JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. NOUVELLES DIVERSES. IVo 3261. Samedi, 30 Décembre 1848. 32me année. 30 Décembre. EXPOSITION AU PROFIT DES PAUVRES A @LÊR©KËIN1. Pour la facilité des habitants de la ville et de l'arrondissement d'Ypres, qui vou- Jraient bien concourir celle œuvre cha ritable, déjà honorée de la coopération généreuse de S. M. la Reine, de plusieurs Ministres, Sénateurs, Représentants, d'un grand nombre d'Ecclésiastiques, Magistrats et autres personnages de distinction, l'Edi teur du Propagateur a l'honneur de porter la connaissancedu public qu'il met son bu reau la disposition du Comité deClercken, tant pour le dépôt d'objets destinés l'Ex position, que pour la prise de coupons la loterie ou tombola. En conséquence on pourra se procurer des numéros tous les jours. On recommande l'affranchissement et l'emballage convenable des envois. Nous apprenons avec plaisir que par arrêté royal du 20 décembre courant, le sieur Regerem (J.), négociant, a été nommé secrétaire de la chambre de commerce d'Ypres,en remplacement du sieur Donny- Yan Daele, décédé. M. l'abbé Vanderghote, est nommé vi caire Passehendaele. Les années se suivent et ne se ressem- tilant point. Les unes se passent dans le calme de l'indifférence, les autres dans l'a gitation de désirs ou de craintes, les autres dans les tourments d'une action désordon née. Celle dont nous touchons au terme, a été signalée par une suite d'événements aussi déplorables qjjjnatlendus. En France on brist^S^ trône déjà plu sieurs fois renversé; le peuple prussien, tout en respectant la royauté s'engage avec elle dans une lutte acharnée; l'empe reur d'Autriche ne trouve que dans l'abdi cation le moyen d'échapper aux difficultés qui l'entourent; enfin le chef de la chré- lienneté, le sage et libéral Pie IX, est placé dans le pénible alternative ou de quitter son domaine temporel ou d'être exposé aux balles d'une meule d'assassins. Des assemblées constituantes se reunis sent et n'ont pas la force, cause des élé ments disparates qui les composent de contenir ou de diriger ces mouvements impétueux et destructeurs. El le prétexte tous ces désordres, ces brigandages, ces massacres, c'est le pro grès de I humanité, c'est le développement de la civilisation! Des êtres misérables, des esprits pervers, des cœurs gangrenés,se constituent effron tément les apôtres de la liberté et de la bienfaisance: ils agitent aux yeux des mas ses de vaines illusions, des espérances dé vorantes, et les soulèvent contre des pou voirs, des autorités, sous lesquelles doit périr et s'abimer l'étal social. Il faut déplorer amèrement qu'à ces brandons de discorde s'allient quelques âmes généreuses, quelques intelligences d'élite, qui, dans leur aveugle dévouement, se laissent entraîner par le torrent, et puis s'étonnent et s'affligent d'être débordées, abandonnées et rejetées dans le dédain et l'isolement. Les véritables amis de l'humanité, les fauteurs sincères de sa perfectibilité, sont les défenseurs de l'ordre; or, il n'y a point de sécurité possible, sans gouvernement régulier. Quelque lente que soit la marche du progrès social, il vaut mieux s'y ré signer que de vouloir la precepler par des révolutions qui déterminent forcément un recul considérable, car il n'est pas d'effort extraordinaire qui n'ait sa réaction pro portionnelle. C'est ainsi qu'en France, où les tendan ces républicaines semblent déjà faiblir après avoir éprouvé une exaltation subite et violente. Puisse le Président de la République maintenir la sécurité l'intérieur et la paix l'extérieur! Puissent tous les pays de l'Europe re tourner vers la modération et la sagesse! Puissent les Italiens ouvrir les yeux et rappeler le Pape dans la ville éternelle! Puisse la Belgique rester animées des sentiments qui la distinguent! Tels sont les vœux que nous émettons au moment où une autre