3 AiNGLETERRE. Londres, 24 octobre. AUTRICHE. Vienne, 21 octobre. PRINCIPAUTÉS DANUBIENNES. ÉTAT CIVIL D'YPRES, Quand on sut que cet ecclésiastique allait être réintégré dans sa cure, il y eût uoe exaspération générale parmi les habitants, la garde nationale courut aux armes, forma des barricades, et sans l'intervention de l'autorité supérieure, il aurait pu arriver de grands malheurs. Les troupes de ligue et la gendarmerie furent bien accueillies néanmoins, grâce aux paroles con ciliantes de leurs chefs, mais les cris: A bas le curél continuèrent, et on n'aurait pu éviter un conflit, si l'on avait voulu persister k ramener l'abbé Joannis au presbytère. En présence de ces faits, les vicaires généraux du diocèse, sur les représentations du préfet de Vaucluse, ont consenti a ce que l'abbé Joannis donnât sa démission, et cette nouvelle portée im médiatement Mormoiron y a rétabli le calme comme par enchantement, et la troupe de ligne et la gendarmerie se sont retirées après avoir frater nisé avec les habitants. M. Emile de Girardin annonce dans la Presse que la liberté de discussion lui étant rendue, par suite de la levée de l'état de siège, il va rentrer dans la lice et rompre le silence qu'il s'était imposé pendant celte législation exceptionnelle. Un événement tragique, un suicide encore plus horrible que celui dont la rue de la Harpe a été mercredi le théâtre, a eu lieu dimanche matin entre dix et ooze heures, rue Ménilmontant. La femme d'un compagnon menuisier nommé S profitant du moment où il l'avait laissée seule dans leur logement, rue Gratias, s'est précipitée du quatrième étage sur le pavé de la rue, tenant dans ses bras son fils âgé de trois ans et sa petite fille de sept k huit mois, qu'elle allaitait encore. Les deux pauvres enfauts sont morts sur le coup. Quant h la malheureuse mère, elle a survécu assez de temps pour que son mari, que l'on avait été chercher en tout hâtepût recevoir son dernier soupir, en lui pardonnant une action que l'on ne peut attribuer qu'à un accès de délire et de démence. Paris, 36 octobre. Dans la séance d'aujourd'huil'Assemblée na tionale de France a adopté l'art. I" du décret re latif k la nomination du président de la République. Cet article porte que l'élection aura lieu le 10 décembre. Plusieurs membres ont démandé l'a journement, mais cette proposition a échoué devant le vote fioal. A l'ouverture de la séance, M. Louis Bonaparte est venu lire une note, dont le sens est qu'il ac cepte la candidature k la présidence qui lui a été offerte par son parti. Nous doutons fort que sa profession de foi lui ramène aucun esprit sérieux; mais il y a, paraît-il, chez le peuple des campagnes parti pris de l'élire envers et contre tous, M. Louis Bonaparte sait cela; c'est pourquoi il lient bon. II est, du reste, résolu k ne plus répondre k aucune interpellation. Se taire est k coup sûr le moyen de ne pas se compromettre. Le silence est quelquefois un moyen de passer pour un grand homme. M. Raspail frappe k toutes les portes pour se faire ouvrir celles de l'Assemblée nationale, en attendant qu'on l'appelle k la présidence de la République. Se fondant sur ce prétendu principe de droit public, que nul ne saurait, sans se constituer cou pable de violation envers la souveraineté nationale, priver le mandataire de la nation d'exercer son droit et d'accomplir sa mission, il avait introduit aujourd hui contre M. Lepreux, directeur du don jon de Vincennes, un référé k l'effet de lui faire élargir les portes de sa prison pendant les séances de l'Assemblée, sauf a le réintégrer ensuite. M. le président de Bellevme, après avoir entendu lesplaidoiries respectives, s'est déclaré incompétent. M. Louis Blanc joue