A Monsieur le Rédacteur du journal le Propagateur d'Ypres, plaintes tellement nombreuses quej'administration sera bientôt forcée d'adopter un autre classement. Nous disons que, pour être juste, toute lettre ne dépassant pas le poids de 10 grammes doit être comptée pour lettre simple. Toute restriction h celte coudition serait un vice qui rendrait illusoires les avantages que la loi est appellée a procurer au commerce; ce serait prendre d'une main ce qu'on lui accorde de l'autre; ce serait lui imposer une contribution déguisée sous les apparences d'une concession. Nos députés sauront, en cette circonstance, nous n'en doutons pas, remplir leur devoir. L'un d'eux surtout, se rappellera sa profession de foi du 1" Juin i848 dans laquelle il dit entr'autres J'ap- prouverai toute proposition qui sera faite, toute mesure qui sera proposée et au besoin j'en pro- poserai moi-même dans le but d'améliorer, de favoriser l'agriculture, ainsi que le commerce et l'industrie. Monsieur, Une réponse vient d'être donnée par un journal de cette ville, a la lettre que j'ai eu l'honneur de vous faire parvenir il y a quelques jours concer nant le différend qui a eu lieu entre MM. Joye et Diegerickx, tous les deux officiers de la garde civique, et professeurs au Collège communal. Nous avouons volontiers que nous ne nous attendions pas k une réponse quelconque, surtout après le mutisme complet dans lequel le dit journal avait cru devoir se tenir, k l'égard d'un certain article assez piquant qui quelques jours auparavant avait été inséré dans le journal la Commune, et qui traitait du même sujet article qui en disait peut-être plus que ce que nous eu avons pu et voulu dire, mais qui en n'énnmerant pas les faits, n'avait pas fait, paraît-il, beaucoup de sensation. Quant k ce qui nous regarde, l'on nous a fait l'honneur d'une réponse, tant bien que mal; réponse qui n'aura servi qu'à corroler ce que nous avons eu la franchise de vous faire savoir et en effet, dans celle-ci est-on parvenu k réfuter le moins du monde ce que nous avons avancé? Certes non car k des faits qui sont de notoriété publique, l'ou ne peut opposer des arguments solides et irrécusables, et dès lors il est de toute prudence que l'on s'abstienne de se placer sur un terrain dangéreux C'est aussi ce que l'auteur de la dite réponse a fait, puisqu'il a trouvé plus convenable de lâcher si cela était possible en vrai professeur de rhétorique, de nous aveugler par quelques figures que nous serons bien loin de dire bonnes, et exemptes de toute critique. Au lieu de réfuter le fond des questions posées, l'on a préféré nous dire que nous avions trempé nôtre plume dans du fiel, et que nous avions dis tillé du venin et d'antres banalités de ce genre. En simple observateur des hommes et des cho ses, nous avons fait consciencieusement la part k chacun d'après ses œuvres. Que l'on ne nous accuse donc point d'avoir écrit nôtre lettre sous l'empire de deux vilaines passions, savoir de celle de l'envie, et de celle du dépit, que l'on ne nous en accuse point, nous ne sommes pas doués d'un pareil caractère,si celui qui a écrit celte lettre pouvait connaître nôtre cœur, s'il pouvait jamais connaître les sentiments qu'il renferme, il serait convaincu qu'en aucun cas de pareilles pas sions n'ont, et n'auront jamais la faculté de pouvoir ébranler nôtre âme, que l'on ne nous en accuse point, car ne désirant rien, l'ou ne peut nous donner le nom d'envieux et ne perdant rien, l'on ne peut nous réprocher d'avoir du dépit. Ainsi il est donc bien constaté, M' le rédacteur, et vous devez eu être piaillement convaincu que des réfutations comme on en a voulu faire sur nôtre lettre n'en sont pas, et ne peuvent pas en être; et que les faits que nous avons avancés ne pouvant être attaqués, vous devez convenir avec moi que nous n'avons dit que le vrai avec précision et sans idée préconçue, et que ces divers faits relatés se trouvent désormais placés sons l'égide d'une vérité inattaquable. Pourquoi aussi n'a-t-on pas adressé la prétendue réfutation k votre journal Les deux versions devaient naturellement se trouver en pré sence; mais craignant l'effet puissant de la vérité, on a craint de la mettre trop k nu h coté d'elle, l'inanité d'un dévergondage destiné a la combattre. Il paraît toutefois que l'auteur de la réponse nous a trouvé en défaut sur une chose, c'est sur celle des places occupées par M. Diegerickx et k cet effet il vient nous dire, et cela avec une certaine emphase que M. Diegerickx est un homme désin téressé et même des plus désintéressés, puisque en sa qualité d'adjudant-major de la garde civique, il a droit une indemnité (qui est de 5oo fr.) et qu'il en fait un généreux abandon au bénéfice des sous officiers de la dite garde, (i) Pour celte fois n'est ce pas là une plaisanterie que l'on a voulu faire? Pour nous faire croire que M. Diegerickx ne touche pas cette rémunération, en tout cas si c'en est une c'est une plaisanterie de bien mauvais goût, il faut en convenir, car k nôtre tour nous dirons qu'elle est inconvenante, comment dans une garde urbaine une garde civique, ou tout le monde est égal le simple garde comme le chef le plus élevé, les sous officiers comme les officiers, on pourrait concevoir qu'un professeur du Collège irait faire abandon, ou aumône, k des bourgeois tous honorables qui n'ont besoin du secours de personne, un M. Diegerickx qui reçoit ses émo luments au moyen des divers impôts de la com mune, impôts auxquels ceux ci contribuent, irait faire une telle indélicatesse