Un des principaux motifs qui excitent le
mécontentement et le murmure en notre
ville, c'est la partialité flagrante et l'intérêt
personnel que les dominateurs ambitieux
du jour, révèlent dans tous les actes qu'ils
posent. Nous ne l'ignorons guère pour
satisfaire au Progrès, il ne serait aucune
ment permis de traiter d'ambition ou d'é-
goïsme la charge de la clique dont il est
l'organe servile. Ce journal ne comprend
point comment on ose parler d'avidité
en présence des traits de honteuse rapacité
des chefs catholiques. Que le mot de
croque-budget et d'affamés d'or produise sur
la langue du Progrès l'effet d'un fer ré
chauffé, ceci se conçoit: c'est son père,
beau-père et toute sa vertueuse famille
qui ont en main les clefs de l'un ou l'autre
tiroir. Ce sont eux qui, pour une large
part, picorent l'or et l'argent des contri
buables par les places qu'ils se sont adju
gées force d'intrigue, et par les folles
et inutiles dépenses dont ils grèvent an
nuellement la caisse communale. Nous le
savons, ils ne demandent rien tant, ces
prétendus Aristides, qu'on les laisse tran
quillement remplir leur escarcelle l'État,
la province, au district, la commune,
aux hospices, etc., etc. C'est dans ce but,
et pour faire diversion aux entretiens fré
quents que débite le public sur le compte
de certaine aristocratie désintéressée, que
le Progrès appelle si assidûment l'attention
de ses tuteurs sur les hauts appointements
de M. Jules Malou, dont les talents et la
rare capacité portent ombrage plus d'une
nullité gigantesque, pyramidale, et célèbre.
Que le journal progressif, cesse de con
duire ses lecteurs au Pérou pour y faire
voir notre habile ex-député; les gens sensés
savent suffisamment que ses patrons ont
leur niche dans la Californie où l'or est
fort commun et abondant. Il est vrai, l'état
satisfaisant de leur fortune ne se dévoile
point par l'élégance et la richesse de leurs
chevaux et équipages, ni par la somptuo
sité de leurs soirées auxquelles la bonne
classe est si fréquemment conviée néan
moins, chacun est assez pertinemment
convaincuqu'à défautdes traitementsdont-
ils jouissent, leur noblesse ne périrait
point de faim, et que le désintéressement
dont nos fameux vizirs se targuent n'entre
que pour peu dans leur-mobile. Les alibi
où la feuille cartonnée appelle sans cesse
l'opinion ne pourront donc, quoiqu'elle
fasse, captiver les gouls de la bourgeoisie
clairvoyante de trop justes motifs de
plainte éveillent son attention locale.
En effet, c'est une seule et même race
qui dirige souverainement et d'une façon
arbitraire les destinées générales. En dépit
de tant de papiers solides, c'est sur le car
ton seul que se calculent les besoins indi
viduels et publics. C'est une intolérable
caste orango-despotique qui dispose de
toutes les faveurs et de toutes les places.
Encore si dans la répartition, elle ne per
dait de vue ces paroles d'Alexandre: au
plus digne! mais point du tout: il suffit de
ne vouloir point fléchir le genou devant
les triomphateurs oligarques de ne con
sentir passer sous les fourches caudines
des samnites modernes, pour être réputé
indigne de toute faveur, et se voir exclu de
la plus minime fonction.
Au contraire, qu'un homme soit de leur
trempe, capable ou incapable, honnête ou
débauché, estimé ou méprisé au point
qu'aucune personne d'honneur ne daigne
rait lui adresser la parole en réunion pu
blique, vous le verrez comblé de dignités,
mis en place s'il ne l'est point, et conservé
en sa position en dépit des Toile, Toile,
proférés par tous les vrais amis de la chose
publique.
Est-il raisonnable qu'une cité demeure
en proie aux vexations les plus mesquines
et les plus révoltantes? Impossible. Si l'on
veut continuer sacrifier la volonté et les
vœux des administrés dans tout ce qu'ils
ont de plus cher, au profit d'une poignée
de serviteurs très humbles des Pachas-
souverains, qu'on les exempte de verser
au trésor communal des taxes qui leur
sont si onéreuses et dont ils ne retirent
aucun profit; si l'on juge bon de persister
honorer le commerce et l'industrie de
soufflets et de crachats qu'on dispense
ceux-ci des lourdes charges qui leur in
combent. Au moins il sera prouvé alors,
que l'on s'entend en quelque sorte, la
justice distributive. Communiqué
On dit que Mr Vandenpeereboom donnera
sa démission de sa place d'échevin.
