JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3280. 32me année. NOUVELLES DIVERSES. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille 10, près la Grande Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIT DE L'ABDAKEMENT, par trimeatre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Un n° i5. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions I® centimes la ligne.) 7PB.ES, 7 Mars. Les obsèques de M. Maerten offraient hier le spectacle le plus édifiant, et montraient l'esprit religieux encore enraciné dans les masses malgré tous les efforts pour le détruire. Le cercueil fut levé a dix heures. Une ioule nombreuse stationnait depuis longtemps place du Cloître S'-Martin, et s'échelonna des deux côtés du convoi, que suivaient le clergé de la ville, des prêtres arrivés de divers endroits, les parents du défunt, et une longue suite de parents, d'amis et d'hommes de toutes les clas ses, parmi lesquels on comptait les pins hautes notabilités. A l'église, on se pressait dans le chœur et dans les nefs de la vaste cathédrale. A l'offrande se succédèrent deux files presque interminables de personnes de l'un et de l'autre sexe. Toute l'assis tance accompagna le corbillard. Les voilures sui vaient vides. Les bannières des différentes églises et des confréries s'arrêtèrent aux portes. On re marque que jamais autant de femmes ne se joigni rent un enterrement jusqu'au cimetière. Chacun voulait participer jusqu'à la fin aux derniers hon neurs rendus a uu prêtre aimé, chacun voulait épuiser pour lui les marques de respect que l'on peut prodiguer k un homme vénérable. Monsieur Terrier, ancien Dotaire, est décédé samedi dernier l'âge de 79 ans, après une longue maladie. Dans nôtre N° du 26 Février nous annonçions le départ du Dr Pou partque l'on disait devoir s'établir dans une autre ville, d'après le dire d'un journal de la localité; ce qui par après a été contredit par le même: nouvelle que uous avions trouvé convenable d'accompagner de quelques remarques, qui ont eu le pouvoir de faire venir tout rouge de colère, notre iutéressaut Progrès ou Journal de famille» Cet irrascible colèrè peu dangereuse, qui ne nous intimide jamais quand il grince des dents, a trouvé singulier et incon venantque nous ayons pu ou osé, contester l'utilité d'un médecin attaché au corps des pompiers, que ce docteur occupait; il a trouvé singulier et inconvenant, que nous ayons pu, ou osé, prétendre que cette place était une sinécure, et une filière pour faire octroyer des places médicales celui qui la remplit: comment noussemble-t-il dire pouvez-vous trouver dédire une place non rétribuée comment pouvez-vous employer la critiqueet l'ironie; contre celui qui est assez condescendant, assez bienveillant de vouloir donner les secours de son art une chose dont il ne peut retirer aucun bénéfice? en raisounaut seul le Progrès devrait paraître avoir raisonmais malheureu sement ce n'est pas là notre mauière d'envisager la chose, et d'en tirer de pareilles conséquences; d'autres donc dépareilles argumentations. Puisque le véridique Progrès veut entrer en lice sur cette matière, puisque de nouveau il veut qu'on lui donne bataille; nous tacherons comme de coutume de le combattre avec des armes de conviction, et de nous servir des siennes propres, ainsi que de ses antécédents, pour être d'autant plus sur qu'il se retirera du champ de bataille comme un renard qu'une poule aurait pris. Entrons donc en matière. Incomparable Progrès En avançant que le corps des pompiers n'avait jamais eu besoin de médecin avons nous commis une grande erreur? en avançant que cette place de médecin des pompiers avait éié créé non pour son utilité, mais par seul luxe, et pour plaire uu omnipotent qui par la suite devait employer sa force per sonnelle, aidée par beaucoup d'autres, pour lancer de cette manière une eréatttre du Progrèsn'avons nous pas dit ce qui était connu par tout le monde? Cette place ayant donné pareil résultat celui qui l'occu pait, et qui devait la quitter, que trouviez vous d'étonnant dans nôtre avis aux intéressés? Qu'on cesse doue désormais de vouloir nous