k Londres le rôle d'un prince détrôné. Il fait dire dans les journaux an glais qu't7 a exprimé f intention de se rendre k Edimbourg, où il passera une quinzaine de jours. On l'attendait dernièrement dans cette ville.Quand Son Altesse démocratique et sociale reviendra k Londres, on nous l'apprendra sans doute avec la même solennité. On annonce que la Reine a l'intention d'ou vrir cette année la saison des fêtes au commence ment de novembre au lieu de l'ouvrir, suivant l'usage, au mois de février, ce qui fait que les fêtes d'hiver se prolongent ordinairement jusqu'à l'été. Hier soir plusieurs centaines de gardes na tionaux français sont arrivés k Londres, où leur uniforme n'a cessé d'exciter toute la soirée la cu riosité des cockneys de la capitale. Toute la soirée, une foule considérable a stationné aux abords des hôtels où étaient descendus ces étrangers. A la suite d'un violent ouragan, l'île de Brazos, dans le golfe du Mexique, a été entiè rement submergée. Les habitants oui pu heureu sement se sauver k bord d'un navire de transport. L'île a été couverte de sept pieds d'eau. Rien n'est changé dans la situation de Vienne; elle s'est cependant plutôt empirée qu'améliorée, puisque nous commençons k manquer de vivres de plus en plus. Le blocus de la ville sera bientôt complet; il n'y a que la route de Linz qui ne soit pas encore coupée. La réponse faite par l'Empereur k la députation de Prague et les explications du prince Lobkowitz, ne nous laissent plus de doute sur le plan que l'Empereur compte suivre vis-k-vis de Vienne et de Pesth. Il s'agit de cerner notre ville et de forcer la bourgeoisie k désarmer elle- même les prolétaires de la légion académique; on usera ensuite d'uue excessive rigueur contre la Hongrie et surtout contre la ville de Pesth. Dieu veuille que nous n'en arrivons pas aux dernières extrémités Nous aurions tant k craindre si l'on poussait au désespoir les classes inférieures. Vienne n échapperait pas k un pillage géuéral. Espérons que les dernières députations envoyées k S. M. parviendront k lui faire changer d'avis. Hier soir deux autres députations ont quitté la ville, en même temps que celle de l'Assemblée. Le conseil communal et la garde nationale en ont envoyé chacun une munie d'adresse et de propositions dans le but d'arriver k un arrangement amiable. Au moment où le peuple de Vienne se livrait contre les Hongrois k de violations récrimiriatious, un courrier a apporté la nouvelle qu'ils arrivaient k marches forcés au secours de la capitale. On parle d'une dépêche télégraphique, sui vant laquelle la capitale de l'Autriche aurait ca pitulé dans la journée du 21. II est très-probable que cet avis est prématuré. L'Empereur, après avoir épuisé tous les moyens termes, a pris le parti de recourir k la force. Trois armées cernent la capitale en proie déjà k la terreur grâce aux factions qui y dominent. C'est sur cette disposition des esprits que compte l'Em pereur pour éviter une effusion de sang. 21 octobre. Six heures du soir. On vient d'afficher, au coin de toutes les rues, par ordre du cominaudant de la garde nationale, une proclama tion des généraux de l'armée hongroise, MM. Pas- mandy, Moga, Esanyi et Percel, annonçant qu'ils accourent avec leurs troupes au secours de Vienne. Cette nouvelles produit un effet électrique, surtout parmi la jeunesse. Cette proclamation est ainsi conçue La nation hongroise est liée depuis des siècles a la nation autrichienne par les liens de la plus étroite fraternité. La liberté constitutionnelle que les peuples de l'Autriche ont conquise dans les journées de mars, a encore resserré ces liens. C'est pour nous un devoir commun de défendre notre liberté constitutionnelle