Est-ce un bien ou un mal pour la ville?
LES 40 CHANTEURS MONTAGNARDS
fois le collège communal mixte sous M. Morel, on
avance hardiment que partout où le prêtre fourre
son nez, il y a dissection. Le prêtre est exclu du
collège communal depuis vingt cinq ans: y a-t-il
union? Interrogez plutôt MM. Diegerick et Joye.
Était-ce de l'union lorsque M. le principal Maer-
tens fut forcé de porter une plainte en calomnie
et qu'une fraction de la commission prenait parti
pour lui, une autre contre lui? Était-ce par suite
d'union que partit M. Viseur? Et si nous remon
tions tous les noms qui ont figuré aux chaires du
collège, ne trouverions nous pas peu près dans
chaque départ l'expression du dégoût qu'inspi
raient des rivalités successives. Disons que le di
vorce contre nature de l'éducation avec le sacerdoce
a été marqué jusqu'ici de l'anathême de discordes
continuelles, d'où il suit que le remède est indiqué
par les effets même du mal.
--TTTrrrt-n
ippii WILÉ.Mi I—
àb-
M' Charles Vanbiesbrouck, est nommé
instituteur Langemarck, en remplace
ment de son père décédé.
DES PYRÉXÉKS.
Demain, Dimanche, une délicieuse surprise est ménagée aux
habitants de la cité et de l'arrondissement d'Ypres. Les Ca
tholiques fermes, les amis des arts les cœurs nobles qui sa
vent apprécier un acte admirable de dévouement continules
patriotes qui se complaisent aux mâles chants que l'amour
du pays inspire, les guerriers en qui vibrent les élans d'une
martiale ardeur, les dames que des sentiments semblables atten
drissent facilement au nom de la bienfaisance, Seront tous
rejouis de la bonne nouvelle que nous avons leur annoncer,
un peu tard la vérité, pas trop tard cependant. Les l\o jeunes
gens des Pyrénées que nous avons déjà eu le bonheur d'entendre
passé quelques auuées, repassent par Ypres, et y donneront
un seul Concert demain Dimanche 7 1/2 h. du soir, la Salle
du Spectacle.
Nous voyons avec satisfaction figurer au programme l'Hymne
Pie IX ou l'Alliance des Peuples. Serait-il réservé nos
hôtes généreux de pousser le premier cri de cette sainte
Croisade qui renversera une insurrection détestable et réta
blira dans tout soq lustre le trône triomphal du père commun
de l'univers chrétien? Hé bien, qu'il en soit ainsi, nous leur
Applaudissons, nous nous joignons ce vœu sacré, prêts le
seconder de toutes nos forcesde toutes les forces de la Nation
Belge.
Oui le temps de l'alliance des peuples est venuet c'est au
nom de Pie IX et pour Pie IX qu'elle doit se conclure. Le
talent et l'énergie des quarante Montagnards sont bien propres
stimuler, propager, réaliser cette grande idée. Ils ne re
douteront pas de traverser l'Océan pour la faire fructifier jus
qu'en Amérique. Au but louable qu'ils se sont proposé dans
l'origine, ils enjoindront ainsi un autre, immeuse, plein de
gloireque la Providence leur départit comme récompense dn
premier.
Partis en i838 de Bagnères, département des Hautes Pyré
nées, les quarante enfants des montagnes en sont leur
troisième pérégrination. Ils ont d'abord traversé la France,
la Belgique, là Hollande, l'Allemagne; ils ont pénétré jus
qu'en Suède et en Russie Sl-Pétersbourg et Moskou les ont
entendus avec admiration j descendus ensuite par la Pologne
et l'Autriche en Italie, ils ont enchanté de leurs voix harmo
nieuses Trieste, Venise, Milan, Florence; ont recueilli par.
tout les preuves des plus vives sympathies, et ont vu bénir
leur bannière par la main du vénérable et magnanime Gré-
goire XVI. Revenus de Naples par mer Marseille, apièj
s'être reposés de leurs fatigues, après avoir serré la main de
leurs parents,ils se sont embarqués pour l'Egypte. Alexandrie
et le Caire, et jusqu'au sommet des Pyramides, ont retenti de
leurs accents. Le vieux Mehemet Ali et ses ministres les ont
honoré de leur bienveillance. Mais c'est Jérusalem que le:
attendait le spectacle de plus imposantlà était le véritable
milieu de leur long pélérinage. Sur de tombeau du Christ
s'inclina et fut bénie de nouveau celte baunière que sou Vj.