faire com prendre, que la place de médecin des pompiers soit une place d'utilité, jusqu'à nos yeux elle n'a servi jusqu'à nos jours, qu'au luxe de ceux qui se trouvaient sur le pavois du libé ralisme tout en tenant le titulaire sous le même pavois pro tecteur. Plutôt que de considérer cette place comme une place de dévouement, comme voudrait nous le faire croire le Progrès nous la considérons nous comme une place de faveur, qui a pour avantage réel et incontestable, de faire exempter celui qui la remplit de porter le fusil, la bayounette, et tout l'at- tirail de la garde civique, comme doit le faire tout autre ci toyen, qui s'y trouve contraint de par la loi, tout le moude voudrait montrer nous en sommes certain pareil dévouement, puisque le beau dévouement lui permettrait de dormir sur ses deux oreilles, alors qu'un service de nuit pourrait devenir obligatoire. Incomparable Progrès. Voulez vous de nouveau qu'on vienne vous démontrer que vous n'êtes jamais conséquent avec vous même?car dans cette circonstance vous nous en donnez encore une preuve des plus palpables. Aujourd'hui vous semblez chanter un hosannapour celui que vous dites remplir une fonction d'humanité qui n'est pas remunt-rée, et il y a quelques mois seulement qu'un corps des plus dintiugués et des plus bouorables, fit la même demande; et le refus ministériel a cette demande avait alors la faculté de vous faire bondir de joieet de vous faire battre des ailes, (réfus qui avait été peut être sollicité par un des vôtres) alors que cette place était aussi purement honorifique, et non rému nérée, alors qu'elle était aussi de dévoremeul et d'humauité. Mais que disons nous? dans cette circonstance nous ou- blious qu'il ne sagissait nullement d'un corps de prédilection, mais d'un corps qui a eu le pouvoir de porter ombrage aux omnipotents et cela dès sou installation; d'uu corps dont on ne manque pas de tirer vengeance quant ou le peuttémoin son sous-lieutenant qui a été uue des victimes. Jusqu'à présent nous n'avons parlé de la place de médecin des pompiers que d'uue manière générale, le journal de fa mille a le droit de nous dire veuillez nous prouver que c'est une filière pour obtenir des places, ceci nous croyons que nous n'aurons pas grande peine repondre, il suffira de dire; que celui qui devait quitter la ville occupait, et occupe par conséquent puisqu'il y resteles divers fonctions ou places suivantes, dépendantes de la Régence, savoir: i° Médecin légiste que l'on dit avoir été donnée par la re- commendation de la Régence. 2° au budget ou râtelier ophtalmique place octroiée par la Régence, 3° spécial pour la petité vérole. 4° du couseil de salubrité publique. 5° arbitre dans les contestations qui s'élèvent pour faire passer les pauvres infirmes du Bureau de Bienfaisance, la charge de l'administration des Hospices, place encore donnée par la Ré gence. Nous nous sommes nous trompés amiable Progrèsen avan çant que la place de médecin des pompiers était une filière pour parvenir exclusivement aux places médicales, dont nôtre Régence a disposer? nous ne croyons pasqu'on n'aille donc pas ciier que uos jeunes médecins se trouvent oubliés, dans la répartition des places car ce que nous venons de dire en serait un démenti formel, qu'on n'aille donc plus dire qu'on les traite en parias et s'il s'agissait jamais de faire des reproches a cet égard aux anciens, et de les faire craiudre qu'un jour, contre tout droit acquis on leur viendrait en rogner quelques unes, ce ne serait certes jamais dans l'avan tage du médecin des pompiers, qu'on aurait droit de le faire car nous avons prouvé suffisamment qu'il est le modèle vivant du favoritisme, et surpasse de ce chef de bien loin tous ses égaux s'il y en a jamais eu un qui aurait droit de se plaindre de cette mauvaise répartition, et qui ne l'a jamais fait croyons nous s'il y en a jamais eu un envers lequel on avait pris des engagements solennels que l'on n'a pas tenus'il y en a ja mais eu un l'égard du quel on s'est montré par trop oublieux, par trop injustevoir même par trop hostile, et cela sans mo tifs ce ne serait certes pas du