PAYS-BAS.
Le roi des Pays Bas, qui avait été atteint,
dans la nuit du 14 au 15, d'une forte
pneumonie, est mort samedi matin, trois
heures, Tilbourg.
Le roi Guillaume II (Frédéric-Georges-
Louis), prince d'Orange-Nassau, grand-duc
de Luxembourg, duc de Limbourg, était
né le 6 décembre 1792. Il était monté sur
le trône le 7 octobre 1840, en vertu de
l'acte d'abdication de son père le roi
Guillaume 1er, décédé, comme on sait, trois
ans plus lard, le 12 décembre 1843.
Le roi Guillaume II avait épousé le 21
février 1816 la grande duchesse Anna-
Paulowna, née le 18 janvier 1795, et fille
de feu l'Empereur de Bussie, Paul 1".
Trois enfants sont issus de ce mariage.
L'aîné est le prince royal Guillaume-Alex
andre-Paul-Frédéric-Louis, prince d'Oran
ge, né le 19 février 1817, marié le 18 juin
1839 la princesse Sophie-Frédérique-Ma-
thilde, née le 15 juin 1818, fille de Guil
laume 1er Hoi de Wurtemberg.
Les deux autres enfants du Roi défunt
1 sont le prince Guillaume-Frédéric-Henri,
prince des Pays-Bas, né le 13 juin 1820,
contre-amiral et la princesse Sophie, née
le 8 avril 1824 et qui a épousé le 8 octobre
1842 le grand-duc héréditaire de Saxe-
Weimar-Eisenach.
Le prince héréditaire est en ce moment
en Angleterre. Le prince Henri, second
fils du Roi défunt, parti de La Haye pour
Tilbourg, le 15 mai au malin, a dû recevoir
le dernier soupir de son auguste père.
S- M. la Reine a quitté la résidence, ce
matin 9 heures.se rendant Helvoetsluis,
pour y attendre l'arrivéedeS. M. Guillaume
III.
MM. les Ministres de l'intérieur et delà
marine sont partis de La Haye ce matin
7 heures, se rendant également Helvoet
sluis.
FRANCE. Paris, 17 mars.
On litdansunelettreparticulièreadressé
l'Indépendance:
En face des nouvelles complications
que fait surgir la subite dénonciation de
l'armistice, le gouvernement français a
contremandé tous les préparatifs de l'in
tervention en faveur du Pape.
L'expédition pour Civita-Vecchia était
toute prête. Elle est suspendue.
M. de Bois-le-Comte, a, dit-on, reçu
du gouvernement français l'ordre de se
porter au quartier général de Charles-
Albert, pour y suivre les événements.
M. de Lamartine est actuellement
Mâcon.
On parle d'un mouvement légitimiste
dans le Midi. On attribue cette nouvelle
la baisse des fonds.
On lit dans le Crédit Nous tenons
de source certaine qu'on s'attend un mou
vement insurrectionnel Vienne et Berlin
pour le 20 mars dans celte prévision plu
sieurs ambassadeurs ont retardé le départ
des courriers jusqu'au 21.
ANGLETERRE. Londres, 17 mars.
PRUSSE. Berlin, 15 mars.
sont présentés chez mistriss Parry pour vérifier les
faits dénommés, elle a paru fort courroucée de
cette visite Ma maison, a—t—elle dit, est, comme
celle de tout Anglais, un château-fort où nul n'a
droit de pénétrer sans ma permission formelle;
c'est bien assez qu'on ait envahi une première fois
mon domicile, sous prétexte de constater un décès
qui n'a jamais existé. Sachez que mon amie n'est
pas morte, qu'elle est seulement tombé en léthargie,
et que tôt ou tard elle doit ressusciter... Je serais
trop heureuse un jour si une main amie m'empêche
de m'enterrer vivante, lorsque je paraîtrai momen
tanément privée de sensibilité. L'esprit de vin est
la panacée universelle, c'est le remède a toutes les
affections paralytiques et apoplectiques, et ce n'est
pas sans raison qu'en France ou l'appelle eau-de-
vie.
Il a été impossible de vaincre l'obstination de
cette bonne dame; mais ce qui n'est peut-être pas
moins étonnant, c'est que le magistrat, M. Combe,
ait déclaré son incompétence. En Angleterre, il n'y
a point de loi qui prévoie ni qui punisse le retard
dans les inhumations. Mistriss Parry avait le droit
de conserver chez elle un corps embaumé, s'il n'en
fût résulté aucun inconvénient pour le voisinage,
et c'est aux autorités de la paroisse Saint-Pancrace
seulement qu'il appartient de faire enlever le ca
davre comme un objet nuisible {a nuisance) pou
vant porter l'infection dans le quartier.
NKCHOLOCtlE.
La Reine Marie-Christine, veuve de Roi Charles-
Félix, est décédée le 11 mars Savone. Elle était
protectrice des sciences et des arts; elle a été la
fondatrice du premier asile de l'enfance dans son
château d'Aglié.
Tilbourg, i5 mars 18^9.
Dans la nuit du 13 au 14 mars, S. M. a ressenti
une forte pneumonie qui a nécessité une saignée au
bras. Cette saignée a produit un grand soulagement.
Cependant une seconde attaque a rendu nécessaire
dans la soirée une nouvelle saignée, qui également
a produit un grand soulagement.
La journée du i5 mars a été très-fatigante pour
l'auguste patient. La fièvre et l'oppression ont été
beaucoup plus fortes, surtout vers le milieu de la
journée; a i heures il s'est déclaré une abondante
transpiration.
IHOKT DU ROI MES PAYS-BAS.
