ALLEMAGNE. AUTRICHE. ITALIE. PERSE. A QUEUE DE PAPE (PETIT FORMAT), service et le snrcroit de vitesse obtenu, il n'existera pas en Europe de communications plus rapides et plus fréquentes que celles de Paris avec Londres par Calais et avec Bruxelles par Valenciennes. Le journal du Hâvre avait annoncé une grave mesure, celle de l'interdiction d'exportation des céréales et pommes de terre. Aujourd'hui le journal explique que cette mesure émanait de l'initiative de M. le préfet du département, qui, au moment où il enlevait au Havre les troupes de sa garnison, a peut-être craint une complication des fâcheux événements de Fécamp. Toujours est-il qu'hiex matin 19, il est arrivé une contre-circulaire k la douane, déclarant l'ordre de la veille nul et non avenu. Maintenant, ce sont les ouvriers qui, h leur tour, s'opposent k la sortie des pommes de terre, dont les prix ont doublé depuis quelques jours. A trois heures le rappel battait la garde natio nale prenait les armes, et les attroupements ayant un caractère plus offensif, s'opposaient au départ des bâtiments chargés de pommes de terre en des tination de l'Angleterre. Deux forts détachements de la troupe de ligne venaient de se réunir sur la place des Pilotis. La douane prenait également les armes. Les capitaines anglais avaient hissé leurs pavillons pour protester contre la violation dont leurs navires avait été l'objet. Un épouvantable événement, une action dont on ne peut trouver l'exemple que dans le délire d'un accès de désespoir, a répandu jeudi l'effroi dans le quartier des Écoles. Un homme de lettres, h peine âgé de trente ans, M. Daumont, s'est pré cipité, tenant son jeune enfant dans ses bras, de la fenêtre du quatrième étage de la maison n* 51rue de la Harpe, où il occupait un petit logement. Ce malheureux a été tué sur le coup. L'enfant, qu'il tenait étroitement serré contre sa poitrine, n'a eu, dans cette horrible chute, aucun membre fracturé; mais la pression convulsive qu'il a reçue quand le crâne de son père se brisait sur le pavé, ont été tels qu'on n'a pu depuis ce moment lui faire recouvrer connaissance, et que les hommes de l'art aux soins desquels il a été confié, désespè rent de le conserver h la vie. Il paraîtrait que l'infortuné Daumont, qui avait perdu depuis peu la mère de son enfant, aurait été déterminé k accomplir son affreux suicide par la misère. Ayant vainement imploré des secours, il se serait trouvé réduit h une extrémité telle que les douleurs de la faim n'auraient pas peu contribué a exalter son cerveau, et h y produire des désordres auxquels seuls ceux qui connaissaient la résignation de Daumont et la tendre affection qu'il portait a son enfant, n'hésitent pas h attribuer sa fin tragique. Nous lisons dans la Tribune de Gironde (de Bordeaux) du 19 On s'entretenait vivement ce matin d'une let tre adressée par M. de Lamartine h l'un de ses amis de Bordeaux. Invité a venir passer ici une partie de son congé, 1 ancien membre du gouvernement provi soire a repondu qu'il aurait eu un véritable bon heur h visiter notre Gironde, mais qu'il ne saurait accomplir ce voyage dans les circonstances actuel les. Il craint qu'on n'interprète sa venue ici com me le désir de poser sa candidature la présidence, honnenr qu il déclare décliner de la façon la plus absolue. Cette lettre, connue k la Bourse, y a produit une vive sensation. Une dépêche télégraphique de Marseille, datée du 22 octobre, a 11 heures, annonce que le premier convoi des colons de l'Algérie est arrivé dans cette ville le 21, k 9 heures du soir; a 10 heures, il était k bord de l'Albatros. Toutes les dispositions ont été prises pour l'embarquement successif des convois ultérieurs. Le bruit court que l'Empereur de Russie vient d'envoyer au général Cavaignac la décoration de Paul 1er; mais on ne croit pas que le général consente a en porter les insignes. Événement L'affaire des insurgés de juin inculpés d'être auteurs ou complices du meurtre du général de Bréa va être portée sous très-peu de jours devant le conseil de guerre. On faisait transporter hier du greffe du Palais-de-Justice, k l'hôtel des Couseils, rue du Cherche-Midi, les armes, vêtements, épau- lettes, insignes et autres pièces de conviction sai sies au cours de l'instruction dans le domicile des inculpés et sur le théâtre même du crime. Une commission médicale nommée par le gouvernement, vient de faire sur le choléra un rapport tout k fait satisfaisant. Elle a montré que la marche du fléau asiastique dans les différentes parties de l'Europe suivait une ligne entièrement opposée k la situation géographique de la France. Le nouveau préfet de police vient de pren dre k l'égard de ses subordonnés une mesure qui a fait une grande sensation k la préfecture de police. Désormais les gardiens de Paris et les agents de police ne peuvent plus porter moustache; cette mesure s'est étendue jurqu'nu corps des officiers de paix. Depuis avant-hier, ils sont tous rasés fraî chement, et la plupart d'entre eux sont mécon naissables. Les employés des bureaux et la pré fecture se demandent