et légale. Voilà ce qui explique pourquoi l'armée hongroise se hâte de venir au secours de ses frères autrichiens en danger, et de uoursuivre de toute son énergie l'armée croate qui, chassée de la Hongrie, désole maintenant les campagnes de l'Autriche. Nous sommes convaincus qu'en chassant de l'Autriche l'armée ennemie de Jellachich, et qu'en rétablissant la liberté des communications et des relations commerciales avec la ville de Vienne, nous aurons rendu le plus grand service, tant k la liberté d'un peuple qui est notre frère, qu'à la dynastie et a la monarchie tout entière. L'armée hongroise est prête k vivre et k mourir pour les intérêts communs. Viennois, ayez confiance en nous, Dieu n'abandonnera pas notre juste cause. Au camp de l'année hongroise, le 19 octo bre i848. Dionys Pasmandy, président de l'As semblée nationale hongroise Moga, commandant en chef de l'armée hon groise Ladislas Esanyi Samuel Bonis, Lussenski Pab, commissaires plénipotentiaires. Suivant la Gazette universelle allemande, le transfert de l'Université de Vienne dans une autre ville pour quelques années, est une des con ditions de la paix. Les troupes du régiment I.alour, dont l'an cien ministre de la guerre était le propriétaire, et qui fait partie des forces militaires concentrées autour de Vienne, ont des drapeaux et des bras sards noirs et ont déclaré qu'elles n'accorderaient aucun pardon si la population prenait l'offensive. La Gazette de Breslau du 22 rapporte que deux Français qui avaient quitté Vienne la veille, ont annoncé que cette capitale était complètement cernée. Les troupes impériales ne laissaient plus entrer ni sortir personne et retenaient au passage les lettres et les journaux. Il ne resterait plus h Vienne que le ministre français, dont la présence aurait empêché jusqu'à présent le bombardement. Le comte Medem, ministre de Russie, serait égale ment parti. Ct.lL.4TZle 4 octobre. L'armée d'occupation envoyée par le Czar s'é lève k 4o,ooo hommes de vieilles troupes agner- riers, qui ont servi pour la plupart dans le Caucase. Son artillerie s'élève k 80 pièces de canons. Les chevaux de ce corps d'armée sont excellents; le train extrêmement considérable; les Russes ont aussi des pontons et tout le matériel nécessaire pour jeter des ponts. La force de l'armée russe du midicantonnée entre le Pruth et le Dnieper, est évaluée a 200,000 hommes. Deux mille hommes de troupes turques, sta tionnés k Ibraila, ont été dirigés sur Bucharest. Du 22 au 2& Octobre inclus. NAISSANCES. 4 Du sexe masculin, t. c 4 Du sexe féminin, Aolal' Un mort-né du sexe masculin. MARIAGES. 1. Laurie, Charles-François-Martin, âgé de 24 ansj jour nalier, et \erstraete, Maiie-Reiueâgée de 3o ans, den tellière. 2. Collyn, Charles-Aimé, âgé de 26 ans, cordonnier, et Debusschere, Lucie-Séraphine, âgée de 22 ans, dentellière DÉCÈS. 1. Candeel, François-Dominique-Louis, âgé de 85 ans, jar dinier, époux de Barbe Flueelrue de Menin. 2. Vanpraet, Jules-Pierre-Bernard, âgé de 16 ans, rue de Lille. 3. Leghin, Antoiuette, âgée de 6g ans, veuve de Philippe Versavel, Brielen lez Ypies. 4. Smits, Marie-Thérèse-Antoinelteâgée de 37 ans, cou turière, épouse de Jean-François Meunier, Quartier de Cavalerie. 5. Debrouwer, Rosalie-Amélieâgée de 29 ans, dentellière, épouse de Désiré Gesquiere, Sl-Nicolas lez y près. 6. Vanhee, Amélie-Émérenceâgée de 93 ans, rentière, veuve d'Àlexaudre-François Vandermarliere Sl-Jacques lez Ypres. 7. Vandewoestyue, Pierre-Martin, âgé de 65 ans, journalier, époux d'Amélie Verieure, Plaine d'amour. t ENFANTS AU-DESSOUS DE 7 ANS. Masculin 3 ToUl rewimu. 4

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Le Propagateur (1818-1871) | 1848 | | pagina 3