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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
32me année.
L'organisation de notre milice citoyenne
marche avec ensemble et rapidité. Partout
on se livre aux exercices, on délivre des
armes, on prépare l'équipement. Jeudi ont
eu lieu les élections pour la demi compa
gnie d'artillerie. Les dignitaires tous les
f;rades ont été nommés l'unanimité moins
eur propre voix. En voici les noms
1' Lieutenant, M. Pironon, Théodore;
2" Lieutenant, M. Joye, Auguste;
Maréchal des Logis chef, M. Debeaucourt,
avocat.
Maréchaux des Logis: MM. Nolf-Denys
et Alfred De Florisone.
Brigadiers: MM. Thibault (de la Tète
d'Or), Tack (du Quai), Vandecasleele
(du Chat), et De Coene-Lahousse.
Des sérénades ont été données aux offi
ciers, et les membres de la compagnie ont
illumine. (Le carillon était malade).
I\o 3235.
VI.HITt: ET JUSTICE.
On s'aboooe Yprès, rue de Lille, io, prèa la Grande
Place et chex les Percepteurs de* Portes du Royaume.
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Ypres fr 3. Le* autres localités fr 3-5o. Un n® »5.
i r propagateur parait le ft%MEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (inarrtlonft 19 centimes la ligne).
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50 Septembre.
IXn journal annonce que M. le prince de Ligne
est nommé ministre de Belgique a Rome.
Noas ne savons si cette nomination est Faite;
mais i( paraît qu'on peut dans tous les cas la con
sidérer comme arrêtée.
La plupart des villes de Belgique, où il existe
des Sociétés des frères d'armes de l'Empire, ont
envoyé des délégués, pour assister Bruxelles aux
solennités de septembre, en voici la nomenclature
exacte
Alost, Anvers, Ath, Audenarde, Bruges, Deynze,
Gand, lfasselt, Diest, Jodoigne, Liège, Louvain,
Malines, Mons, Ostende, Tirlemont, Tournai, Ver-
viers, Vilvorde et Ypres.
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i»i eoxroins ckxéril.
Après la distribution des prix, on a exécuté le
Chant de la Patrie dont les paroles sont de
M. Siret, et la musique de M. de Bériot. Ces cinq
couplets ont été vivement applaudis. Le dernier,
qui fait allusion au Roi, a été répété trois fois sur
la demande générale de l'auditoire. Voici cette
strophe
Protège-nous, divine Providence,
Règne sur nous par un Roi bien-aimé,
Dont le coeur s'ouvre aux pleursde l'indigence,
Dont la main s'arme aux cris de l'opprimé.
Il nous l'a dit, il sera notre père,
Son bras, son cœur seront nos boucliers,
Et si jamais I on jette un cri de guerre,
Il mêlera son sang au sang de nos guerriers!
Liberté
Liberté
Sois notre bannière,
En paix comme en guerre;
Liberté
Liberté 1
Conduis notre pays a l'immortalité.
Les auteurs de cette belle cantate ont reçu les
félicitations de S. M.
Voici quelques extraits de la pièce de vers de
M. Busscbman lue l'académie de Bruxelles:
L'art flamand a conquis sa place la lumière,
Le fleuve que nourrit cette source preiniere,
Tantôt limpide et calme et tantôt irrité,
Dornjaut sous un beau ciel ou fouetté par l'orage.
Est venu jusqu'à nous, réfléchissant l'image,
De la grande nature et de l'humanité!
L'audacieux Rubens, fier et sublime athlète,
Matlre au nom flamboyant, l'ardente palette,
Qui fait sou œuvre immense et saus trêve et sans frein
Peint l'histoire et le monde en pages magistrales,
Constelle de leurs feux palais et cathédrales
Et couvre l'art entier d'un regard souveraiu
Yan Dyck dont le pinceau flexible et poétique
Revêt le masque humain d un charme sympathique,
Ou bien du Golgolha retrace les douleurs-
Teuiers qui fait bondir, dans ses frais paysages,
Une foule joyeuse, aux rubiconds visages
Ou l'arrête attentive aux cris des bateleurs.
Jeunes maîtres, déjà l'orgeuil de la Belgique,
Sans tiève poursuivez la roule magnifique,
"N ous qui l'avez rouverte, héritiers des aieux
Le présent vous sourit j le passé vous éclaire
Aimez l'art! aimez l'art, cet arbie séculaire
Qui plonge dans le sol et moule vers les cieux
18n": anniversaire des JOURNÉES DE SEPTEMBRE
1830.
La journée de lundi comptera parmi les plus
belles, les plus brillantes qui aient marqué nos fêtes
nationales.
Wortlc de* chars allégorique*.
Il était près de 3 heures lorsque ce cortège a pu
se inettie en marche en quittant l'Allée Verte pour
reniouler les Boulevards et suivre ensuite son long
itinéraire.
Le temps était magnifique, la foule partout.
Toutes les troupes de la garnison ont fourni leur
contingent pour l'escorte du cortège des chars, avec
un escadron de cuirassiers, un escadron du 1"
chasseurs h cheval et du 1" lanciers.
