JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ]\o ;3243. 32me annee. Au moment où nous imprimions dans notre supplément du 25 de ce mois, quel ques observations l'appui de la pétition des brasseurs de cette ville, le Progrès pu blia le compte-rendu de la séance du conseil communal où la demande faite par cette pétition a été rejetée. Nous regrettons profondément celte décision. Nous igno rons la démarche ultérieure qui sera tentée par ces industriels; mais il nous semble queJeur cause est trop juste pour ne pas obtenir entin un succès complet. Suivant le journal cité le système des retenues n'a produit que de mauvais effets, et nous, nous persistons croire que dans l'état actuel de la législation, ce système est le meilleur, puisqu'il est prouvé que ce qui existe ici est une vraie monstruosité, un système mixte frappant des droits sur la cuve et sur l'entonneraent, exceptionnel ce qui se pratique généralement, et pro duisant les conséquences les plus iniques; et que celui d'une sorte d'abonnement ayant pour base les quantités brassées depuis dix ans, mis en avant par M. l'échevin Vanden Peereboom, n'a été goûté ni par le conseil qui paraît craindre une perte pour l'octroi par suite de l'augmentation possible de la population, ni par les brasseurs, qui voient devant eux une diminution sensible et pro gressive de la consommation. C'est en partie, on ne saurait en douter, cette diminution de consommation qu'il faut, pourêtrejusle, attribuer les mauvais effets apparents obtenus ailleurs de la méthode des retenues. Mais, sui vant certaines per sonnes, quelles que soient les circonstances où nous vivons, l'ouvrier a de l'ouvrage et boit de la bière, ou n'en consomme guère, il faut que les octrois rapportent les mêmes sommes. Puissamment raisonné, en vé rité. Mais le temps se chargera de détrom per ceux qui raisonnent de la sorte. Contrairement nôtre correspondant, le Progrès n'est point d'avis, qu'il soit utile de supprimer la musique du corps des sapeurs-pompiers. Le retrait des 1,500 fr'. que la ville lui accorde, serait même dé raisonnable, si tant est qu'on veuille ajouter foiau langage de l'écrivain de ce journal véritable Aristôte de Gheel. En revanche il a trouvé un autre moyen d'effectuer une économie notable: ce serait de retirer le subside, que nos magistrats accordent aux prêtres de cette ville. Le rédacteur de ce Journal philantrophe, a-t-il en vue l'intérêt du pauvre, en émettant cette demande? 0 stupide écrivassier! que diront d'un tel raisonnement les hommes de cœur, les personnes clairvoyantes? Je dis avec les brasseurs: la réponse est sur toutes les lèvres: On nous écrit de Saint-Genois: Les époux Glorieux-Buyssens ont célébré leur jubilé d'une union demi-seculaire le 18 octobre. Cette famille patriarcbale compte, parmi ses huit enfants, quatre garçons et quatre lilles, dont quatre con sacrés Dieu et quatre honorablement placés dans le monde. Le fils aîné a fait par la même cérémonie, son jubile de 25 ans de prêtrise, et la fil le aînée celui de 25 ans de profession religieuse. Une foule d'habitants, accourus pour celle cérémonie, ont été attendris jusqu'aux larmes, en voyant ce vénérable patriarche conduit par ses deux enfants aussi ju bilaires, et sa vieille épouse, si chérie des pauvres, conduite par les deux autres lilles, religieuses aux incurables Tournay, et précédés par les quatre couples mariés, chacun avec sa jeune famille. Après la solennité, M. Glorieux, qui avait été premier magistrat de la com mune sous trois gouvernements consécutif, réunit, dans un banquet de 108 couverts, les notables et un grand nombre de ses amis. Plusieurs toasts ont été portés et vivement applaudis, spécialementcelui que M. l'abbé Glorieux a proposé la santé de Mgr. levêque de Gand; il a en même temps communiqué aux convives une lettre pleine de tendres souhaits que Sa Grandeur avait adressée aux jubilaires, pour ex primer qu'elle aurait eu égard au sacrifice qu'ils ont fait en destinant la moitié de leurs enfants au service de la Sainte-Eglise, si une tournée de confirmation n'y eut pas mis obstacle. Les pauvres n'ont pas été oubliés dans cette fête de famille; ils ont eu aussi leur banquet. Les époux jubilaires ont fait dis tribuer, par le bureau de bienfaisance, du pain et de viande tous les ménages pauvres et leurs enfants fermiers ont fourni les légumes. 