NOUVELLES DIVERSES.
Un journal annonce qu'une des sections de la
Chambre s'est longuement occupée de la loi sur
les pensions des ministresque sur douze membres
présents onze ont demandé l'aprobation de la loi
et que six contre cinq ont voté le priucipe de la
rétroactivité.
Il importe que pleine satisfaction soit donnée
sur ce point l'opinion publiqueet qu'il ne reste
plus de traces de la loi dont il s'agit.
Dans la séance du 10 de ce mois, le conseil
communal de Verviers s'est occupé de la question
des octrois. Cette suppression a été vivement
appuyé par M. Grosfils. Après une assez longue
discussionle conseil a adopté la proposition
suivante de M. le bourgmestre:
Le conseil communal de la ville de Verviers
verrait avec plaisir la suppression des octrois, si
on lui présentait un moyen efficace de les rem
placer, mais le moyen proposé par la commission
n'est pas suffisant pour Verviers, parce que pour
parvenir au chiffre de notre budget normal, il
faudrait 78 p. c. additionnels sur les contributions
personnelles et les patentes, et que depuis plusieurs
années, même avec cette recette normalela ville
s'est trouvée dans l'impossibilité de rien faire pour
l'amélioration de ses institutions de bienfaisance,
d'instruction, de la voirie, de ses édifices com
munaux, sans recourir h des emprunts, et qu'en
outre le recouvrement de ces contributions serait
une source de conflit eutre les contribuables et
l'administration, ce qui entraînerait inévitablement
celle-ci une impopularité fâcheuse et nuisible.
Mardi, h trois heures, M. l'abbé Daupanloup a
prononcé, en l'église de SS. Michel et Gudule, un
discours de charité en faveur de la Société de Saint-
Vincent de Paul.
Un immense auditoire remplissait les vastes nefs
du temple un peu avant le sermon, S. M. la Reine
est arrivée, accompagnée de Madame la baronne
d'Hooghvorst et a pris place devant la chaire de
vérité.
M. l'abbé Dupanloup a pris pour texte de son
sermon ces paroles de saint Jean, parfaitement
appropriées la circonstance Deus chantas est,
Dieu est charité.
La quête qui a eu lieu après le sermon a produit
près de 1,800 francs.
Les pecheurs de Blankenberghe ont ramassé
ces jours-ci quantité d'épaves le long de la côte.
Us ont trouvé notamment des caisses oranges ou
citrons et des bois de lit en acajou.
Les officiers décédés dans les garnisons de
l'armée belge, pendant le mois d'octobre, sont
Le sous lieutenant F.-L. Scherrier, du 8° de ligne,
décédé a Poperinghe, le 12 octobre i848;
Le sous-lieutenant J. Jacquemindu corps de la
gendarmerie, commandant la lieutenance de Neuf-
château, décédé en cette ville, le 24 octobre.
Deux ouvriers, les nommé Louis Van Melle
et Pierre Cobbaert, ont été trouvés le i4 au matin
Deurle asphyxiés dans un bateau chargé de ma
tières fécales, que l'on transportail sur le canal de
Gand a Bruges. Ces malheureux avaient tenté des
efforts inouïs pour se soustraire la mort. Ils s'é
taient pris bras le corps avec tant de vigueur qu'il
a fallu séparer de force les deux cadavres.
L'Academie royale de médecine a été re
présenté aux obsèques de M. Verbeck qui ont eu
lieu hier au matin, Gand, par MM. Fallot,
vice-président, Foudrigney et Mareska.
Le choléra sévit avec une certaine intensité
a Rotterdam, c'est la un voisinage compromettant.
D'après une correspondance digne de foi, il y avait,
le 6, 43 cas, 29 décès, 11 guéris, le 7, 53 cas, 11
décès, 9 guéris; le 8, 56 cas, 20 décès, 25 guéris.
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Un arrêté royal, en date du 9 novembre porte
A dater du 1 1 novembre, les voyageurs arrivant
a Ostende par les bateaux a vapeur chargés du
transport desdépêches, cesseront d'être débarqués
et embarqué eu canot aux frais de l'État. Celte
dépense serauipportée par eux a l'avenir.