Une compagnie de gendarmerie ouvre la mar
che, la haie est formée de cavaliers de toutes armes.
Voici venir le premier char, c'est celui de la
province de Luxembourg, traîné par 12 chevaux
et représentant la chasse ancienne.
Ce char est rustique. On y voit, au milieu d'un
paysage agreste, des sangliers, des renards, des
loups, a l'entrée d'une tanière. Au sommet du
char un cerf, la croix sur la tète, pour rappeler
l'image qui apparut a saint Hubert. Les chevaux
du char sont conduits par des chasseurs vêtus du
costume des anciens habitants des Ardennes.
Le char du Limbourg, traîné par six bœufs de
la plus belle conformation, suit celui du Luxem
bourg. 11 figure une chaumière bien conditionnée
et ornée de la manière la plus pittoresque. A l'ex
trémité de la façade un colombier et des pigeons
perchés sur le chaume. On sait que ce char doit
représenter l'élève du bétail. Tous les attributs en
sont artistenient disposés et bien ménagés dans les
accessoires du char. Des paysannes laitières et ma
raîchères des cultivateurs et des éléveurs a l'al
lure vigoureuse entourent la chaumière. Derrière
le char viennent des bergers la houlette a la main
et accompagués des chiens préposés la garde de
leurs troupeaux.
Le char de la Flandre occidentale représente
l'agriculture. 11 est traîué par six vigoureux che
vaux de labour. Il est surchargé d'ornements, de
trophées agricoles formés de gerbes de blé, de
plantes de lin et de chanvre, de tabac, de houblon,
d'instruments aratoires. La seconde partie du char
est formée de la coque d'ui> bateau pêcheur en
touré de filets et autres ustensiles de pêche. Des
pécheurs, des marchandes de poisson sont assis h
côté des moissonneurs qui occupent le devant du
char. La société d'harmonie de Blankenbergbe suit
le char en jouant d'anciens airs populaires. Tous
les membres sont costumés comme les pêcheurs
de la Flandre au 16° siècle: chapeau tricorne,
culotte rouge, bas blancs, souliers bouclés, etc.
Des bannières, disposées sur le char, portent les
noms des villes et communes d'Ostende, Blanken-
berghe, Heyst, La Panne. Une députation du co
mice agricole accompagne le char.
Le char de la province de Namur représente un
haut-fourneau avec tous ses accessoires. Il est traîné
par huit chevaux et conduit par une jeune fille,
tenant un marteau doré a la main, et assise entre
les emblèmes des rivières de Samhre et Meuse. Sur
les côtés du char on lit les noms des communes de
Floreffe, Ligny, Vedrin, Geinblonx Andenne,
Fosses. Les roues simulent le feu ardent qui ali
mente le haut-fourneau d'où s'échappe une épaisse
fumée. Des forgerons travaillent derrière le haut-
fourneau.
Vient ensuite le char du Ilainaut. Vingt-quatre
chevaux munis de grelots le traînent péniblement.
Les conducteurs marchent côté des chevaux sont
costumés comme les mineurs, L lampe de sûreté
sur la tête. Une jeune fille représentant la ville de
Mons conduit le char. Un énorme manteau bleu
est jeté sur ses épaules, et elle tient de la ma«n
droite une bannière sur laquelle est inscrit lechiffre
de i83o. Le char est surchargé de minéraux.
Le char de la province de Liège, traîné par 1 2
chevaux, présente un ensemble imposant l'in
dustrie de cette province y est représentée dans
toutes ses branches; fabrication d'armes de guerre,
fonderie de canons, construction des machines,
minéraux, etc.
Derrière le char le drapeau d'honneur décerné
a la ville de Liège avec les députations de l'in
dustrie, les artisans et ouvriers décorés. Sur le
devant du char se trouve une statue, tenant un
caducée, emblème du commerce et de l'industrie.
Le char de la province de Brahant, traîné par
six chevaux, a la forme d'un navire. Ce char est
d'unegrandeélégance. Les bannières brabançonnes
se déploient sur la poupe, portant les noms des
villes du Brabant. La ville de Bruxelles s'y trouve
représentée par une femme vêtue de blanc, le front
ceint d'un diadème et les épaules couvertes d un
riche mantean de dentelles. Des jeunes filles grou
pées autourd'elle,représententles différentes villes
secondaires du Brabant. Les jeunes filles sont pa
rées de longs voiles et de couronnes de fleurs. Sur
le devant du char, se trouvent S'-Michel, patron
de la ville de Bruxelles, et les statues du commerce
et de l'industrie.
Le char de la province d'Anvers. C'est un na
vire avec ses accessoires, ses nombreux matelots,
et tous les emblèmes de la navigation.
Le magnifique char de Rubens, restauré avec un
soin et une richesse extraordinaires, suit immédia
tement. Ce char est aussi remarquable dans sou
ensemble que dans ses détails. Toute sa base est
formée par un gigantesque monstre marin dont la
gueule béante vient mordre le tiinont. A l'arrièret
un Triton non moins gigantesque et arlisteraen,