année va s'ouvrir. Il nous est arrivé tant de fois, d'être témoins des métamorphoses de la presse cluhisle, que nous nous bornons ordinai rement considérer les plus étranges inconséquences, sans en être surpris. Ce pendant il n'est pas inutile ce semble, d'appeler parfois sur ces flagrantes vicis situdes l'attention du public. Tout le monde se rappelle la conduite tenue par l'organe de la coterie oligarchique de cette ville, lors des dernières élections législatives: dans l'impuissance de subvenir aux besoins extraordinaires et imprévus de l'époque, le fisc avait décrété deux emprunts obligatoires, la charge des contribuables; cette mesure, il faut le dire, ne manquaguèredegêner bien des fortunes; une répugnance universelle surgit dès lors contre l'aggravation ultérieure de toutes nouvelles charges. Le Progrès ne fut pas le dernier partager cette manière de voir; aussi, ce fut avec l'arme de l'économie maniée avec intrigue, violence, bassesse et fourberie, qu'il parvint remplacer ou plutôt écarter un homme considérable, un Citoyen éprouvé, un caractère franc, un mérite réel. On ne saurait l'avoir perdu si tôt de mémoire; retrait de ces pensions ruineuses; nécessité de remplacer par des économies, un système d'étourderies funes tes, c'étaient les objets quotidiens qui occu paient la lyre des journalistes. Autres temps, autres mœurs: les amis du Progrès sont au pouvoir; ils disposent des ressources publiques; ses créatures s'enrichissent; avec un peu de temps, le pays s'enrichira de même: les économies ne sont plus la mode; c'est peine s'il se ressouvient d'avoir entendu prononcer ce grand mot; en effet; voici comment ce journal s'exprime dans un précédent nu méro Nous avons souvent entendu crier o racca aux gros traitements, on s'étendait avec complaisance sur les énormes émo- lumenls, pensions, rémunérations des employés supérieurs. A entendre certai- nés feuilles, le budget était littéralement surchargéde gros appointements. C'était un abus, un gaspillage sans nom et sans retard; il fallait y mettre ordreles journaux ont organisé une croisade en faveur des économies. La session législative s'est ouverte et a sous la pression de l'opinion publique égarée par d'emphatiques déclamations, on s'attendait voir les chambres faire merveille. Après s'être arrêté, sur le nombre et le traitement des fonctionnaires en Belgique, ce journal parfois niais, se fait l'interro gation suivante: Où sont donc ces innombrables ap- pointements si élevés, d'après les cla- meurs de certains journaux? En parcourant ces lignes, le public impartial croira voir nécessairement les grands hommes du Progrès, méconnaissant l'écho de leur propre organe, luttant con tre l'ombre de leurs personnes. En vérité, il convient bien ce journal, de demander d'un ton stupéfait: où sont donc ces innombrables traitementslui qui a tant crié et lapagé en faveur des épargnes qu'il considérait comme seules pilules ca pables de guérir le trésor de la fièvre gangrèneuse contractée par la présence aux affaires, des Malou et des Rechamps, ferait, ce semble, tout aussi bien de ne pas jeter aujourd'hui le masque: ses abonnés, avec nous, pourraient bien lui adresser ces paroles: O inconstance du Progrès\ O Progrès de l'inconstance VÉRITÉ ET JIHTIt'E. JUg»> i I Nouvelle leçon pour les parents imprudents: Une femme ayant laissé, la semaine dernière Dixmude son enfant de trois ans, seul an logis, pendant qu'elle allait chercher un seau d'eau, les vêtements du petit malheureux ont pris feu et il a été consumé dans les flammes. D'importantes captures ont été effectuées ces jours derniers, a Courlrai. Une dizaine d'individus, prévenus d'être les auteurs de la plupart des vols qui ont été signalés en cette ville depuis peu, sont entre les mains de la justice. Le Messager de Gand annonce qu'un in-

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