cela surpasse notre in telligence. car c'est k ne pas y croire; si jamais une telle chose était vraie, tous ces MM. devraient se considérer connue blessés dans leur amour pro pre, et auraient lé droit de l'être. Nous croyons donc que pareille chose ne peut avoir été avancée que par un imprudent ami, que l'on pourrait comparer k l'ours de la fable. Quant k la place de bibliothécaire que l'on semble contester a M. Diegerickx jusqu'à ce que nous en ayons une preuve contraire, preuve que l'on pourra uous donner en nommant le titulaire, l'on ne nous empêchera pas de croire qu'il l'est. Parmi les avantages multipliés dont ou l'a gra tifié nous en avons omis un dans notre précédente lettre, qui certes n'est pas le moindre; nous voulons parler de l'habitation qu'il possède dans l'établis— semeut qu'il professe, faveur que l'on n'avait ja mais voulu accorder k aucun professeur marié avaut son entrée dans le corps professoral, faveur qu'il possède aujourd'hui k l'exclusion de tous les autres qui y auraient droit comme lui. S'il y a vraiment tant de désintéressement chez M. le professeur Diegerickx comme l'on voudrait bien nous le faire croire, il aurait du refuser pa reille faveur exclusive, et en ceci nous pouvons l'assurer, il n'aurait blessé personne. Enfin pour finir, la réponse donnée dit qu'il y a un fait semblable a constater, c'est celui qui prouve que l'administration communale fait tout pour le collège communal, et que ceux qui sont intéressés dans son maiutien, n'ont pas la prudence de laver leur linge sale en famille. Voici ce que nous, avons k repondre a pareil reproche; c'est que nous pouvons affirmer que pour ce qui nous régarde nous n'avons reçu aucun renseignement de ces MM., mais qu'eu notre qua- (i) MM. les sous officiers de la garde civique ne se croyaient pas redevables d'une largesse M Diegerickx. Note du Propr. lité d'observateur actif et vigilant, nous avons remarqué depuis longtemps que les rouages de cette institution ne fonctionnement plus si bien, depuis qu'un élément hétérogène s'y est infiltré. Le reproche que l'on semble faire k ceux qui sont intéressés dans le bon ordre des choses au collège communal, n'est donc pas fondé, car pour notre part nous dirons qu'ils ont toujours bien compris leur position jamais on ne les a trouvé ingrats, bien au contraire, qui plus qu'eux s'est montré plus actif au moment des élections pour pouvoir conserver sur leurs chaises curules nos magistrats qui y sont depuis si longtemps? qui ne leur doit pas notre association libérale où ils for ment le bataillon sacré qui par son nombre fait toujours peucher la balauce au gré de celui qui la tient Ainsi point de reproches k faire k ces MM. de ce coté là. Si nous avons un simple conseil k donner, con seil sans prétention c'est que l'on vienne k cesser un système qui pourrait un jour faire, que ces di vers leviers électoraux ne viennent k se briser dans les mains, de ceux-là même qui les font mouvoir. Agréez M. le Rédacteur l'assurance de ma parfaite considération. un yprois. FRANCE. Paris, 27 janvier. L'Assemblée a repoussé l'urgence pour le projet de loi interdisant les clubs, par 4i8 voix contre 34a. Une proposition de mise en accusation du mi nistère, pour avoir violé la Constitution, par la présentation de cette loi, a été déposée sur le bu reau du président par M. Ledru- Roi lin. Le ministère s'est décidé k donner un avis contraire k la proposition de M. Gouin, relative au rappel des exilés des deux dynasties de la maison de Bourbon. Ce matinla réouverture du cours de M. Lerminier avait déterminé un immense déploiement de force dans le quartier Latin, ce qui est toujours accompagné d'une certaine émotion. Le cours devait avoir lieu k une heure. Dès dix heures du matin, deux compagnies ont barré la place Cambrai, où s'élève le collège de France. Deux autres compagnies se sont échelonnées le long de la rue Saint-Jacques. Une cinquième compagnie était sous les armes dans la cour de l'hôtel Cluny. Comme vous pouvez bien le penser, l'affluence était énorme dans le quartier, mais les groupes sont restés paisibles. Il n'y a pas eu de désordre matériel. Après le cours, une promenade d'étudiants ou d'individus soi-disant tels, a apporté au bureau de la Démocratie pacifique une protestation contre le même professeur eu criant: A bas Falloux On a mis la main sur ceux qui étaient en blouse et laissé les étudiants. On s'est assuré aussi d'un officier qui était parmi eux. Avant de se rendre aux bureaux de la Démo cratie, la colonne s'était portée k l'Assemblée nationale, poury remettre une pétition, demandant la révocation de M. Lertninier. L'Assemblée était protégée par cinq bataillons. Un commissaire de policea reçu la pétition sur le pont de la Concorde. Un chef de bataillon de la garde mobile, M. Aladenise a été également arrêté k la suite d'une scène très-violente avec le général Changaruier; il avait violemment reproché cet officier de ne pas être suffisamment dévoué k M. Louis-Napoléon Bonaparte. Deux articles de M. Proudbon ont eu un retentissement grave au sein de l'Assemblée. M. Baroche, le nouveau procureur-général, a demandé l'autorisation de poursuivre M. Ptoud- i bon ce qui a amené le célèbre adversaire de la propriété et du Président,k la tribune. M. Proudhon a déclaré qu'il avait voulu aborder franchement devant le pays la question de la responsabilité du chef de la République. Quelques grêles bravos, partis de la Montagne, ont accueilli les paroles de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 2