FRANCE. Paris, II mars.
ANGLETERRE. Londres, 10 mars.
ALLEMAGNE. Francfort, 10 mars.
Les nouvelles importantes de Kremsier ont influé
favorablement notre bourse sur les fonds d'Au
triche, qui étaient très demandés ils étaient en
hausse sur la cote d'hier. Les autres valeurs étaient
calmes et n'ont présenté aucune variation.
on a trouvé sur le tronc placé côté de l'autel de
la Sainte-Vierge dans l'église de Saint-Pierre, une
boîte en bois, renfermant le cadavre d'un enfant
nouveau-né. Il résulte du rapport des médecins
légistes que l'enfant a été déposé vivant dans la
boîte et qu'il a été asphyxié par suite1 du manque
d'air, la boîte étant presque hermétiquement fer
mée.
Nous avons la satisfaction de pouvoir an
noncer, dit la Tribune de Liège, que le choléra,
qui avait sévi si cruellement h Chênée et dans les
environs, a totalement disparu. Depuis quinze
jours, pas un seul cas ne s'est présenté, et l'on croit
pouvoir espérer qu'il ne reparaîtra plus. La, comme
partout, ce sont les classes travailleuses qui ont
plus particulièrement souffert.
Voici quelques détails que nous extrayons de
VImpartial de Bruges, sur le naufrage du navire
belge Bernard, du port d'Oslende
Ce navire, dont tout l'équipage était composé
du capitaine Bricx et de trois matelots, était parti
d'Oslende pour Londres, le 27 du mois de février;
le ier mars, se trouvant la hauteur de Yarmouth,
il fut assailli par les violentscoups de vents, qui ont
causé tant de sinistres sur nos côtes. Le Bernard
ne pouvait résister longtemps a l'impétuosité de la
tempête, et déjà il se trouvait sur le point de couler,
lorsque l'équipage fut sauvé, en quelque sorte
miraculeusement, par le sloop anglais Guod latent,
capitaine Moor, appartenant un petit port de la
côte d'Angleterre.
Le capitaine Bricx fait le plus brillant éloge
de la conduite et du dévouement de tout l'équipage
du navire anglais, qui s'est exposé plusieurs fois h
une mort imminente: le capitaine Moor, dont la
conduite est au-dessus de tout éloge, fut même jeté
a la mer en opérant le sauvetage des malheureux
lges uaufragés; il fut heureusement retiré.
Le Good Intent, presque hors d'état de tenir
la mer, fut remorqué par un bateau h vapeur jusque
dans le port le plus voisin. Le navire Bernard
avait coulé presque immédiatement; l'équipage
n'avait rien pu sauver, et se trouvant dans un état
de nuidité presque complète; mais il trouva auprès
du capitaine Moor les sentiments les plus humains.
Arrivé a Yarmouth, le capitaine Bricx et les
hommes de son équipage affamés, dépouillés, ne
reçurent ni vivres ni vêtements, et furent dirigés,
comme des malfaiteurs, sur Loudres, grelottant de
froid et n'ayant pas un morceau de pain pour
assouvir la faim qui les consumait.
La conduite du consul belge de Yarmouth doit
être,de la part de notre gouvernement, l'objet d'un
blâme sévère, comme, d'un autre côté, il doit savoir
dignement récompenser le capitaine Moor et ses
compagnons.
L'Echo de la frontière, journal de Valen-
ciennes, apprécie ainsi la situation de Bruxelles:
La ville de Bruxelles est plus brillante qu'elle
lie le fut jamais. De grandes familles de nos deux
frontières, qui avaient l'habitude de passer l'hiver
Paris, ont pris leurs quartiers dans la capitale de
la Belgique, qui a l'avantage de posséder une cour.
