NOUVELLES DIVERSES. FRANCE. Paris, 23 septembre. ,I!) M. Marie, ministre de la justice, écrit au pré sident qu'il retire le projet de décret sur le divorce. (Hilarité générale.) porte de Ninove, S. M. a été saluée par des lon gues et bruyantes acclamations. Le Roi est venu se placer avec son état-major devant le palais, et la garde civiqne et les troupes ont alors défilé dans l'ordre indiqué. Après le défilé, le Roi a mis pied terre, pour entrer au palais. La foule contenue jusqu'alors a envahi la place et s'est précipitée sur les pas de Sa Majesté, qu'elle a entourée en faisant entendre avec un inexprimable enthousiasme les cris de Vive le Roi! et l'a accorapagoée jusqu'au palais. Le Roi est allé rejoindre la Reine au balcon, où elle avait assisté au défilé avec le comte de Flandre et la princesse Charlotte. La présence du Roi a été saluée par de nouvelles acclamations. La cérémonie était tetminée 5 heures. nilNEGIVC, Ou marche de» Figure» et Iteprésentatlon» popu laire et traditionnelle» de» différente» ville» du royaume. 11 était plus de deux heures, lorsque le cortège, impatiem ment attendu, a pu se mettre en marche. Il était six heures et demie du soir lorsqu'il est rentré l'Allée-Verte, après avoir parcouru, au milieu d'uue foule compacte, sou long iuitiaire. Le temps s'était tout fait remis et a heureusement favorisé cette première partie du cortège national, dont nous ne pou vons donuer aujourd'hui qu'un aperçu rapide. Le corps de musique des sapeurs pompiers de Bruxelles ouvrait la marche précédé par uu peloton de gendarmerie cheval; suivait immédiatement la célèbre famille des géants de Bruxelles, composée de ciuq ligures Janneken et Mieke (Jean et Marie), leur papa et leur inaman et leur grand-papa. Les autres membres de l'illustre liguée n'existent plus ce qu'il parait. Ces géauts étaient conduits par les ouvriers du canal, vêtus de la blouse et coiffés du bonnet de coton blauc retombant sur l'oreille la manière des ancieus capons du rivage. Goliath et sa femme, de la ville d'Ath, ainsi que le géant Antigone d'Anvers, nous ont manqué, comme le Signorken, conservé Malines. Le plus bel ornement du cortège était sans contredit le Cheval Bayard et les quatre fils Ayrnoud, que nous ont en voyés les habitants de Lierre. Les lils Aymond étaient très- exactement représentés par quatre jeuues garçous de 10 14 ans, couverts chacun d'une armure complète et coiffés d'un casque traditionnel. Après le cheval Bayard, venait le Don Christophe, de Has- selt, rappelant la foudatiou, dès 51 ide la société Rhétorique de Hasselt, qui u'a pas cessé d'exister depuis cette éjioque reculée. Venaieut ensuite le géant Groot Vader, le Grand-Père de Maliues, traîné par quatre chevaux caparaçonnés en portant pauachcs tricolores. Ce géant était suivi de cinq autres de la même ville et de la même famille le père, la mère et leurs trois eufauts; des chameaux, des girafes portant des petits amours munis de carquois, d'arcs et de flèches; des chevaux que l'on pourrait appeler artificiels ou postiches marchaient eutre les géants de Maliues, couduits, eux aussi, par des ouvriers débardeurs qui ont conservé ce privilège de temps immémorial. l.a roue de fortune, originale conception s'il en fût, termi nait le couliugeut que uous a envoyé la ville de Maliues, Enfiu le fameux dragon de Mous, Saiut-Géorges, Gilles de Chin et ses compagnons, qui méritaient eux seuls une longue description, terminaient le fantastique collège. Les pompiers et leurs gardes municipaux de la ville de Mous précédaient ces héros du fumeux Lurneçon. 