A cette première lettre nous ajoutons
une seconde d'un partisan de l'économie,
qui touche du doigt la plaie que le collège
d \pres fait chaque année nos finances
communales. Le journal progressif prétend
que ce collège donne la ville de la mar
chandise pourson argent; notre correspon
dant prouve très clairement que ce collège,
malgré tous ses mérites, coûte, et ne vaut
pas Ir. 18,850, par an. Voici sa lettre
Monsieur le Rédacteur du Propagateur,
vaise grâce de traiter notre collège de pitoyable,
et le mot ne pourrait-il pas aller a meilleure
adresse?
Un établissement est-il pitoyable parce qu'il
coûte 10,000 fr. par an moins qu'un autre?
Un établissement est-il pitoyable parce que
recevant 2,3oo fr. il rend au moins 10,000 fr.
la ville?
Un établissement est-il pitoyable parce qu'il
fait beaucoup avec peu? Nos bons pères louaient
cette manière d'agir aujourd'hui il y a du progrès
a faire peu avec beaucoup.
Un établissement est-il pitoyable parce qu'il a
su répondre depuis i5 ans aux voeux du plus
grand nombre des pères de famille?...
S'il vous plait, Monsieur, laissez-nous en paix,
nous ne vous attaquons pas ne faites pas un crime
h notre collège d'avoir vu éclore beaucoup de vo
cations h l'état ecclésiastique, nous n'y sommes
pas engagés. Nos maîtres s'efforcent nous rendre
capables de fréquenter avec succès les cours du
séminaire ou de l'uoiversité, et ils se comptent
heureux quand ils ont obtenu ce but. J'ose espé
rer, Monsieur, que vous voudrez bien insérer la
présente dans votre plus prochain numéro. Dans
cette attente, j'ai l'honneur d'être, Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
aimi: roiDito*,
Élève de Rhétorique au collège de Poperinghe.
Ypies, le 22 Septembre 1848.
Mes réflexions économiques concernant le col
lège communal, doivent avoir paru bien raison
nables et justes. Il est facile de s'en convaincre,
par la réponse de l'organe officiel de la coterie
triumvirale, qui remorque nôtre cité quelque peu
trop complaisante. Comme je l'ai pu prévoir, force
111'a été de déplaire a cet être extravagant, dont le
langage ne respire que fiel et passion jamais
1 écrivain du Progrès, n'a mieux justifié sa devise
Pires acquirit eundo Sa folie augmente en
raison de son dge. Jamais nous n'avons été té
moins d'un progrès plus sensible versCha-
renton. Suivons nôtre adversaire dans les élucu-
brations de son cerveau malade.
Argumeutant de la nécessité d'opérer des éco
nomies, nous nous sommes permis de dire, que les
18,85o francs accordés au collège communal, dont
l'argent seul prolonge l'agonie, pouvaient recevoir
une meilleure destination. En ceci nôtre confrère
aperçoit une calomnie et une mauvaise foi évi
dente certes, ce n'est pas a vouloir secourir les
pauvres, qu'il y ait de la mauvaise foi ce n'est pas
éveiller l'attention publique, sur un abus blâ
mable! Pour la vingtième Jois nôtre adversaire
nous assure, que le collège ne coûte que 1 i,58o
francs, et pour la vingtième foisnous refusons
avec le public, de croire k cette assertion, le budget
nous montrant, qu'il reçoit i° i5,85o francs de la
ville, 20 5,ooo francs de l'État, ce qui fait bien la
modique somme de i8,85o francs. Nous ne sau
rions arriver aux n,58o francs, en déduisant en
core le produit des minervales, que le Progrès
porte k 4,ooo francs, ce qui est inadmissible,
d'autant plus que, d'après des renseignements très
authentiques, nous croyons pouvoir avancer que,
le mot gratis qu'on fait sonner aux oreilles de
mainte famille gênée, ne contribue pas peu, a
éloigner de S'-Vincent, un certain nombre d'élèves
que les sympathies paternelles voudraient y en
voyer. On nous assure même que le nombre des
élèves non pavants, ue s'élève pas k moins de
trente, dans l'établissement subsidié par la ville.
