NOUVELLES DIVERSES. On lit dans XIndépendance du 25 Nous apprenons de source certaine que douze membres de la Société démo cratique et sociale des Droits de l'Ouvrier, établie Bruxelles, ont été arrêtés ce malin, sous la prévention d'avoir conçu et arrêté le projet d'incendier demain soir les casernes et autres édifices publics, l'occasion du banquet démocratique et so cial de Molenbeek-Saint-Jean qui doit avoir lieu au Prado. On nous assure qu'ils comptaient éga lement éteindre le gaz. au milieu de la nuit, l'aide d'intelligences qu'ils auraient eues dans l'établissement du gaz, et qu'ils vou laient profiler du trouble et des désordres occasionnés par l'incendie, pour tenter un coup de main contre le gouvernement établi en Belgique. Nos trois juges d'instructions sont occupés en ce moment interroger les prévenus, tous ouvriers en général très-mal notés. La mort du Roi Guillaume IIdit le Journal d'Anvers, sera vivement sentie par nos artistes belges pour lesquels l'auguste part de vos honorables, cette faiblesse et cette couardise? pourquoi ces de'inarches faites auprès des gérants de divers journaux, l'effet d'implorer le silence de leurs colonnes quant aux affaires qui traitent de leurs personnes. Si de toutes les impu tations qu'on profère, il n'en est aucune qui puisse supporter le grand jour, expliquez-nous cette justification exempte de tout sérieux examen; dites- moi; pourquoi cette répulsion toucher la corde dont la ville entière invite l'autorité a connaître le son? 0 ciel! depuis quand la lâcheté est-elle l'apanage de l'innocence! se pourrait-il que le vrai pour se faire paraître allât se rélugier sous les ailes de la méfiance! impossible. Plus donc je considère la manière de nos contra dicteurs, et plus je trouve des motifs qui justifient nos alarmes. Nous n'en dirons pas davantage. Libre au Progrès de faire passer encore le clergé sous sa férulepropos des abus dont chacun a le droit de signaler la présence. Le consistoire et la synagogue ont la faculté d'exiger des garanties d'orthodoxie dans le choix des instituteurs de leur culte. Nous pouvons ce semble, de même réclamer pour nôtre jeunesse, des maîtres dont la moralité est a l'abri de tout soupçon. Ce droit, personne ne saurait nous le contester a moins d'avoir fait banqueroute au sens commun. A ce titre le Pro grès peut nous dire racca ce sera pour nous une bien douce consolation n'ayant cessé d'être inju riés, nous aurons l'intime conviction de n'avoir point manqué nôtre devoir. Agréezetc. un yprois. Dans la journée du 26, des visites très-rigou reuses ont été faites par la police dans les hôtels et les maisons de logement de Gand, afin de véri fier les passeports des étrangers. Celte mesure paraît se rattacher h des précautions semblables adoptées Bruxelles par suite du complot que l'on a découvert dans la capitale. Le banquet des démocrates socialistes belgesa commencé paisiblement le 25 six heures du soir, dans la salle de danse du Pradoa Molembeek- Saint-Jean. Un grand nombre de souscripteurs se sont abstenus de s'y rendre. Le nombre des con vives présents était d'environ 5oo. Les orateurs qui ont pris la parole ont protesté contre le caractère d'hostilité violente ou révolutionnaire que l'on a prêté h cette démonstration d'une fraction du parti républicain. Pendant toute l'après-midi et malgré le froid qu'il faisait, la rue de l'Eglise et la chaussée de Gand, au faubourg des Flandres, oflraient un aspect fort animé une foule de curieux station naient dans celte partie du faubourg. L'autorilq a cru devoir prendre quelques pré cautions de rigueur en présence d'une certaine émotion occasionnée au faubourg et en ville par la nouvelle de la découverte d'un complot contre la sûreté de l'Etat. Une partie de la garnison était consignée. La compagnie de la garde civique du faubourg de Laeken était de service la maison communale de Molenbeek-Saint-Jean. La brigade de gendarmerie avait reçu un renfort important. Toutes les autorités locales de la com mune se trouvaient en permanence. Enfin aucune mesure n'avait été négligé pour réprimer l'instant même la moindre tentative de désordre. On voyait aussi aux abords du Prado de nombreux agents de la police de sûreté et des inspecteurs de police en bourgeois. Certaines mesures prises sur toutes les lignes du chemin de fer ont empêché l'arrivée pour le banquet, d'un grand nombre d'adhérents appar tenant aux provinces. Depuis ce matinles voya geurs soupçonnés d'appartenir a cette catégorie, devaient exhiber un passeport a défaut du papier ou d'explications satisfaisantes, ils devaient re brousser chemin. Vers sept heures du soir, un certain nombre d'individus non munis de cartes, parmi lesquels se trouvaient des ouvriers, sont entrés de force par une porte donnant dans le jardin du Prado et ont repoussé ceux qui voulaient s'opposer leur entrée. Quelques-uns ont envahi la salle du banquet aux cris de Vive le Roi A bas la république Un peloton de gendarmes h pied, commandé par M. le lieutenant D'Hauw, est venu occuper le milieu de l'Eglise, en face de la porte qui avait été forcée. Le passage a été momentanément interdit. Il