JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. NOUVELLES DIVERSES. 32me année VOYEZ CE QUI SE PASSE, ET JUGEZ. Dimanche dernier, on avait dressé une estrade Passchendaele, l'occasion de la distribution des médailles aux cultivateurs qui avaient exposé les meilleurs produits agricoles. Au moment où la musique se faisait entendre, le théâtre s'est écroulé. On nous assure que plusieurs personnes sont grièvement blessées; on dit même qu'un enfant est mort par suite d'une forte contusion la tète. L'absence de précau tions contre ces sortes d'accidents n'est malheureusement que trop commune. Aujourd'hui a eu lieu au tribunal l'au dience de rentrée des vacances. Au banquet de Lille, les tables étaient rangées en octogones réguliers, distancés d'après le rayon d'un périmètre toujours croissant autour de la colonne de la grande place. Des passages étaient ménagés tous les angles. Au moment du banquet, une table fut renversée, on servit les mets comme ils étaient. En général, les plats restèrent longtemps exposés au soleil et la poussière soulevée par la foule qui se pressait autour. Les uns avaient terminé le repas avant que les autres eussent pu gagner leurs places. Les allocutions furent prononcées au milieu des cris, sans qu'on y prêtât attention. Ceux qui avaient le dos tourné aux orateurs, bien qu'assis près d'eux, n'avaient même rien entendu. Un certain nombre de convives était en état d'ivresse; des tranches de viande passèrent en réserve sous l'habit; d'autres particu larités plus ou moins grotesques furent par-ci par-là remarquées. Il n'y a eu du reste aucun désordre, pas un cri la façon du banquet rouge de Toulouse. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Pcoyaume. l'It I DE L'tlIOWF.ilKlT. par trimeNtre, Ypres fr 3. Les antres localités fr 3 -5o. Un n° i5. Le Propagateur parait le M4 VIEDI et le IIEIU Rlllll de obaque semaine. (InMertiouM I? centimes la ligne). 7PB.ES, 18 Octobre. Le progrès europe'en, le siècle des lumières, est l'œuvre depuis quelques mois. Les principes du libéralisme, qui s'exhalaient en dernier lieu au tra vers de la presse en vogue, au travers des œuvres de Sue sont en action. La civilisation humanitaire tant vantée, surtout daos les foyers, dans les grands centres d'intelligence, la civilisation dédaigneuse envers le Christianismeses pratiques et son in fluence sur la société, a depuis le mois de Février bouleversé la plupart des pays occidentaux. C'est au nom du libéralisme le plus avancé que les in surgés parisiens de Juin tranchaient la tête h leurs prisonniers, qu'on enivrait des enfants a force de libatioos alcooliques pour les envoyer ensuite aux barricades, que derrière les barricades on fixait des têtes sanglantes sur des pieux, sur des bayonnettes, qu'on jetait de l'eau bouillante et de l'acide sul- furique sur les gardes uationaux, qu'on lirait sur l'archevêque, qu'on empoisonnait les balles, qu'on coupait les poignets h des dragons blessés, qu'on mutilait de jeunes mobiles, qu'on fit servir de phare un cadavre éventré, qu'on massacrait le général de Brea envoyé en parlementaire. Les femmes jouaient un rôle important dans ces dra mes horribles au centre de l'urbanité française du XIX" Siècle. Dans la Belgique arriérée, on blâme un officier d'avoir refusé k des étrangers la visite d'un navire de guerre de l'état. Une parfaite harmonie règne entre les faits et les doctrines, entre les faits publics et les faits privés, entre le progrès parisiea et le progrès des autres centres d'intelligence. La propriété, c'est le vol. Un duc assassine sa femme et se suicide. A l'émeute de Prague, on tue l'épouse du prince Windisgraetz. Le député Simon est accusé d'avoir prêché le régicide en Silésie. Il n'en est que plus fier a l'Assemblée nationale, les événements de Vienne font éclater sa joie. On sait de quelle manière le général d'Auerswald et le prince Licbnowski ont perdu la vie a Francfort. Le comte de Lemberg passant de Bude Pcsth eu Hongrie pour pacifier cette contrée, est égorgé sur le pont qui sépare ces deux villes, par un étudiant. Le peuple s'empresse de déchirer son corps. Les Si ciliens progressistes, en même temps qu'ils dé fendent leur liberté Messine, s'acharnent sur les morts, les découpent, les rôtissent, les mangent. Le 6 