Toutefois, l'inspecteur géoéral de la marine est
chargé de coiiracter avec un ou plusieurs canotiers
a Ostende et Douvres, pour que les passagers et
leurs bagages soient, s'il y a lieu, embarqués et dé
barqués un orix fixe et le plus modéré possible.
bourse de bruxelles, 17 novembre.
Eoipruit 18^0 5 p. 77 i/4 P.
184a 5 p. 77 i/4 P-
j 1844 4 'f 7l P-
i838 3 p. »/0 5i i;4 P.
Récépissés 1848 75 3/4 P.
FRANCE. Paris, 16 novembre.
Le ii* convoi des colons algériens est parti
aujourd'hui de Paris. La cérémonie du départ a
eu un éclat inaccoutumé. Après la bénédiction du
drapeau et un discours touchant de M. le curé de
S'-Jacques du Haut-Pas; M. le général Cavaignac
a pris le drapeau des mains du vénérable ecclésias
tique et le présentant aux colons: Vous allez
fonder, leur dit-illa commune de Moudovi;
que ce nom vous rappelle les gloires de notre
première République; le drapeau que je vous
remets n'est pas un symbole de guerre, c'est un
symbole de paix, d'ordre, de travail et de sou-
mission aux lois.
Dimanche, un banquet a été offert par les
artilleurs de la garde nationale de Paris a leurs
confrères de Lille et de valenciennes. A la fin
du repas, des toasts d'une couleur rouge très-
foncée ont été portés par des officiers de l'artillerie
de Paris; ils ont été fort mal accueillis par les
artilleurs des départements. Les cris de: Vive la
République démocratique et sociale! ont été
énergiquement repoussés par les gardes nationaux
de Lille. Un tumulte effroyable s'est élevé dans
la salle du banquet.
Un artilleur de Paris ayant eu la malheureuse
pensée de formuler un toast encore plus violent
que les premiers, les gardes nationaux des dépar
tements ont pris leurs sabres et leurs shakos pour
se retirerpuis sont montés sur la table et ont de
nouveau protesté avec vigueur contre les motions
incendiaires qu'on venait de faire entendre.
Au Théâtre du Gymnase de Marseille,
l'auteur qui jouait le personnage de Robespierre
dans la pièce intitulée: Marceau, a reçu, a sa
première entrée, deux couronnes, dont l'une d'im
mortelles rouges.
Les journaux, les clubs, tout ce qui constitue
l'émanation de l'esprit public ne se passionnent
plus que pour Cavaignac, I.ouis Bonaparte, Ledru-
Rollin et Raspail.
C'est dans les clubs seulement que se débattent
ces deux dernières candidatures elles sont si peu
sérieuses au point de vue du succès, que la presse
ne prend pas la peine de les discutermais dans les
réunions démagogiques, elles soulèvent les plus
orageux débats entre les socialistes et les Monta
gnards.
Les membres du haut clergé qui siègent 'a l'As
semblée se prononcent nettement en faveur du
général Cavaignac. M. l'évêqtte d'Orléans vient
de publier une lettre qui recommande cette can
didature.
Les chevaux du duc de Nemours ont été
vendus aujourd'hui par les soins du liquidateur de
domaine privé.
Voici la péroraison de Langlois au club cen
tral des Socialistes présidé par d'Alton-Sbée
Ledru-Rollin, tu as trahi le peuple; Ledru-
Rollin, lu as discuté le parti social; Ledru-Rollin,
tu as démérité de la nation Ledru-Rollin tu es
mortel enterré pour nous... Tu as renié notre cause
tu es resté un révolutionnaire stérile; lu as aban
donné Proudhon lorsqu'il proposait la liquidation
de la vieille société,... tu as fait battre le rappel
contre les communistes. Honte toi. Reste dans
ton linceul. Nous ne te connaissons plus...
Et la salle tremblait sous l'étreinte de tous ces
bravos, de tous ces piétinements, de tous ces cris,
de tous ces battements de mains qui confirmaient
les paroles de Langlois et sonnaient la défaite de
Ledru-Rollin. Mornes, terrifiés, les malheureux
députés de la Montagne ont levé la séance. Les
huées et les sifflets les ont poursuivis.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Présidence de M. Marrast. Séance du 16.