régnait beaucoup d'agitation dans tous les groupes. Un grand nombre de convives ont quitté la salle du banquet après son envahissement. Le banquet s'est terminé a 8 heures. Il était présidé par M. Mathieu, étudiant en droit. C'est un des commissaires du banquet en uni forme de la garde civique qui est venu réquérir main-forte h la maison communale, lorsque la salle du banquet fut envahie par des individus non munis de cartes. La foule qui stationnait aux abords du banquet a reconduiten ville les convives en faisant entendre des cris fort peu en harmonie avec le caractère de cette démonstration démocratique et sociale. La capitale offre un aspect fort animé, mais ailssi fort paisible pendant toute la soirée de dimanche. A cause du banquet du Pradodes précautions inusitées avaient été prises dans tous les quartiers. A l'Hôtel de Ville et la place de la Monnaie des postes de la garde civique étaient établis, et l'on avait doublé quelques postes mili taires. Aucun incident n'est venu tronbler la tranquillité publique. M. Ch. De Brouckere bourg mestre de Bruxelles, est resté a l'Hôtel-de-Ville une partie de la nuit. Une eiiquêje judiciaire est commencée sur les scènes qui se sont passées le 25 au soir au local du banquet, au Prado, h Molenbeek-St-Jean. Quelques individus sont encore recherchés en vertu de mandats d'arrêt, comme compromis dans le complot découvert il y a quelques jours. Les arrestations opérées jusqu'ici s'élèvent h une vingtaine. Quelques dégâts ont eu lieu a l'intérieur de l'établissement du Prado pendant l'espèce de bagarre qui a signalé l'envahissement du local par des individus non muuis de cartes pour le banquet. Des pierres ont été lancées dans les carreaux de vitre. Un des envahisseurs a été blessé d'un coup de couteau, d'antres disent d'un coup de poignard a la main. Aussitôt que les ordonnateurs du banquet sont venus réquérir main-forte auprès des autorité locales, M. le commissaire de police De- keyser, suivi de la gendarmerie, est venu occuper les issues de l'établissement. Dès ce moment aucun excès n'a été commis, et tout s'est terminé paisi blement. Seulement les cris de Vive le Roi! A bas la République ont été proférés dans la rue, lorsque les convives sont sortis de la salle du banquet. Une sommation par huissier avait été signifiée h l'autorité communale pour rendre la commune responsable des dommages ou dégâts qui pour raient résulter dans le cas où des malveillants viendraient assaillir les convives. Cet exploit an nonçait que quinze cents membres appartenant h VAssociation fraternelle viendraient s'asseoir ce banquet de la République démocratique et sociale. Un des jouranux de Huy annonce qu'on y a arrêté mercredi deux hommes et une femme des environs de Namur, accusés d'émission de fausses pièces d'argent. Conformément l'art. 52 du règlement de l'Université catholique de Louvain, les vacances commenceront mardi 3 avril, et finiront mardi 24; les cours seront par conséquent repris mercredi 25 du même mois Lundi dernier les vastes nefs de l'église St-Pierre, h Louvain, étaient remplies de fidèles de toutes les classes, empressés d'entendre M. l'abbé Ratisbonne. L'éloquent orateur a démontré h grands traits, d'une manière vraiment pathétique, en quoi consiste la charité chrétienne. Aussi ce n'est pas en vain qu'il a fait un appel la généro sité des fidèles en faveur de l'association des Jeunes Economes. La quête, faite pour le soutien de cette œuvre, a produit 800 fr. On lit dans l'Écho de la Frontière Un ancien garçou du café Lalubie Lille, qui a servi pendant vingt-sept ans dans cette maison, va se trouver par le gain définitif d'un procès qui dure depuis plus de vingt ans, possesseur d'une fortune colossale, évaluée 7 ou 8 millions. Cet homme appartiendrait, paraîtrait-il, une famille noble, mais depuis longtemps cette origine lui était inconnue. Elle lui aurait été révélée par un parent mort depuis. Des recherches furent faites, et l'on acquit la certitude que, par suite de cir constances malheureuses, cette famille aurait dû chercher sa subsistance dans le travailet c'est ce qui explique la profession exercée depuis par l'heureux garçon de café. Une riche famille belge était en possession d'une fortune évaluée plus de 5o millions, et cette for tune était passée dans ses mains par l'ignorance où étaient les héritiers naturels de leurs droits h cette énorme somme. Ils réclamèrent alors; mais, a chaque procès gagné, l'adversaire battu rappelait et réussissait h susciter des nouvelles entraves. Enfin, une société institué en Belgique pour ces sortes d'affaires, prit la direction du procès, et un jugement rendu récemment vient de placer sous le séquestre tous les biens réclamés par le garçon de café et sa famille pour être rendus prochainement. Comme nous le disions plus haut, la somme est évaluée plus de 5o millions, et les gagnants du procès sont au nombre de sept pour se partager cette somme. On apprend que le testament de feu S. M. Guillaume II, de même que celui de Guillaume I", est déposé chez le notaire Schiefbanc, h la Haye.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 2