qu'il faut attribuer le retour d'un fléau qui, nous l'annonçons avec unegrande satisfac tion, ne sévit pas d'une manière générale. Les journaux de Liverpool publienlde nouveaux détails sur l'incendie de l'Océan- Monarch. Il paraît que le nombre des mal heureux qui ont péri dans ce grand désastre s'élève 170. Ce ne sont pas seulement les embarcations que la frégate brésilienne Alfonso envoya au secours du bâtiment en détresse. Le capitaine amena la frégate presque bord bord de l'Océan-Monarch et ses embarcations purent ainsi sauver un grand nombre de passagers. Le prince de Joinville, le marquis de Lisboa, capitaine de la frégate, et l'amiral Grenlell ont riva lisé d'efl'orts pour opérer le sauvetage. Les princes français en quittant Liverpool ont laissé aux malheureux naufragés une som me considérable. FRANCE. Paris, 23 août. La bataille engagéeà Parissur le rapport Bauchard s'est terminée par l'arrestation de MM. Louis Blanc etCaussidière. Ouverte midi, la séance n'a été close qu'à 5 heures du matin. L'Assemblée a autorisé, par 501 voix contre 252, des poursuites judiciaires con tre M. Louis Blanc raison des événements de mai et de juin, et, par 477 contre 208, des poursuites de même nature contre M. Causidière, mais raison de l'attentat du 15 mai seulement. Une demande de poursuites contre ce dernier, raison de l'attentat du mois de juin, a été rejelée par 458 voix contre 281. C'est M. Marie, Ministre de la justice, qui a présenté les demandes de poursuites. Elles ont été appuyées par le chef du pou voir exécutif. A l'Assemblée nationale nombre de re présentants portaient des pistolets armés dans leur poche, dans la prévision d'un combat aux pieds de la tribune ou de duels l'aube du jour. Les attroupements ont été nombreux aux portes Sl-l)enis et S'-Marlin. Si les travaux industriels ne reprennent pas avant l'hiver, il faut s'attendre des drames formidables avant deux mois d'ici. Le club de l'Union s'est rouvert hier. L'ordre du jour appelait la discussion des principes fondamentaux de la Constitution républicaine dont le projetdoilêtre soumis lundi l'Assemblée national. Plusieurs orateurs Ont fait preuve de talent. La li- I herté de la presse a trouvé d'éloquents défenseurs, mais aucun n'est sorti des bornes. Aux ternies de la loi, une vaste i partiede l'enceinte était réservée au public. Deux gardiens de Paris étaient préposés au maintien de l'ordre, un sténographe du gouvernement prenait des notes. Ces sages restrictions la licence augmenteront la puissance des associations sur l'esprit pu- Iilic en écartant les parleurs intempérants et les propositions saugrenues. L'auditoire était d'un millier de jeunes gens des écoles du commerce, mais je n'ai pas vu deux blouses. Sur 39 membres dont se compose le conseil municipal de Marseille, les élec teurs ont nommé 23 légitimistes, 2 répu blicains rouges, 12 républicains bleus et anciens libé/aux. A près un discours du présidentduclub Montesquieu plusieurs orateurs, chauds républicains socialistes, se sont succédé la tribune et ont tour tour excité des ap plaudissement. La discussion avait pour objet les principes généraux qui doivent 1 présider la rédaction de la future Consti tution. Il faut que celte Constitution ne soit ni grecque, ni romaine, ni anglaise, ni américaine; il faut qu'elle soit française et du 19" siècle. Voilà ce qui a été universelle ment applaudi. La police était représentée par un seul gardien de ville qui se tenait près de la porte d'entrée. On ne voyait pas le commissaire de police en écliarpe et une place reservée comme le vent la loi. L'ordre le plus parfait n'a pas cessé de régner. On lit dans la Patrie: Avant-hier, minuit et demi, un garde mobile, apparte nant au 19" bataillon, rentrait au quartier, lorsque arrivé sur la place Lafayetle, vers l'angle de la rue llauteville, il fut accosté par un homme en blouse qui lui demanda s'il n'était pas dans la garde mobile sur sa réponse affirmative, le misérable dit Eh bien je vais te payer ma dette! les autres s'en chargeront plus tard; quant loi, voilà ton affaire, et au même moment il lui tira un coup de pistolet dont la balle atteignit le garde mobile au-dessous de la poitrine, au côté gauche. Le malheureux jeune homme, tombé sous lecoup, est resté une heure complètement abandonné sur le pavé; puis rassemblant toutes ses forces, il s'est traîné jusqu'à la caserne du faubourg Poissonnière, où les premiers soins lui ont été donnés. Ce malin, on l'a transporté l'hôpital Saint-Louis, dans un état déses péré. Le bruit se répand qu'aussitôt après la proclamation de la Constitution, une am nistie générale aura lieu en vertu d'un décret émanant de l'Assemblée nationale. Une correspondance de Paris, répétée par quelques journaux étrangers, assure qu'il aurait été question en conseil des