11 est espérer que M. l'abbé Glorieux, élève dans cette école paternelle d'agri culture, réussira danssa nouvellefondalion de la Société agricole de bons ouvriers pour l'exploitation de fermes de bienfaisance et qu'au lieu de diriger la culture pour placer honorablement 8 enfants, il pourra la diriger pour nourrir et vêtir dans ses établissmenls, par ces mêmes bénéfices agricoles, peut-être dix pauvres par bon- nier pour le prix qu'en coûte le loyer: il est espérer que dans ces circonstances actuelles de paupérisme, il réussira faire goûter ce nouveau système où la propriété elle même fait l'aumône et cela au moyen d'une Ecole normale de Directeurs de fermes de bienfaisance, qui se contentent dans un état célibataire de la certitude d'une exis tence convenable leur vie durant. VÉRITÉ ET JISTICE. fin s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, pria la Grande Place et chex lea Percepteurs dea Poates du Royaume. I-HI\ ne i'IBIWKHKIT, par (rimentre, Ypres fr 3. Lea autres localités fr 3 5o. Un n» |5. I.e Propagateur parait le M4JIEDI et le KEHI'REDI de chaque semaine, (inaertiona 13 centime, la ligne). 7??.2S, 28 Octobre. Heureux si jeune eDcor, pour de bonnes raisous, Les parents Pavaient mis, aux petites maisons. ..peu e Monsieur le Re'dacleur du Propagateur Les considérations que j'ai livrées au public, concernant l'école primaire communale, ont pro duit un effet, auquel j'étais loin de m'attendrc celui de valoir au respectable directeur de la Con grégation, toute tme volée d'injures et de gros sièretés, de la part du journal de la cligue. En présence de semblables excentricités, j'ai cru qu'il était de mou devoir, de prendre de nou veau, la plume en main, pour mettre le digue Vicaire de S'-Jacques hors de la scène, déclarant qu'il est aussi peu coupable, d'avoir rédigé les articles en question, que je suis moi-même inno cent du meurtre des généraux Latour et de Bréa. Le reproche, j'aime le dire, a excité mon éton- neraent j'en aurais été plus surpris cependantsi je n'eusse été convaincu que l'écrivain du Progrès, comme un autre Pombalsemble voir sans cesse, un jésuite ou un prêtre cheval, sur son nez. Quant aux preuves de son assertionses lecteurs bien niais, les trouveront dans le désir du rédacteur, de leur administrer quelques pillules de Yinfluenee occulte, laquelle, il attache une foi superstitieuse. Dans l'hypothèse que mes écrits, fussent l'œuvre d'un homme portant tonsure ou soutane, les ré flexions bienveillantes qu'ils renferment seraient- elles, pour cela, h dédaigner? Dans le cas, où quelques abus vinssens se glisser en matière d'instruction publique, qu'un maître se conduisît, de manière h ne répondre la confiance univer selle, le prêtre comme tout autre citoyen, ne pour rait-il point éveiller l'attention sévère de l'autorité compétente? Quelle loi lui interdit le recours au moyens légitimes de protection pour la religion et la morale dont il est constitué le gardien La sa gesse ordonne, il est vrai, d'agir sans témérité; mais il semble permis tout homme, d'exprimer, s'il y a lieu, ses craintes de voir l'indifférence, les écarts du maître, se communiquer aux élèves con fiés ses soins. A vrai dire, l'expérience ne dé- montre-t-elle pas que, bien souvent, le jeune homme en sortant de l'école, est calqué a l'image de celui qu'il a eu pour précepteur? Témoins du droit commun qui accorde aux juifs et aux pro testants, la faculté de veiller a l'orthodoxie des instituteurs de leur jeunesse, nous autres catho liques, nous croyons pouvoir jouir du même pri vilège; a Dieu ne plaise que les incartades de nos

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 1