avec anxiété s'ils seront, k leur tour, atteints par cette razzia administrative. Les créanciers de la liste civile de Louis- Philippe, dont on sait l'état de gêne, ont adressé k l'Assemblée nationale une pétition pour démontrer l'urgence de l'adoption du projet de décret relatif k un emprunt pour solder ces malheureux créan ciers. Paris, q3 octobre. Le 10 décembre paraît décidément le jour ariêté pour l'élection du président de la République. On s'attend a une proposition faite dans ce sens k l'Assemblée nationale par le gouvernement. La question de la séparation de l'Assemblée après ce vote, commence k préoccuper sérieusement les esprits. L'Assemblée nationale a volé le 25 les der niers articles de la Constitution. II ne reste plus maintenant qu'k la reviser. Le vote sur l'ensemble aura lieu dans quelques jours. L'état de siège qui existait k Francfort depuis les troubles dont cette ville a été le théâtre a été levé le 21 octobre. Des correspondances de Pesth du j2 octobre, adressées k la Gazelle de Breslau, annoncent que M. Berger, commandant de la forteresse d'Arad, a fait bombarder cette ville le 7. Les gardes nationaux d'Arad ont soutenu cou rageusement le bombardement durant une heure au bout de ce temps, il a cessé. Le colonel Blom- berg avait en même temps attaqué la ville avec son régiment de houlans; mais il aurait été si complè tement battu, que les soldats furieux l'aurait, dit- on, tué dans sa fuite. Une correspondance parti culière d'Arad annonce que le commandant Berger s'est enfui de la forteresse en uniforme de garde national. Trois rédacteurs de la presse démocratique, k savoir MM. Hacfner, Tuvora et Kudlich, qui se sont rendus dans les environs pour exciter la popu lation de la banlieue, ont été faits prisonniers et transportés au Spielberg. Les nouvelles de Vienne que nous avons reçues vont jusqu'au 18, dans l'après-midi. Il n'y avait rien de changé, k cette époque, dans la situa tion, et une solution pacifique était de plus en plus probable. La Diète, l'Empereur, les commandants des troupes impériales, les chefs de la garde natio nale, toutes les autorités, en un mot, échangent des adresses, des proclamations, des déclarations, des ultimatum, qui jusqu'ici n'ont pas abouti k grand'- chose, mais qui éloignent cependant la pensée d'une attaque contre la ville. La Gazette de Breslau du 19 contient les nouvelles suivantes que nous reproduisons, bien que le fait principal qu'elles mentionnent, celui d'un engagement qui aurait eu lieu le 18, ne nous ait pas été annoncé par les correspondances de cette date reçues Des voyageurs arrivés aujourd'hui de Vienne, par lecltemin de fer, rapportent qu'un engagement a eu lieu le 18, huit heures du matin, entre des gardes nationaux et des soldats de la ligne, au sujet de l'occupation du Belvédère, près du jardin Schwarzenberg. Les Croates ont bombardé la ville, pendant plus d'une heure, du Wiener Berg. On a répondu vigoureusement k leur attaque puis l'af faire n'a pas eu d'autres suites. Le prince Windischgraetz se trouve a Ollmutz, près de l'Empereur. Les envoyés français et anglais sont parvenus a inspirer k S. M. des sentiments de conciliation. Six heures du soir. A l'exception de l'enga gement de ce matin, la journée s'est écoulée tran quillement. On ne voit paraître ni Windischgraetz ni les Hongrois. Quant k la prétendue protestation de la Russie contre l'entrée de ces derniers, on ne sait encore rien de positif k cet égard. M. le major comte de Mensdorff-Pouilly est arrivé k Vienne venant d'Ollmutz. Il a apporté la nouvelle que le lieutenant feld-maréchal prince de Windischgraetz a été nommé feld-maréchal et gé néral en chef de toutes les troupes autrichiennes, a l'exception de l'armée lombardo-vénitienne, qui reste placée sous le commandement du comte Ra- detzky. Les officiers croates faits prisonniers k Vienne et soupçonnés d'être des espions, ont été en danger d'être déchirés par la foule. Quatre membres de la légion académique les ont défendus avec le plus grand dévoûmeut. Le bruit de la reddition du fort d'Osopo aux troupes autrichiennes se confirme. On sait que ce fort était la seule place qui restât encore au pou voir des Italiens sur la terre ferme. Osopo rendu, Venise résiste tout k fait seule. D'après une corres pondance adressée au Bœrsenhalle, cette capi tulation aurait été précédée d'un bombardement très-vif. Les soldats de la garnison, composée prin cipalement de troupes papales, auraient obtenu de rentrer dans leur patrie, mais sans armes. Les Autrichiens se seraient emparés, dans la forteresse, de 67 pièces de canon et d'une grande quantité de munitions et de provisions de bouche. Le shah de Perse est mort vers la fin de septem bre. Ce prince était né en 1806. Il laisse un héritier mineur. Bv Mr POUPART-VIENNE, Notaris 1er resi- dentie van Zonnebeke, is er Geld in leening te bekoomen mits goed bezet. Cet Instrument n'a presque pas servi, prix i,5oo francs. S'adresser pour le voir et le toucher rue d'Ypres N° i3 k Menin. (5)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 3