1 el est, eu raccourci, le détail de VOmmegang qui, hier, a eu le privilège de divertir la population nombreuse que ren ferme pour le moment la ville de Bruxelles. On écrit de Roulers Une nouvelle feuille flamande vient de paraître ici, elle a pour titre de Landbouweret pour épigraphe: onpartydig- Ueyd. Puisse-t-efle rester fidèle h sa devise, et ne pas se fourvoyer dans l'ornière où le fabricant a si piteusement versé. Nousattendrons pour la juger qu elle ait développé un peu plus ses principes, qui dans certaines lignes sentent déjà un peu le communisme, doctrine qui ne fera pas fortune dans nos campagnes. Il y a eu samedi un grand banquet a la cour. On y remarquait les ministres, tons les chefs de corps de la garde civique et de l'armée qui ont assisté a la revue de ce jour, les grands-officiers de la maison du Roi, les dames d'honneur de la Rei ne, etc. Dans le consistoire secret tenu par le Pape, e 11 septembre, le Souverain Pontife a conféré I institution canonique Mgr. Sibour, évêque de 8ue> pour l'église métropolitaine de Paris. A la fin du consistoire, a été faite h Sa Sainteté l'instance du Sacré Pallium en faveur de l'église métropo litaine de Paris. Un afTreux malheur est arrivé ces jonrs der niers Goulven (Finistère.) Le i4 septembre, trente six personnes revenantde la foire de Lochrisli se sont embarqnées dans un bâtean pour traverser l'anse de Goulven. L'embarcation était a peine 'a moitié route qu'un homme monte sur le devant et se met a la balancer; les passagers sont saisis de frayeur, et en un instant se reportent tous du même côté du bateau qui chavire immédiatement. On n'a pu ramener terre que six personnes saines et sauves; vingt-cinq ont été trouvées pri vées de vie sur la grève a basse nier, et cinq ca davres sont encore au fond de l'eau. C'est donc en tout la mort de trente personnes que nous avons déplorer. Tous les passagers, ainsi que les bateliers, habitaient la commune de Plouneour-Tres. Un des bateliers avait deux de ses sœurs a bord; il a sauvé l'une d'elles a la nage. On lit dans le Journal du Havre Le baleinier américain Cassander était parti de Providence le i 7 novembre 1847, et rien d'ex traordinaire n'était venu signaler sa navigation, lorsque le 1" mai dernier au matin, ce cri terrible Le feu est bord appela tout l'équipage sur le pont. Un incendie venait en effet de se déclarer dans le cale, et celte circonstance qu'il avait éclaté la fois sur plusieurs points, a l'avant et a l'arrière, révéla bientôt que le sinistre était le résultat d'un crime et uon pas d'un accident. Dès la première alarme, en effet, deux nègres qui se trouvaient a bord s'étaient élancés 'a la iner, se désignant ainsi eux-mêmes comme les auteurs de cet acte abomi nable. L'un d'eux, recueilli quelques instants plus tard, avoua sa complicité. Après avoir en vain essayé d'arrêter les pro grès du feu, et de retirer quelques provisions de l'intérieur du navire, le capitaine fit mettre les canots la mer, et le jour trouva l'équipage du Cassander, composé de vingt-trois hommes, livré 'a la merci des flots, snr trois embarcations, a 4oo milles de la terre la plus prochaine, avec dix gal lons d'eau et quinze livres de pain environ. Heu reusement, l'on avait sauvé les instruments d'ob servation, et le capitaine put diriger sa marche avec quelque sûreté. Le cinquième jour, on rencontra un oavire espagnol destination de Montevideo, qui, après avoir fait tous ses efforts pour éviter les naufragés, refusa de les prendre son bordet même de les recevoir pour quelques instants. A peine voulut-il leur donner quelques provisions. Inhumanité sans excuse, dont les annales maritimes offrent heureusement peu d'exemples! Une nouvelle épreuve attendait les évaves du Cassander dans la nuit du 6 il s'éleva une tempête terrible, et le 7 au matin, l'embarcation du capitaine chavira. Les huit hommes qui la montaient purent se maintenir sur la coque jusqu'à ce que leurs com pagnons vinssent les recueillir mais les instruments et la majeure partie des vivres se trouvaient perdus; les deux bateaux qui restaient désormais surchargés; menaçaient en outre de s'engloutir chaque instaDt. C'en était fait de tous, si la bourrasque ne se fût apaisée. Mais le ciel exauça les prières des naufra gés, et grâce au retour du beau temps, ils purent aborder le 10 mai au soir, sur la côte brésilienne, cent milles environ de Sainte-Catbérine. Il était temps: onze jours de détresse et de souffrance les avaient épuisés; ils n'avaient plus une goutte d'eau et leurs provisions étaient bout. En débarquant, le canot monté par le second du navire chavira sur les récifs, et un homme périt, faute des forces né cessaires pour atteindre la terre qui se montrait a quelques pas devant