C'est ainsi qu'on a vu les maisons des Croy-Solre
et des Croy-Dulmentoutes les Branches des
d'Arenberg, les princes de Chimay, les de Mérode
et leurs ailliésla duchesse de Beaufort, etc.venir
s'installer h Bruxelles et fréquenter la cour. La
noblesse russe, a qui le Czar ne permet pas de
voyager et de stationner dans les pay9 révolution
nés, est aussi cantonnée dans la paisible Belgique.
La noblesse allemande y a trouvé un refuge contre
les émotions qui agitent l'antique Germanie. Les
Anglais nomades, qui se trouvent partout où il y a
grand monde, pleurant également le piquet h
Bruxelles. Il en résulte qu'il ne reste plus ni une
maison, ni un appartement a louer dans cette ville
et que tous les hôtels sont pleins. Aussi les artistes,
les ouvriers, les artisans de toute espèce y font-ils
bien leurs affaires. Le luxe, qui fuit les révolutions
et les troubles, semble s'être réfugié a Bruxelles,
et, sans être la Californie, cette cité a découvert une
mine d'or dont le fonds est la sagesse du gouver
nement et le bon esprit de ses habitants.
On lit dans un journal français: Il résulte
d'un travail publié dernièrement, qu'il y a actuel
lement en France 3o millions 96 mille poules. En
supposant que chacune d'elles ponde 120 œufs par
an, ce serait un total de 3 milliards 611 millions
610 mille œufs, quia 4o centimes la douzaine,
produiraient un revenu annuel de 126 millions
446 mille 80 fr. Ce chiffre doune une idée du
bénéfice énorme que la France pourrait retirer de
cette branche mieux comprise de l'industrie. En
doublant la population de nos basses-cours, on
devine le revenu qi|e procurerait cette population.
Il paraît que les Anglais ne croient pas a ce béné
fice, puisque les œufs sont rares dans la Grande-
Bretagne. La femine du fermier anglais, faisant
souvent la grande dame, D'est-ce pas la la vraie
raison qui rend improductive la basse-cour de
l'agriculteur d'outre-Manche?
Les lettres du Schleswig parlent de nom
breux préparatifs de guerre qui s'y font. On y
forme quatre nouveaux bataillons d'infanterie, un
corps de chasseurs et un régiment de cavalerie.
4,ooo carabines destinées aux chasseurs et 9,000
fusils seront achetés Soulh, a Liège et a Amster
dam par le capitaine Puttkammer. De nombreux
volontaires s'enrôlent.
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Par arrêté royal eu date du 8 mars 184g, le sieur
Blondeel (L.-P.), candidat notaire 'a Thourout,est
nommé huissier près le tribunal de première instan
ce de Courtrayen remplacement du sieur Bayart.
La Chambre des représentants a définitive
ment adopté le 12 mars par 52 voix contre 17 le
projet de loi portant établissement de la taxe pos
tale uniforme h 10 centimes.
M. le ministre des travaux publics n'a point
écouté l'invitation du timide M. Cools, qui lui
proposait de reculer la mise a exécution de la loi
jusqu'au 1er janvier 185o. M. Rotin a maintenu sa
proposition de mettre la réforme en vigueur au 1"
juillet prochain et l'assemblée a adopté la propo
sition du ministre. Le gouvernement, a dit M.
Rolin, reconnaît que la taxe postale uniforme a
10 centimes est utileet il veut doter le plus tôt
possible le pays des bien fai (s qu'el le doit répandre.
BOURSE DE BRUXELLES, 13 MARS.
Emprunt 184» 5 p. 90 ijt.
1842 5 p. 90 1/8 A.
1844 4 '/a<7« 83 P.
i83tj 4 P- 7 4 A.
1838 3 p. °/o 58 A.
Récépissés 1848 87 1/4 P.
Des scènes de violence ont eu lieu ces jours der
niers dans quelques villes du Midi où les partis
semblent toujours animés de la même haine. A
Carpentras, Barbantane, a Saint-Gervaisles
blancs et les rouges en sont venus aux mains; il
y a eu du sang versé. L'exaspération des esprits
fait craindre des conflits plus graves encore pour
l'époque des prochaines élections.
