NOUVELLES DIVERSES.
vient de faire paraître un opuscule très-
inte'ressant sous le titre de Recherches sur
te cours primitif de l'Escaut. Dans cette bro
chure se trouve résolue d'une manière sa
tisfaisante, et avec une grande érudition,
un problême qui a longtemps préoccupé et
divisé les érudits. Il s'agit du canal appelé
Fosse Othonienne, que l'Empereur Othon Ier
fit creuser vers 950 et qui se dirigeait de
Gand Biervliet. M. David démontre d'a
bord que la ville de Gand, lieu de refuge
des Normands au lXm< siècle, devait com
muniquer directement avec la mer par une
voie navigable autre que celle connue de
nos jours. Mais déjà le fleuve s'était ouvert
un lit secondaire, qui est devenu bientôt
après le principal, entraînant les masses
d'eau vers Termonde, et abandonnant l'an
cien lit l'action envaissante de la mer.
Il est cependant permis de croire que,
sous le règne de l'Empereur Othon, les
traces de l'ancien Escaut n'étaient pas to
talement perdues, mais que déjà son lit de
Gand Biervliet, tendait se fermer et
faire disparaître la ligne de démarcation
entre les fiefs de la Couronne de France et
les fiefs de l'Empire; et que c'est cette ligne
que l'Empereur Othon a voulu rétablir en
creusant dans le lit primitif du fleuve le
canal auquel il a donné son nom. Telle est
la solution que M. David, après de longues
et consciencieuses recherches, oppose aux
doutes qui ont été émis sur la destination
et même sur l'existance de ce canal.
FRANCE. Paris, 5 avril.
Ce matin, quatre heures, les sept con
damnés par la haute cour de justice sont
partis de Bourges en voilure cellulaire.
Barbés et Martin, dit Albert, ont été extraits
les premiers du donjon de Jacques-Cœur,
et sont montés dans les deux premières
cellules de la voiture qui les avait conduits
de Vincennes Bourges; puis Raspail, So-
brier, Blanqui, Quentin et Flotte ont été
placés, chacun dans une cellule de la même
voilure. Des gardiens, un gendarme se sont
placés sur le devant de la voiture, avec
l'entrepreneur des convois des condamnés.
Des agents occupaient le couloir de la voi
ture.
Ces dispositions ont été faites dans la
cour de l'antique palais de Jacques-Cœur,
sans que les paisibles habitants de Bourges
s'en soient aperçus.
A quatre heures et demie, des chevaux
de poste ont conduit la voiture la gare
du chemin de fer, elle a pris position dans
le train composé de la manière suivante
Un fourgon, contenant les bagages des
hommes de service et des condamnés.
A six heures quarante-deux minutes, le
convoi arrivait Orléans; huit heures
trente-quatre minutes, Efampes, et neuf
heures quarante, la gare de Paris.
A dix heures, la voiture cellulaire a été
conduit au grand trot au chemin de fer du
Nord, escortée par un escadron du 2m8
dragons et entourée de la gendarmerie
cheval. Le cortège a pris le pont d'Auster-
lilz et suivi le canal.
A onze heures, un train spécial a conduit
les sept condamnés la prison de la cita
delle de Doullens. C'est dans celte prison
que Raspail, Sobrier, Blanqui, Quentin et
Flotte, subiront leur peine. On pense que
Barbès et Martin, dit Albert, seront dé
portés dans les pays d'outre-mer.
Ce transfert s'est accompli dans le plus
grand ordre.
On lit dans le Courrier de Louvain M.
Rogier vient de nommer membre suppléant dn jury
pour les sciences M. Andries MOHT depuis plus
d'un an.
Par arrêté royal du 6 avril, sont nommés
dans l'infanterie
Lieutenant-colonel: le major Desart, du i" de
chasseurs carabiniers;
Majors: les capitaines de 1" classe Boeking,
adjudant-major au i2m° de ligne Bartels, du 2mo
de chasseurs, détaché a l'école militaire; De Jae-
gher, du 5"" de ligne; et H. Guillaume du régi
ment d'élite.
Capitaines de 2me classe a l'ancienneté les
lieulenauts De Thierry, du 2me chasseurs; Huughe,
du 2rae de ligne; et Brogniez, du même régiment;
et au choix les lieutenants Mamet, du 6,ne de ligne;
et Merjai, du régiment d'élite, qui continuera a
remplir les fonclious d'aide de camp près du
géneral-major Borremans
Lieutenants l'ancienneté les sous-lieutenants
Chaineux, du 12m0 de ligue, et Loppens, du
6™e de ligne; au choix les sous-lieutenants Ge-
natzy, du 9"" de ligne; Blanc, de iom° de ligne,
et Thilly, du 12"" sous-lieutenants l'adjudant
sous-officier Uuyters, du 3me de ligne; les sergents-
majors De Maliieu, du 6°" de ligne; Weimerskirch,
du n"° de ligne; Popliinont, du n"10 de ligne;
Dierickx, de la division de discipline, et Goffinet,
du 9"" de ligne.
Vendredi dernier est mort a Dublin le
révérend docteur Crolly, primat catholique, qui a
succombé, au bout de neuf heures, uue attaque
de choléra. Les journaux protestants font eux-
mêmes le plus brillant éloge du prélat défunt, ils
louent sa charité, sa tolérance, son amour des
lumières.
