JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. K° 3267. 32me année. 7PB.3S, 20 Janvier. Depuis leur installation la Chambre législative, les Députés d'Ypres se sont fait remarquer par leur mutisme. On espère qu'ils ne tarderont pas se faire entendre. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grands Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. 1*RIX DE BO\KE U F*Tpar trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. TJn n° i5. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine (insertions II centimes la ligne.) rEXPÉBIESCE KTSSTRUIT PAS TOUJOURS* On dit vulgairement experienlia docet: rien de i utile que les leçons de I'ejtpériençe. Ij'ar rap port aux animaux, cette locution peut être juste et vraie appliqué aux personnes, ce proverbe est souvent fautif et sujet l'abus. Çpur prouver celte ■thèse rappelons-nous l'état des hommes et. des choses avant et depuis l'avènement du libéralisme; plaçons en relief les faits et gestes de ce parti; oq plutôt, laissons-le dévoiler lui-même son histoire, dans la fable du singe qui montre la lanterne' magique 1 Après avoir représenté Jacqueau^attirant son| spectacle bon nombre de spectateurs h force de i ït é-' l ""-l cris et de .peine; le spirituel ^.at'pnt.ajpe continue sa narration comme suit: on ferme les volets Et par uu discours f^it exprès, Jacqueau prépare l'auditoire. Comme Jacqueaunos farcenfs politiques, avant de commencer la comédie du 12 Août se firent une foule de partisans par mille vaines' r fr ô_nT> promesses. Voyant leurs créatures rassemblées, les chefs de file débutèrent, par un, immortel pro gramme. Revonons la fable Ce morceau vraiment oratoire Fit bâiller; mais ou applaudit. Bien des libéraux sincères saisirent la portée du chef-d'œuvre ministériel ils bâillèrent1; néan moins, par respect pour l'autorité clubisteou par la crainte des poursuites de la meute libérale, ils firent chorus aux acclamations qui annoncèrent le t'ji an ritîivi ^insfîïui ont eai 9)1 1 messie régénérateur. Content de son succè?, nôtre singe saisit Un verre peint qu'il met dans sa lanterne, il sait commeut on le gouverne. Et ceci en le poussant est-il, rien de pareil A peine le programme eut-il paru, que les journaux de la clique firent retentir l'air des belles promesses qu'il contenait; a les en croire cette pièce devait être traduite én tpute langue, distribuée a tous les peuples de la terre; l'écho peut redire le tohu-bohu de Vivat qui la saluèrent. Messieurs, vous voyez le soleil, Ses rayons et toute sa gloire Voici la naissauce du monde. Ces vers nous rappellent la mission soi-disant providentielle du libéralisme; les grand mots inscrits sur sa bannière Salut des Flandres gouvernement bon marché, économie. Qui ne s'en souvienne? la misère et la maladie des pora- t ylit 1(1 (.'-.i i i. Tl 11 mes de terre quittant nos provinces; nos arrtere- y, 1 »Vqii neveux faisant I apothéose de toute la camartlla .Ijo tu->p ai t libérale: tels étaient les sujets inépuisables de^ l'Indépendance et des comédiens d^ sa famille. Les spectateurs dans une nuit profonde Écarquilioient leurs yeux et ue pouvaient rien voir; L'appartement, le mur, tout était noir. On en peut dire autant des spectateurs de la lanterne magique gouvernementale. Qu'a-t-on vu dans les Flandres, alors que mille Homères mo dernes célébraient l'attachement du libéralisme pour ces contrées. Qd'a-t-on vu, lorsque la lyre des journalistes chaulait l'abondance et le bonheur universel? tout était noir! 5oo,ooo enfants des Flandres se débattaient contre la misère et l'épi— djépiie,!, des njilliers, d'orphelins sortaient dp l'af freuse, éjrçjntp de. la faim et du typhus chaque commune étalait son état civil,, cortirae un crêpe funèbre tendu a la commisération publique. Tout était noir! partout où le peuple se laissa prendre a l'amorce trompeuse du libéralisme, on le vpit verser ses larmes et du sang pour prix de sa cré dulité et de son imprudence;, témoins ta Suisse, la France, l'Allemagne et,la noble Italie. Pendant tous ces discoursle Cicérou moderne Pprloit éloquemmenl el ue se 1 assoit point, il u'avait oublié qu'un point C'était d'allumer sa lanterne. En attendant vainement la réalisation des mille ry, et une promesses élpqtjeuies du libéralisme, le peuplp n'est-il pas dupe dftine mystification? Au spectacle auquel on l'a convié, comme a celui du singe, on a oublié jusqu'ici un point, celui d'al lumer la lanterne. Malgré cette duperie peu flat teuse, l'opiniou publiquea-t-elle changé