On se rappelle qu'il a été question diverses reprises, dans l'enquête faite par la commission de l'Assemblée nationale, sur les faits antérieurs aux journées de juin, d'un grand nombre de délégués envoyés par les clubs, aux frais du trésor, pour chauffer les électeurs dans les départements. Ces délégués adressaient des rapports qui n'élaieot communiqués qu'en partie au ministre de l'inté rieur, selon que la commission du club le jugeait a propos. Nous allons reproduire un extrait de ces curieux documents, qui permettent d'apprécier quelle espèce d'individus les clubs investissaient de leur pouvoir dans les départements. Nous croyons devoir mettre la traducliou au-dessous de chaque mot Roubaix, le 4 avril i848. Sitoyon, Je couru tonte la campane au sanviron de J'ai couru toute la campagne aux environs de Raubaix le fermier son touse contan de la Roubaix. Les fermiers sont tous contents de la République, me Ion na fai courire de bruit que République, mais l'on a fait courir des bruits que plusieure représentait du Gouvernement provi- plusieurs représentants du gouvernement provi soire couvere de det que cete poure sa que soire couverts de dettes; que c'était pour ça que l'on nave mi de sienpux si chere e que Ledieu- l'on avait mis les impôts si cbers, et que Ledru- rolien nete pas lome qui faile. le souvrie Rolliu n'était pasl'hommequ'il fallait.Lesouvriers, tous di qu'ils voudre bien vote corne je tous disent qu'ils voudraient bien voter comme je loredi me que le fabrican vou loit Done leur dis, mais que les fabricants voulaient donner le bilet poure qu'ils fodra voter, je lor se di de les billets pour qui il faudra voter. Je leur ai dit de faire un bilet et de metre desu le nom que vous faire un billet et de mettre dessus le nom que vous dire vous gardere ce lui de votre fabricant dans direz, vous garderez celui de votre fabricant dans votre poche et vous metre le votre ce qui fai votre poche et vous mettrez le vôtre, ce qui fait touse d'acore et vou sovere le pin de la misere, tous d'accord, et vous sauverez le pain de la misère, ils son touse di oui voilà comme ils fau faire vive Ils ont tousdit oui. Voilà comme il faut faire. Vive la république vive la france et vive pari je fai la République vive la France! vive Paris! J'ai fait un dise coure consernant le travail ils son a prouvé un discours concernant le travail; ils l'on t approuvé, cete le fabricant qui lor avedi que C'étaient les fabricants qui leur avaient dit que corne le Gouvernement voule faire cete in comme le gouvernement voulait faire, c'était ira- possible ranje le travale qui fale que sa de possible ranger le travail, qu'il fallait que ça de meure come ce te auparnvan. meure comme c'était auparavant. Le sitoyon Garnier. PAYS-BAS. La Haye, 1" septembre. M. Van Bommel, évêque de Liège, se trouve en ce moment en Hollande. Il n'avait pas revu ce pays depuis la révolution de i85o. FRANCE. Paris, 3 septembre. revue du champ-de-mars. La revue, annoncée depuis plusieurs jours, avait attiré au Champ-de-Mars une foule immense. Toutes les fenêtres, les balcons et même les ter rasses supérieures de l'Ecole militaire étaient en vahies par des curieux. Il y en avait jusque sur les toits des maisons de l'avenue Lamotte-Piquet. Les légions de la garde nationale arrivaient heures dans toutes les directions. Déjà la garde mobile et les troupes de ligne occupaient le centre du Champ de Mars. Le général Cavaignac est arrivé midi sur un magnifique cheval blanc. Il portait l'uniforme de lieutenant-général et le cordon de commandeur de la Lé gion-d'Honneur et était suivi, distance, j| par le général Lamoricière, ministre de la guerre; par le général Changarnier, commandant supérieur des gardes nationales, qui avait seul un chapeau garni de plusieurs plumes blanches. Un grand nombre de généraux et officiers supérieurs, suivis d'un détachements de dragons, complétaient l'es corte du chef du pouvoir exécutif. Avant de se rendre au Champ-de-Mars le général Cavaignac avait fait uue visite l'Hôtel des Invalides où il était arrivé en calèche découverte avec M"" Ca vaignac, sa mère. La revue, qui a été favorisée par un temps superbe, s'est accomplie avec une disci pline et une sévérité toute militaire. Uii peuple immense assistait au défilé qui a duré près de trois heures. ASSEMBLÉE NATIONALE. Séance du 4 Septembre. M. le président donne lecture delà proposition de la commission. Art. t". L'Assemblée ne se séparera pas sans avoir voté les lois organiques. M. Kerdrrl propose de dire Sans avoir volé la loi électorale. L'amendement de M. Kerdrel n'est pas adopté. Art. 2. Un décret spécial déterminera les lois qui devront être votées par l'Assemblée. M. Deslongrais propose de dire ensutte: Le président de la République ne pourra être nommé qu'après le vote des lois organiques. (Oh, oh Interruption.) Une voix. Il n'y a pas encore de président. L'article additionnel de M. Deslongrais n'est pas adopté. M. Le président. Vingt membres ont de mandé sur l'ensemble de la loi le scrutin de division. A 5 heures le résultat du scrutin est proclamé. Nombre des votants. Majorité absolue 371 Billets blancs pour 586 (Mouvement.) Billets bleus contrei54. L'Assemblée de'side qu'elle ne se séparera pas sans avoir voté les lois organiques. La question d'appeler aux affaires les capacités de l'ancien centre gauche, MV1. Thiers, Vivien, Odilon Barrot, etc., et de leur faire prendre une part de responsabilité dans les honneurs et les périls du gouvernement, a été sérieusement agitée. On aurait voulu seulement qu'une adhésion franche et