JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3262. 32""' année. NOUVELLES DIVERSES. Demain Dimanche, de 7 8 heures du soir, le son des cloches de toutes les égli ses de la ville annoncera aux habitants la préconisation de M. le chanoine Malou comme évêque de Bruges. Il y sera répondu par une illumination en signe de réjouis sance. La promotion de M. Malou au siège de Bruges intéresse éminemment notre cité plus d'un litre elle voit avec satis faction et avec une juste fierté un de ses enfants élevé une haute dignité, plus encore cause de ses vertus et de ses talents; la viduité de l'église diocésaine cesse; et nous apprenons un fait de plus que dans l'exil comme sur le trône, le sou verain Pontificat catholique s'exerce sans interruption. Si la majestueuse harmonie de la sonnerie générale des églises em prunte une teinte sombre et morne des ténèbres de l'hiver, ce ne sera qu'un carac tère de plus approprié aux circonstances, où l'allégresse de l'exaltation d'un prince de la chrétienté est mitigée et combattue par les tribulations que le chef suprême endure. Monsieur le Rédacteur du Propagateur, Nous lisons dans l'Estafette: Notre correspondance particulière de Londres nous donne des détails sur la vie de l'ex- famille royale. La santé de tous les membres de la famille paraît être excellente, et l'ex- reine elle-même est totalement remise de la longue maladie qui a mis ses jours en danger. Une des préoccupations des hôtes de Richemond est leur éloignement du territoire français. Si nous sommes bien informés, Louis-Philippe aurait chargé VÉRITÉ ET J JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande PJaceet chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX l»E L'ABOIKEIIENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° i5. I«e Propagateur paraît le §.4MEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 11 centimes la ligne.) 7P3.ES, 6 Janvier. En me voyant entretenir fréquemment vos lec teurs de l'éducation de la jeunesse, n'allez pas croire qu'un motif frivole ou inconsidéré m'a nime et nie dirige. Non; si je vous écris souvent sur cette matière, ce n'est pas pour mon plaisir que je le fais: la conviction du besoin m'a placé la plume dans les mains; l'amour que je porte envers le jeune âge; mon espoir de lui être utile me là fait reprendre différentes intervalles. En vaiu aurait-on pu me dire que mes discours ne sont que des paroles jetées au vent: je ne saurais partager cette manière de voir la goutte d'eau creuse le rocher en tombant sans cesse la même place; n'ai-je donc pas lieu d'espérer que mes efforts constants ne demeureront point stériles et que les alarmes d'un cœur dont ou ne saurait méconnaître la droiture finiront par être partagées, par les personnes mêmes les plus prévenues contre moi. S'il n'était établi par les lois de Numa, de Solon, de Lécurgue ainsi que par les capitulaires de Char- lemagne, que l'importance de bien élever l'enfant du peuple a été reconnue avant nous, il„semble permis de dire, que la nécessité d'une bonue édu cation devrait au moins être sentie, dans-ce siècle infortuné, où les liens sociaux sont indignement rompus, où les principes de propriété et de famille sont foulés aux pieds et voués au mépris. Cette réflexion parait si flagrante, que les esprits les plus indisposés ne peuvent s'empêcher de l'ad mettre. En effet; voyez en France où le matéria lisme de l'instruction est la mode, où trente six mille instituteurs irréligieux vicient la jeunesse; des cris de détresse partent des sqmmités de la vie sociale; les hommes dont la plumé trahissait l'hos tilité contre la religion et ses ministres et dont la bouche proférait des déclamations-contre la foi et ses dogmes, en plongeant leurs regards dans l'im mense chaos de misères et de malheurs qu'une éducation matérialiste a enfantés, appellent l'en seignement chrétien, le prêtre, peur mettre une digue aux passions débordées et pour venir en aide l'édifice sociale qui s'ébranle et se dissout. Cet aveu dans la bouche des partisans du mo nopole de l'Université de France est un témoignage éclatant de la justesse de ces paroles du grand Frayssinous l'éducation pour être bonne doit être religieuse. Cette vérité ne pourrait être révoquée en doute: les connaissances scientifiques, connue nous l'avons fait voir dans une épître pré cédente, ne sont que des instruments avec les quels la vertu devieut plus utile éi le vice mena çant et terrible; bien