Mi nistres d'arrêter les principaux membres de la commission d'enquête, notamment MM. Bauchard, Thiers et 0. Barrot. La nouvel le est tout simplement absurde. M. le comte de La Marmora, chef d'état-major de l'année piémonlaise Mi lan, le même qui sauvé le Roi Charles- Albert dans les troubles dont cette ville fut le théâtre l'approche de l'armée autri chienne, est arrivé hier Paris avec une mission du gouvernement sarde auprès de la République française. M. de La Marmora est descendu l'hôtel de l'ambassade de Sardaigne. On lit dans le Bien public: Hier ma tin, M. Caussidière, la suite du vole qui autorisait sa mise en accusation, pensait qu'il serait arrêté seance tenante,et voulait faire retirer sa mère de la tribune publique pour qu'elle n'assistât pas son arresta tion.» On lit dans l'Indépendant de l'Ouest: a Nouspouvonsdonneraujourd'huicomme nouvelle officielle que les princes de la famille d'Orléans ont reconnu que le duc de Bordeaux était l'héritier légitime de la couronne de France, et qu'ils ont formel- lement renoncé toute entreprise et toute combinaison qui pourrait eontra- lier le rétablissement de la morarchie légitime, dans le cas où la République serait jugée impossible en France. La révolution de février est la veille d'avoir terminé son œuvre. On lit dans le Droit commun Un événement déplorable a signalé la journée de mercredi dernier. Deux membres de la famillede M. de Morlemart, les deux beaux- frères, M. de Sainte-Aldegonde et le prince do Beauveau, se livraient au plaisir de la chasse sur l'étang de Mareuil (Cher). Tous deux, accompagnés de MM. de Noailles. montaient une frêle embarcation. Un ca- J nard sauvage part d'une touffe de roseaux. M. de Sainte-Aldegonde apprête son arme, l'instant le bateau fait un léger mouve ment qui détourne le coup de fusil et, au lieu d'atteindre le volatile, la charge atteint la tête de M. le prince de Beauveau et l'étend raide mort. Nous n'avons point d'autres renseignements sur cet affreux malheur.On ne saurait peindre la douleur, le trouble quecel événement a jetés dans la malheureuse famille si éprouvée déjà par la perle du jeune de Morlemart, renversé d'une voilure, il y a quelques années, Paris. La famille de M. de Morlemart, qui occupe le château Meillant depuis quelques mois, est plongée dans un désespoir que l'on comprendra facilement. Des émigrations nombreuses d'ou vriers se font en ce moment pour la Russie. Ce sont principalement des ouvriers tra vaillant dans les états de luxe qui s'expa trient et qui vont ainsi porter l'étranger les éléments de l'industrie parisienne. ANGLETERRE. Londres, 26 août. Les lords de la trésorerie ont, sur la demande de la comtesse deNeuilly, permis l'importation en franchise de droits, d'or nements sacerdotaux que la comtesse fait venir d'Anvers pour l'usage du prêtre ca tholique qui dessert la paroisse où S. M. fait ses dévolions. Il n'y a que peu de jours, nous annon çons l'imposante cérémonie de la béné diction de l'églisedeSainl-Georges àSouth- wark (faubourg de Londres). Aujourd'hui nous apprenons que le mercredi 16 août a eu lieu la dédicace solennelle de la cathé drale de Saint-Jean l'Êvangéliste, élevée Salford, dans le Laneashire. Mgr. Brown, évêque de Tloa et vicaire apostolique du Laneashire, a officié. Neuf autres évêques et 200 ecclésiastiques environ assistaient la cérémonie qui s'est faite avec grande pompe. Mgr. VViseman, vicaire apostolique du district de Londres,a prêché le sermon; il a développé avec beaucoup d'éloquence ces paroles du Christ: Tout pouvoir m'a été donné sur la terre et dans les cieux. Comme mon l'ère m'a envoyé, de même aussi je vous envoie. (Tablet.) Il a été exporté la semaine dernière du port de Londres 50,000 onces d'argent monnayé, 127,000 onces d'argent en barres et 15,186 onces d'or monnayé, le tout pour Rotterdam et Hambourg. ALLEMAGNE. Les passions anli-religieuses éclatent au grand jour dans le l'arlemenldeFi ancfort. Le vieux libéralisme et le parti radical s'y donnent la main pour opprimer l'Eglise. Celle-ci compte pourtant, dans celle As semblée, de courageux et éloquents défen seurs. Nous citerons enlr'aulres M. de Ro- dowilz, ambassadeur de Prusse Stuttgart. BAVIÈRE. Le sang a de nouveau coulé Munich. Dans un conflit qui a éclaté entre la troupe de ligne et le peuple, plusieurs individus ont été blessés mortellement. L'un d'eux est mort le 22 dans la matinée, et l'on s'at- tendaità en voird'autres encore succomber leurs blessures. C'est comme on sait, le bruit de la dis parition des joyaux de la Couronne qui a été la cause premièredecelte échauffourée. Or, ces joyaux n'ont nullement disparu. ITALIE. Les seules nouvelles que l'on ait de Milan se réduisent dire que Radelzki dépouille PinlH, «3 Août 1848.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2