Le docteur Crolly était âgé de 70 ans; niais il
jouissait de la constitution la plus robuste et rien
n'annonçait en lui un âge aussi avancé.
Nous trouvons dans l'nlmanach catholique
de i84g la statisque suivante sur la population
catholique des Etats-Unis
Les Etats-Unis, en y comprenant la Californie
et le Nouveau-Mexique, récemment conquis par
la République américaine, comptent 1,5oo,ooo
environ catholiques. Le nombre des archevêques
pour les États-Unis seulement est de 3, celui des
évêques de 23. On y compte 966 églises desservies
par îooô prêtres, io4 institutions de charité, 58
couveutsde femmes, 86 pensionnats, 34 institutions
littéraires (collèges), 23 établissements d'hommes,
26 institutions ecclésiastiques et 267 jeunes gens
se destinant au sacerdoce.
Les églises sont entretenues paa- les contributions
des fidèles. Il en est de même des membresdu clergé
séculier dont les éniolulions varient de 4oo h 5oo
dollars. La propagande de Rome envoie toutes les
années des sommes considérables poursubveniranx
besoins des missions et des établissements religieux
auxquels les dons privés ne suffisent pas.
On écrit de Hong-Kong (Chine), le 28
décembre i848
Par ma lettre précédente, je vous disais que
l'empereur avait appelé deux jésuites a Pékin pour
réformer le calendrier chinois. Cette remarquable
décision est d'un intérêt aussi politique que reli
gieux, et nous espérons qu'elle portera d'heureux
fruits; car elle vient coïncider avec un fait nouveau
non moins important, et qui lui servira d'auxiliaire.
S. S. Pie IX a décidé qu'un concile serait tenu cette
année h Hong-Kong pour régler le différend de
patronage et de juridiction, ainsi- que toutes les
questions administratives qui intéressent la paix et
la prospérité des missions catholiques dans ces
contrées. Tons les évêques et vicaires apostoliques
de Chine, de Cochinchine, du Tong-King, de
Siain de Tartariedu Japon et de Coréese
rendent immédiatement a Hong Kong, afin d'aviser
aux moyens les plus efficaces de propagande, et
pour arrêter d'une manière définitive les limites de
circonscription entre les missionnaires français,
porlugeais et espaguols. Le concile sera tenu dans
une île chinoise, 'a cinq mille lieues de la mère
Église, sous pavillou britannique et h l'abri d'au
torités protestantes.
PAYS-BAS. Rotterdam, le 4 avril.
Funérailles de Guillaume II.
Ce matin, h sept heures, les salves d'artillerie
ont annoncé que le char funèbre venait de recevoir
son précieux dépôt. Aussitôt le cortège s'est mis en
mouvement au milieu d'un concours immense de
population accourue pour reudre un dernier hom
mage au Roi vénéré qu'elle vient de perdre. On
remarquait dans le cortège des députatious des
divers points du pays.
Après un escadron de lanciers, ouvrant la
marche, se trouvait une garde d'honneur des
notables de la ville, en grand deuil, la garde
communale de la ville, etc., etc.
Le cercueil était recouvert d'un drap en velour
noir, qui descendait des deux côtés jusqu'au bas
du char. Sur le côté droit ou lisait en lettres d'argeut:
Uasselt, Louvain, SalarnancaVictoria,
NicellisPyrénées.
Sur le côté gauche
Qautre-Bras, IVaterloo, Fuenles de Onora,
Ciudad Rodrigo, Badajoz, Arapiles.
Sur le cercueil étaient déposés les épaulettes,
les deux sabres, l'e'charpe et la loque de la Toisou-
d'Or, que portait d'ordinaire Guillaume II dans les
grandes cérémonies.
Une voiture six chevaux, qui suivait le char,
renfermait le Roi et les princes Frédéric et Henri.
Vers dix heures et demie, le cortège a atteinte
le pont de Delft, où l'attendaient les autorités et
toute la population. Le cortège s'est formé aussitôt
que toi coups de canou ont annoncé l'approche
du char funèbre.
Dans le cortège on remarquait une députation
de peintres de La Haye.
Dans l'église de Delft se trouvaient aussi le corps
diplomatique et plusieurs hauts fonctionnaires de
l'État spécialement désignés.
Au moment ou le Roi et les princes sont entrés
dans l'église, le jeune prince royal, en costume de
marin et portant le grand manteau de deuil, est
venu au devant d'eux.
Après un sermon prononcé par le docteur
Reutenschildle cercueil a été descendu dans le
caveau, scellé du grand sceau de l'Etat par le
ministre de la justice, M. Doncker-Curtius.
Le héraut d'armes, après avoir constaté que le
cercueil avait été scellé dans le caveau, a proclamé
la cérémonie d'inhumation de Guillaume II ter
minée.
transport des condamnés du 15 mai a doullens.
Le bruit de la mort de M' Cb. Lagrange,
représentant de la Montagne, circulait aujourd'hui
a l'Assemblée. Ce que nous savons, c'est qu'à deux
heures M. Martin Bernard est arrivé aunonçant
lentement que M. Lagrange était dans une situation
des plus alarmantes.