M. De Lespinasse s'élève contre la réduction proposée par
la commission sur le traitement de l'archevêque de Paris. Ce
n'est pas la persopue qu'il défend dit l'orateur, c'est le bien
des pauvres, car tout le monde sait que le vénérable prélat,
autrefois le moins riche des évéques, ne rentre jamais chex
lui sans avoir laissé aux pauvres des marques de sn charité.
Le vénérable archevêque qui a perdu la vie sur les barricades,
n'a pas laissé de quoi se faire enterrer
M. Freslow, Ministre de l'instruction publique, défend
également le traitement de l'archevêque de Paris, Ce prélat,
dit-il, est le distributeur né de beaucoup d'aumôues des
misères que la main du prêtre seul peut découvrir et guérir.
(Très-bien
Le traitement de l'archevêque est maintenu 40,000 fr.
Le reste des chapitres du budget est adopté sans discussion.
PRUSSE.
La situation s'est aggravé a Berlin dans la journée
du 12.
Les tentatives de rapprochement entre l'As
semblée et la Couronne, faites par M. Grabow,
n'ont pas abouti au résultat que l'on en espérait.
L'Assemblée s'est réunie de nouveau la Maison
des Archers; elle a procédé au renouvellement
mensuel de son bureau, et a réélu M. Unruh
président h l'unanimité. Elle persévère de plus
en plus dans sa résistance.
La garde bourgeoise a refusé de livrer ses armes.
La ville a été mise en état de sie'ge et les troupes
menaçaient de la cerner, pour avoir raison de la
résistance de la garde bourgeoise a la mesure de la
dissolution et du désarmement.
Les adresses d'adhésion des provinces affluent
h l'Assemblée. Parmi les Assemblées des Etats
allemands, celle du grand-duché de Mecklembourg
Schwerin a pris l'initiative d'une adresse et d'une
promesse de concours l'Assemblée de Berlin.
Un district rural a déjà fait savoir l'Assemblée
qu'il refuserait l'impôt, jusqu'à ce que la Couronne
eût cédé aux justes prétentions de la réprésentation
nationale. Il est plus que probable que cet exemple
va trouver des imitateurs.
Des personnes ordinairement bien informés
(la nouvelle me vient de plusieurs sources, toutes
dignes de foi) assurent que M. Grabow s'étant
présenté Sans-Souci n'a pas été reçu par le Roi.
On l'aurait engagé, au nom de S. M., s'adresser
au comte de Brandebourg. Ce dernier aurait ré
pondu M. Grabow que le moment de négocier
était passé, et que celui d'agir était venu.
Sept heures au chemin de fer.
L'hôtel des Archers, rue de Lignes, est éloigné
d'une lieu du chemin de fer. J'ai traversé une
bonDe partie de la ville. Partout des groupes
très-animés. Un grand mouvement malgré le froid
vif de la soirée.
Berlin est déclaré en état de siège. La pro
clamation du général Wrangel ce sujet est affichée
aux coiusdes rues; des groupes se forment l'entour.
Toute la montagne de la croix (Kreusberg) est
couverte de canons.
Le club d'association démocratique ont ha
rangué les soldats pour leur expliquer comment
on voudrait se servir d'eux. Dans un placard des
mêmes sociétés, le général Wrangel est déclaré
coupable de haute trahison envers le peuple
et ne pouvoir plus prétendre personnellement
la protection des lois.
L'état de siège ayant été proclamé ce soir, et
la fermeture de tous les clubs et sociétés ayant été
ordonnée, la séance de l'Assemblée nationale, fixée
demain onze heures, ne pourra avoir lieu,
car, Potsdam elle ne passe que pour le club
Unruh (jeu de mots, Unruhsignifiant trouble).
Si la séance de l'Assemblée nationale n'est plus
possible ici demainune partie des membres a
l'intention de proposer l'Assemblée de se trans
porter Breslau.
Berlin, i4 novembre.
Les journaux suivants
Die Reforme 2° (lie Zeilungs Halle o'
die Lokomolive 4° (lie Republik 5° die Voit s-