publique faite par eux la République rassurât, s'il était possible, les susceptibilités puritaines de la gauche d'aujourd'hui. MM. Dufaure, Odilon Barrot et Billault ne seraient pas éloignés de pren dre cet engagement solennel, mais uue semblable profession de foi aurait paru MM. Thiers et Vi vien peu compatible, sinon avec les éventualités de leur ligne de conduite, du moins avec la gravité extérieure de leur mandat de représentant. Vous apprécieiez quoi ont servi M. Ledru-Rollin ses triomphes de la tribune pour contrebalancer le souvenir de sort administration, quand vous ap prendrez que dans le 4e bureau il a obtenu six voix, tandis que M. Dupin aîné eu ralliait trentre pour la présidence de celte fraction de l'Assemblée. M. Lagrange, représentant du peuple de la Seine, a déposé un amendement tendant modifier le décret du 27 juin dernier, relatif aux mesures de répression contre les insurgés. Il propose de formuler l'article 3 du projet ainsi qu'il suit Tous les citoyens actuellement, détenus pour cause politique, et non compris dans les catégories iudiquées l'article 2, seront mis immédiatement eu liberté. Le comité de législation est chargé de statuer sur cette étrange proposition. Le mouvement légitimiste qui a éclaté Montpellier,semble gagner du terrain dausle Midi. On parle d'une tentative dans le même sens qui a 'également eu lieu Marseille. Dans plusieurs autres villes, des symptômes royalistes se manifestent hautement. Ces mouvements ne paraissent cepen dant pas, jusqu'ici, devoir aboutir rien de bien sérieux. Le général Cavaignac a rejeté la demande des gardes nationaux qui tendait obtenir la création d'une médaille spéciale pour ceux d'entre eux qui avaient été l'objet d'une mention pour leur conduite pendant les journées de juin. Un courrier est, dit-on, arrivé aujourd'hui de Vienne, apportant le refus de médiation par l'Autriche. (Moniteur.) Le Constitutionnel, tout en s'excusant sur la publication des anciens romans de Sue, annonce l'apparition prochaine des nouveaux dans ses co lonnes. Avant d'être appellé par le flot des événe ments la tête du département du Nord, M. Deles- cluse était rédacteur en chef d'un journal ultra radicalpublié Valenciennes, sous le titre de: V Impartial du Nord. Lorsque la voix de l'opinion publique a commandé son remplacement Lille, M. Delescluse est retourné Valenciennes repren dre la direction de son journal mais la réprobation qu'il inspirait l'y a suivi; les abonnés ont fui, tant et si bien que la continuation de t Impartial est devenue impossible. Il cesse de paraître; il meurt, du reste, toujouts fidèle au drapeau de la répu blique rouge. M. Delescluse annonce qu'il va renforcer Paris la phalange des écrivains démo cratiques qu'ont éclaircie l'ambition des uns, la proscription des autres. MM. Deludre et AntoDy Thouret demandent qu'aucun membre des familles qui ont régné sur la France ne puisse être élu président de la Répu blique. On parle depuis plusieurs jours l'Hôtel— Dieu et dans les autres hôpitaux de Paris de plu sieurs malades chez lesquels les médecins auraient constaté tous les symptômes du choléra. Le gérant du journal la République a fait assigner le gérantdu journal la Vraie République devant le tribunal de commerce de la Seine en suppression de titre, attendu qu'on pouvait faire confusion entre le titre la République et celui de la Vraie République. Il concluait de plus au payement de 5o,ooo francs titre de dommages- intérêts. Le tribunal a admis la première partie de ces conclusions et fait défense M. Thoré de se servir du titre de la Vraie République, comme faisant confusion avec celui de la République. On sait du reste qu'en ce moment et pour la se conde fois le journal de M. Thoré est suspendu. Voici un fait qui peut donner une idée de la dépréciation des propriétés dans Paris. Un jeune homme qui venait de toucher la dot de sa femme, avait acheté au mois de décembre dernier, pour 5oo,ooo fr., une magnifique maison dans le fau bourg Saint-Honoré. Pour attendre les délais de la purge légale, il plaça ses fonds au trésor. Survint la révolution de Février qui fit tomber les bons du trésor de 4o p. c., et réduisit son capital 3oo,Ooo fr. qu'il donna en à-coinpte, croyant obtenir terme et délais pour le surplus, mais il y avait des créan ciers inscrits, il fut poursuivi, et par suite de saisie iinmobiliaire, sa propriété a été revendue mercredi dernier, aux criées du même tribunal civil, pour la somme de 200,000 fr. dont il était resté débiteur. De telle sorte qu'après avoir payé comptant une maison de 5oo,ooo fr., il se trouve aujourd'hui réduit la misère, sans qu'on puisse lui faire le plus léger reproche d'imprudence ou de désordre. Dans l'Ouest, dans les bourgs et les villages, on répand le bruit Que Henri V doit inces samment revenir; qu'il a épousé une femine ex cessivement riche, et qu'il paiera sur son propre argent la moitiié des dettes de la France. On ajoute que les légitimistes accepteront d'occuper gratuitement toutes les places pendant quatre ans, et que tous ceux qui paient moins de 100 fr. d'impôts n'en payeront plus. La mode dans les magasins de nouveautés, c'est de faire faillite; les plus célèbres sont obligés de fermer, ceux-là même où jadis on faisait fortune en quelques jours. La mode dans le monde élégant, c'est de mourir de faim; cela commence même devenir assez commun L'inauguration des embranchements du che min de fer du Nord sur Calais et Dunkerque a eu lieu samedi. Le convoi est parti de Paris six heures du soir.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2