NOUVELLES DIVERSES.
FRANCE. Paris, il janvier.
ITALIE.
Le Bulletin de Gaëte publie les lignes
suivantes, sous la rubrique de Gaëte, le 2
janvier
Le bruit court ici que depuis le 24 dé
cembre la résolution a été prise par le con
seil desMinistres de la République française
d'agir de concert avec l'Autriche et Naples
pour remettre le Pape en possession de son
pouvoir temporel. Les trois puissances sus
dites enverraient leurs troupes tenir garni
son Rome, commencer par la France,
qui se chargerait tout d'abord de l'expédi
tion. O11 assure que le Saint-Père a reçu
une lettre du Président de la République
qui lui annonce tout cela. On ajoute que
la chose se fait d'accord avec toutes les
puissances de l'Europe, et surtout avec
l'Angleterre, qui veut qu'à tout prix le Sou
verain-Pontife soit maintenu dans son do
maine temporel.
D'un autre côté, l'Indicateur de Bologne
annonce, d'après une lettre de Civita-Vec-
chia du 2 janvier, qu'on préparait dans
cette ville des logements pour des officiers
français qui devaient y arriver prochaine
ment, disait-on, avec 3,000 hommes. D'au
tres personnes prétendaient, ajoute Indi
cateur, que Zuccbi, lors de son passage
Civila-Vecchiaavait donné l'assurance
que le gouvernement français voulait in
tervenir.
On lit dans le journal officiel de Na
ples, sous la date de Gaëte, 28 décembre
Ce matin; Pie IX, accompagné du Roi
et des princes de la famille royale, est allé
pied au CampoSanto. Là il a prié dans
la chapelle du contrôleur Vincenzo Men-
doza, dans l'habitation duquel il a daigné
se rendre. L'illustre société s'est ensuite
dirigée par des sentiers vers Borgo et a
visité les monuments romains qui ornent
cette colline. Puis elle s'est rendue au mo
nastère des Capucins, où elle a été reçue
avec les honneurs convenables la porte
de l'église. Après avoir fait leurs actes de
dévotion, Pie IX et Ferdinand sont revenus
Borgo, où une voiture les a ramenés
Gaëte.
On écrit de Gaëte, le 28 décembre,
au Midi de Toulouse
La petite ville de Gaëte est toute glo
rieuse de l'importance qu'elle acquiert et
de l'hôte auguste qu'elle possède.
Rien n'égale l'étonnement tout naïf et
la profonde vénération de ses habitants
pour la personne de Pie IX et les membres
du clergé romain groupés autour de leur
illustre chef; tous les jours qui se succèdent
sont pour eux des jours de fête.
l'exemple du prince si profondément
pieux qui règne sur les Deux-Siciles, tous
les grands de l'État sont venus mettre leurs
hommages aux pieds du chef de l'Église;
mais le spectacle que nous ont offert les
populations voisines est encore plus édi
fiant. Des paysans des Calabres et des Ab-
soin de choisir leur moment. Effectivement depuis
une époque qu'il serait sans but ici de vouloir
préciser, nne impulsion de vigueur réelle s'est
manifestée, principalementli l'hôtel de ville. Cette
action vive se communiquant aux degrés inférieurs,
ne saurait manquer d'y porter fruit, condition
qu'on la préserve de toute déviation a mesure
qu'elle s'éloigne de son centre.
Sans la journée du 18un meunier se trouvant
occupé h dégraisser l'essieu de son moulin situé
hors de la porte de Bailleu), a Ypres a eu les doigts
engagés dans la mécanique. Le malheureux a été
transporté h l'hôpital, ayant la main droite, horri
blement mutilée.
Une tentative d'assassinat vient d'être com
mise par le nommé Poncelet, ancien avoué Sedan,
en dernier lieu propriétaire d'ardoisières dans la
commune de Berlrix, sur la personne deson commis,
le sieur Martoque. Le crime a été commis au domi
cile du prévenu, l'aide d'un fusil. Par un bonheur
extraordinaire, le coup de feu, tiré a bout portant
en pleine poitrine, n'a produit aucune blessure
grave, ni même une incapacité de travail. Poncelet,
qui est arrêté, prétend avoir agi dans le cas de lé
gitime défense. Echo du Lux.)
bourse de bruxelles, 19 janvier.
