NOUVELLES DIVERSES. Un vagabond du nom de Pierre Van D., natif de L., prévenu de brigandage, accosta hier. S septembre, son frère Charles, jeune homme probe et honnête en service chez le cultivateur L. Charles, honteux, lui re procha, eu termes un peu durs, sa mau vaise conduite, et s'en empara pour le rosser comme il le méritait; mais le frère dénaturé prit son couteau et lit plusieurs blessures profondes la main de son frère qui perdit tant de sang qu'on le crut un instant mort, parce qu'il ne donnait plus aucun signe de vie. Comme cet accident eut lieu non loin delà place et de la maison du commissaire de police, il y eut tout de suite une grande affluence de inonde, et malgré tout le bruit qui se fit entendre, Monsieur le commissaire ne parut pas, il reposa probablement déjà transquillement dans les bras de Morphée quoiqu'il ne fut que huit heures et demie. nous nous élevons contre l'éducation qui s'y donne, c'est parce que nous craignons que les élèves, au lieu des qualités du cœur nécessaire au bon citoyen, y puiseront plutôt l'amour de la gloriole, et des sentiments de suffisance et de vanité tels qu'en re gagnant leurs pénates, ils rougiront peut-être des auteurs de leurs jours, et dédaigneront leur mo deste manoir. Que nos magistrats y réfléchissent le sort de cet établissement est entre leurs mains; ils en sont les protecteurs; mais aussi, qu'ils le sachentils seront les premiers 'a goûter les fruits de l'arbre que leurs mains ont planté. Quand on jette un regard attentif sur la situation actuelle; quand on cousidère les sentiments qui remuent le cœur des classes populaires, on s'éffraye de l'avenir d'une société menacée par le socialisme et le communisme, quelque savante et policée, que cette société paraisse d'ailleurs. On tremble la pensée de voir le peuple accepter la coupe em- poisonuée qu'on lui présente. Chose étrange! on s'inquiète la vue des effets, et l'on demeure in différent l'aspect des causes qui sont évidemment le dégoût du travaille désir de parvenir, l'ambition toujours rêveuse. D'où vient ce desordre? Le préservatif contre ces maux serait-il introuvable? quel peut être l'antidote h la maladie contagieuse qui déborde sur la terre? Les événements de France ont mon tré, la lettre, que le peuple peut être instruit au milieu de la corruption au sein de l'abaissement: ce n'est donc point la science, dont on admire la marche sans cesse croissante, qui est la panacée universelle. Le remède infaillible, selon nous, contre ces fléaux de la société, c'est Cinstruction morale et religieuse l'harmonie de la parole religieuse, ces pierres qui doivent former la base de nôtre édifice socialse mouvront et s'édifieront d'elles-mêmes, comme autrefois les murs de Thè- besau son de la lyre d'Amphyon. A notre époque si fertile en égarements, il importe non seulement de placer la jeunesse, l'abri des provocations au mal qui l'eulraineul, mais il faut encore, l'entourer des précautions les plus grandes, et lui fournir les préservatifs, les plus efficaces. Que la régence, veuille donc bien rayer du plan d'études, le tambour, la musique et les évolutions militaires; qu'au lieu d'iuiter les jeunes gens aux rouages de la politique, (i) on ait soin de donner l'action de la religion toute sa force et toute son influence légitime, car elle seule peut servir de rempart et d'abri contre les dangers de cette mal heureuse époque. Que les leçons de l'éclésiastique catéchisant avec autant de zèle que de charité, soient mises sans cesse profit. Que l'indifférence du maître et la légèreté de l'élève n'étouffent ja mais les séntences précieuses, que l'auteur de la na ture a répandues dans le cœur de la jeunesse que les élèves en quittant l'école, connaissent leurs devoirs et sachent les remplir alors la ville n'aura pas craindre de voir sot tir de l'œuf qu'elle couve, des scorpions et des serpens qui un jour dévore raient son sein. Agréez etc. UN YPROis. -■Q»Qrm (i) S'il faut croire les élèves de cette école plusieurs d'en- tr'eux, auraieut été employés peudaut les heuies de classe a écrire des bulletius porlaut les uorns des candidats de l'As sociation libéralela veille des élections communales. Si le fait est vrai, nous le considérons comme un indigne abus, et même comme un scandale. On écrit de DinaDt, le 2 septembre, a Y Ami de C Ordre Aujourd'hui, la musique de la com pagnie des pompiers a donné vers midi une séré nade 'a M. Pirson, a l'occasion de la nomination de son fils la place de gouverneur. On a tiré des boîtes. Le soir, il