N» 3295. Samedi, 28 Avril 1849. 32me année. TPP.SS, 28 AVRIL. Les deux grands partis politiques, dont les luttes ont toujours été stériles ou nui sibles, et qui s'étaient rapprochés en pré sence d'un danger imminent pour la Patrie, semblent être sur le point de se retirer en core une fois, chacun dans son camp, pour préparer des armes l'effet d'entrer en lice au sujet des questions nombreuses et ar dues que soulève l'enseignement aux frais de l'Etat. Tous les hommes paisibles et raisonna bles doivent naturellement s'affliger de ce que de jeunes imprudents ou de rusés brouillons aient évoqué ces anciens con flits et forcé, pour ainsi dire, le Ministère prendre l'engagement die présenter des projets de loi ayant pour but d'organiser l'enseignement moyen et de réorganiser, en quelque sorte, l'enseignement supé* rieur et l'enseignement primaire. Il n'y avait ni urgence, ni utilité: car les précé dentes législatures ont élaboré, avec sa gesse et impartialité, des lois régulatrices de l'enseignement primaire et supérieur, et l'état de l'enseignement moyen, s'il n'est point parfait, peut être considéré comme satisfaisant. Le moment n était donc pas venu de remuer et de faire germer des semences de division et de discorde, car l'orage, pour n'être plus prêt éclater, n'a cependant pas encore entièrement quitté l'horizon. Les nuages qui s'amoncè- lent sur l'Italie et sur l'Allemagne pour raient bien s'étendre jusque sur la France et la Belgique. L'indépendance et la natio nalité de notre pays ne seraient-elles pas compromises au milieu d'un cataclysme universel, si alors il était impossible de rallier sous une même bannière tous ses enfants parce que des animosilés de parti les diviseraient trop profondément? Le jour même du 24 février 1848, jour où les libéraux, effrayés devant une partie de leurs propres auxiliaires, ont balbutié, en tremblant, les premières syllabes du mot conciliation; les catholiques, forts de leurs bonnes et sincères intentions, ou bliant et pardonnant généreusement le passé, n'ont pas hésité un seul instant prononcer le mot tout entier, avec cette franchise et cette loyauté, qui ne cesseront jamais de constituer le fond de leur ca ractère. Et cependant, si, comme certains de leurs adversaires, ils avaient jugé biens tous les moyens qui mènent au^ but si comme on leur en a prêté le dessein se cret, ils avait daigné s'associer des ambi tieux de bas étage, il ne leur eut peut-être pas été difficile de renverser les libéraux doctrinaires, et de triompher de leurs dé tracteurs. Mais ils n'entendent point s'é lever sur des ruines et voilà pourquoi ils se sont résignés. Tout succès leur est odieux s'il doit compromettre la dignité et la pros périté de la nation. Aussi depuis lors, aucune opposition rigoureuse au Ministère ne s'est révélée. Le cabinet Rogier n'a rencontré sur son chemin que des symphalhies ouvertes et tous les projets de loi qui présentaient une utilité réelle ou ne froissaient point les mœurs nationales ont reçu une complète adhésion. Ce n'est pas seulement par les catholiques, c'est par les libéraux eux- mêmes que le projet de loi sur les succes sions a été combattu. Les Catholiques sont donc restés fidèles leur parole; pourquoi les libéraux s'avi seraient-ils de la fausser? Qu'ils refléchis sent que ce manque de foi pourrait leur aliéner jamais des hommes dont l'appui n'est pas dédaigner; et que, dans un moment de crise, ils seraient abandonnés aux débordements, et aux spoliations de ces sectes socialistes de toutes nuances, qui pullulent autour d'eux et au milieu d'eux. En un mot, selon nous, la prudence, la prévoyance exige que les discussions sur l'enseignement soient ajournées des temps plus calmes et plus sereins. Si le Moniteur de la clique, le soi-disant Progrès, dont les propriétaires-fondateurs- redacteurs, ne sont autres que les quatre personnages, tous membres de la même famille, et qui forment entre-eux le Grand- Sanhédrin; si, disons-nous, ce carré de papier carton, en annonçant dernièrement au public la nomination de l'un des siens, (Mr Alphonse Vandenperboom comme secrétaire de la Chambre des réprésentanls s'était abstenu de faire précéder celte an nonce d'une foule de réfleclions saugrenues et d'insinuations malveillantes, de notre côté aussi nous aurions suivi sa réserve. Mais non, ainsi que nous l'avions préjugé du reste, l'occasion de la susdite nomina tion, la trompette clefs a été embouchée, les grelots ont été mis en branle, la grosse caisse s'est fait entendre d'une manière formidable, et encore une fois, comme toujours on a fait de l'éloquence de car refour, là où il était inutile d'en faire. Vraiment, compère Prrrrogrès, arrêtez vous un instant, ne vous essoufflez pas tant et rengainez votre compliment car au fait il n'y a pas de quoi... D'abord le seul et véritable secrétaire de la Chambre, c'est sans contredit le Greffier, lui seul est chargé de toute la besogne, qui comprend la ré daction des procès-verbauxl'analyse du feuilleton des pétitions, la conservation des archives de la Chambre etc, etc. Quant aux quatre secrétaires faisant partie du bureau, leur besogne est réellement d'une insignification telle, qu'il serait facile au plus illettré de nos secrétaires communaux de remplir celte fonction la satisfaction générale de la Chambre. Voici du reste, copié textuellement du Règlement de la Chambre, en quoi consiste celle besogne. Chapitre 2, des Secrétaires. Art. 10 Les fonctions des secrétaires consistent 1# donner lecture l'ouverture de chaque séance du procès-verbal de la séance précédente, rédigé préalablement par le greffier, 2° inscrire pour la parole les députés suivant l'ordre de leur demande, 5" donner lecture des amendements ou propositions qui doivent être communiqués la Chambre, finalement faire l'appel nominal, et tenir notes des voles. De plus nous posons en fait que la Chambre ne possède pas six membres qui voulussent accepter les fonctions dont il s'agit. D'ordinaire ces fonctions sont le partage, sauf quelques rares exceptions, de ces célébrités oratoires, qui, de temps autre, prononcent d'une voix stridente ou flulée ces discours monosyllabiques, qui paraissent si intéressants, si nouveaux l'auditoire, grâce la manière pleine de verve, d'animation et de feu dont leurs auteurs ont le talent de les nuancer en les débitant, discours, il est vrai, qui ne con tiennent que les mots si puissants, si ma giques de OUI ou NONmais qui n'en forment pas moins tout le bagage parlemen taire de quelques uns de nos honorables, parmi lesquels nous sommes heureux et fiers de pouvoir compter notre honorable représentant, l'illustre Mirabeau de l'Yper- lée, nommé récemment quatrième secré taire de la Chambre des Représentants! Amen. Ml\1. De Hondt, orfèvre, Bruges; Vau Haeike- Oo s'abonne Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Place, el chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX ni: L'ARtllEMRiT, par trimestre, YpreS fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 2Î. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque seuiaiue (Insertions 19 centimes In ligne.) EXPOSITION INDUSTRIELLE DES FLANDRES. Composition des commissions qui prononceront dans celte province sur l'admission on le rejet des produits destinés l'exposition industrielle des Flandres, conformément au règlement ministériel du a4 mars 1849. Pour l'arrondissement administratif de Bruges, y compris les villes de Bruges et de Thourout

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1