médecin des pompiers que l'on devraitni que l'on pourrait parier. Une juste répartition a lieu dit le journal de famille pour tout autre chose, que l'administration a sa disposition. Nous n'avons rien a objecter pareille allégationbien au contraire c'est la un des moyens électoraux les plus précieux qu'il pos sède, un des moyens les plus simples de se faire des électeurs dévoués; car quoi de plus juste, qu'après avoir donué la li- vrance de tel ou tel objet un homme, on vienne dans un moment décisif lui demander son vote en recompense, ou en échange, d'autant plus qu'il y a uu petit règlement croyons nous qui oblige les administrations communales, de partager ces divers béuéfices, aux divers ayant droit; allons Progrès mon ami l'oeuvre donc voilà une nouvelle Californie ex ploiter. Yoilà une nouvelle veine électorale faire valoir. Que l'on n'aille pas croire toute fois que nous soyons les ennemis déclarés d'une distribution de places avec équité, nonbien au contraire nous aimons de voir donner chacun ce qui lui revient, et cela d'autant plus volontiers, qu'il sa- girait peut être d'être avantageux des enfants de la citéqui ont par conséquent des droits acquis, des lors nous aurions donc bien mauvaise grâce de le faire. Mais pour obtenir le résultat tant vanté, et peut être désiré par le Progrèsni en aurait-il pas un qui ne serait nullement coërcitif? ni eu aurait-il pas un qui ne ferait pas de mécontents? nous penchous pour l'affirmative, et le moyen employer serait bien simple. Il sagirait de faire un appel la délicatesse, et aux senti ments nobles, de celui qui est reconnu posséder le plus grand nombre de places lucratives médicales; de celui qui se trouve la tête d'une fortune des plus indépendantes qu'on connaisse, (quant on veut parler d'indépendance) il sagirait de faire un appel l'abnégation de cet homme que l'on dit désintéressé, abnégation, qui serait capable une bonne fois de lui attirer l'estime de tous les concitoyens, allons complaisant Progrès l'œuvre, il ne vous sera peut-être pas difficile de lui faire com prendre, que le temps est venu de reposer sur ses lauriers, dites lui que personne ne comprend, qui se trouvant dans une si belle position sociale, irveuille plus longtemps être le très humble serviteur du dernier des manants, du dernier des pauvres de la ville; manants, et pauvres, qui ont le droit de pouvoir le déranger la journée entière. Vous aurez sans nul doute le pouvoir de le convaincre, que de cette manière il fera une belle actionsi ce n'est qu'il ait la prétention, de vouloir faiie de ses places lucratives des pla ces héréditaires, ce qu'il doit savoir être impossible d'après les preuves qu'il a puet que nous avons pu en avoir. Allons estimable journal libéral; qui vous vous distinguez vous même parle désintéressementpar tout ou vous en avez la faculté; faites lui comprendre que ses seules places. i° De Membre de la Commission Médicale de la province. a° de la Chambre de Commerce. 3o de la Commission de salubrité publique. 4° Médecin de la Garde Civique. Les arts suffissantes elles seules, de pouvoir lui procurer un jour une récompense nationalequ'il n'est peut être pas loin de désirer ou d'ambitionner. Faites lui comprendre qu'en faisant abandon volontaire ses jeunes collègues zélés, et actifs, de ses 6 places suivantes, savoir i° Médecin de l'Hôpital Civil. 2° de HHospice des vieillards. 3° de l'Ecole des pauvres garçons. 4° de l'Hospice des aliénés. 5° de la Régence (dans les cas de faire passer des pauvres du Bureau de Bienfaisance, la charge des Hospices.) 6° au budget ou ratélier ophtalmique. Ils seront ses dignes successeurs, capables qu'ils sont de remplir ces fonctions sa satisfaction et plus encore peut être celle du public. La Reine, accompagnée de Mm" la comtesse de Hulste et de M. le major d'Hanius de Moerkerke, aide-de-camp du Roi et de S. A. R. le duc de Brabant, est partie pour l'Angleterre. On écrit d'Ostende Le vent épouvantable qu'il a fait vendredi, a causé ici de graves sinistres. Un navire français, manquant l'entrée du port,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1