y a eu illumination. Un même sentiment animait toute la population il s'agissait de fêter un Dinantais promu aux fonctions de pre mier administrateur d'une province: la manifesta tion a été unanime. Ou a remarqué des maisons où l'on avait illuminé non-seulement la façade, mais le jardin lui même. L'opinion ici est très-favorable a l'avènement de M. Pirson, dont l'aptitude ga rantit une bonne administration, en même temps que ses dispositions conciliantes peuvent faire beaucoup de bien a la province. f.es Dinantais comprennent le sentiment de ci visme. Ils se réjouissent de l'élévation d'un de leurs concitoyen, comme il arrive fort naturellement partout, excepté 'a Ypres. Yprenses sunt morosi, a dit Sauderus, et non sans raison. COÏNCIDENCES. La logique de l'histoire comme celle de la justice criminelle repousse l'argument post hoc, ergô propter hoc. L'histoire et la justice ont raison, car cet argument expose des erreurs ou absurdes ou funestes. Mais lorsque les mêmes actes sont régu lièrement suivis des mêmes conséquences, il est permis de prétendre qu'il y a entre les uns et les autres la même liaison qu'entre les causes et leurs effets. Or voici une série de faits qui tous ont été suivis d'événe ments semblables. Les parlements de France, quelques années avant la révo lution, se fout l'instrument des haines jansénistes et philoso phistes contre l'Église, et, sous prétexte de zèle pour la cou ronne, entraînent le gouvernement de Louis XV dans la voie des persécutions contre les ordres religieux surtout contre les Jésuites. La révolution française éclate les parlements sont débordés par les états-généraux bientôt après ils sont supprimés, et des membres de ces fameuses cours de justice les uns deviennent régicides, les autres périssent sur l'échafaud révolutionnaire. Louis XV par faiblesse signe l'arrêt de proscription contre les Jésuites, laisse agir les parleineuts contre l'Église son successeur, Louis XVI perd la couroune et la vie. L'Espagne s'est mise la tête de la coalition des quatre couronnes contre les Jésuites Le successeur de Charles IV est dépouillé de sa couronne, et l'Espagne, depuis i >73n'a cessé de décliner pour tomber au dernier rang des puissances européennes, elle qui y tenait le premier rang. Le Portugal s'est encore distingué par plus d'ardeur et de rage dans celte croisade philosophiste depuis lors le Portugal n'a pas cessé, pour ainsi dire d'être livré la guerre civile et l'anarchie. Naples a trempé dans ce même complot; les Bourbons de Naples perdent également leur couroune qu'un soldat vain queur place sur la tête de ses compagnons d'armes. L'Autriche, saus participer directement celte coalition, n'en a pas moins organisé uue vaste conspiration contre les droits et les libertés de l'Église l'Autriche, pendant près de vingt ans, compte toutes ses campagnes par des défaites et par les plus grandes humiliations elle est forcée de déposer la couronne de l'Empire d'Allemagne. Clément XIVdans l'espoir de désarmer les enuemis de la papauté, et de conserver le comtat d'Avignon cède, malgré le cri de sa couscience qui lui reproche de sacrifier des inno- ceuls des princes coupables, ses défenseurs naturels ses euuemis acharnés. Sou successeur, Pie VI, meurt en exil et perd Borne et toutes les possessions temporelles du Sl-Siége. Napoléon rouvre les églises et relève les autels ses armes sont partout triomphantes. Il porte la main sur Pie VII son bonheur l'abandonne, la victoire quitte ses drapeaux; il est vaincu, détrôné; il se releve, tombe de nouveau du trône et du piédestal de la victoire, et va mourrir sur un rocher quatre mille lieues du beau pays de France. La Russie el la Prusse, au contraire, dans le siècle dernier, out refusé de prendre part la croisade des princes catholiques contre les Jésuites et l'Église ces deux puissances, l'une schismatique et l'autre protestante grandissent, s'accroissent et marchent au premier rang des monarchies du monde. Plus près de nous, eu 1828, Charles X cede, malgré lui, mais eoGn cède l'esprit persécuteur du libéralismeet signe des ordouuaunances contraires aux libertés religieuses. Deux ans plus tard, il perd la couronne, et trois généra tions de rois s'en vont en exil. L'Angleterre prononce l'émancipation des catholiques, laisse tomber en désuétude ses lois persécutrices de LÉglise* L'Angleterre échappe tous les bouleversements. Guillaume 1er, roi des Pays-Bas, n'écoute que le fanatisme calviuiste, et tente d'asservir l'Église et de corrompre la foi de la majorité