Le Progrès nous annonce en termes pompeux,
que le chifTre des étudiants dépassera bientôt la
centaine cela ne nous étonue guère; il est aisé k
la ville de recruter des élèves, dût-on en faire
passer une vingtaine de la Looye sur les bancs du
collège aux risques d'enlever ces enfants k une
vocation plus modeste, mais plus sûre.
Eu matière d'instruction, le Progrès nous ac
cuse, de compter par sous et deniers en d'autres
occasions nous aimons k agir de même, tout en
appréciant sans lésiuerie les choses et les cir
constances; et si bien des administrations locales
eussent compté par deniersplutôt que par mil
liers, il y aurait de quoi suffire aux besoins de la
situation si triste et si sombre. Ce n'est pas la soif
de l'argent qui fait marcher un collège, comme le
pense le Progrès: où voit-on surtout fleurir les
sciences? n'est-ce pas Ik, où il y a de la discipline,
où la religion marche de pair avec l'instruction
Les collèges qui prospèrentne sont-ce pas ceux
où les moeurs se conservent et où la vertu est res
pectée? C'est lé flambeau de la religion qui éclaire
les sciences, qui guide la raison. La brillent les
élèves, où les maîtres, tout en ouvrant les esprits
k la lumière, ouvrent aussi les cœurs a la vertu.
Quoiqu'en dise le Progrès, ce n'est point la soif
de l'or, ce sont des motifs désintéressés qui doivent
décider un homme k s'acquitter dignement des
nobles fonctions du professorat.
Aux yeux du journal précité, le collège de Po-
pciiughe ne produit que d'honorables sémina
ristes. On pourrait le croire, si l'on ne se rappelait
les examens honorables passés par M. Vandromme,
aujourd'hui médecin considéré k Bruges; il y au
rait peut-être des dupes de cette allégation, si l'on
ne connaissait mon ami l'avocat Vrambout, dont le
talent et le caractère facile ont conquis en peu de
temps l'estime du chef et des membres du conseil
provincial. Le collège de Poperinghe peut-être
fierde compter ces hommes distingués parmi ses
anciens élèves.
Je ne m'étendrai pas davantage, M. le Rédacteur,
sur les incartades du Progrès celles que je viens
de relever donneront au public la juste mesure de
la justice, et de l'état intellectuel de ce journal.
Agréez, etc.
un partisan de l'économie.
1
Un vol des plus adroits, c'est-k-dire des plus
audacieux, a été commis jeudi après-midi, dans le
magasin de dentelles de Monsieur B.-C., par une
étrangère dont la mise inspirait du reste peu de
confiance.
Pendant que cette femme, se disant marchande
de dentelles, faisait son choix, elle éprouve tout k
coup comme une sorte de faiblesse (faiblesse de
s'emparer du bien d'autrui sans aucun doute) et
demande k Mm° B. la permission de se dégraffer et
un verre d'eau ce qui lui fut accordé avec empres
sement.
Mais les soupçons de Messieurs B. frères ayant
été éveillés, ils firent suivre l'acheteuse qui avait
déclaré qu'elle allait revenir pour payer le mon
tant de la facture et prendre sa marchandise
eux-mêmes la suivirent k distance.
Déjà sortie de la ville par la portede Menin, elle
se croyait k l'abri de toute poursuite, lorsque Mon
sieur B.-C. hâtant le pas, la rejoignit et l'arrêta.
Après quelques pourparles, il la fit rentrer en ville
et la conduisit directement au bureau de police, où
l'ayant visitée, l'on trouva sur sa poitrine une pièce
de dentelle, dont elle ne put justifier la possession,
car l'étiquette, marquée aux initiales B. C. en in
diquait trop clairement le propriétaire.