La Haye, le ig mars.
Deux des assassins du général de Bréa ont été
exécutés ce matin la barrière de Fontainebleau;
l'échafaud élait entouré d'une force immense et
d'un appareil de défense terrible. Un épisode pénible
a retardé l'exécution de Lahr, qui devait prendre
place sur la planche fatale après Daix. Les exécuteurs
ayant mal calculé leurs dispositions, le tronc mutilé
de Daix est tombé ailleurs qu'à la place destinée
le recevoir, et il n'a fallu moins de deux ou trois
minutes pour que tout fut remis en place.
Daix a dit, au nom du peuple français, qu'il
mourait innocent. Lahr n'a dit que des prières.
La vente l'amiable d'une grande partie des
bois, forêts, fermes, usines et parcs, appartenant
la famille d'Orléans, se trouve annoncée dans les
journaux de Paris. Nous remarquons parmi les do
maines ainsi mis en vente le château de Neuilly.
L'ensemble des terres est divisée en 3o lots, formant
ensemble 5,8oo hectares.
On se préoccupe Paris de l'apparition du
choléra; mais, d'après les renseignements authen
tiques recueillis jusqu'à présentil ne paraît nul
lement que les progrès du fléau soient craindre. II
n'y a qu'un ou deux cas par jour, et, pendant la
semaine qui vieuf de s'écouler, on n'a compté que
trois décès sur douze malades admis dans les hôpi
taux civils.
Au reste, les médecins se sont réunis pour déli
bérer les moyens les plus efficaces de combattre
cette affreuse maladie. Nous donnons ci-dessous la
formule qui a été généralement adoptée eau dis
tillée de menthe, too grammes, acétade d'ammo
niaque, 4 grammes; laudanum de sydhénam, i
gramme; éther sulfuré, 4 grammes.
Traitement extérieur. Bains de vapeur si-
napisé jnsques production de chaleur.
M. de Lamartine semble être au bout de
moyens. C'est du nioius ce qu'indique le parti qu'il
vient de prendre de publier un journal mensuel,
sous le litre de Conseiller du Peuple.
Le 17 au matin, le convoi supplémentairè
des colons destinés pour l'Algérie est parti du port
Saint-Bernard, ils étaient au nombre de 270. Ce
convoi s'augmeutera d'un nombre peu près égal
de colons son passage Lyon.
On lit dans la Gazette de Lyon Voilà
maintenant que le maréchal Bugeaud reste dûment
convaincu de jésuitisme. Il ne lui manquait plus
que cela. Nous l'avons entendu accuser de n'être
qu'un égorgeur, un assassin, un arislo, un cosaque,
un bédouin, un oison, etc. C'était peu. Nous étions
étonnés que le mot de jésuite n'eût point encore été
prononcé. Il ne faillait qu'un peu de patience. M.
le maréchal a eu l'audace de recevoir dîner le
cardinal et quelques autres ecclésiastiques. Est-il
besoin de quelque chose de plus, pour prouver que
ce n'est au fond qu'un jésuite déguisé? Et remar
quez les conséquences; car après tout, un dîner
serait peu effrayant, mais c'est que le dîner nous
conduit infailliblement l'inquisition... Nous ajou
terons même que ce qui semblait le plus effrayer
les honnêtes démagogues révoltés par le dîner du
maréchal, c'était de savoir que notre honorable
maire eût osé, lui aussi, partager avec des curés les
poulardes du Périgord de l'illustre maréchal.
Mgr. l'Archevêque de Paris s'est transporté
hier chez M. de Falloux pour intercéder en faveur
des condamnés dans l'affaire du général Bréa, et
supplier le Ministre des cultes de ne point relever
l'échafaud. M. de Falloux a répondu
Monseigneur, il est trop tard, deux des con
damnés ont déjà subi leur peine et comparu devant
le juge suprême.
A ces mots, le digne prélat a répandu des lar
mes abondantes et s'est retiré accablé d'affliction.
Ce n'est pourtant que ce matin que la sentence du
conseil de guerre a reçu son exécution ce retard a
tenu l'impossibilité de se conformer aux ordres
transmis au procureur général la suite du conseil
des ministres qui s'est prolongé jusqu'à une heure
du malin.
Paris, 19 mars.
Le Globe publie aujourd'hui, sur les aflaires
d'Italie, un article qui semblerait faire croire que
le cabinet anglais est loin d'accepter l'espèce d'ul
timatum posé par l'Autriche dans les dépêches de
M. de Schwartzenberg du 17 février; et que,
malgré tout son désir de conserver les relations les
plus amicales avec le cabinet de Vienne, lord Pal-
merston ue veut pas que le ministère autrichien
oublie les propositions faites par M. de Wesseni-
berg au point de rendre toute négociation inutile
en ce qui touche le droit absolu de l'Autriche la
possession du royaume Lombardo-Vénitien.
Nous apprenons, dit le Times, que le stea
mer le Bombay qui devait transporter des troupes
et des munitions pour les insurgés siciliens Pa-
lerme a été saisi Blackwall par les autorités de la
douane. Le Bombay et ce même bâtiment dont le
secrétaire d'État de l'intérieur avait refusé d'au
toriser la visite il y a un mois aux agents de l'am
bassadeur de Naples.
Des nouvelles favorables sur les affaires danoises
ont fait hausser les fonds la bourse d'aujourd'hui
{Moniteur prussien.)
On dit que le Roi est allé passer quelques
heures Dresde dans le plus strict incognito et
qu'il s'est entretenu avec son auguste beau-frère
sur les affaires allemandes, ainsi que sur la situation
de la Saxe.
On assure de la manière la plus positive,