de ses sujets. Guillaume perd la plus belle moitié de son royaume, et doit descendre du trône avant que de mourir. Louis-Philippe, poussé par le vieux libéralisme toujours haineux, toujours voltairien, toujours persécuteur, provoque le fameux ordre du jour motivé dont M. Thiers est le pro moteur. Deux ans après, il y a quelques jours, Louis-Philippe perd sa couronne, et trois générations de rois s'acheminent pauvres et délaissées vers la terre de l'exil, et M. Thiers perd sa popularité et toutes ses espérances. Le roi de Prusse, prédécesseur du prince régnautdécrète une foule de mesures hostiles l'Église, fait emprisonner les évéques. Le roi actuel, ce fier potentat qui parlait si haut dans les conseils de l'Europe, qui était si hautain devant ses peuples, subit humiliations sur humiliationss'avilitpour ainsi dire, par la platitude de son langage et dans ses démarches vis-à-vis de l'émeute triomphante. Et l'anarchie la plus triste règne dans ses États, et sa couronne chancelle sur sa tête. L'Autriche avait aussi une grande expiation subir sa vieille politique était encore toute entière sous l'influrnce des principes de Joseph II et de Ricci; elle tenait l'Église en servitude, et le clergé dans une position, pour ainsi dire, toute dégradante. En un jour cette puissance qui paraissait si solide, s'ébranle, se disloque; et sa politique que l'on croyait si gage, si habile, est bout des moyens. Louis de Bavière veut se faire pardonner par les libéraux, les scandales de sa conduite privée. Il se fait persécuteur des Réderaptorisles et des Jésuites; ses peuples scandalisés et indignés se soulèvent il est contraint de déposer sa couronne an milieu des huées et des malédictions d'un peuple dont il fut longtemps l'idole. Charles-Albert de Piémont laisse triompher les haines im pies du fanatique Gioberti. Dans la crainte des entreprises des carbonari contre sa couronne, il ratifie l'injuste et violente loi qui frappe des religieux innocents et des sujets dévoués. Et, presque jour pour jour, sa belle et vaillante armée est déoimée par la mitraille ennemie disperséeanéantie; lui-même ré fugié sur son territoire où il ne parvient libre, que grâce la générosité de son ennemiil tremble pour sa couronne dé sormais la merci de ceux qui ont provoqué ses revers. Ne parlons pas de Rome, ne remarquons pas que l'Auguste et Saint Pontife, cédant la contrainte matérielle, a consenti laisser partir pour l'exil des religieux qu'il aima, qu'il aurait voulu défendre contre ceux qni les persécutaient. Pie IX est captif dans son palais, la merci d'une populace effrénée et de carbonari furieux. Disons cependant que toutes ces coïncidences sont trop frappantes pour que le doigt de Dieu ne soit pas là. Feuilleton belge.) La notification du pourvoi en cassation de seize des condamnés dans l'affaire de Risqnons-Tout a été faite dans les délais voulus, Délestré, comme on sait, s'est seul refusé se pourvoir, et n'a pas voulu qu'aucune démarche fût faite en sa faveur. M. Louis Blanc a adressé au Times la note suivante Plusieurs personnes, qui partagent en Angle terre les opinions de M. Louis Blanc, semblent disposées a lui offrir quelque témoignage public de sympathie. M. Louis Blanc leur adresse ses remer- ciments les plus sincères, mais en même temps il croit devoir déclarer qu'il désire éviter tout ce qui serait de nature a offenser, de quelque manière que ce soit, le gouvernement anglais. Il est décidé attendre, daus le calme de l'étude et de la retraite, que des jours plus brillants luisent sur son pays, et il serait profondement peiné que l'appel forcé qu'il a fait a l'hospitalité de l'Angleterre devint la cause d'une agitation même momentanée. Depuis plusieurs années on a beaucoup parlé de colonisation, afin de pouvoir déverser dans de nouveaux établissements au-delà des mers le trop plein des population, cause incessante de la misère qui dévore quelques pays. La grande difficulté a été jusqu'à présent de trouver des débouches, suffisants toutes les nations, situés au centre des grands mouvements commerciaux du globe, et sur tout faciles acquérir. M. Lhotsky, ancien officier colonial Van Die- mensland, a étudié cette question et croit en avoir trouvé la solution. Les nombreuses îles de l'Aus- tralasie lui paraissent réunir toutes les conditions désirables pour y établir des colonies, et il a remis M. le ministre de la marine et des colonies de la République française un plan d'après lequel toutes

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 2