurs maisons et désarmer la garde nationale. Les Autri chiens, cela est triste dire, se sont mon trés plus libéraux que le peuple italien de ces contrées. Ils ont protégé la garde na tionale et lui ont fourni leurs concours. L'ambassadeur de Sardaigne a com muniqué au ministre des affaires étrangères français, par ordre de son gouvernement, la protestation du ministère piémontais contre l'armistice du 10 août signé Salesco. Cette démarche indique suffisamment dans quelle difficile situation se trouve le Roi Charles-Albert. Aussi a-t-on répandu le bruit d'un projet d'abdication de la part de ce prince, que son courage a mal servi, et dont les généraux qui l'entouraient ont, dit-on, paralysé les généreuses intentions. Nous apprenons d'ailleurs qu'une con sultation de jurisconsultes italiens a dé claré que le général Salasco avait excédé ses pouvoirs, attendu qu'il a, de sa propre autorité, livré des places de guerre et en gagé le gouvernement. La recomposition du ministère sarde est restée impossible jusqu'à présent, personne ne voulant prendre la responsabilité de l'armistice. Im République a fait assigner la Vraie République devantle tribunal de commerce delà Seine,afin de suppression de son titre etde 50,000 fr. de dommages-intérêts pour le tort causé par cette usurpation.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 3