caire avait déjà touchée. Tous y communièrent. C'est le bon
heur mystérieux qu'inspirent l'âme les saints lieux ainsi
visités, qu'ils s'en vont maintenant redire au reste du monde,
Jéricho, la Mer morte, l'Arabie pétrée, le Liban, rien n'é
chappa leur exploration. Sur le retour de Syrie ils allèrent
Athènes, la cour du roi catholique Othon; de Grèce
Constantiuople, où le sultan voulut les entendre diverses
reprises. Maintenant leur troisième voyage doit les con
duire au continent américain. Les économies de ces jeune:
ménétriers ont servi soulager les pauvres habitants des vallée;
de leurs pays. Leurs envois successifs se sont élevés jusqu'j
ce jour près de cent quarante mille francs. Telle est la fie
qu'ils se sout primitivement proposée et qu'ils poursuivent
toujours avec un courage croissant, grâce au zèle infatigable
de leur habile directeur M. Roland. Ils ont rapporté de*
diverses contrées qu'ils ont parcourues des archives et un album
en quatre gros volumes contenant les documents les plus pré
cieux, et des dessins dignes de l'attention des connaisseurs,
Si maintenanten même temps que les bienfaiteurs dévoué:
de leurs compatriotes, ils se fout les hérauts de Pie IX, pro
clamant la guerre sainte aux quatre coins du monde, appellant
les peuples la défense de la cause la plus sacrée, assurémea:
ils laisseront ici et partout un souvenir ineffaçablegravé en
lettres d'or dans les annales contemporaines. A demain 7 ijj
heures
FRANCE. Paris, 21 février.
La fièvre de l'or gagne Paris, indépendam
ment des nombreux départs de navires annoncé
dans tous les journaux pour le nouvel Eldorado,
voici venir les sociétés par actions qui se font aossi
annoncer pour l'exploitation des mines de la Ca
lifornie. L'une d'elles au capital de 2 millions ôoo
mille francs est divisée en 20,000 actions.
ÉTATS ROMAINS.
La correspondance suivante de Rome est adre;
sée au Journal des Débats
La République romaine, décrétée par l'Assent-
blée nationale a l'unanimité moins onze voix, dans
la nuit du 8 au 9, a été proclamée hier au Capitolt
par le président de la Chambre. Les ouvriers de;
ateliers nationaux, auxquels on avait donné double 1
paye, trois cents gardes civiques et un millier de
curieux assistaient k cette proclamation. Dès le
malin les élèves de l'Université s'étaient promené
dans les rues avec le bonnet rouge. Un immense
drapeau anx trois couleurs italiennes, portant k la
hampe un bonnet rouge, a été hissé sur la tour de
Capitole et attaché k la croix qui tient la statue de
Rome qui la surmonte. Ainsi le signe de nos plus
hideuses saturnales de g3 domine maintenant la
capitale du monde chrétien.
Cent quarante-cinq membres assistaient a
l'Assemblée, qui, commencée le 8 k midi, s'est
prolongée jusque dans la nuit du 9. Toutefois l'é
pisode le plus curieux de cette fameuse journée
ne se produisit point en séance publique Le députe
Audinot avait demandéauministère des explications
sur ses relations extérieures. M. Muzzarelli, chargé
du portefeuille des affaires étrangèresessaya d'j
répondre par un discours lourd et vide. M. Audinot
fit alors voter que la séance serait suspendue, que
les représentants se réuniraient immédiatement eu
comité, que le ministère serait sommé de commu
niquer tous les documents diplomatiques en sa
possession, et que ce ne serait qu'après cette com
municatiou que la séance serait reprise.
Bon gré, mal gré, le ministère dut s'exécuter.
Parmi les pièces qu'il soumit aux députés, une
lettre signée Gioberti et une lettre signée Pie 15
attirèrent une attention particulière. La seconde,
interceptée je ne sais où, était l'ordre autographe f
au général Latour de quitter Bologue avec ses j
troupes, afin de venir se mettre sous le commande-
nient du général Zucchi. La première, celle du
ministre de Turin, portait, disait-on, en termes
très-explicites, que le gouvernement de Piémont
désapprouvait la Constituante romaine, ne pouvait!
ni ne voulait s'y associer, même après la transfor