Conduite a la Bourse, elle n'y montra pas la
moindre crainte, et ceux qui la virent, prenant un
air assez dégagé, jugèrent qu'elle n'en était pas k
son coup d'essai. Elle a été transférée le lendemain
a la maison d'arrêt.
L'on dit que d'autres commerçants de notre ville
ont été victimes de ses faiblesses ils connaissent
aujourd'hui le vol au verre cl'eau. [Commune.)
M. Trioen vicaire k YVaereghemest nommé
vicaire a Couckelaere, en remplacement de M.
Rouzeeuw, qui passe en la même qualité a Wae-
reghem.
L'enseignement secondaire vient de faire une
perte très sensible dans la personne de M. l'abbé
Bril, principal du collège épiscopal de Bruges, qui
a été enlevé subitement Dimanche matin, k ses
nombreux amis. M. l'abbé Bril a été surveillant
dans le collège de S'-Vincent de Paul, k Ypres,
pendant plusieurs années.
FÊTES DE tiKPTKMIIIlE A II RE VEXEES.
Une foule immense s'était portée le vendredi
soir, 22 septembre vers la place des Palais, ou de
vaient se faire entendre tous les tambours et toutes
les musiques militaires de la ville, dans une retraite
k laquelle on avait donné des proportions inusitées.
Après un imposant roulement de tambour suivi de
fanfares joués par les trompettes et par les cornets,
plus juste que de coutume, les musiques réunies ont
joué deux morceaux, puis se sont mises en marche
aux sons d'un pas redoublé, en passant par la rue
Ducale, la rue de la Loi, où elles ont exécuté deux
autres morceaux devant le Palais de la Nation, et la
rue Royale. Une foule immense a servi d'escorte k
cet orchestre ambulant dans tout le trajet qu'il a
parcouru. Une tiède soirée d'été a favorisé cette
inauguration de nos fêtes. Longtemps après la fin
de la retraite, de nombreux promeneurs circulaient
dans les rues qui avoisinent le Parc. Sur tous les
points de la ville on remarquait ce soir une grande
animation et uneaffluence considérable d'étrangers.
grande revue. distribution des drapeaux.
Le 23 dès onze heures du matin, la garde civi
que et les régiments de l'armée, qui devaient faire
partie de cette belle revue, étaient rangée en ba
taille; la droite appuyée au coin du Parc, formant
l'angle de la rue Royale et de la place des Palais,
se prolongeait dans la rue Royale, la rue de la Loi,
les boulevards du Régent, de Waterloo, de France,
jusqu'à la porte d'Anderlecht.
A une heure précise, une salve d'artillerie a
annoncé la sortie du Roi de son palais.
Le Roi est monté sur l'estrade royale avec S. M.
la Reine, L.L. AA. RR. le duc de Brabant, le comte
de Flandre et la princesse Charlotte. Le Roi por
tail l'uniforme d'officier général de la garde civique
et le grand-cordon de son ordre.
LL. MM. ont pris place sur le trône, la princesse
Charlotte était entre le Roi et la Reine, le duc de
Brabant piès du Roi, le comte de Flandre près de
la Reine. Les drapeaux se sont inclinés, les tam
bours ont battu aux champs, les musiquesdes divers
régiments ont fait entendre l'air national, le canon
a retenti, les cloches ont sonné k toute volée et
d'immenses acclamations sont parties du sein de la
foule.
11 a été procédé k la remise des drapeaux que des
sous-officiers avaient été prendre au ministère de
l'intérieur et qu'ils portaient, groupés sur les deux
côtés de l'estrade.
Les colonels des légions de la garde civique de
Bruxelles ayant remis k leurs lieutenants-colonels
le commandement des corps sont venus avec les
officiers supérieurs des députations former le cercle
au pied de l'estrade.
La revue commencée k 2 heures a été terminée a
trois heures et quart et sur tous les points de l'im
mense front de bataille qtfi s'étendait jusqu'à la