M. Léon Faucher vient de retirer h l'Hippo
drome l'autorisation accordée par un des précédents
Ministres de l'intérieur d'instituer des combats de
taureaux.
Paris a pris, depuis quelques jours, une phy
sionomie brillante qui contraste avec la longue
tristesse qui l'a affligé et qui le rendait presque
désert en comparaison de son ancienne animation.
De longues files d'équipages sillonnent les Champs-
Élysées et le bois de Boulogne, les magasins voient
revenir des acheteurs, les opérations financières
prennent un certain élan, les propriétés retrouvent
leur valeur, l'argent commence h circuler, la con
fiance se prononce et se manifeste par la bonne
tenue des effets publics.
Si le socialisme toujours menaçant, laissait quel
que répit 'a la société, si on n'entendait pas sans
cesse des provocations brutales éclater dans cer
tains journaux, Paris reprendrait son ancienne
prospérité.
On lit dans la Gazette de Lyon On sait
qu'a la Guillotière, près Lyon, rien n'est négligé
pour détourner des écoles libres des Frères les
élèves, afin de les faire aller aux écoles communales
dirigées par des instituteurs laïques. Voici quels
sont jusqu'à présent les résultats obtenus: il reste
au quartier S'-Louis 3oo enfants, il en est sorti i5.
Au quartier du Plâtre 298, il en est sorti 4o. Aux
Brotteaux 260, il en est sorti 43. Il nous semble
que cette épreuve est décisive.
Paris, 12 mars, qualre heures.
Le bruit se répand l'Assemblée que le télé
graphe a porté hier l'ordre d'embarquer la brigade
Molière Toulon pour l'Italie. Une dépêche arrivée
ce malin au ministère des affaires étrangères, dé
pêche émanée de lord Palmerston, annonce, dit-on,
quel'Angleterrerefused'interveniravec la France,
en faveur du Pape, parce que Pie IX n'a pas ré
clamé le secours du cabinet de Londres, comme il
a demandé la protection des cabinets de Paris, de
Vienne, de Madrid et de Naples. Ces bruits méritent
confirmation.
M. Thiers est, dit-on, sur le point de plier sa
tente au Constitutionnel, et de planter son drapeau
en tête du camp du journal le Siècle.
Un bruit assez singulier courait hier Paris.
On parlait d'un projet d'insurrection découvert au
bagne de Brest, et dont l'exécution devait être se
condée par des individus venus du dehors.
On dit que la demande en gFace adressée au
Président de la République en faveur des individus
condamnés pour l'assassinat du général de Bréa a
été prise en considération surtout en ce qui concerne
huit condamnés. Mais le Président ne peut faire
connaître son avis immédiatement, attendu qu'aux
termes de l'article 54 de la Constitution il doit
avant de faire grâce prendre l'avis du conseil d'État.
Dans tous les cas il ne serait pas possible que l'exé
cution eût lieu aujourd'hui la barrière Fontaine
bleau ainsi qu'on l'a annoncé.
Les journaux anglais annoncent que le steamer
transatlantique VAcadia, acheté par le gouverne-
ment belge, vient de quitter le port de Liverpool
pour se rendre Anvers sous le commandement du
capitaine Jackson. Ce n'est point le gouvernement
belge qui a acheté ce bâtiment, mais bien le gou
vernement central allemand.
Deux navires chargés de passagers sont partis
hier de Liverpool pour la Californie. Parmi ces
passagers se trouve une compagnie de mineurs du
comté de Cornouailles.
Weymar, le 7 mars.
Suivant un avis officiel publié aujourd'hui, il ne
sera plus permis aux Polonais qui se rendent de
nouveau en France en très-grand nombre, de tra
verser le grand-duché. Ils seront donc repoussés
la frontière.