d'idole? quel est encore ce nom qui semble cacher en soi la Vnj '.M V li in.ni I fi i vertu magique de tourner en bien les dépences, Içs plus frivoles, les partialités les plus révoltantes?, ce même libéralisme qui a trompé, leurré les hom mes. En plus d'un endroit le titre de libéral ne snpplée-t-il pas au mérite réel h tontes les places, depuis le métier de maître d'école jusqu'aux fonc-' lions administratives les plus élevées? dans cer taines localités ne voit-on pas les masses ployer encore un genou esclave devant l'arrogance et le despotisme qui, affublées du manteau de libéra lisme, tiennent les administrés sous leur sceptre de fer? n'est-ce pas au gré des coteries libérâtes qu'on a remplacé des soleils parlementaires par de viles chandelles clubistes. Après cela, n'est-il pas vrai de dire que l'ex pression experienlia docet n'est qu'un non sens, une ironie? o aveuglement,du siècle? par quelle fatalité le public se laisse—t-il si facilement en traîner et égarer sur ses véritables intérêts? o cœcas hominum mentes! A différentes époques, on a vu s'élever dans notre ville, des sociétés de musique qui se sont distinguées - ?l par de brillants succès obtenus dap^ les principales, localités du royaume; mais jamais, nous osops l'a- i vancer, notre cité n'a vu éplore dans son seinune institution qui témoigne desprogrès si rapides, que celle de notre bataillon de la garde civique Organise' comme par enchantement, il'y a peu de moTs, cette société musicale sq trouve déjà a -»'■ "KV-B.b il 'l'A- >«il 'i' 'i 0 SJs mente de rivaliser avec les corps qui comptent,plu sieurs années d'existence. Ni les libéralités de la ville, ni les encouragements fournis par le trésor communaln'expliquent cette perfection précoce. Notre fanfare civique De coûte pas une obole h la caisse publique; les largesses de quelques généreux Mécènesle gout persévérant des divers membres pour la science des Wéber et des Mozart une capacité rare dans la personne du chef d'orchestre, voilà tous les éléments de vie de notre brillante i r. musique citoyenne. En vain quelques personnes défavorables se plai sent-elles représenter cette nouvelle organisation, comme un assemblage dç Croque-notes et de Brise- tympans; la fanfare de la garde civique est en tout digne de l'habile compositeur qui la dirige, et des excellents musiciens qui la composent. Il suffit d'a voir assisté aux répétitions hebdomadaires qui se tiennent au Salon d'Apollon pour se convaincre de la justesse de cette assertion. Le public, ami des arts, ne lardera pas d'ailleurs h ratifier le jugement que l'équité nous fait rendre: nous apprenons avec qne satisfaction bien vive, qu'en témoignage du zèle infatigable dont M. Moerman n'a cessé de faire preuve, les membres de la musique se proposent d'offrir un concert son bénéfice. Nous auplâu- V j: i dissons a une îdep.st grandp si genereuse; une tçlle conduite du reste n'a pas besoin de.commentaires. Espérons qu'un grand nombre d'amateurs s'em- presserout de saisir l'occasion propice, pour couvrir notre fanfare civique de leurs éloges et de leurs suffrages justement mérités. Communiqué Il parait que les membres siégeant, au conseil de recensement de la garde civique, en cette ville, ont enfin compris le véritable sens de l'Art. 106 de la loi du 8 Mai i848, portant Les exemptions définitives prononcées avant la publication de la présente loi sont maintenues. Les,réclamations fondées sur des exfmplious précédentes ont été admises. Une semblable décision prise antérienre- ment.à cette époque, eiit épargué certains gardes, les frais de l'uniforme. 1 M>> Une déjjbération grave a, dû occuper le conseil d'administration du collège communal. Pour éviter les fâcheuses occasions de débats qui se présentent de temps en temps, on désire vivement une réorga nisation forte et iltirnble tant de cette institution que de l'école communale primaire. A une époque 1 h g 1 1 deja elotgnee pour la première de ces ecoles, et plus récemment pour la secondenos colonnes ont soqyent servi d'interprètes aux griefs qui s'éle vaient contre les défectuosités de ces établissements. On a craint parfois que des instances trop âpres ne portassent ombrage h l'autorité, et que la mono tonie de réclamations persévérantes ne fit l'im mense intérêt de la question le dommage ordinaite de l'iinportunité. Bien des fois ces réflexions nous ont fait préférer le silence, laissant an temps, la Providence, et a la sagesse de nos magistrats, le

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1