JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le concert que se proposent d'offrir les musiciens de la garde civique au bénéfice de leur infatigable chef d'orchestre paraît irrévocablement fixé au lundi de PaqueS. Tout promet qne cette soirée musicale sera des plus brillantes. Les divers morceaux qui formeront le programme ne sauraient manquer d'enlever les suffrages unanimes. La Polonaise, composée par M. Moerman, par ses accords délicieux et ravissants mé rite elle seule la présence de tous les dilettanli de la ville. Indépendamment de cette pièce, l'habile composi teur, déploiera successivement dans des solos pour trom pette et ophicléïde, ses connaissances mu sicales, supérieures, en fait d'exécution. Ajoutons que pour donner le plus d'éclat possible au concert de la garde civique, M. François Iweins la satisfaction de tous ceux qui ont cœur la science musicale, s'est bien voulu prêter exécuter une superbe variation pour flûte, avec accom pagnement de piano. Nul doute que tout ce que la cité compte de distingué voudra assister au premier concert de notre milice citoyenne. 11 s'agit de relever dans le public un talent des plus rares, jusqu'ici méprisé et refoulé dans l'oubli; il s'agit de rendre hommage au zèle et aux sacrifices désin téressés de MM. Ed. Cardinael et Fr. Iweins, officiers, la haute protection desquels la ville d'Ypresest redevable d'une excellente fanfare, intéressante sous le double motif qu'elle est même de procurer de fréquents divertissements aux contribuables, sans rogner leurs précieux deniers. A ces justes considérations personne ne voudra man quer de faire au prochain concert, acte de présence. (Communiqué.) M. Castricque, receveur des contribu tions Langemarck, fonctionnaire géné ralement estimé pour l'aménité de son caractère, vient d'y succomber une ma ladie de langueur44 ans. Un grand nombre de notables d'Ypres assistaient aujourd'hui ses funérailles. M. Castricque est le frère de l'avocat Julien Castricque enlevé un brillant avenir la fleur de l'âge, et le neveu de l'ancien juge, qui se reposant d'une double carrière soutenue avec éclat dans le barreau et dans la ma gistrature, représente maintenant seul Ypres cette honorable famille. Un ouvrier d'environ trente ans, demeu rant sur la paroisse de S'-Jacques, près du rempart, après avoir passé un jour dans l'ivresse, la colère et les jurements, a été frappé avant-hier d'une apoplexie foudroy ante. 11 est la fois muet et paralytique. Ce terrible événement a produit une pro fonde sensation dans le quartier. o-l - Un complot ayant pour but de changer la forme de gouvernement établi en Bel gique, a été heureusement déjoué Brux elles. Plusieurs arrestations sont faites. On garde ce sujet le plus stricte silence. Dans son dernier numéro, le journal vollairien de cette ville contient la phrase suivante Tous ceux qui ont suivi la marche des événements comprennent que lorsqu'on s'attaque M. Carton, c'est moins l'homme privé qu'on en veut, qu'au président de VUnion libérale qui, par sa fermeté, a si puissamment con- couru déjouer de basses intrigues. Ce qui, se rapporte-t-il I*Union libérale ou son président? dans le second cas, nous sommes tenus de dire que l'encens sent un peu trop la main qui le brûle. Le Progrès assure qu'une baine aveugle poursuit toutes les personnes honorables placées la tête de l'Union libérale. N'au rait-il pas pu dire la famille honorable le sens n'en deviendrait-il que plus clair, ce semble, en rejetant un petit scrupule d'indélicatesse. A propos de la beauté de style qui dis tingue le journal des cartons, la Commune d'Ypres décoche un léger trait l'adresse de certain milord qui fait la gloire la plus pure de l'institution qui l'a formé. Nous sommes heureux de voir payer le tribut de louange au fameux OEdipe qui s'est distingué si éminemment au collège com munal de cette ville, par les plus brillants succès littéraires. Probablement l'a-t-on perdu de mémoire mais le fait n'en est pas moins vrai. Quand il s'agissait de rem porter un prix, le rédacteur du Progrès, faisait ordinairement partie de l'arrière- garde! On assure que dans le but de restaurer la grue au bassin du canal, la Régence serait sur le point d'opérer une retenue sur le subside de 18,850 francs, qu'on ac corde au collège de la ville, moyennant toutefois de payer 5 p. °/o d'intérêt aux professeurs qui se verraient momentané ment lésés dans leurs appointements, jus qu'à l'époque où, grâce aux économies introduire, on pourrait rembourser la somme empruntée. Après cela qu'on dise encore que l'administration locale fait la sourde oreille aux réclamations les plus justes et les plus fondées. Monsieur le Rédacteur du Propagateur, N» 3286 32me annee. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne àYpres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'RIX DE L'ABOXNEJIENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 23. Le Propagateur paraît le SAMEDI ét le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions lï centimes la ligne.) 7PS.SS, 28 MARS. M. Hocke, vicaire Rurobeke, est nommé vi caire de Saint-Martin Ypres. Les injures et les élucubrations de la sottise ont été de tout temps le lot réservé aux défenseurs de la raison saine et de la vérité, parceque la vérité blesse le mensonge et que le langage de la raison déplait souverainement h la sottise. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner voir un écrivassier sans principe, décharger sa bile, au sujet des remarques, qu'un attachemeot inviolable au bien-être public m'a uniquement décidé a produire. Non certes, les incartades du Progrès ne me surprennent aucu nement: toutefois je ne puis m'empècher d'en faire l'aveu les intentions malveillantes que ce journal me prêle me vont droit au cœur jamais je n'ai eu pour procédé, d'exploiter le mensonge par la ja lousie; pour ce motif, le reproche de vouloir in justement ruiner l'école communale dans l'esprit des pères de familles m'a paru de dure digestion moi que la droiture d'intention et la persuasion la plus intime n'ont cessé un seul instant de guider; mon âme s'est également révoltée contre la plume qui m'a dépeint comme accusant des élèves de fré quenter, a l'exemple de leurs maîtres, des lieux de débauche. Aucun motif aucune preuve m'est par venu jusqu'à cette heure, pour oser infliger un pareil blâme quelqu'élève que ce fût de l'école communale; loin de moi donc l'idée d'avoir voulu avancer des faits de nature si grave. Cependantsi mon cœur s'est ému la lecture de ces insinuations perfides, mon courage pour ce, n'a guère fléchi. Bien différemment, mon ardeur s'est fortifiée dans cette épreuve, l'amitié que je porte l'égard du jeune âge s'est resserrée en rai son des embarras que l'on suscite ses élans. Oui, ma force a redoublée par la faiblesse de mes adver saires, et jamais je n'ai cru obtenir un triomphe plus prompt et plus éclatant de la cause sacrée que j'ai entrepris de défendre, qu'en cet instant su prême où pour réfuter des faits des plus compro mettants, on se trouve réduit recourir des ricanements imbéciles contre les choses saintes des moqueries sceptiques etsacrilèges sur les prê tres, des misérables lazzi sur tout ce qui appar tient cette religion divine dont le vice seul ne peut supporter le regard. Le public avec moi s'en sera aperçu le sarcasme ne saurait tenir lieu de la preuve, et l'injure est un argument qui prouve ordinairement le tort de celui qui eu fait usage. Non, non Progrès, la vérité n'a pas comme vous, et les vôtres cet aspect burlesque, ce maintien vil et rampant. Si de toutes les accusations lancées par le public, l'adresse de certains membres préposés l'édncation primaire communale, il n'existe pas même un fantôme d'apparence, pourquoi de la

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1