NOUVELLES DIVERSES.
désorganiser, et alors il s'agit quelque part
d'une école qui, par exemption, est bonne,
où on apprend quelque chose. Pour ajou
ter foi l'assertion du Progrès il faudrait
être sujet comme lui la monomanie cléri-
cale. Grâcç au ciel, tout le monde n'est pas
encore réduit jusque là. Aussi y en a-t-il
qui pensent que si des inspecteurs s'effor
cent de réformer une école, c'est que cette
école que le Progrès appelle bonne; ne l'est
que pour rendre les jeunes gens mauvais
et que ce quelque chose qu'on y apprend est
infiniment plus nuisible la jeunesse que
la plus crasse ignorance.
Le Progrès convient que l'instruction
primaire va de mal en pis; et pour cela il
est urgent dit-il de modifier la loi qui la
concerne. Ne serait-il pas plus sage de
modifier le personnel de certaines écoles.
Dans le courant de la semaine passée,
le Progrès se montrait tout furieux l'égard
du prêtre catéchisant en certaine école. Sa
bile s'est tempérée comme par enchante
ment. L'odeur d'un sac-à-tabac serait-elle
un spécifique contre la rage?
Le Progrès exprime ses regrets, de ce
que la Chambre n'ait pas refusé l'alloca
tion du crédit pour l'inspection ecclésiasti
que cette suppression eut-elle améliorée
l'état de l'enseignement primaire? Que les
honnêtes gens répondent!
Le Progrès émet le vœu de voir mettre
la tête de notre province un homme d'un
libéralisme sincère, ferme, et qui oserait
combattre ouvertement l'influence du parti
clérical, qui deviendra plus remuant par
l'élévation au Siège épiscopal de Bruges de
M. l'abbé J.-B. Malou. Ce langage de la
feuille progressive ne dévoile-t-il pas son
désir brûlant de voir nommer un gouver
neur qui ait avant tout la qualité éminente
de soigner la conservation de ses carions?
Messines le 26 février, 1849.
A Monsieur l'Editeur du Propagateur,
Depuis longtemps le Progrès s'occupe v
de ce qui se passe dans notre petite ville,
et tout récemment il a régalé ses lecteurs
de la relation des plaisirs du dernier carna
val, cette fois comme toujours, c'est le
revers de la médaille qu'il 9 montré.
Voici tout ce brillant étalage réduit sa
juste valeur et résumé en spéculation d'in
térêt au profit d'un seul individu.
D'abord, on a engagé la population ou
vrière se masquer, mais comme la plu
part d'entreux sont sans travail et sans
pain, tandis que les autres doivent vivre
de leur journée, il fallait y pourvoir, un
bon moyen fut inventé, une liste de sous
cription fut colportée de porte en porte et
le produit servit toute la dépense, qui ne
pouvait se faire que dans les seuls cabarets
indiqués, et de cette manière tout le produit
de la souscription est tombé dans la poche
du Brasseur et de son Cabarelier, qu'en
dites vous, la spéculation est-elle bonne?
Une seule troupe a captivé l'attention
publique, c'est celle qui s'est formée en
tribunal pour juger un animal dangereux,
un loup de la plus grande espèce, qui,
des bois de Wylschaete, fait de fréquentes
excursions dans notre commune, cet animal
méchant par instinct, était accusé d'avoir
commis certain faux, fut traduit devant ce
tribunal installé en place publique, lié et
garotlé entre deux Gendarmes cheval J
jugé et condamné en toute forme, exposé
au carcan et marqué par le bourreau des
lettres T. F. sur l'épaule. Le tribunal était
au grand complet, sauf le Greffier absent
pour ivresse.