Emprunt 1840 5 p. °]o 86 3/4 A.
184? 5 p. 86 3/4 A.
1844 4 '/a<7<> - 78 3/4 a.
i838 3 p. 57 i/a A.
Récépissés 1848 8a 7/8 A.
On arme Toulon, on arme plus ou moins,
mais enfin on arme.
Toutes les puissances veulent rétablir le chef
de l'Eglise Rome et assurer son indépendance;
toutes tiennent a l'honneur d'y concourir.
Le Portugal et l'Espagne ne peuvent disposer
de soldats, tous deux offrent de l'argent. La Russie
et Naples se préparent. La France peut-elle rester
inactive
Le peut elle surtout en présence de l'attitude
de l'Autriche? Elle fait passer en Italie de uom-
breux régiments, qui viennent se masser sur les
frontières du Piémont et du côté des Légations. Elle
semble menacer a la fois Bologne et Turin. Radetzky
attend des ordres; il est en mesure de se porter ici
ou là.
Si c'est la cause du Pape que prétend servir
l'Autriche, si c'est sur Bologne qu'elle dirige ses
forces,la France, lafilleainéede l'Eglise, ne saurait
permettre qu'on relevât sans elle le trône du suc
cesseur de saint Pierre. Elle se placera donc Civita-
Vecchia, et de là elle pèsera du poids de son épée
dans les délibérations des puissances. [Patrie.)
Les noms de M. Jérôme Bonaparte, ex-roi de
Westphalie, gouverneur actuel des Invalides, et
de son fils M. Napoléon Bonaparte, représentant
du peuple, retentissaient le 15 a l'audience de la
première chambre du tribunal civil de la Seine, où
ils étaient cités pour avoir, comme héritiers du fils
aîné de M. Jérôme Bonaparte, décédé en 1844,
payer M. Léolard, statuaire, 5oo francs pour
prix d'une statuette de feue la reine de Westphalie,
qu'il avait exécutée et livrée au prince décédé, et
Napoléon Bonaparte pour avoir prendre livraison
d'une seconde statuette de sa mère, commandée
par lui personnellementet pour laquelle M. Léo-
tard réclame une autre somme de 3oo fr.
MM. Bonaparte père et fils n'ayant pas constitué
avoué, le tribunal a prononcé défaut contre eux et
fait droit la réclamation de M. I.éotard.
Un projet de décret qu'a présenté M. Odilon
Barrot a pour but de renvoyer les accusés de l'At
tentat du i5 mai devant la Haute-Cour nationale,
qui, pour cette affaire, siégerait Bourges. L'As
semblée a admis l'urgence de ce décret qui ne peut
manquer de soulever des discussions assez vives. Il
a été renvoyé aux bureaux.
La question de dissolution est toujours la grande
affaire.
La chambre des mises en accusation et la
chambre des appels de police correctionnelle, réu
nies sous la présidence de M. le premier président,
ont rendu hier l'arrêt dans l'affaire de l'attentat du
mai.
Tous les prévenus qui étaient compris dans l'or
donnance de prise de corps ont été mis en accusa
tion, et renvoyés devant la Cour d'assises de la
Seine.
Les sieurs Blanqtii, Flotte, Martin dit Albert,
Barbès, Sobrier, Raspail, Quentin, Degré, Larger,
Borme, Thomas, Louis Blanc, Seigneuret, Hou-
neau, Auber, Laviron et Napoléon Chancel sont
accusés d'avoir, eu mai i848, commis un attentat
ayant pour but de détruire ou de chauger le gou
vernement, et d'avoir, la même époque, commis
un attentat ayant pour but d'exciter la guerre
civile, en portant les citoyens s'armer les uns
contre les autres.