octobre, passé douze jours, le peuple de Vienne qui de sa hante civilisation, n'exclut pas l'état de fureur, saisit le comte Latour ministre de la guerre d'Autriche dans son domicile, l'abat coups de barres de fer et de marteauxle pend une lanterne au milieu d'une place pnblique, et le fait servir de point de tnire aux coups de fusil. Une proclamation de l'autorité voit dans ces cruautés un acte horrible de justice privée. A l'Assemblée des étudiants un assassin rapporteur reçoit au moins quelques applaudissements, quelques bravos. Avouons que l'Europe depuis plusieurs mois n'a rien envier en fait de.cannibalisme aux hordes les plus sauvages de l'Océanie. Les sauvages du moins ne raffinent pas ainsi sur leurs barbaries, ils ne cher chent pas de spécieux prétextes pour assouvir leurs appétits sanguinaires et leurs déprédations, et ils ne s'efforcent point les justifier théoriquement chez eux-mêmes ou chez d'autres. Quelle conclu sion voulons nous donc tirer? que le Christianisme seul, quand ses dogmes, ses préceptes, sont mis en honneur et en pratique, sait conduire les nations sans excès dans les voies des libertés et des lu mières, que parconséquent tout ce qui tend pa ralyser son influence sur les mœurs, sur l'éducation, sur les institutions, sur les gouvernements, au lieu d'améliorer la société, la déprave, et la fait tom ber dans de terribles écarts, eu dépit d'un degré quelconque de civilisation purement humaine. 1 .i tt- On assure que la réunion des Chambres est fixe'e au lundi 6 novembre prochain. Indépendance HGcnaiMiE. Mr Schottey, curé a Waereghein, est mort du typhus. M' Dhont, curé k Middelkerke, est décédé a l'âge de 5g aus. Un incendie s'est déclaré Ever (Brabant), dans une maison occupée par un cultivateur de ladite comiuuue. Grâce au zèle et au dévoûment de MM. le curé et le vicUe de la paroisse et de plusieurs habitants d'Ever, on est parvenu concentrer le foyer de l'incendie et s'en rendre maître assez promptement. Une des dernières nuits, une tentative d'as sassinat a eu lieu eu la commune de Wépion, sur la personne d'une nommée Hélin, âgée de 86 ans les malfaiteurs s'étant introduits dans sa demeure l'aide d'escalade et d'effraction, après lui avoir porté plusieurs coups de bâton sur la tête et laissée pour morte ont visité et mis en pièces son chétif mobilier, et lui ont enlevé environ 8 francs. Dimanche dernier, vers 7 heures et un quart du soir, trois mtogtius sont entrés k la Genette, barrière sur la routière Tubize Braine-le-Comte, en demandant un litre de faro. La fille, après les avoir servis et vovant leur attitude morne et silen- cieuse essaya de les faire parlermais sans eu obtenir de réponse. Bientôt ces hommes firent ruine de sortir. Le dernier élait déjà sur le seuil de la porte, quand faisant soudainement volte-face, il asséna un vi goureux coup de gourdin au maîire de la maison et un autre h sa femme. La fille passa entre les jam bes de ces brigands el courut sur la route en criant l'assassin ce qui empêcha peut-être ces brigands de consommer leur sinistre projet. Il se sauvèrent mais en emportant le tiroir où se trouvait la re cette de la barrière et une montre appeudue a la muraille. ACTES DU GOUVERNEMENT. [Moniteur du i5.) INDUSTRIE. ÉTABLISSEMENT DE BLANCHI MENT ET D'\PPRÊT POUR LES TISSUS DE LIN. Un arrêté royal du 12 octobre, porte: LÉOPOLD, etc. Notre ministre de l'intérieur nous ayant repré senté toute l'importance d'encourager la création d'un établissement de blanchiment et d'apprêt, pour les tissus de lin où seraient mis en usage les procédés suivis l'étranger, notamment en Irlande et en Écosse; Vu l'arrangement conclu, par notre minlistre de l'intérieur, avec le sieur William Wood, eu date du 22 septembre dernier, sous promesse de notre ratification Sur la proposition de notre ministre de l'in térieur; Nous avons arrêté et arrêtons: Art. 1". Une somme de 21,5oo fr., prélever, s'il y a lieu, sur les crédits portés au budget du dé partement de l'intérieur, pour servir au perfec tionnement et au développement de l'industrie, sera teuue annuellement en réserve, pendant cinq années, partir du 1" janvier 18*9, afin de servir, le cas échéant, l'accomplissement de l'art. 5 du susdit arrangement.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1