La représentation n'avait d'autre but,
que de servir d'exemple quelques jeunes
loups affamés habitant l'endroit, dont l'un
échappé d'une ménagerie de Lille où il
avait mordu le maître qui lui donnait la
nourriture,unautredesboisdeZandvoorde
où il a abandonné sa progéniture, ainsi
qu'aux ours, aux horang-houlangs, aux
ânes, et certain autre animal dont le nom
et l'origine est inconnue, qui tous ont des
relations intimes avec le vieux loup qui a
été flétri.
Voilà quoi s'est borné tout le carnaval
de celte année, on dit que l'année prochai
ne tous les animaux ci-dessus, avec bien
d'autres, seront mis en scène, qu'il y aura
conseil général où lane présidera, qu'en
suite une battue générale aura lieu où tous
les meilleurs tireurs au pistolet du canton
seront invitçs. Agréez, etc.
Pendant les jours du Carnaval, que tant de gens,
par une inconvenable insouciance des malheurs du
temps, passent dans la dissipation et les excès, la
jeunesse de la Congrégation, réunie dans son éta
blissement, recueillait en silence les fruits abon
dants d'une retraite religieuse, sous la conduite du
R. P. Vandermeulen l'éloquent rédemplorisle
hollandais qui passé quelques mois, déployait son
zèle a S'-Jacques. Une deuxième et dernière dis
tribution aux pauvres, provenant des fonds de
l'exposition et de la tombola de Décembre, a clos
dignement ces journées de perfectionnement et
d'affermissement dans le bien. A cette seconde
distribution, il a été délivré au delà de mille pains.
La Congrégation a ainsi son coté sérieux, sans être
sombre de même qu'elle a son coté joyeux sans
licence. On y prie, on y rit h son temps et sans
appauvrir ses prosélytes, cette belle institution
sait la rendre participants des charmes de la bien
faisance. Tout y concourt au progrès, l'amélio
ration coutinue. Qu'on demande aux maîtres qui
ont des congréganistes dans les ateliers ce qu'ils en
pensent.
Monsieur le Rédacteur du Propagateur
Si je prends de nouveau la plume, n'allez pas
croire que ce soit pour réfuter les diatribes furibon
des dont le Progrès vient de régaler ses lecteurs,
ni pour venger le digne et estimable vicaire des
lazzis indécents dont il a été l'objet. Non; je croirais
faire injure au respectable abbé, en le défendant
contre des folliculaires dont l'impiété et la rage
satannique est proverbiale, non seulement en ville,
mais dans la Belgique entière! cependant, si c'est
a cause de moi qu'il s'est trouvé en butte aux outra
ges les plus impudents, qu'il me pardonne d'avoir
involontairement usé de sa personne, comme d'un
rempart propre abriter un ami et protecteur de
la jeunesse. Les traits dont il a été percé, ma poi
trine serait fière de les recevoir, et je la découvrirais
noblement en face de ceux dont la main est armée
peut-être de nouveaux dards, si je ne savais que
tout homme qui se respecte préfère mille fois d'être
honoré par les attaques d'une presse immonde, que
flétri par ses louanges.