des considérations pourraient être encore citées ce sujet; mais jqu'esl-il besoin d'insister davantage sur ce point les funestes effets produits chez nos voisins par le divorce de la re ligion avec les sciences, en diseut'plus abondam ment que toutes les réflexious que l'on pourrait émettre. De ce que l'éducation pour être solide, doit être nécessairement religieuse, il ne s'ensuit guère que l'instruction publique doive se trouver exclusive ment dans les mains du sacerdoce. Rien qu'il soit difficile, de nos jours, de trouver dans l'homme du moude toutes les qualités réunies qui forment le véritable précepteur du jeune âge, la justice nous oblige pourtant dire, que l'on rencontre encore de ces personnes exceptionnelles dont les connais sances, les mœurs et la conduite répondent digne ment la haute mission qui leur est confiée. Maispar la raison que le nombre de ces laïcs est restreint, il s'en suit que les autorités doivent veiller avec un soin scrupuleux sur le personnel dirigeant les écoles. La généralité des pères de fa mille désirent voir élever leurs enfants dans la religion et la vertu il est donc indispensable que les maîtres qu'on leur donne soient foncièrement religieux. Car de même que le précepteur qui s'a bandonne l'ivrognerie ne serait poiol propre donner la leçon de sobriété et de bienséance, de même l'homme dont la conduite serait une con tinuelle insulte la vertu et la morale, pourrait-il être jugé capable de faire goûter les bonnes mœurs ses élèves? Un pareil mentor traitera-t-il avec respect les lois chrétiennes qu'il ne professe point dans la pratique de sa vie et qu'il profane dans l'orgie et la déhanche? Montrera-t-il de la véné ration pour un citoyen la quelle souvent, il croit peine, qu'il persécute et vilipende, qu'il blas phème quand il l'ose, ou devant la quelle il ploie un genou hypocrite, pour la faire servir de voile de nombreux abus? la chose est impossible l'éloge de la religion ne se trouve point sur des lèvres im mondes et impies; on ne peut parler avec amour et conviction de ce que l'on méprise et déteste; on ne peut prémunir la jeunesse contre les attaques du vice quand on est totalement étranger la vertu. Qn'une faiblesse ou coupable condescendance n'empêchent donc jamais les dépositaires do pou voir de protéger le jeune âge! avec quel louable empressement les autorités n'adoptent-elles pas toutes les mesures sanitaires pour se défendre con tre l'invasion du choléra, et des autres épidémies; qn'une sollicitude non moins vive se déploie, pour préserver la jeunesse d'une contagion mille fois plus redoutable, celle qui corrompt l'esprit et la candide âme du jeune homme que l'on dérobe partout le mauvais exemple la vue des écoles; nulle crainte alors de voir l'injustice, le vol, la licence, le mépris des lois leverla tête altière dans les établissements d'instruction publique; l'expé rience le démontre rarement la vertu manque d'arriver jusqu'au cœur de l'enfance quand les yeux lui servent d'entrée. Agréez, etc. un yprois. S. Em. le cardinal-archevêque de Malines n'a reçu, le premier jour de l'an ni le clergé ni les autorités civiles, cause de la position doulou reuse où se trouveut le Saint-Père et les cardinaux qui ont été contraints de le suivre dans l'exil. Dès le commencement du mois de décembre, S. Em. le cardinal-archevêque avait offert au Sou-1 verain-Pontife les dons de quelques personnes ri ches de son diocèse. Il avait saisi cette occasion pour faire part Sa Sainteté des marques du pro fond attachement que les Belges lui ont prodiguées dans ces tristes circonstances, et pour lui dire sur tout avecquelle assiduitéel quelle piété ils assistent aux prières ordonnées partout par les évêques en faveur du Vicaire de J. C. Si les dons offerts Sa Sainteté par S. Em. le cardinal sont agréés, on pense que les chefs de nos divers diocèses ouvriront des listes de souscription, ou ordonneront des collectes dans toutes les églises, afin d'aider le Saint-Père maintenir la dignité et les prérogatives du Saint-Sie'ge apostolique. [Journal de Bruxelles.) Une femme de l'âge de 65 ans, a été trouvée morte dans sa demeure avant-hier, impasse des Lunettes. Cette femme s'adonnait h la boisson. La veille de sa mort on l'avait ramassée sur la voie publique dans un état pitoyable. Transportée dans sa demeure, elle y a succombé la suite d'un excès de boissons alcooliques

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1