Les sieurs Courtais, Caussidière et Villain sont
accusés de s'être rendus complices desdits attentats,
en aidant et assistant avec connaissance les auteurs
dans les faits qui les ont préparés ou faciliés dans
ceux qui les oui consommés.
Huit de ces accusés sont contumaces; ce sont les
sieurs Louis Blanc, Seigneuret, Houneau, Huber,
Caussidière, Laviron, Chancel et Villain.
On s'entretenait le 17 dans les couloirs de
l'Assemblée de l'exiguité des moyens du premier
magistrat de la République, et il y était question
d'une proposition que devaient faire plusieurs re
présentants de toutes nuances, l'effet de faire
porter la liste civile du président de la République
un million par année, soit 83,ooo fr. par mois.
On pense généralement que la proposition dont
on vient de parler sera prise en considération.
On prétend que M. de Nilièle sera nommé
représentant du peuple aux prochaines élections,
sans parler de MM. Hébert, Guizot et Duchatel,
dont la réapparition la tribune est déjà presque
un fait acquis l'histoire.
Le National de Paris publie la note suivante
qu'on lui a communiquée
«Un bruit généralement répandu, et qui trouve
un certain crédit dans les cercles les mieux infor
més, est que l'envoi d'une escadre française Ci-
vita-Veccbia est le résultat de négociations où une
des plus grandes puissances catholiques aurait tenu
ce langage au gouvernement français
Le Pape est dépouillé de ses droits souverains.
Nous voulons les lui rendre. Nous préférons savoir
d'avance comment vous envisagez cette interven
tion. Nous préférerions encore avoir votre assenti
ment et votre concours. Ainsi nous agirons soit
avec vous, soit seuls et avec votre assentiment, soit
seuls sans votre assentiment formel, mais avec la
simple assurance que vous rie mettrez pas obstacle
notre action. Eufin, si rien de tout cela ne vous
convient, nous désirons connaître le parti que vous
prendrez si nous allons Rome pour y combattre
la révolution et rétablir le Souverain Pontife dans
tous ses droits.
La réponse faite cette dernière question
n'est pas connue. Ou ignore donc le sens exact de
notre présence armée sur les côtes d'Italie. Elle peut
s'interpréter de deux manières fort différentes.
L'Assemblée nationale adresse an Président
de la République les interpellations suivantes
Est-il vrai
Qu'une nouvelle société secrète, plus nombreu
se et plus menaçante que toutes celles qui l'ont
précédée, se forme en ce moment dans toute la
France
Que dans Paris et dans la banlieue, prenant
exemple sur la garde nationale, elle s'est organisée
en légions, en bataillons et en compagnies?
Que ses membres se réunissent très-fréquem
ment, et en petit Dombre, chez divers marchands
de vins de la capitale, qu'ils s'y renferment et y
tiennent leurs conciliabules?
Que le comité central qui s'était d'abord installé
rue Montmartre, et qui se lient maintenant au
boulevard Saint-Denis, a établi des comités cor
respondants dans chaque chef-lieu de préfecture;
que chacun de ceux-ci est en relation suivie avec
des sous-comités dans les chefs-lieux d'arrondis
sement, et qu'à leur tour ces derniers ont des agents
dans chaque commune.
Qu'enfin les chefs qui ont songé pour eux aux
conséquences d'une défaite, s'il y a lutte, sont déjà
pourvus de passeports pour l'étranger, et qu'en
songeant aux malheureux, ils ont tout simplement
fait enlever, le 20 décembre dernier, la préfec
ture de police, les feuilles de route qui lui seraient
nécessaires?
AUTRICHE. Vienne, 10 janvier.
On dit que Deak et les comtes Casimir et
Batthyany sont arrêtés Pesth, et que le dernier
a déjà été fusillé.
On vieut de recevoir la nouvelle que Messaros
et Zapary ont été faits prisonniers.
Hrabowsky est malade de la goûte Ofen.
Sept cent et dix prisonniers hongrois sont
arrivés ici avant-hier.