Le public d'ailleurs a fait trop sévère justice du
langage insensé que le Progrès n'a craint de tenir,
pour que je me décide ajouter, pour ma part aux
sentiments de réprobation universelle. Dans les
estaminets et les réunions honnêtes, l'indignation
était écrite sur le visage de toutes les personnes,
auxquelles les infâmes articles en question, tom
baient sous les yenx. Une chose après tout occupe
vivement les esprits, et excite l'étonnement et la
surprise publique c'est la solidarité que l'autorité
communale affiche pour des écrivains dont les
discours sont si souvent sacrilèges et orduriers. Je
dis solidarité, et je crois ne pas me tromper me
servir de ce terme; car combien de fois n'esl-il
pas arrivé, que ce même Progrèsqui vilipende
et discrédite tout ce qui de près ou de loin appartient
h la religion et ses ministres, s'est posé l'organe
officiel de la Régence Il est vrai, s'il faut en croire
le bruit communle principal rédacteur et patron
de cette feuille impie, occuperait un siège l'Hôtel
de Ville. Mais faut-il que notre cher et vénérable
Bourgmestre, et ces conseillers communaux dont
la sage modération et l'esprit de concorde et de
droiture captive l'estime et la considération de leurs
administrés, poussent la faiblesse et l'indifférence
jusqu'à souscrire tacitement tous les procédés,
dictés par la haine irréligieuse qui anime certains
de leurs collègues? De peur de se mettre en désac
cord avec l'extravagance et l'arbitraire convient-il
qu'ils ferment l'oreille aux réclamations, et aux
vœux légitimes de ceux dont ils tiennent leur
mandat? nullement. Quand les passions s'infiltrent
dans une administration s'efforcent de dicter la loi
la sagesse et la prudence, c'est alors que les
hommes au cœur droit doivent se mettre en garde
contre des prétentions dangereuses. Ce moment est
venu pour nos administrateurs dans la conduite
desquels la bourgeoisie se repose tranquille et confi
ante: Des abus sesonl glissés en matière d'éducation
de la jeunesse. Nonobstant la volonté de la majorité
des pères de famille, de voir écarter ceux dont la
vie ne parait guère exemplaire, une partie de nos
gouvernants semblent disposés conserver les ti
tulaires en place: c'est la conséquence qu'il est aisé
de tirer des discours écervelés, où le soi-disant
organe de l'administration communale, s'efforce
de justifier les instituteurs dont il s'agit.
Cette manière de juger, sera-t-elle partagée
indistinctement par tous les membres de la hiérarchie
administrative. Quoiqu'on en dise, je ne saurais
me ranger de cpt avis. Faut-il même que je le
déclare; des raisons puissantes me font espérer
une solution satisfaisante l'affaire grave qui remue
si longtemps l'opinion. Qu'on fasse une enquête
sévère. Le résultat ne laisse—t—il nul doute sur la
vérité des griefs que l'on formule ah au nom
des intérêts des familles et de la cité, qu'on ferme
au coupable l'entrée de l'instruction publique. Loin
de nous la pensée de vouloir, par ceci, briser et
endommager leur existence de famille; par cela
qu'un homme ne convient guère remplir la place
de précepteur du jeune-âge, rien ne s'oppose ce
qu'une autre fonction lui soit octroyée. Qu'on lui
prodigue des faveurs, nous n'y trouverons pas un
mot y redire, pourvu qu'on l'empêche de nuire.
Car, ainsi que nous l'avons avancé du premier
abord le bonheur de la jeunesse est l'unique but
où nos efforts tendent constamment.
Agréezetc, Un Yprois.
On lit dans l'Organe des Flandres Nous
recevons de S'-Laurent les tristes déiails suivants
sur l'anarchie qui règne dans cette contrée par
suite du désœuvrement des ouvriers préposés au
creusement du canal de Zelzaete.
On vole, on pille, on dévaste, od exige des
vivres que l'on ne paie pas, et tout cela sans qu'il
y ait moyen pour les paisibles habitants de s'op
poser cette anarchie.
La propriété de M. Schamp est envahie, et on
y travaille de la manière la plus désordonnée. Un
chef d'escouade {putbaes) ayant voulu s'opposera
cet envahissement de la propriété d'autruia été
violemment maltraité.
La police locale est, on le conçoit, impuissante
réprimer ces désordres qui menacent de s'aggraver
eucore, car des instigateurs démagogues, appar
tenant la clique qui a tenu récemment des mee
tings Gand, sont arrivés ici, et on se propose,
dit-on, de planter le drapean rouge.
Le Congrès agricole s'est occupé des mesures
les plus efficaces adopter pour améliorer et pro
pager la culture des arbres et plantes fruit, et il
a indiqué la création de pépinières communales
comme l'un des moyens les plus puissants d'at
teindre ce but.
M. le Ministre de l'intérieur vient d'adresser
une circulaire aux gouverneurs pour engager les
communes établir de ces pépinières, et il a fait