lui. Recueilli dans une maison voisine, les napfra- gés purent, quelques joursaprès,se rendre Sainte- Cathérine, où les attendait la sympathie générale. Par une sorte de justice providentielle, le nègre, cause première de tous ces malheurs, qui prétendait avoir été poussé son crime par la crainte de l'es clavage, s'est trouvé séparé de l'équipage après le débarquement, et tout fait supposer qu'il aura été emmené dans l'intérieur du pays où l'attend inévi tablement cette servitude qu'il redoutait si fort. Le prince Napoléon arrive demain soir Pari et descend chez la princesse Demidoff, sa cousine. Beaucoup d'esprits même sérieux s'accordent dire qu'il est maître de la situation, et qu'il lui suffirait de désigner par quelle barrière il entrera cheval, dans Paris, pour arriver l'Assemblée la tête de deux cent mille hommes et tout emporter dans ce torrent populaire. Le général Cavaignac a fait appeler tous les officiers des troupes casernées ou campées Paris et dans les environs pour leur demander s'ils étaient décidés soutenir énergiquement la cause de la République; tous ont protesté de leur entier dévouement. Le général Cavaignac a voulu savoir aussi s'ils pouvaient répondre de leurs soldats les officiers ont dit que l'esprit des troupes était ex cellent (sauf le 29" qui, ce qu'on assurait hier a la préfecture de police, aurait crié Vive Napoléon Le chef du Pouvoir exécutif avait visité la veille au soir toutes les casernes, suivi d'un nom breux état-major. On écrit du canton de Phalsbourg au Cour rier de Nancy du 17 septembre Il se passe en ce moment une chose vraiment phénoménale dans les forêts de nos montagnes. Des chenilles sans nombre dépouillent les arbres de leurs feuilles, de sorte que des étendues de terrain de 5o 60 hectares présentent aux yeux l'image la plus complète de l'hiver. La mousse même est mangée par ces insectes. Non-seulement les arbres en sont couvert depuis la racine jusqu'à la cime, la terre en est cachée comme sous une forte neige. Il y a des places où elles ont une épais seur de i5 20 centimètres et plus. Les vieillards n'ont jamais rien vu de pareil e! moins de centempler ce fait de ses propres yeux il est im possible de s'en faire une idée et tous les récits paraîtront exagérés. Ces chenilles, d'environ 8 centimètres de longueur, sont jaunes et portent une espèce de crête sur le dos. Des villages entiers vont en pèle rinage Bonne-Fontaine pour demander d'être délivrés de ce fléau; car on craint la mort des arbres; et l'on craint plus encore qu'elles ne vien nent empester l'air au moment où elles périront. Déjà il règne une odeur infecte dans les localités qu'elles ravagent. Maintenant que le nom du citoyen Raspail va être proclamé représentant, on se demande comment on résoudra les difficultés que ce nom devra soulever. En effet, ce citoyen Raspail est en ce moment au donjou de Vincennes pour avoir envahi l'assemblée nationale au i4 mai. L'assem blée va-t-elle annuler son élection, attendu que le prévenu ne peut pas être élu représentant, ou bien autorisera-1—elle les poursuites en même temps qu'elle validera l'élection, ou bien eucore ajourne- ra-t-on le rapport sur l'élection, jusqu'à ce que le procès de mai soit jugé. Cette dernière alternative nous paraît inadmissible, car le procès ne doit être jugé qu'au mois de novembre et l'on ne peut pas attendre jusqu'à cette époque pour se prononcer sur les trois élections de la Seine. ASSEMBLEE NATIONALE. Séance du 25. Présidence de M. Cardon, vice-présidence. Paris, ^4 septembre. Il pleut des gravures sur M. Louis-Napoléon. On en voyait une ce matin où l'on apercevait la France assise sur un fauteuil la Voltaire et ayant une couronne sur le front. Napoléon sort de son tombeau, il indique du doigt celle qui tient la couronne ses quatre proches MM. Na poléon Bonaparte, fils de l'ex-roi Jérôme, Lucien Murât, fils de *l'ex-roi Joachim, Louis, fils de l'ex-roi de Hollaude, et Pierre Bonaparte, fils de Lucien. On lit au bas Napoléon présentant ses quatre neveux la France. On assure que M. Ducoux, préfet de police, a fait saisir cette lithographie.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 3